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Nouveau!

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Brèves nationales et régionales

Diane Rwigara indique qu’elle n’a aucun regret d’avoir critiqué le régime du FPR, ni le fait d’avoir voulu se présenter à la présidentielle.

"Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose." Le courage incarné par une rescapée du génocide face à une tyrannie

Crédit: http://lecpinfo.com

Le Rwanda et les Rwandais ont depuis plus d’un demi-siècle raté plusieurs rendez-vous avec l’Histoire. Les trois années à venir pourraient ouvrir une nouvelle ère. Une ère d’espoir et de quiétude pour chacune et chacun à condition de ne pas passer à côté de l’ultime nouveau rendez-vous.

Kigeli V est un acteur clé de la réconciliation rwandaise qui disparaît avant le début du véritable dialogue national...

Aucun deuil national pour celui qui fut Chef de l'Etat?

Le général Kagame manque un entourage consciencieux. Face à ces déclarations qui ont fait de lui un président vedette, modèle pour pour l'Afrique, le meilleur conseil devrait être : "reka kwiha amenyo y'abasetsi". Il n'est pas encore trop tard pour rectifier le tir.

Parole donnée, parole retirée? Le leadership doit reposer sur les valeurs intrinsèques rwandaises "Ubupfura" qui ne tolèrent pas le mensonge. Le volte-face peut seoir à un homme au lit et jamais sur sa parole. En bon kinyarwanda, Umugabo ahindukira ku buriri ntahindukira ku ijambo. Ces élections de 2017 risquent de créer le doute sur "Ubunyarwanda" de notre président!

Deo Mushayidi condamné en 2010 à perpétuité, Kizito Mihigo condamné en 2014 en 2015 à dix ans de prison. Le crime de ces deux rescapés? Critiquer la tyrannie du général Paul Kagame, prêcher l'unité et l'égalité entre Rwandais. Voilà des hommes libres, contrairement à leur geôlier et ses acolytes qui, eux, vivent sous une véritable épée de Damoclès.

Le général Kagame Inéligible en 2017!

Les risques de faire de la politique, journalisme et activisme en faveur des droits humains au Rwanda. Les risques de raisonner, tout simplement

On se rappelle qu'en 2000 un monument était placé dans le jardin du Parlement rwandais. C'était une colombe blanche. Symbole de la paix dans le monde entier. C'était l'idée de celui qui, à l'époque, était président de l'Assemblée nationale, Joseph Kabuye Sebarenzi. Malheureusement, ce symbole de la paix n'a pas pu survivre à l'ignominieuse destitution du Speaker Sebarenzi qui par après a dû s'exiler la même année pour sauver sa peau. 

Depuis trois ans un monument symbolisant la libération [Soldats et canon] est monté sur le toit du Parlement rwandais. En plus de cette représentation qui suscite de la polémique silencieuse parmi les citoyens, nous apprenons aujourd'hui qu'un musée est sur le point d'être construit dans l'enceinte même du Parlement . Sans pour autant s'opposer au symbole de la Libération, nombreux sont ceux qui se demandent la raison qui a motivé la destruction de la colombes de la Paix qui avait été proposée par Monsieur Sebarenzi.    

La Question qui tue: En quoi le symbole de la Paix est-il incompatible avec le symbole de la Libération? 

 

Un Musée de la guerre à Kigali

Fermeture de la BBC Gahuzamiryango

 

Grosse perte 

Je ne peux en croire ni mes yeux ni mes oreilles. La suspension des émissions de la BBC en Kinyarwanda (Gahuzamiryango) par le régime FPR trouve de plus en plus des partisans, cette fois-ci dans le camp des fervents militants du changement. Mes amis François Munyabagisha, Philippe Mpayimana et Abdallah Akishuri entre autres, sont d'accord sur le principe de chasser la radio britannique du Rwanda. Ils soutiennent tous que la BBC est soit un outil de la colonisation, soit un agent divisionniste ou simplement un machin inutile pour les Rwandais. Je délire ou quoi?

Soyons Fiers de partager les pensées et les opinions


Philippe Mpayimana 

Voici ta chute : "Seulement on se demande ce qui empêche nos politiciens de conceptualiser une autre forme de politique"
Mais vous-mêmes intellectuels ne parvenez pas à proposer des solutions par des analyses objectives, vous regardez le Rwanda à travers les miroirs de la colonisation, et vous envoyez la balle aux politiciens. Regardez plutôt ce que les politiciens font, quant ils activent des projets comme Ndi-umunyarwanda en tant que reconfiguration de l'unité nationale, vous voulez pas y apporter vos contributions. Le titre était flatteur, mais l'article m'a déçu. Dire que le FPR et le MRND se sont associés pour tuer les tutsi, ce n'est pas intelligent. L'analyse de la guerre ne doit pas faire l'ombre à l'analyse de la société. Let us think twice, si la société ne change pas, le pouvoir ne peut pas changer. Et pour que le pouvoir admette le changement c'est lorsque la société est consciente de sa responsabilité.

