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Observatoire de la Présidentielle de 2017 au Rwanda

Panique à Kigali? Thomas Nahimana de nouveau bloqué

Paul Kagame aux trousses d'un opposant " fantôme"

L’opposant rwandais Thomas Nahimana a été empêché de prendre son vol à Bruxelles (Belgique), ce lundi 23 décembre à destination de Kigali (Rwanda). En novembre dernier, l’opposant, a été aussi refoulé à l’aéroport de Nairobi (Kenya),en partance pour Kigali. Vu la répétition de ces déconvenues, M. Nahimana serait-il un élément  gênant pour les autorités de Kigali ?

Acharnement contre l'opposition: De quoi Kagame-a-t-il-peur?

Par Christophe SESSOU

25 janvier 2017

Source : beninmondeinfos.com

 

Mesdames, Messieurs,

 

 

Je prends la respectueuse liberté de venir auprès de vous afin de vous signifier mes appréhensions quant au rétrécissement progressif de l'espace démocratique au Rwanda constaté au cours de ces dernières années.  J'estime que j'ai le devoir civique comme n'importe quel autre citoyen rwandais «conscient», de dénoncer à temps l'autoritarisme au Rwanda, au moment où tout le monde affirme que c'est ce genre de mauvaise gouvernance qui a conduit notre pays dans les différentes crises cycliques, dont le paroxysme aura été atteint avec la réalisation du génocide perpétré par une partie des Rwandais contre une autre, en avril 1994. 

 

D'aucuns diront que c'est un suicide (ou une folie) que je fais en posant cet acte (sans se rendre compte qu'ils confirment mes appréhensions!) et certains autres ne manqueront pas de calquer ladite action sur une recherche de tapage publicitaire.  Aux uns comme aux autres, je dirai qu'ils sont loin de la vérité, même si je peux comprendre que de  longues années vécues dans la terreur, développent chez certains individus des mécanismes de défense pouvant les conduire, au nom de la survie, à poser des actes désavoués silencieusement par leur conscience.

 

Si je prends mon courage à deux mains pour ouvrir ce genre de débat, c'est d'abord parce que je suis de ceux qui croient qu'un bon gouvernement, c'est celui qui privilégie moins la paix que la liberté de son peuple, c'est aussi parce que notre loi fondamentale qui protège la liberté d'expression me permet de croire qu'un Rwandais habitant le RWANDA et situé en dehors du Forum des partis  et du Club des réfugiés politiques peut tenter de raisonner sainement et de partager ses opinions aux autres, en servant uniquement la PATRIE et sans être inquiété, c'est ensuite parce que le pouvoir en place actuellement, affirme souvent qu'il est ouvert au débat pluriel et contradictoire et que je le crois, c'est enfin fondamentalement  parce  que pendant ce trimestre de deuil national, je me sens interpellé par la mémoire des braves combattants qui ont beaucoup lutté pour l'instauration de la JUSTICE et de la SOLIDARITE au RWANDA, je cite Monsieur Ignace RUTAHANA, Monsieur Fidèle KANYABUGOYI, Monsieur Cyprien RUGAMBA, Monsieur Pierre Claver KARENZI, Monsieur Calipophore GATERA et bien d'autres.  Ils s'étaient refusés d'adhérer à un  quelconque parti politique malgré les sollicitations multiples et isotropiques.  Ils sont partis (requiescant in pace) et nous sommes là.  Pourquoi,  sinon pour pouvoir prendre le témoin et les relayer en honorant ainsi  une dette politico-morale envers eux?  Avec eux, on comprenait  facilement et l'atmosphère politique était respirable.  Sans eux, tout s'est assombri.  Je vous écris donc pour solliciter de votre part un  peu de lumière en ce qui concerne la compréhension de certains concepts politiques tels que : PARTIS, TRANSITION, LEADERS POLITIQUES, DEMOCRATIE, JUSTICE, SOLIDARITE, DEVELOPPEMENT, DROITS DE L'HOMME, ETAT DE DROIT, etc.

 

Dans ce qui va suivre, je vais m'interroger  en premier temps  et avec vous sur les PARTIS POLITIQUES, LA TRANSITION POLITIQUE au RWANDA et le PROFIL des CHEFS de « PARTIS » et je reviendrai sur les autres points d'ombre dans une correspondance ultérieure si Dieu le permet.

 

 

Lettre ouverte aux « dirigeants » des familles politiques FPR, MDR, PDC, PDI, PSD, PSR, UDPR

Aujourd'hui l'avenir du Rwanda s'avère plus que jamais incertain à la lumière de l'évolution d'une tyrannie militaire qui se métamorphose en une "monarchie républicaine". Vive le roi Kagame! Mais pourquoi le régime FPR s'enhardit-il dans l'erreur et cela en dépit de sages observations lui prodiguées gratuitement tant au pays qu'à l'étranger?

Nous publions ici une série de lettres et d'analyses adressées à qui de droit mais qui sont restées lettre morte, alors qu'elles ont toute leur pertinence dans le contexte de sauver les institutions.  

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Publié ci-contre est l'extrait que Monsieur Jean Mbanda (photo ci-haut) alors député du Parti socialiste démocrate (PSD) à l'Assemblée nationale de transition a adressée à ses collègues. La lettre remonte à mai 2000. Quelques mois plus tard l'audacieux auteur de cette lettre fut arrêté et emprisonné pour des accusations douteuses de détournement.

[ Par Jean Daniel Mbanda]

"Après lecture de ces critères, pensez-vous que ce que vous prétendez diriger, chacun en ce qui le concerne, peut être identifié comme parti politique ?"[Jean Daniel Mbanda, extrait de la Lettre ouverte aux

« dirigeants » des familles politiques FPR, MDR, PDC, PDU, PSD, PSR, UDPR]

Jean-Claude Mulindahabi : Question de bon sens, formulée il y a un peu plus de 15 ans, pour interpeller, ou inviter particulièrement le monde politique, à une réflexion positive, visionnaire, à une réaction intellectuelle et responsable; malheureusement en vain ou presque. Mais, comme il n'y a pas de pluie qui ne soit suivie d'effets, il en sera de même pour des idées bien inspirées, quelle que soit la durée du processus de la mise en œuvre ou la concrétisation.

 

Isidore Mbonigaba : Bonne observation Jean-Claude Mulindahabi. Cette lettre reste pour moi la plus intellectuelle de tous les temps écrite par un politicien rwandais mû par le seul intérêt public. Nous ne dirons pas que l'action de Monsieur Mbanda a été vaine car il y a des intellectuels du FPR [puisque c'est eux qui tiennent les rennes du pouvoir] lui ont manifesté un certain assentiment. Mon propos est justifié par la défection tacite d'un bon nombre de membres du FPR et l'excommunion d'autres. Certains ont été physiquement éliminés, d'autres ont pris le chemin d'exil. Tout ça démontre que le système est en train de s'écrouler par lui-même, car la force extérieure n'est pas en principes adaptée à ce processus! Pour te dire que souvent l'opposition à FPR contribue plus à le renforcer qu'à le détruire!