 

Isidore Mbonigaba 

Philippe Mpayimana, vous parlez comme un valet, il vous sera difficile de convaincre le monde.

 

Philippe Mpayimana

Hâtons-nous y lentement mais sûrement.

 

Isidore Mbonigaba 

J'ai donné mon analyse de la situation, je ne me fais porte-parole d'aucun régime. Vous Philippe Mpayimana, vous vous positionnez en défenseur d'un régime corrompu qui nie les droits fondamentaux aux citoyens, y compris le droit à l'opinion. Comment osez-vous affirmer que la société jette injustement le blâme sur les politiciens?

 

Philippe Mpayimana 

Vous ne m'avez pas compris, ou bien vous m'incitez exprès a déclarer ouvertement mon indépendance vis-à-vis du régime que je me garde de disqualifier de ceci ou de cela. Moi mon regard est porté sur la société dont tu fais partie d'ailleurs. Je ne suis pas obligé d'accuser le régime pour relever les défis devant nous. Cernez bien ma methode

 

Isidore Mbonigaba 

Moi je me considère, au même titre que nombreux de mes concitoyens, comme victime d'un régime autocratique. Je ne dirai pas par exemple que le régime du FPR est le seul en sa nature liberticide, non, j'ai précisé que cette misère du peuple dure depuis les temps imémoriaux, mais j'ai limité mon analyse sur l'époque républicaine. En tant qu'indépendant, vous devriez sentir le devoir moral d'accuser tout régime qui fait mal aux citoyens.

 

Philippe Mpayimana 

La littérature sur le Rwanda ne doit pas se concentrer que sur le mal en tant que mauvais régime, mais cerner le mal social dans son intégralité. Tu dois avoir suivi une réponse de Paul Kagame a Havard (excusez-moi de citer l'homme qui ne vous convient pas peut-être) en se considérant victime de la société rwandaise. Vous direz que c'est de l'hypocrisie, mais moi qui vient de faire plus de 4 voyages ces 4 dernières années, je sais ce dont je parle. Vous avez des analyses redondantes et infructueuses

 

Isidore Mbonigaba 

C'est donc depuis quatre ans seulement que vous avez redécouvert le Rwanda? Je vous comprends bien, dix-huit ans d'absence (1994-2012) vous ont épargné une sacrée misère, c'est pourquoi vous avez l'audace d'être aussi taquin quant à "l'homme qui ne convient pas" (sic). En effet, Monsieur Philippe Mpayimana, j'ai écouté comme vous les discours du président Kagame et je vous dirais que j'y ai toujours porté une appréciation objective, avec tout le respect que je dois au Chef de l'Etat. Vous avez fait allusion en haut au fameux programme "Ndi Umunyarwanda" vulgarisé en 2013. Eh bien, c'est exactement après le discours du président Kagame à l'occasion du Youth Connekt Dialog (le 30 juin 2013) que j'ai senti son incapacité à réconcilier les Rwandais. Si vous n'avez pas écouté ce discours, je vous demande de le faire avant de vous engager dans un débat qui risque de vous embarrasser.

 

Muyumbu Chris 

Isidore Mbonigaba "Seulement on se demande ce qui empêche nos politiciens de conceptualiser une autre forme de politique"! Je me le demande incessamment!

 

Isidore Mbonigaba 

Monsieur Muyumbu Chris, nous devons reconnaitre que nos politiciens n'ont pas le sens de l'innovation. Comment au 21e siècle les gens s'accrochent-ils toujours aux bêtises ethnocentristes? Hutu-Tutsi, ce n'est qu'un raccourci pour ces escrocs assoiffés du pouvoir. Il faut franchement que la politique soit cédée aux génies qui connaissent la notion de gauche et de droite politique!

 

Philippe Mpayimana 

Les politiciens projettent, la société crée les conditions de réalisabilité de ce qu'ils proposent. Ce que le président a dit en 2013 ne doit pas rester entre guillemets, nous, la société responsable, interprétons et améliorons. Ce que le président a exprimé c'est l'objectif à atteindre. Il est indiscutablement noble: l'unité. Enlevons des elements incohérents, mettons les bons elements pour ne pas louper l'objectif. Tant que vous êtes obnubilé par les préjugés que vous avez du régime, vous n'allez rien apporter à la société. Moi je vous invite des à présent à participer dans une refondation de la culture politique rwandaise, loin des ethnies, mais concourant a d'autres valeurs actuelles : méthodes de développement économiques (gauche -droite) et démocratie stricte. We can, without ethnism

 

Isidore Mbonigaba 

Monsieur, vous parlez du rôle que la société doit jouer en tant que complément de la classe politique. Je suppose que vous faites allusion à la société civile. Je vous demande alors de nous faire un portrait de cette dernière au Rwanda d'aujourd'hui. Et le vrai débat suivra.

 

Philippe Mpayimana 

Je n'ai pas dit société civile, j'ai dit "la société", c'est-à-dire : tout le monde sauf le régime. Quand on veut que les choses aillent... Il ne faut jamais accuser le régime, il faut lui donner du travail. Analyse ton discours là haut : Isidore Mbonigaba : "Seulement on se demande ce qui empêche nos politiciens de conceptualiser une autre forme de politique"! Remplace "nos politiciens" par toi-memes, nous-mêmes, et tout ira bien.

 

Ingoboka Rwitete 

Ami Philippe Mpayimana. Je suis désolé mais c'est l'inverse. C'est la société qui projette et invente sans cesse les éléments de son existence, pendant la politique crée les conditions de son épanouissement. Une société où toutes les initiatives viennent des politiques, les initiatives privées ou citoyennes sont interdites ou soumises au contrôle préalable. Et ce genre de sociétés ne progressent jamais : la pensée et les idées sont reprimees, les recherches de terrains ou de laboratoires n'existent pas. L'audace intellectuelle et scientifiques sont interdites....c'est le cas de l'Afrique noire en générale et du Rwanda en particulier.

Tout simplement parce que ce genre de sociétés sont entre les mains des médiocres et des crétins qui croient le progrès c'est l'accumulations des pouvoirs et des richesses entre les mains de leurs cliques.

Ethnisme, un fléau rwandais

Réactions et échanges sur FaceBook

Isidore Mbonigaba 

La société est, selon votre description, tous sauf le régime. L'idée est à mon sens saugrenue dans le sens qu'une masse dépourvue de cadre juridique et organisationnel ne peut pas fonctionner ou contribuer à des résultats adéquats. En effet, Monsieur, sans devoir nous perdre inutilement dans des définitions, entendons-nous sur une chose :nous avons des institutions étatiques (publiques) et non publiques (communautaires, professionnelles, culturelles etc.) qui forment un ensemble indivisible appelé société. Notre rôle en tant qu'intellectuels est d'évaluer si le fonctionnement de toutes les composantes est harmonieux, mettre en cause s'il le faut les approches et démarches susceptibles de mettre en danger la bonne marche de la société. Tout cela sans devoir nous substituer aux acteurs institutionnels concernés. Voulez-vous un modèle d'intellectuel qui devrait en inspirer plus d'un? Je vous présente feu Dr Naasson Munyandamutsa qui dans toute sa sagesse a osé questionner le gouvernement et le parlement au sujet du changement de la constitution au Rwanda. Je vous demande d'écouter ce personnage exceptionnel qui vient de nous quiter, en espérant que son organisation NEVER AGAIN lui survivra honorablement.

https://www.youtube.com/watch?v=d533BuHtgRk

 

Philippe Mpayimana 

Si le nombre d'intellectuels s'élargit (dans le style de Naason, qui est différent du style Isidore), il en sortira quelques courageux qui peuvent changer le Rwanda. Certains intellectuels se cantonnent à inspirer la société et le régime à la fois, certains autres se cantonnent à critiquer le régime seulement. Ces derniers s'usent dans la passivité. Mais des premiers sortent quelques uns qui poussent à l'action politique.

 

Isidore Mbonigaba 

Monsieur Francois Munyabagisha suggère qu'une Convention nationale soit tenue à l'invitation du président de la République en vue de trouver une panacée pour la problématique rwandaise. Quel est votre avis là dessus?

 

Philippe Mpayimana 

Il faut que la personne qui présente ce projet de convention nationale définisse clairement le problème, puis le défende d'abord parmi nous, la société (intellectuelle, media, politiciens) et essayer de saisir les parlementaires. Ce sont eux qui ont le droit de proposer. Voilà pourquoi ce que tout mouvement qui veut faire changer les choses doit militer pour trouver des sièges au parlement. Pendant que certains se retrouvent non représentés dans le parlement, il faut réunir les sociétés civiles et pourquoi pas créer des partis politiques.

... Mais, voici le grand problème rwandais, nous discutons sur un réseau social, mais personne ne veut intervenir. Si le projet Munyabagisha vise à réformer la culture politique et des mentalités rwandaises. Organisons ainsi un forum où nous inviterons le Président de la République, si vous voulez.

 

Isidore Mbonigaba 

L'engagement des intellectuels rwandais est en effet pitoyable!