 

Muyumbu Chris : Isidore Mbonigaba j'épouse beaucoup de tes idées ci-hauts mais, dire que "souvent l'opposition à FPR contribue plus à le renforcer qu'à le détruire", je ne le crois pas ainsi! J'ai beaucoup d'exemples qui prouvent que l'opposition a un effet remarquable sur l'ecroulement du système FPR!

 

Isidore Mbonigaba : Merci Muyumbu Chris. Une opposition externe (qui d'ailleurs n'en est pas encore une suivant les critères d'un parti politique tel que mentionné dans la lettre de M. Mbanda ) ne peut pas inquiéter le FPR. Le président Kagame aura un jour, avec une certaine moquerie, demandé par quel moyen ces opposants croyaient accéder au pouvoir. Du RDR au FDU multiple, on dirait "Umukino w'ubute"! (jeu de dispersion). J'ai plutôt constaté que ces clubs de politiciens en mal d'inspiration réagissent fidèlement, tels des automates, soit aux mutations internes du FPR ou aux déclarations des Etats-Unis et de l'Union Européenne. On voit des rêveurs de jour qui n'ont l'oeil que sur la présidence ou sur un ministère! Et quand ils se trouvent dans le mur, ils rejoignent le diable! Je ne voudrais citer aucun exemple car je ne connais pas Pierre Célestin Rwigema, Rwarakabije, Mukantabana, Evode Uwizeyimana etc... Vous me direz peut-être que l'opposition est majoritairement composée des produits de ces mutations au sein du FPR. Je vous demanderai alors de m'expliquer comment le "Club de Michigan", perçue comme la première manifestation de dissidence au sein du FPR en 1998 a fini par s'effriter. Et pourtant ces gentlemen autour d'Alexandre Kimenyi me semblaient motivés par un idéal non opportuniste!

 

Muyumbu Chris : Isidore Mbonigaba merci beaucouppour vos éclaircissements. A vrai dire, nous n'avons aucune opposition interne capable d''affronter le FPR. Entretemps, je ne puis pas m'empecher de féliciter Bernard Ntaganda du PS Imberakuri!

 

Isidore Mbonigaba : Les gens comme Bernard Ntaganda, Théoneste Niyitegeka [tombé dans l'oubli], Frank Habineza et même Twagirimana Boniface sont exceptionnellement courageux. Il y en a beaucoup au Rwanda qui sont prêts à se joindre au mouvement, mais souvent la mauvaise communication fait refroidir les ardeurs. Si ceux qui s'estiment militants de l'opposition avaient une bonne communication, le FPR serait devenu histoire il y a belle lurette!

 

Amiel Nkuliza : La fameuse lettre a précipité les choses: l'arrestation d'un innocent. Lorsque je le croisai en dehors des murs de la prison de Kimironko, début 2000 ou fin 1999, je lui ai posé une question assez bête de savoir pourquoi il avait été arrêté. Et Mbanda de me répondre: et toi Amiel, sais-tu pourquoi, toi aussi, tu avais été arrêté et incarcéré en la même prison? Aucune réponse, bien entendu. A vrai dire, je n'ai ni vu ni connu un politicien exemplaire au sein des soi-disant partis politiques d'opposition au Rwanda du FPR. Un «mon moi», selon lui. Un franc-parler qui osait tout dire, même ce qui ne devrait pas être dit, dans des séances parlementaires ! Avait-il craché dans la soupe ? Non, je ne crois pas. Jean Mbanda, malgré ses défauts qui sont aussi les nôtres, reste tout simplement un homme intègre, qui ne peut, en aucun cas, supporter l'injustice telle qu'elle soit.

 

Isidore Mbonigaba : Je fais mien le questionnement de M. Mbanda : avons-nous des partis politiques au Rwanda? Y a-t-il des partis politiques en exil? Les politiciens devraient se pencher sur cette question et probablement réviser leurs stratégies.

Francois Munyabagisha : Bonnes interrogations Mbonigaba. Je suggère cependant de commencer par le sous-plancher, et voir si d'une part nous abons besoin de PP, et si nous pouvons en avoir, d'autre part. Pour guider la réflexion, retenons ceci : la raison d'être d'un PP est le moulinage des idees dans l'engrenage ouvert de la pensée. Dans un système fermé sans liberté de pensée, aucune organisation pensante ne peut survivre. Avons-nous au Rwanda un contexte viable pour l'activité politique? Poser la question peut équivaloir d'y répondre. Remarquons que non seulement la realité de PP est triste, mais encore l'émergence de politicien est ineluctablement compromise. Avons-nous besoin de PP si nous ne pouvons pas en avoir?

 

Isidore Mbonigaba : Dans sa nature un parti politique est sensé, comme vous le suggérez (évidemment en référence aux critères relevés par M. Mbanda), être un laboratoire des idées. En tant qu'organisations qui à mon sens reposent sur l'émulation en vue du bien commun, raison pour laquelle ils militent pour augmenter le nombre d'adhérents et élargir leur électorat sur l'ensemble du territoire national, les partis politiques s'avèrent nécessaires. Du fait que nous avons au Rwanda un système fasciste, fermé et hostile à la réflexion axée sur les enjeux, on n'en tiendra pas trop rigueur à ces "clubs politiques". Les partis politiques étant naturellement appelés à jouer un rôle majeur dans le processus d'organisation de l'Etat, notre souci devrait plutôt être d'avoir à leur tête des leaders/politiciens compétents. Comment créer ces leaders?

 

Francois Munyabagisha : J'ai un ami Temoins de Jehovah, jeune et entreprenant. L'an dernier ill a cru se surpasser offrant de distribuer gratuitement la revue Tour de garde dans touutes les boutiques de la NRA (lobby des armes) aux Usa. Il croit que Dieu l'aidera à transformer ses boutiques Maisons de .... Et vous cher Isidore Mbonigaba je crois savoir que vous connaissez la foi musulmane, sa beaut'é, son humanisme et sa force. mais vous connaissez egalement les dangers de l'integrisme aux extremités sauvages de l'humanité. Allons de ce pas visiter l'EI. Dans cet etat vous voudrez precher la liberté de foi, la diversité de religions, le droit d'etre athée? je crois que c'est gaspiller le kerosene de promener une lampe dans l'etat fasciste à la recherche d'un PP ou d'un politicien. Que faire alors? c'est la question de l'année. penchons-y, intelligemment, sagement, intellectuellement.

 

Isidore Mbonigaba : Aucun régime, si tyrannique et sanguinaire soit-il, ne peut résister à l'usure du temps. En effet les régimes autocratiques ne survivent que grâce à la paresse des intellectuels et surtout à la maladresse des activistes politiques. La plus puissante stratégie utilisée par des régimes fascistes, c'est l'aliénation des intellectuels qui conduit immanquablement à la crétinisation généralisée du peuple. C'est pour cela que les résultats électoraux doivent toujours froler un 100% car la moindre opposition (même 1%) constitue une menace redoutable. Les éléments visibles de ce 1% d'opposition peuvent quelque fois être épargnés dans le but de jeter de la poudre aux yeux de la communauté internationale [opposition de façade], mais en même temps des milliers d'opposants silencieux se font zigouiller ou disparaitre. Ceci est le résultat de la maladresse de certaines gens qui pensent qu'ils peuvent opposer le régime en mettant les autres en avant, attandant prendre le pouvoir par surprise. Ils ignorent que les régimes fascistes sont les meilleurs en matière du renseignement. Alors, pour répondre à la question de l'année: Que faire? Encourager les intellectuels à sortir de leur torpeur et ne pas penser à eux-mêmes mais aux générations futures. Les gens doivent absolument apprendre à se manifester, à parler à haute voix, jeter les masques et utiliser un langage positif (critique positive). Car bavard on meurt, mais aussi muet on meurt. Si je devais choisir, j'irais pour le premier!