 

Donat Gapyisi 

Qui sont les intellectuels rwandais? Il faut a tout prix promouvoir la vérité sur le Rwanda. Ceci est la clé des solutions de nos problèmes.

 

Isidore Mbonigaba 

Vous avez raison, la vérité reste la clé des solutions. C'est pourquoi nos intellectuels doivent se manifester pour y travailler. Il y a plusieurs méthodes qui peuvent être explorées.

 

Freddy Usabuwera 

Isidore, mon opinion est que cette convention ne peut avoir le pois nécessaire que s'il vient de la pression du peuple et non de l Invitation du Tyran en place. Donc l'invitation doit venir du peuple non de l oppresseur.

 

Isidore Mbonigaba 

Je n'ai pas connaissance d'un seul pays où, dans l'histoire politique, la tenue d'une Convention ou Conférence nationale ait émané de l'initiative du peuple. Ce dernier peut certainement exercer de la pression, mais la convocation reste l'apanage du chef de l'état. Dans le cas du Rwanda je ne pense pas qu'il puisse y avoir une personne autre que le général Paul Kagame susceptible de convoquer un Rukokoma sinon le DIRHI l'aurait fait depuis longtemps!

 

Freddy Usabuwera 

Ce que je veux dire c que tant et aussi longtemps que Kagame ne voit aucune pression venant du peuple jamais il n aura le courage de convoquer une telle convention. Il ne convoquera que ces reunion bidons avec ses sujets (umwiherero) une occasion pr lui de se defouler et de terroriser ceux qui travaillent pour lui. Pour le reste c bcp lui demander. Il faut plutot passer a la vitesse superieur en ce qui concerne la mobilisation populaire et de tout ceux qui veulent le changement dans la region des grand lacs.

 

Philippe Mpayimana 

Pourquoi toujours Kagame ceci, Kagame cela? Êtes-vous vraiment intellectuels ou pas? Faisons ce que nous pouvons faire de beau pour le pays avec le peuple et nous verrons s'il nous combat ou s'il nous soutient. Il a le droit de se moquer de vous car il est seul au boulot et vous attendez qu'il parte pour que vous vous mettiez au travail. Je pense que c'est pour cela qu'il ne part même pas parce que vous n'avez pas préparé sa succession. Vous êtes comme la cigale qui chante tout l'été, lui est la fourmi qui bosse tant bien que mal. Je vous invite à changer de style où vous taire.

 

Isidore Mbonigaba 

Monsieur Philippe Mpayimana, le problème n'est pas de parler de Kagame ni de le critiquer. Et le critiquer, ce n'est pas nécessairement le synonyme de le détester. Le seul problème c'est le manque de confiance en soi de Kagame et son incapacité d'accepter la critique, y compris de la part de ses proches. Si le président veut s'imposer en lion, il n'appartient pas aux intellectuels de le caresser dans le sens du poil. Cette misérable tâche revient aux lèche-culs et aux chasseurs de postes qui ne se donneront jamais la peine de conseiller utilement Kagame. Ce dernier n'a qu'à ouvrir les yeux et changer sa politique avant qu'il ne soit trop tard. Concernant la mobilisation populaire tel que Freddy Usabuwera le suggère, il y a aussi un problème, cette fois-ci du côté des intellectuels. Ces derniers y vont en bataille dispersée, beaucoup plus focalisés soit sur les postes soit sur les honneurs personnels, ce qui bien sûr les empêche d'aller loin intellectuellement.

 

Philippe Mpayimana 

C'est stéréotypé. Je vous propose que nous fassions une confrontation de toute la littérature moderne sur le Rwanda, dans les prochains jours (le jour de la culture éventuellement). L'occasion de faire le bilan de l'activité intellectuelle rwandaise. Même les réseaux sociaux seront à l'honneur.

Les éditeurs, les blogueurs, les éditorialistes, les écrivains. Nous pourrons dégager des tendances dont celles qui ne sont pas crédibles du tout, celles qui sont dépassés et les plus tendance. Nous pourrons faire le tour de la question de la passivité des Rwandais, leur hypocrisie, leur répulsion vis à vis de l'écriture-lecture. Nous chercherons la place que les politiques occupent dans la littérature et voir s'il existe une littérature engagée, s'il y a des intellectuels ambitieux pour le progrès de la société. Voici la mobilisation utile, celle des intellectuels plutôt que celle de la population

 

Isidore Mbonigaba 

Merci Monsieur Philippe Mpayimana. J'acccepte avec plaisir le défi. Je vous invite à proposer vos thèmes de discussion au forum-cihttp://www.vepelex.org/#!social-forum/c1tq2 ouvert à des fins d'archivage.

 

Francois Munyabagisha 

Belle idée que d'établir le portrait-robot de l'intellectuel rwandais ! Mais en réponse à quel problème (quel est le probleme)? Et pour quelle finalité ? Je dis rebot car pas sûr si on partage la même représentation de l'intellectuel. Quel est le problème Rwanda, quels défis nous interpellent-ils comme intellectuels (si nous assumons cette compétence)?

 

Philippe Mpayimana 

La devise de l'UNR le disait bien : illuminatio et salus populi. L'intellectuel est d'abord toute personne qui a terminé un cursus universitaire (avec des compétences d'universalité), c'est aussi qq'un qui a dans ses préoccupations l'intérêt de la population. Loin de glorifier ou critiquer un régime, il éclaire la population pour que celle-ci agisse d'elle-même. Si quelqu'un échappe à cette définition, il est hors cadre, un politicien ou un paysan.

 

Ingoboka Rwitete 

Non... Un intellectuel est quelqu'un qui produit de l'intelligence, c'est à dire, des idées, des opinions, des théories, des analyses, des essaies, etc.
Tu peux faite autant d'universités que tu veux et avoir autant de diplômes de troisième cycle que tu souhaites, mais tant que tu ne produis pas des idées, Ttu n'es pas pour autant un intellectuel.

 

Philippe Mpayimana 

Voyons comment on peut critiquer sans faire la politique, je me suis donné à cet exercice récemment et j'ai failli déborder en politique. Tellement l'avenir de notre société est critique qu'il faut se fixer de bons objectifs et élaborer une bonne methode

 

Isidore Mbonigaba 

Le passage à l'université n'est pas un prérequis pour être qualifié d'intellectuel puisque nous avons beaucoup de "paysans" universitaires! Quant à critiquer le gouvernement ou le président, si vous ne le faites pas vous renoncez à votre statut d'intellectuel et vous entrez dans la catégorie des paysans, des chasseurs de postes et des lèche-culs. Critiquer, c'est porter un jugement sévère, non complaisant envers... Un intellectuel ne saurait être complaisant Mr Philippe Mpayimana.

 

Philippe Mpayimana 

Monsieur Isidore, nous avons en face une société africaine et rwandaise qu'il faut considérer dans toutes ses dimensions. En politique il y a la notion de loyauté qui pousse les collaborateurs d'un régime à perdre leur indépendance. On ne va donc pas les appeler "des lèches-cils". Quant tu n'as aucun ami qui travaille au sein d'un régime que tu combats tu peux pas comprendre. Autre chose: dans nos pays tu sais que l'employeur principal c'est l'Etat (+80%), le secteur privé ne peut pas suffire à embaucher les hommes imbus de liberté. Contrairement en Europe où la loi de Pareto s'observe: 20/80. 
Heureusement, nos démocraties admettent ce qu'on appelle partage du pouvoir. C'est à dire qu'en qq sorte, même les opposants partagent le pouvoir avec le régime en place. Voilà pourquoi les débats pour l'intérêt de la nation doivent éviter de mésestimer les Rwandais sous prétexte qu'ils ont un poste de service public

 

Ingoboka Rwitete 

Ton raisonnement semble admettre toutes les médiocrités inadmissibles que nous devrions plutôt rejeter: la loyauté en politique c'est comme le clientilsme. Cela ne devrait pas existé. Par ailleurs les politiques exercent ou mettent en oeuvre leurs politiques au de l'administration ou des administrations de notre pays. Or une fois en fonction dans une administration rwandaise quelconque, la loyauté doit s'effacer devant la stricte neutralité afin de servir tous les rwandais sans aucune autre considérations que d'être rwandais.

 

Isidore Mbonigaba 

Monsieur Philippe Mpayimana, nous sommes quand même capables de distinguer les serviteurs de l'Etat des serviteurs d'un président. Les premiers méritent notre admiration tandis que les derniers, tout ce que nous leur devons est... mépris. Pour mieux vous éclairer la lenterne, pensez à ces serviteurs du président quand vous vous trouvez face à un cas de persécution de libres penseurs, assassinat, disparition forcée, corruption et dilapidation du denier public, quand tous ces crimes publiquement dénoncés restent IMPUNIS.

 

Ingoboka Rwitete 

Et pourtant nous dissertons sur quelque chose qui n'existe pas. La notion ethnique ne peut s'appliquer au Rwanda : aucun groupe social dans notre pays ne peut prétendre à un noyau géographique historique. Les rwandais partagent la même langue, les mêmes imihango, imigenzo, imiziro n'imiziririzo. Rien, absolument rien, n'est particulier ou propre à aucun groupe social. Le Rwanda est une véritable nation depuis très, très longtemps, contrairement à la France, la Belgique, les usa et tous les autres pays du monde entier. L'ethnie c'est dans la tête des semi-lettrés et paresseux politiciens rwandais qui, incapables de raisonner en termes de projets politiques, sociaux et économiques à présenter au Rwanda, pensent qu'il faut agiter les bas instincts des hommes pour accéder aux pouvoirs.