 

Francois Munyabagisha : Vous amenez de très bons points Isidore Mbonigaba . faudrait ajouter l'eveil à la reflexion et l'exercice de la pensée fondamentale avant d'investir le boulevard en bavard. Oui muet c'est aussi triste que mulet, mais à mon avis il y a pire que bavard, le bruiteur.

 

ITEGEKO NSHINGA RYA REPUBULIKA Y’U RWANDA RYO MU 2003 RYAVUGURUWE MU 2015

 

THE CONSTITUTION OF THE REPUBLIC OF RWANDA OF 2003 REVISED IN 2015

 

LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DU RWANDA DE 2003 RÉVISÉE EN 2015

Fin de la mythocratie :

Kagame et l'Occident s'empêtrent dans le dilemme

L'exercice référendaire en cours au Rwanda est une manifestation de plus de l'inconfort institutionnel au sommet de l'Etat. Le général Paul Kagame [voir la photo ci-contre] dans l'intérêt de qui la Constitution a été tripatouillée affiche toujours des réticences à se prononcer si oui ou non il va briguer un autre mandat. "Je prendrai ma décision après le Référendum", avait-il lancé en s'adressant au congrès de son parti Front patriotique rwandais (FPR). La Constitution taillée sur mesure accorde au général Kagame un mandat de 7 ans pour l'élection de 2017, à la fin duquel le nombre de mandats sera réduit à deux de cinq ans chacun. Mais encore le général qui dirige le Rwanda d'une main de fer depuis 1994 sera éligible à ces deux mandats qui iront jusqu'en 2034. Ainsi le règne de Paul Kagame est, en théorie, supposé durer 40 ans et le mythocrate projette sa retraite à l'âge honorable de 77 ans. Mais pourquoi, malgré l'écrasant "YEGO" (oui) référendaire en sa faveur, le général Kagame ne peut pas avoir l'outrecuidance d'annoncer aujourd'hui sa candidature pour 2017 ?

 

L'article 101 tombe et le roi est... nu!

 

L'usure du temps est en train d'avoir raison du mythe Kagame. Les motifs invoqués pour changer la Constitution rwandaise, ciblant principalement l'article 101 qui bloquait l'actuel président, comprennent en premier lieu le caractère singulier du général dans la performance. Il doit rester car, selon ses adulateurs, c'est grâce à son excellent leadership que le Rwanda a connu des progrès économiques éclatants. En deuxième lieu le héros de la Guerre d'Octobre (1990-1994) qui a culminé en génocides continue de jouir d'une bonne cote d'estime en tant que "seul garant de sécurité de stabilité".  

Continuité étant le mot d'ordre des "3èmandistes" rwandais, on fait allusion parfois ouvertement au maintient de Paul Kagame sans qui tout, y compris la sécurité et ces progrès uniquement incarnés par la minuscule capitale Kigali, risque de s'effondrer. Un motif qui ne tient pas debout du tout devant le puissant article 101 qui stipule clairement "qu'en aucun cas, le président de la République ne peut faire plus de deux mandats." En aucun cas. La main sur la Bible, et invoquant l'assistance de Dieu dans l'accomplissement de ses tâches, le général Kagame a prêté serment et n'a cessé ultérieurement de rejeter l'idée de s'accrocher au pouvoir. "Regardez-moi bien, disait-il en conférence de presse, je ne suis pas quelqu'un qui a besoin d'un troisième mandat."

Quel que soit le nombre de ses supporters, se porter candidat en 2017 est le synonyme de parjure pour le général Kagame. Et un président qui bafoue la Constitution pour ses seuls intérêts perd de crédibilité comme l'a indiqué l'Union Européenne dans un communiqué. Les Etats-Unis d'Amérique ont également condamné les manoeuvres de Paul Kagame qui, par le changement de la Constitution, vise s'éterniser au pouvoir. Le risque est donc très élevé pour l'autocrate rwandais qui, ne souhaitant pas que le "sérum" soit coupé tout de suite après le tripatouillage constitutionnel, annoncera la décision de se représenter à quelques mois de l'échéance électorale.

L'inéluctable chute de Paul Kagame

 

Ayant surfé si longtemps sur les mythes créés et propagés par les Occidentaux qui le tiennent à leur solde au prix d'énormes sacrifices, le général Kagame n'a pas su préparer une sortie tranquille pour lui-même ou pour son parti le FPR. À la faveur du contrat qu'il a signé avec les puissances anglo-saxonnes dans leurs visées de conquérir le Zaïre (présentement République démocratique du Congo), le général Kagame a acquis richesses et armement qui le rendent invincible devant toute sorte de menace. Les grands de ce monde n'hésitent pas de qualifier le guerrier rwandais comme l'un des leurs. "C'est un gars de notre genre" (Our kind of guy), avait dit Bill Clinton, alors président américain. L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair est conseiller personnel de Kagame, ainsi que des dizaines d'autres personnalités éminentes occidentales qui siègent dans son "PAC", Conseil consultatif présidentiel. Tous ces suppôts occidentaux ont longtemps fermé les yeux sur les crimes de Paul Kagame et sur son totalitarisme et voilà que d'un coup, les masques commencent à tomber. Un à un.

Le général Kagame se voit lâcher et, devant son entêtement à l'égard des mises en gardes qu'il a reçues de la part des Etats-Unis et de l'Union Européenne, bientôt il deviendra infréquentable tel le Zimbabwéen Robert Mugabe. Soit Kagame va se rendre à l'évidence et ouvrir l'espace politique, soit il va se durcir et faire les dégâts, dans tous les cas il faut que nos intellectuels élaborent des scénarios susceptibles d'amortir la chute ou les chocs.      

 

Le dilemme de héros

 

A cause d'indiscipline le héros Kagame du type hollywoodien est en train de perdre son aura. Washington s'attendait à ce que le darling de Kigali serve de modèle de démocratie aux autres dirigeants qui ont tendance à s'accrocher au pouvoir dans la Région des Grands Lacs africains.

En principes cet exemple consiste au "départ à la retraite" et à la passation pacifique de pouvoir par la voie des urnes. Le changement de la Constitution rwandaise et le Référendum qui s'en suit devront être perçus comme des symboles éloquents de divorce consommé entre Paul Kagame et l'Occident. Celui-là à qui les universités occidentales se bousculaient pour décerner les doctorats honoris causa, pour stratégiquement renforcer l'image d'un dirigeant brillant, le général Kagame préfère les voies les plus irrationnelles pour asseoir son pouvoir : assassinats, disparitions, emprisonnement et bannissement des challengers politiques.        