 

Isidore Mbonigaba 

Vous avez parfaitement raison Monsieur Ingoboka Rwitete, la notion ethnique est au Rwanda une incohérence la plus aberrante et un raccourci emprunté par des faux politiciens assoiffés de pouvoir. C'est pourtant le plus grand défi que les intellectuels doivent relever pour exorciser la Nation.

 

Philippe Mpayimana 

Je ne sais pas s'il y a des personnes qui ont déjà osé rejeter l'identité ethnique tel que proclamé au Rwanda depuis 1931 à nos jours (qu'il soit mentionné sur une carte ou pas, qu'il soit une croyance ou une appartenance à un groupe de ceux qui me ressemble), moi je l'ai déjà rejeté publication. Je ne m'identifierai au Rwanda qu'à l'aide de mon terroir, la terre de mes ancêtres, la colline et la source qui ont alimenté la santé de ma mère et la sueur de mon père. Umuyenzi cg umukiga w'iBuyenzi je suis. Et cette foi me permet de transcender ces ethnies qui ne laissent pas certains dormir.

 

Ingoboka Rwitete 

Voici comment le rwandais traditionnel se présentait spontanément officiellement : ndi kanaka, wa kanaka, wo mu bakanaka (urugero abacyaba) b'aha n'aha.
Les expressions umututsi, umuhutu...n'ont jamais été utilisés dans les présentations officielles. Ce n'est pas une identité.

 

Il ne serait pas exagéré d'affirmer que l'ethnisme constitue l'enjeu social et politique le plus important au Rwanda. Il est plutôt inquiétant de constater que les gouvernements successifs ferment les yeux et se bouchent les oreilles face à cet enjeu qui cause des ravages dans le pays. Mais cet échec ne sera pas uniquement celui du gouvernement, les intellectuels aussi portent une grosse responsabilité là-dedans. Ainsi, à qui revient-il en premier lieu de trouver la solution?

Philippe

Il faut passer à l'action, les débats on les a fait, on les fera toujours. Réunissons-nous quelque part, en retraite de deux ou trois jours, de tous les intellectuels volontaires venus de partout, et sortons une vision commune sur les alternatives de l'ethnie me et les réformes de nos mentalités et de la philosophie politique au Rwanda

 

Muyumbu

Je ne suis pas digne de citer cet auteur mais, pour épauler Philippe Mpayimana, je fais recours au célèbre congolais, Vumbi Yoka Mudimbé, avec quelques modification de ma propre conviction! "Prier, pleurer, crier, c'est aussi lâche! MÊME LE SILENCE N'EST PLUS GRAND! IL FAUT PASSER À L'ACTION"!

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Philippe et Chris vous avez raison, il faut des actions. Mais ces action doivent être suffisamment mûries, on ne se lève pas le matin et se dire qu'il faut passer à l'action! Phillipe nous dit que les débats ont eu lieu : Où, Quand? Entre qui et qui? Si vous avez participé à de tels débats et que vous avez une certaine longueur d'avance, je pense vous nous serez très utile en nous partageant cette belle expérience. ça nous aidera à mettre à niveau nos connaissances en tant que groupe.

 

Ingoboka

Par définition, les intellectuels nourrissent les débats, fournissent les idées et les réflexions sur des thèmes divers et variés de leurs compétences et les décideurs s'En servent bâtir leurs actions. Rien d'autre.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Très vrai Ingoboka! Un intellectuel ne se lasse jamais de débat... Un intellectuel doit répandre les lumières (illuminatio) pour que le monde sorte des ténèbres.

 

Akana

je ne pense pas ... njye ndabona tutabyumva kimwe tu... kuko il ya bcp d'intellectuels cons ques des intelligents illettrés

un intellectuel ne peut pas avoir la lumiere qui enleve le monde dans le tenebre dans lesquel sil est plongé si non on n'en serait pas là car ce sont ces intellectuels qui ont causé bcp de maux. Jesus etait pas si intellectuel que ça on se moque meme de lui et jusqu'aujourd'hui personne n'a repandu la lumiere plus eblouissante que lui.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Alice, ces intellectuels qui ont répandu les maux ne sont pas des intellectuels!

Ce sont des mercenaires et des escrocs

 

Akana

je crois que tu te trompes ou que l'on s'entend pas sur le mot intellectuel?!!!ce qu'il faut c'est de l'intelligence du coeur d'ou nait la sagesse.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Ingoboka Rwitete a bien donné la définition d'un intellectuel tu l'as lue? Diplome ne signifie pas que détenteur est intellectuel!

 

Akana

Non moi je sais ce que c'est l'intelect. L'intellectuel pour moi tout diplomé est intellectuel mais pas intelligent

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

ça c'est un jeu de mots! L'intellectuel produit des idées... 

ses idées peuvent être correctes ou fausses, l'essentiel c'est que l'intellectuel accepte de les confronter aux autres our convaincre

 

Akana

mubiturage aho batize usanga bafite organisation yuzuye ubwenge kurusha n'abize

hahahaa lol reka nikure ncuti.

natakaye wallah... je ne suis pas du même avis franchement. Car mon model c'est Jesus et il a convaincu les médecins les avocat ,les rois ,les grands commercants avec ces mots de maniere primitifs.

 

je trouve meme que ce qui pousse se monde a couler c'est que la science (intellect) ont tué l'intelligence (divin) c'ets mon point de vue ndabona ntacyo ndi bumariye iyi group kabisa reka mbasezere ariko muri abanyabwenge muzabukoreshe neza nta gikorwa gikorwa kivuye ku mutima mwiza ngo ntikibyare umusaruro kuko le monde capitalist yaratwishe cyane kubera les intellectuels... les chercheurs les ce ci les ce-là, le monde le rwanda y compris aujourd'hui il se trouve dans "AVOIR "plus que dans "ETRE"...

 

URABONA KO BEREKANA AMACHATEAUX IMIHANDA AMAVURIRO ?KANDI INTELLIGENT WE YABANZA AKANABURARA ARIKO EJO AKARYA ... Abantu bari uri bling bling amafaranga kubera coltan ugatema uruhinja uri intellectuel Yesu akaza atarageze havard akakwereka uko bazura uwapfuye, bagahagurutsa ibimuga

 

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Urakoze cyane Alice... Ta contribution est très appréciée.

 

Ingoboka

Alice, ce serait bien de laisser à côté tes envolées mystiques. 1-Rien ne prouve que Jésus a existé historiquement. 2- contrairement à ce que tu crois, époque où est situé son existence est une époque des intellectuels bien plus intelligents que ceux d'aujourd'hui. S'il a existé il a donc pu bénéficier de l'éducation académique de l'époque. -il est bon de savoir que même bien avant ta référence (Jésus) les intellectuels et les savant de très hauts niveaux existaient 4000 ans avant lui, notamment à Kemet (Égypte), Tel que Imhotep, Kagemni, Ahmes, etc. -les intellectuels et les savant d'aujourd'hui continuent d'étudier les connaissances (math, architecture, physique, médecine,...)élaborée il y a plus de 7000ans. Je t'invite à lire les auteurs comme cheik anta Diop, Ou les livres comme Stolen Legacy, Black Athena, etc.

 

Philippe

Si j'ai dit ACTION je voulais dire synthèse. Un intellectuel c'est qq'n qui sait lire et faire lire. La loi est claire mais on ne la suit pas par exemple.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Philippe, fais-nous partager ton expérience.

 

Ingoboka

Je pense que tu confonds beaucoup de choses Philippe. Si on prend la loi justement, ce n'est pas le rôle de l'intellectuel de l'expliquer : il y a les législateur qui l'instituent, les tribunaux qui l'interprètent et les autorités administratives qui la font appliquer. L'intellectuel lui, réfléchira sur l'éthique, la justesse et la moralité de cette loi.

(Concernant l'ethnisme) Personnellement j'en ai dit ce que j'avais à en dire. Ce n'est vraiment pas un sujet qui me préoccupe dans la mesure où je n'y crois et qu' il n'à aucun impact sur ma vie de tous les jours. Il ne rentre pas dans mon mode de pensée, dans mes relations, etc.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Mis à part l'impact à votre égard, qu'en est-il de la gravité de cette problématique dans la vie de la Nation?

 

Ingoboka

Je pense en avoir dit un mot hier ou avant hier. Si vous voulez changer les choses, prenez le pouvoir et entourez vous des gens compétents.

Est ce que le pourvoir du fpr est ethniste par exemple? Non. Parce que j'ai une lecture politique de la situation : le for est un parti majoritairement "tutsi". C'est donc normal de trouver les "tutsi" à la plus part des postes importants. Et il faut cesser de penser que les "hutu" qui ont des "places" sont de services ou udukingizo. Ils sont dans le parti de leur gré, Et sont proportionnellement représentes dans les postes!

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Le régime en place est évidemment ethniste de par la politique de culpabilisation collective des Hutu au Rwanda et les velléités hégémoniques tutsi sur la région. Qu'il y ait des Hutu dans le régime, cela n'est que normal, mais est-ce que ces gens sont capables de raisonner et exprimer leur pensée? Non. Je pense que la meilleure façon de changer les choses, ce n'est pas de prendre le pouvoir. C'est commencer par changer les mentalités. L'ethnisme est profondément encré dans la pensée politique rwandaise, il stimule des réflexes et pousse à des action incroyablement effroyables...