Celui qui lors des forums internationaux prestigieux était interminablement ovationné pour la légendaire vaillance d'arrêter le génocide des Tutsi, faire du Rwanda le Singapour africain et mettre en place un parlement le plus féminin du monde, le général Kagame s'avère plutôt être un hypnotiseur certifié : rien n'est réel, tout relève de la fabrication. Il convient de faire remarquer que le débat sur le génocide et le propre rôle de Paul Kagame et son parti FPR dans cette tragédie est loin d'être terminé. En plus la pauvreté reste scandaleusement endémique au Rwanda tandis que les femmes parlementaires sont juste des pions sur l'échiquier politique.          

Le divorce fera terriblement mal. Celui à qui pendant 25 ans l'Occident aura accordé le bénéfice du doute vis-à-vis des crimes de guerre, crimes contre l'humanité voire de génocide, le général Kagame risque de faire face à un discrédit le plus troublant quand les tiroirs contenant les dossiers de l'attentat aérien du 4 avril 1994, le Mapping Repport pour la RDC, l'assassinat des touristes dans le parc Bwindi etc. seront ouverts. L'occultation de plusieurs dossiers concernant le général Kagame visait sans doute à faire de lui un héros de la paix, champion du pardon et de la réconciliation au Rwanda. Les attentes étaient probablement trop élevées et l'Occident doit s'en mordre les doigts amèrement.

 

Le choc 2017

 

Que le général Kagame reste ou parte, les deux options sont délicates pour le Rwanda. En se maintenant au pouvoir par les manoeuvres déjà dénoncées par l'opposition, les intellectuels et l'Occident, le général Kagame va se heurter à la critique de plus en plus farouche, y compris au sein même du FPR. Prompt à recourir à la brutalité meurtrière, le président rwandais risque de provoquer une agitation difficile à contenir. Les aides occidentales pourraient être coupées ce qui également aurait pour effet l'aggravation des conditions de vie dans le pays. Il est aussi possible que le général Kagame amorce des changement positifs dans le sens de la démocratisation pour redorer son image, mais il est à parier que ses bonnes intentions seront prises avec des pincettes.

L'option de prendre la retraite est vivement souhaitée par la majorité, elle ne constitue pas cependant une panacée vu la méfiance du général Kagame qui n'a pas de dauphin connu dans son entourage. Le départ de Kagame occasionnerait inévitablement des querelles de succession. Il ne faut pas non plus minimiser l'animosité affichée par les détracteurs aux yeux de qui le général Kagame doit répondre de ses crimes devant les tribunaux. Le tout-puissant Kagame acceptera-t-il de tendre les bras pour menottes? C'est la moins probable des probabilités. De leur côté les Occidentaux qui l'ont parrainé pendant toutes ces années sont aussi gênés et inquiets d'éventuelles révélations au cas où leur "poupée" décide de tout déballer. L'autocrate rwandais ne manque pas de lancer de temps à autre ce genre de chantage. La balle est donc dans le camp des intellectuels intègres qui doivent se démarquer de la mêlée et échafauder tous les scénarios plausibles afin de sauver la République dans l'intérêt de tous.               

Ismaïl Mbonigaba

Rwanda : une réforme constitutionnelle pour un seul individu perd en "crédibilité", selon l'UE

Le général Paul Kagame

La chef de la diplomatie européenne a reconnu vendredi le droit "légitime" d'un pays à modifier sa Constitution. Mais elle estime que si le changement ne s'applique qu'à un individu, la "crédibilité" de la réforme devient plus faible.

Une révision constitutionnelle conçue dans l'intérêt d'un seul individu perd en "crédibilité", a estimé, vendredi 4 décembre, l'Union européenne (UE), en référence à la réforme de la Constitution rwandaise adoptée par le Parlement et permettant au général Paul Kagame de se représenter en 2017.

Tout en reconnaissant le droit "légitime" d'un pays à modifier sa loi fondamentale, l'UE estime que tout changement "qui s'applique seulement à un individu, atténue la crédibilité du processus de réforme constitutionnelle", selon un communiqué de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini reçu vendredi.

La révision constitutionnelle adoptée le 17 novembre par le Parlement rwandais - et qui doit encore être soumise à référendum - pourrait "fragiliser le principe de changement démocratique de gouvernement entériné par l'article 23 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance", ratifiée par le Rwanda, ajoute Mme Mogherini.

Respecter les limites de mandat pour des sociétés plus solides

 

"Dans les pays qui ont invariablement respecté les limites des mandats et favorisé le changement (à leur tête), les sociétés sont devenues plus solides et les institutions plus crédibles", estime Mme Mogherini, pour qui "il y a plusieurs exemples de ça sur le continent" africain.

C'est la première fois que l'UE prend une position aussi tranchée contre la réforme de la Constitution rwandaise. Elle avait surtout jusqu'ici rappelé en des termes assez généraux son attachement au respect des Constitutions et au principe de l'alternance politique.

La prudence européenne contrastait jusqu'alors avec la fermeté des Etats-Unis, qui ont fait part de leur opposition à un 3e mandat du général Kagame dès les prémices du projet de réforme et prévenu que si le président rwandais décidait de rester au pouvoir, leurs liens avec le Rwanda pourraient en souffrir.

Cette nouvelle Constitution contient une disposition permettant au président Paul Kagame de se représenter en 2017 - ce que ne lui permettait le texte actuel - et de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034. La réforme fait passer de sept à cinq ans le mandat présidentiel et en limite toujours le nombre à deux. Mais un article prévoit qu'elle n'entrera en vigueur qu'à l'issue d'un nouveau septennat transitoire entre 2017 et 2024, pour lequel le président en exercice reste éligible, de même qu'ensuite pour les deux quinquennats prévus.​

 

Source: VOA

Troisième mandat: le message des Etats-Unis au Rwandais Kagame

Après l’inquiétude exprimée par l’Union européenne, c’est au tour de la diplomatie américaine de hausser le ton. Traditionnels partenaires de Kigali, les Etats-Unis surveillent de près le processus de modification constitutionnelle au Rwanda.

Mardi, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies a souligné l’opportunité, pour Paul Kagame, de permettre l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants : « Le président Kagame a l’opportunité de montrer l’exemple, dans une région où les dirigeants semblent avoir tendance à se considérer comme irremplaçables à la tête de leurs pays », a dit Samantha Power.

Après avoir salué les immenses progrès réalisés par le pays, l'ambassadrice s’est adressée de manière directe et personnelle au président rwandais :

 

Ce n'est pas la première fois qu'il y a des pressions, mais il s'agit tout de même, ce coup-ci, de l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Samantha Power hausse le ton face au Rwanda et demande au président Paul Kagame de « montrer l’exemple » en termes de respect des mandats.

« Encore une fois, nous pensons qu’il est extrêmement important pour le Rwanda, qui fait figure d’exemple en termes de santé publique, de parité et d’éducation, d’être également un exemple en matière de gouvernance démocratique et de respect de la limitation des mandats. Personne n’est irremplaçable. Nous souhaitons donc que le président Kagame se retire à la fin de son mandat en 2017. »

« Nous sommes informés des différentes manipulations parlementaires qui ont eu lieu », a ajouté Samantha Power. Après le vote de l’Assemblée nationale et du Sénat, le texte doit maintenant être soumis à référendum. Compte tenu de la faiblesse de l’opposition, il devrait être adopté sans problème. Paul Kagame, quant à lui, ne s’est toujours pas encore exprimé sur ses intentions.

Source: RFI

« J'ai toujours dit que je respecterai la Constitution » -Kagame

Jeune Afrique : Votre mandat s'achèvera en 2017 et la Constitution vous interdit de vous représenter. Vous situez-vous dans cette perspective ?

 

 

Paul Kagame : J'ai toujours dit que je respecterai la Constitution. Mais j'ajoute qu'une Constitution n'est rien d'autre que l'expression de la volonté du peuple à un moment et dans un contexte donné.

Partout dans le monde, dans les vieilles démocraties comme dans les plus récentes, les lois fondamentales bougent, s'adaptent et s'amendent sans cesse dans l'intérêt des populations concernées. En sera-t-il de même au Rwanda ? C'est vraisemblable, je ne connais pas un seul pays où la Constitution soit immuable.

 

J.A : À propos de la limitation des mandats présidentiels, par exemple ?

 

P.K : Sur ce point, sur un autre, je l'ignore. Ce n'est pas de moi qu'il s'agit et je ne suis pas le rédacteur de la Constitution. Pourquoi cette obsession autour de ma personne ? Ce que vous devez retenir est simple : je respecte et je respecterai la Constitution. Le reste ne me concerne pas.

 

Comment expliquez-vous que pas un seul Rwandais ne pense que vous allez quitter le pouvoir en 2017 ?

 

S'ils pensent cela, est-ce parce qu'ils estiment que je veux m'accrocher au pouvoir, ou est-ce l'expression d'un souhait de leur part ? Vous devriez leur poser la question... Une chose est sûre : in fine, si des propositions en ce sens me sont faites par les citoyens de ce pays, j'aurai à me déterminer.

Je ferai alors connaître mon choix en fonction des circonstances et de toute une série de paramètres. Ce moment viendra quand je l'aurai personnellement décidé.

 

J.A: Difficile de vous imaginer en retraité de 60 ans, assis dans votre ranch du lac Muhazi à surveiller vos vaches...

 

P.K : Et pourquoi pas ? Je m'imagine très bien ainsi.

 

J.A : Pensez-vous qu'un jour il n'y aura plus dans ce pays ni Tutsis, ni Hutus, ni Twas, mais seulement des Rwandais ?

 

P.K : La " rwandité" que nous prônons n'est pas la négation des diversités. On peut se revendiquer Tutsi, Hutu ou Twa, mais à condition que ce ne soit pas au détriment des autres. Encore une fois, je l'ignore. Mais ce que je redis, c'est que la "rwandité" que nous prônons n'est pas la négation des diversités. On peut se revendiquer Tutsi, Hutu ou Twa, mais à condition que ce ne soit pas au détriment des autres. C'est tout et c'est clair.

 

[Tiré de JA : Interview de Paul Kagamé : "Je ne conseille à personne de se mêler des affaires intérieures du Rwanda" 15/04/2014 Par François Soudan]

Prêts à participer à la présidentielle de 2017, mais à une condition…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le parti doit avoir des commissaires au sein de la Commission nationale électorale à tous les niveaux, nationale, provincial voire au niveau de district.

 

Dr. Frank Habineza pointe en outre du doigt les vices de la loi électorale qui favorise le Front patriotique rwandais (FPR), parti dominant au pouvoir. « Cette loi doit changer », observe M. Habineza qui s’insurge contre l’interdiction de présenter une candidature avec les couleurs d’un parti aux élections de niveau local, alors que les élus locaux sont vite récupérés par le FPR à partir du niveau de district. Le président de DGPR a dit que les maires de districts jouent aussi le rôle de représentants du FPR au niveau de leurs districts.

 

Le nouveau parti d’opposition demande également que les candidatures aux élections législatives soient déposées sur la base de circonscription au lieu de se présenter en tant que candidat au niveau national. Cela pour s’assurer de l’efficacité d’un député et de la reddition de comptes par ce dernier vis-à-vis des électeurs qu’il représente géographiquement.

 

Membre du Forum

 

Le parti DGPR dont l’homologation remonte à 2013 vient de rejoindre le Forum de Concertation des Formations Politiques qui regroupe la coalition au pouvoir et les partis d’opposition.

« Nous devons faire partie de la Commission nationale électorale », a dit Dr. Frank Habineza (Photo ci-haut) dans une interview avec Rwanda-Géopolitique.

 

Le président du Parti rwandais pour la Démocratie et l’Environnement (DGPR) a dit que cette formation politique est prête à prendre part aux élections de niveau local et à la législative de 2016 ainsi qu’à la présidentielle de 2017. Il a cependant précisé que certains préalables seront conditionnels à cette participation.

Critique pendant longtemps vis-à-vis du Forum qu’il considérait comme une plateforme antidémocratique, Dr. Frank Habineza a justifié l’adhésion du DGPR en ces termes : « un article de loi qui obligeait tout parti politique au Rwanda d’être membre du Forum a été amendé. Cet article était inconstitutionnel car il enfreignait les libertés, c’est pour cela que nous nous y opposions ».

 

La loi a été amendée en 2010 et l’adhésion au Forum est maintenant facultative. Dr. Habineza ajoute aussi que la collaboration au sein du Forum permet au parti d’être à jour concernant les enjeux inscrits à l’agenda du gouvernement et d’y réagir à temps au lieu d’en subir seulement les décisions comme des citoyens ordinaires.

 

La décision de rejoindre le Forum était également motivée par le fait que, des 11 formations politiques agréés, le DGPR était le seul qui n’était pas membre du Forum, et Dr. Habineza ne souhaitait pas fonctionner en électron libre.

 

Par Ismaïl Mbonigaba

LE PARTI ISHEMA S’ANNONCE POUR LA PRÉSIDENTIELLE DE 2017

Les 32 militants réunis en congrès à Paris du 7 au 9 février 2014 ont décidé que le Parti Ishema présentera son candidat à l’élection présidentielle de 2017 en la personne du secrétaire général du parti, l’abbé Thomas Nahimana. Au passage, le congrès a fait référence au triste sort réservé aux leaders des partis d’opposition qui ont été dépouillés de leurs droits sociaux et politiques, muselés, terrorisés, jetés sur le chemin de l'exil, condamnés et emprisonnés injustement, assassinés par décapitation ou par strangulation.

 

Selon le communiqué signé par le porte-parole du congrès, Monsieur Chaste Gahunde, le Parti Ishema a décidé de ne pas céder à la peur et déserter la scène politique compte tenu de son engagement public à constituer une alternative au pouvoir tyrannique qui sévit au Rwanda. Le congrès a fixé la date d'arrivée au Rwanda du Leader du parti et son équipe une année avant l’élection, soit au 28 janvier 2016. Fondé en début de 2013, le Party Ishema dénonce avec véhémence entre autres le mensonge et le terrorisme érigés en stratégie par le régime dictatorial du FPR, l’accaparement de tous les pouvoirs de l’État et des biens publics ainsi que la spoliation de la propriété privée des citoyens sans défense.

 

Le parti demande aux citoyens rwandais d'avoir une conviction inébranlable que la voie des élections présidentielles de 2017 constitue une belle opportunité que Dieu offre au peuple rwandais qui doit savoir vite en profiter pour reconquérir ses droits fondamentaux bafoués et confisqués.

 

À la communauté internationale et aux Nations Unies, lecongrès du Parti Ishema demande l'envoi au Rwandad'une puissante « Commission de supervision » desélections présidentielles de 2017 et le déploiement d'une« Brigade d'intervention » chargée d'assurer la protectiondes Leaders de l'opposition.

De plus cette brigande serait chargée de garantir aux électeurs le déroulement pacifique des élections en lui évitant la terreur habituelle semée par les escadrons du régime d'une part et, d'autre part, la révolte sanglante prévisible du peuple trop fatigué par la pratique des fraudes électorales devenue comme une seconde nature du régime du FPR-Inkotanyi.

 

Abbé Thomas Nahimana, fondateur du Parti Ishema et futur candidat présidentiel

 

 

À tous les opposants au régime dictatorial du GénéralPaul Kagame, le Parti Ishema demande d'examiner avec discernement dans quelle mesure « l’opportunité » offerte au peuple rwandais par cette échéance électorale de 2017 ne soit pas un virage raté mais plutôt une occasion profitable pour l’avènement d'un régime plus démocratique et fondamentalement pacifique.-

 

 

Ismaïl Mbonigaba

UNE GOUTTE DANS LE DESERT, MAIS UN PAS EN AVANT

BRIDGE dispense une formation à 25 acteurs électoraux au Rwanda

Par Ismaïl Mbonigaba

 

Les experts du programme BRIDGE ont animé un atelier de 5 jours au Rwanda, du 17 au 21 décembre 2013, destiné à développer les capacités chez les acteurs électoraux et les médias. Au total, 25 participants (15 hommes et 10 femmes) ont participé à l'atelier, dont 12 étaient des représentants des partis politiques et 13 des représentants des médias.

 

L’atelier organisé par la Commission nationale électorale (NEC) en collaboration avec l’équipe de One UN Rwanda avait pour but de :

• Renforcer la capacité des partis politiques, des professionnels des médias et des organismes, pour une mise en oeuvre réussie du processusde la gouvernance et de la démocratisation au Rwanda;

•  Renforcer le suivi et l'évaluation des processus électoraux;

• Renforcer la compréhension du cycle électoral, les rôles et responsabilités des différents acteurs et la communication responsable du processus.

 

Différents experts, y compris ceux de Bridge Shalva Tskhakaya et Natia Kashakashvili, se sont étendus sur les normes internationales pour des élections, cycle électoral, le cadre juridique des élections, l'effet des systèmes électoraux sur les partis politiques, champ de jeu de niveau et règlements pour les groupes sous-représentés. Code de conduite pour les partis politiques et les médias a été l'un des principaux objectifs de l'atelier et plusieurs aspects de régulation des médias.

 

En réalité, le Rwanda n’a jamais connu une élection démocratique équitable et transparente depuis son indépendance. Chaque régime en place prend soin de mettre sur pied un mécanisme de régulation électorale taillé sur mesure et s’en servir comme un instrument de fraude électorale, de falsification de résultats ou d’exclusion de l’opposition.

 

Aujourd’hui, il faut reconnaître que le pays connaît un besoin criant d’assistance en matière de démocratie, spécifiquement d’un programme pédagogique permanent qui permettrait d’établir la confiance dans le processus électoral.-

 

TRIPATOUILLAGE DE LA CONSTITUTION ET ALTERNANCE DÉMOCRATIQUE

Par Victor Manege Gakoko

 

Si on s’en tient à une définition simple de la Constitution, celle ci est un ensemblede textes juridiques qui règlent l’organisationd’un État.

 

Selon Jörg Gerkrath, lesconstitutions, telles qu’on les connaîtaujourd’hui, ont pris naissance au siècle des Lumières dans le mouvement qui visait àlimiter l’absolutisme et le despotisme des monarchies. La fonction primordiale de la Constitution est de protéger la liberté individuelle et de limiter le pouvoir afin d’éviter l’anarchie ou et les risques de gouvernement arbitraire. En démocratie, la Constitution est considérée comme la"Norme des normes", à laquelle on confèrele rang suprême de "Loi fondamentale" et à laquelle toutes les autres lois ordinaires et procédures sont soumises pour un contrôle institutionnel de conformité, d’applicabilité et d'incompatibilité.

 

C’est aussi la Constitutionqui fixe les règles juridiques suivantlesquelles s’établit, s’exerce et se transmetle pouvoir politique. Afin d’éviter des modifications intempestives en fonction de lafluctuation des calculs politiciens ou desintérêts partisans, la protection politique dela Constitution incombe en premier lieu auchef de l’État qui est considéré comme «clefde voûte des institutions» et à ce titre qui incarne l’autorité légitime de l’État. Aujourd'hui, un quart de siècle après la conférence de la Baule et la vague de démocratisation en Afrique, l’espace politique africain est dominé par le débat surle tripatouillage constitutionnel ou le hold-upconstitutionnel qui s’est érigé commealternative en lieu et place de l’alternance démocratique.

 

En effet, plusieurs analystes affirment que le pluralisme en Afrique s’est construit par un by-pass de néoplatonisme politique qui privilégie la forme sur lecontenu en piégeant la souveraineté du peuple. Dans ce contexte, la plupart des démocraties africaines ne seraient plutôt que la falsification du pluralisme politique où l’idéologie dominante s’impose pour consolider son emprise et pour pérenniserson règne.Quand bien même la Loi fondamentale favorise l'alternance en limitant le nombre demandats présidentiels consécutifs, en Afrique il existe toujours de talentueux artificiers qui orchestrent d’arguments fallacieux pour permettre un déverrouillage constitutionnel et instaurer une nouvelle forme de despotisme politique. Ainsi, commedit une chanson, la constitution africaine est finalement une veste que chacun coupe, taille et recoud à sa mesure pour lui permettre de réaliser un dessein personnel.

 

Cependant, tout n’est pas si gris que cela,car quelques grands présidents africains ontcompris l'enjeu essentiel de l'alternance et ont eu le mérite de faciliter sa réussite. Ils’agit notamment de feu Léopold Sédar Senghor, feu Nelson Mandela, Abdou Diouf, Joaquim Chissano, Pierre Buyoya, Jerry Rawlings, John Kufuor, Alpha Oumar Konaré, Thabo Mbeki, … Bref, des figures qui ont montré qu’il existe bel et bien une autre vie après le pouvoir et qui ont laisséune leçon de sagesse politique et de respectde la Loi fondamentale. Dans d’autres pays par contre, nombre de chefs d’État ont supprimé les limitations de mandats pourpouvoir s’accrocher et s’éterniser au fauteuil présidentiel. Il s‘agit principalement, pour ne citer que les plus récents, de YoweriMuseveni, Idriss Déby, Blaise Compaoré, Abdelaziz Bouteflika et de Paul Biya.Il faut toutefois remarquer que dans les pays tels que le Bénin, le Burundi, le Burkina Faso(bis), ou la République Démocratique duCongo (RDC), les régimes en place par leur mouvance interposés sont tentés de modifier leurs Constitutions respectives en vue de prolonger les durées au pouvoir.

 

Ainsi, tous les prétextes (stabilité, continuité oucohésion sociale) sont invoqués pour justifierde telles initiatives et les thuriféraires agissent dans l’ombre pour chercher à y parvenir coûte que coûte. Certes, desinitiatives et actions pour déjouer de telles manipulations sont aussi initiées par différentes associations d’acteurs del’opposition politique ou de la société civile. Par exemple, au Burundi, le projet demodification et d’interprétation de la Constitution initié par le gouvernement a créé un climat de méfiance et soulève de graves inquiétudes au sein de l’opposition, de la société civile et de l’église catholique.Au Bénin, l’Assemblée nationale vient derejeter le projet de loi sur la révision de la Constitution et les "anti-révision" accusent le président Boni Yayi de vouloir s’éterniser au pouvoir. Au Burkina Faso, l’opposition qualifie de «coup d’état constitutionnel», lavolonté du président Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour déverrouiller lenombre de mandats présidentiels.

 

Quant en RDC, les églises, l’opposition et diverses associations de la société civile tirent déjà lasonnette d’alarme et s’opposent farouchement à ce que le président Kabila brigue un troisième mandat en 2016. [Filip Reyntjens Sur le tripatouillage de la 1ère Constitution du Rwanda"… En effet, une révision constitutionnelle du18 mai 1973 porta la durée du mandat présidentiel de 4 à 5 ans et élimina lalimitation du nombre de mandats (qui était de3) ainsi que la limite d'âge…] Au Rwanda, un suspens vient de s’installer alors que le président Paul Kagame avait bien manifesté sa volonté de ne pas modifier la Constitution pour se représenter à la présidentielle de 2017 au terme de deux septennats. [Président Paul Kagame (AFP)« Si à la fin de mon mandat, il n’y a personne pourme remplacer, ce serait mon échec autant que levôtre. Et cela ne serait pas une raison pour moi debriguer un troisième mandat. »]En effet, il a déclaré à plusieurs reprises lors des interviews qu'il n'était pas intéressé par un troisième mandat. Or, voilà que depuis quelques temps le président Kagame reçoit des appels "de phare" de la part de petits partis satellites desa mouvance pour son maintien au pouvoir; la dernière imploration très pathétique étantcelle du ministre de la sécurité intérieure (Fazil Moussa Harelimana) endossant la casquette d’opportunisme exacerbé.

[À ce propos, l’Agence Rwandaised’Information (ARI) a rapporté que l’actuelleConstitution du Rwanda s’inspire de l’Accordd’Arusha qui consacre le principe de l’État dedroit, le partage du pouvoir et l’alternancedémocratique. L’ARI a rappelé par ailleursque les gens qui proposent d’avoir unprésident qui s’éternise au pouvoir sont ceuxqui veulent garder des privilèges (mal)acquis. Fort heureusement, elle a aussiappelé à la plus grande vigilance de lapopulation à la manipulation politicienne.]

Sans vouloir mettre en doute la parole duchef de l’État rwandais, si sa positiontranchée se confirme dans les faits, cet acte lui offrirait une chance historique d’entrer dans la cour des grandes figures africaines, peu importe l’appréciation mitigée de sa gouvernance démocratique.

 

En fait, comme partout ailleurs où l’épidémie du tripatouillage constitutionnel a sévi, ces appels soi-disant spontanés sont une manoeuvre destinée à préparer d’avance la population à une éventuelle modification dela Constitution de 2003 afin d’hypothéquer l’alternance politique pacifique. En dépit de ses insuffisances et bien que la démocratisation en Afrique soit un processus d’apprentissage et d’ajustement inscrit dans la durée, la véritable démocratie ne pourra solidement s’édifier sans alternance. Et au de-là de la tentation d’instaurer des pouvoirsà vie, il existe un espoir de trouver un remède d’endiguer la coutume du hold-up constitutionnel grâce à la volonté et la synergie d’acteurs politiques responsables,des membres de la société civile et dejeunes intellectuels libres. Car, malgré lesapparences, il ne faudrait pas non plus sousestimer la force et les effets de mobilisation populaire spontanée qui pourrait s’alimenter d’exaspération et d’indignation.

PRÉSIDENTIELLE 2017: GRILLE DE DÉPART

L’opposition en mal d’organisation

Par Ismail Mbonigaba

 

Le plus grand défi de tous les temps que le Rwanda ait à relever consiste sans doute à assurer l’application de sa Constitution en matière de succession au pouvoir. Depuis que ce pays existe en tant que République, aucun président n’a cédé le pouvoir par voie électorale, tous ont été soit renversés par coup d’État suivi d’emprisonnement, soit par assassinat.

 

L’expérience électorale d’ordre présidentiel est un véritable cauchemar pour les Rwandais: le premier scrutin présidentiel a été organisé par le général major Juvénal Habyarimana en 1978 après le coup d’État qui avait renversé Grégoire Kayibanda en 1973.Alors une constitution sur mesure fraichement adoptée stipulait que seul le président du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND), qui curieusement se trouvait être le président de la République, était habilité à se présenter comme candidat. Le MRND était le seul parti-État institutionnalisé.

 

Le régime du Front patriotique rwandais (FPR) qui a accédé au pouvoir après le génocide d’avril-juillet 1994 a déjà organisé deux scrutins qui, malheureusement, n’ont apporté aucun changement substantiel dans la pratique. Sous le mirage d’élections pluralistes se cache l’exclusion manifeste de l’opposition. L’agrément des candidatures est strictement stratégique pour le FPR qui, à travers une commission électorale obéissante, s’assure d’écarter les partis qui ne sont pas dans sa mouvance. La différence de pratique réside dans la forme pour les deux régimes mais, au fond, la finalité est commune dans ce que le professeur Filip Reyntjens, spécialiste du Rwanda, appelle « la dynamique des élections sans risque ».

 

Le départ, c’est maintenant

 

Advenant que cette fois-ci le président Kagame fasse la différence en maintenant la Constitution et qu’en 2017 les partis d’opposition soient invités à se présenter, dans ce cas quel est le bon moment pour commencer les préparatifs?

 

L’impopularité du président Paul Kagame en matière de gouvernance démocratique semble induire beaucoup de politiciens en erreur quant à leur positionnement sur la grille de départ, alors que ces derniers ignorent la Constitution et tablent largement sur les comportements et positions versatiles du chef de l’État. Certes, chaque chef de parti se mesure à Kagame et s’estime victorieux en cas d’élection libre, quelque soit le retard pris. « Pourvu que Kagame m’autorise d’entrer dans le jeu », disent certains. Avec une pareille perspective, plusieurs politiciens qui évoluent en exil risquent fort d’être surpris par un retournement de la situation au pays où ils se trouveraient coincés dans un embouteillage ou impliqués dans un carambolage en raison de mauvais timing.

 

Le FPR se trouve en pole position eu égard aux atouts à sa disposition, l’opposition devant donc se dépasser pour dézinguer un géant qui tient les rennes du pouvoir depuis 1994. Pour y arriver l’opposition a besoin de faire son entrée sur le terrain, s’adapter aux conditions du terrain, et surtout faire preuve de "fair play" dans le jeu afin d’inspirer la confiance aux spectateurs que sont les électeurs rwandais et les observateurs internationaux.

 

Supériorité numérique désavantageuse

 

Vingt-cinq (25) joueurs contre sept (7). Le nombre des partis d’opposition continuant d’augmenter; aujourd’hui ils sont 25 contre le FPR et ses 6 satellites.Loin donc de profiter de l’impopularité du chef de l’État Kagame, les partis d’opposition sont plutôt désavantagés par leur supériorité numérique car, à défaut de faire front commun et possiblement identifier de futurs candidats potentiels, le FPR risque de remporter une victoire nette sans devoir recourir ni à la fraude ni à la terreur. Mais avant d’arriver à cette étape, les partis d’opposition devraient, dès aujourd’hui, déployer beaucoup d’efforts à surveiller les tentatives du régime de tripatouiller la constitution aux fins de permettre au président Kagame de briguer le troisième mandat.

 

À part le désordre en son sein, tant sur le plan structurel que sur le plan idéologique, l’opposition souffre énormément du manque de fonds. Activant le bouton de son immense potentiel financier, le FPR est habile à faire changer de camp les opposants et les tourner contre les anciens camarades. Nombreux sont ceux qui se fatiguent de tourner en rond et mettent à l’épreuve leur créativité en matière de bricolage de solutions.

 

L’opportunisme étant une accusation devenue commune, on a vu la plupart des partis forts de l’opposition s’affaiblir ou pratiquement s’éteindre faute de confiance entre membres, ce qui cause beaucoup d’incertitude au sein du public quant à la capacité de l’opposition d’apporter les changements tant attendus.

 

LÉGITIMITÉ VERSUS CRÉDIBILITÉ POUR LA PRÉSIDENTIELLE 2017

Chemins croisés du FPR et de l’opposition

Par Ismail Mbonigaba

 

Par définition la légitimité repose sur une autorité fondée sur des bases juridiques ou sur des bases éthiques ou morales qui permettent de recevoir le consentement des membres d'un groupe. Quant à la crédibilité, Larousse précise : « Caractère de quelqu'un qui est digne de confiance. » De là la question : Est-ce que les partis politiques rwandais sont prêts à relever les grands défis juridique et éthique pour l’échéance électorale de la présidentielle 2017?

 

L’opposition s’organise tant bien que mal

 

Après un interminable cafouillage qui a vu naitre une pléthore de partis sans partisans dans la diaspora, deux partenariats se sont récemment forgés et se démarquent nettement des autres partis. Le Rwandan National Congress - RNC (composé des Forces démocratiques unies - FDU et Amahoro People’s Congress) et le Front commun de libération du Rwanda - FCLR (composé des Forces démocratiques de libération du Rwanda - FDLR, le Parti socialiste – PS Imberakuri et la Rwandan Dream Initiative – RDI-Rwanda Rwiza) ont pris leurs positions sur la grille de départ.

 

À défaut de former un autre conglomérat, les partis restants seront contraints de se joindre à ces deux alliances ou de simplement se dissoudre s’ils ne choisissent pas de s’établir au Rwanda. Le Green Party of Rwanda, l’unique parti enregistré au pays qui n’est pas dans la mouvance du parti dirigeant, est confortable sur les bases juridiques, tandis que les alliances qui évoluent à l’étranger sont déjà qualifiées de terroristes par le ministre de la Sécurité intérieure qui menace d’engager les procédures judiciaires.

 

Dans cette situation juridique délicate, l’opposition extérieure devra miser sur sa crédibilité, c’est-à-dire la confiance qu’elle peut inspirer aux citoyens rwandais et à la communauté internationale. Pour y arriver, de grands efforts et moyens devront être investis dans la diplomatie pour forcer le parti majoritaire au pouvoir à accepter l’ouverture politique envers l’opposition.Déjà, le ralliement massif et officiel de l’ensemble des partis de l’opposition autour des FDLR, alors que ces dernières viennent d’annoncer leur abandon des armes, pourrait mettre le régime de Kigali en difficultés de taille.

 

Ces partis peuvent, en quelque sorte, déconstruire carrément le vieux récit selon lequel les Hutu qui restent réfugiés dans les forêts du Congo sont des génocidaires.En effet, la présence de ces réfugiés a pour longtemps justifié l’invasion du Congo par l’armée rwandaise ou par des rébellions soutenues par le Rwanda. Cependant, la plus grosse erreur politique ou stratégique que l’opposition puisse commettre serait de menacer le pays militairement ou d’engager le FPR dans une autre guerre où il pourrait chasser les génocidaires réels ou catalogués comme tels.

 

Quid du FPR?

 

Notre gouvernement a été élu par le peuple. En 2003, puis en 2010. Il est légitime, n’est-ce pas ? En pole position, le FPR est confortablement en avance par rapport à tous les autres partis et alliances qui ont l’oeil sur 2017. Son immense fortune, les organes de sécurité sous son contrôle et un puissant lobby dans les puissances occidentales procurent au FPR une confiance en soi. Cependant, il a la confiance mais pas l’assurance pour une quelconque élection pluraliste. En effet, la légitimité du gouvernement FPR n’a cessé d’être remise en question par des pratiques antidémocratiques largement dénoncées dans différents rapports des organismes internationaux.

 

La persécution et l’assassinat des politiciens, des journalistes et autres activistes des droits et libertés qui font communément figure d’opposants, attribuables à tort ou à raison au gouvernement rwandais, les programmes perçus et critiqués comme divisionnistes et obscurantistes tels que « Ndi Umunyarwanda », ainsi que la dégradation des relations diplomatiques avec les pays amis et voisins sont, entre autres, les plus importantes raisons de la perte de crédibilité, tant parmi l’opinion nationale qu’internationale.

 

Il ne suffit donc pas d’être élu, il faut aussi consolider la crédibilité en gouvernant de façon démocratique et, de ce fait, répondre scrupuleusement aux attentes du citoyen pour conserver sa confiance. Toute injustice commise contre le citoyen constitue un outrage à la dignité humaine garantie par la Constitution, ce qui automatiquement remet en question la légitimité des gouvernants. Ainsi le FPR doit-il avoir bon dos chaque fois que les thuriféraires du régime se livrent aux excès, et s’attendre à ce que les abus de pouvoir risquent sans doute sonner le glas du parti qui a gagné la guerre et tient les rennes depuis 20 ans.

 

La politique de l’ouverture reste, tout compte fait, la seule sortie honorable pour le FPR.

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