 

Ingoboka

Peut-être...Mais je remarque que cette culpabilisation n'est jamais directement formulée, ce qui est la preuve même de la limite de cet ethnisme fantasmatique : il est possible qu' il y ait des gens rêvent de cette fracture mais personne ne l'assume publiquement. Il en est de même de cette hégémonie également fantasmée et qu'on peut seulement imaginer, Mais que personne ne peut revendiquer publiquement. Cela veut donc dire que l'ethnisme est vraiment un fantasme de quelques "tutsi" Et "hutu" médiocres qui n'ont d'autres idées ou projets que de s'accaparer du pouvoir au profit de leurs familles et leurs obligés. Permettez moi de rappelez que habyalimana avait plus de problèmes avec les hutu qu'avec les tutsi et que kagame aujourd'hui a plus de soucis avec les tutsi qu'avec les hutu. Concernant les hutu qui travaillent avec kagame je ne sais dans quelle mesure Ils sont moins libres que leurs collègues tutsi. Quant aux changements de mentalité, il n'est possible d'y arriver quand vous n'avez le contrôle des outils de conception, de production et de diffusion de savoir de masses.

En fait, les véritables ethnies (gesera, nyiginya, banda, sindi, cyaba, ungura, etc) ayant été dissoutes il y a très longtemps par la réunification des territoires qu'elles occupaient, parler d'ethnjsme hutu ou tutsi est une tentative impossible de donner une identité commune aux gens qui sont 'différents".  Dans tous les cas, avec l'évolution des mentalités des noirs en général, la conscience commune de l'unité à travers le monde, Et la construction du panafricanisme en germe dans beaucoup d'esprits des noirs du monde entier, Je pense que l'ethnisme rwandais n'a aucun avenir. Tous ceux qui s'inscrivent dans ce schéma perdent leur temps et montrent à quel point ils sont très en retard dans la marche de ce monde.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Il me semble que vous minimisez la problématique Hutu-Tutsi... Et pourtant c'est elle qui a fait et continue de faire des ravages dans notre Rwanda. Vous dites que c'est un fantasme de quelques individus, et pourtant le venin a parcouru le corps au complet, les esprits ont été formatés dans ce sens que personne ne parle de la politique sans référentiel ethnique. Le peuple a été complètement crétinisé, la terreur étant telle que tout le monde doit admettre les choses sans poser de questions. Le discours du président Kagame le 30 juin 2013 (Youth Connekt Dialogue me sert toujours de référence de culpabilisation collective des Hutu). Tous les régimes successifs au Rwanda font la même chose: au temps de Habyarimana, les Tutsi vivaient collectivement un véritable avilissement la même façon les Hutu sont honnis aujourd'hui.

 

Ambrose

Depuis quand les bagesera, banyiginya, babanda, basindi, bacyaba, bungura, etc sont devenus des ethnies. Je pense qu'il faut partir de memes premises, pour debattre a partir d'un meme point de depart.

 

 

Ingoboka

Ambrose, il était des ethnies quand le Rwanda d'aujourd'hui n'était pas encore formé....Dans la mesure où ils avaient leur territoires, leurs rois, leurs rites, etc.

 

 

Ambrose

Ingoboka, ce que j'ai appris de l'histoire du Rwanda par le Pere Alexis Kagame, c'est que ces noms referraient a des clans (inzu, imiryango) et non a des ethnies, quand bien meme effectivement ils occupaient des territoires bien delimites. La question qu'il faudrait plutot poser ou se poser est celle-ci: est-ce que tous ces clans (ou ethnies comme les appellent Ingoboka, appellation d'ailleurs que je conteste) etaient constitues de hutus ou de tutsis? Lesquels etaient hutus, lesquels etaient tutsis, ceci avant la formation du Rwanda tel que trouve au moment de l'arrivee des europeens? Pour comprendre l'ethnisme au Rwanda, il faut demeler qui etait qui au commencement. Sans cet exercise de depart, discuter de l'ethnisme serait comme naviguer sur un fleuve avec un bateau avec des trous faisant entrer de l'eau en son sein.

 

Ingoboka

Oui Isidore. Je le minimise (ethnisme) parce que ce "problème" est dans la tête comme je l'ai dit ailleurs, de quelques médiocres prétendants au pouvoir dans notre pays. Médiocres parce qu' incultes, Et donc en manque d'idées à vendre aux lecteurs pour faire leur choix. Combien représentent-Ils ces politiciens? Quelques dizaines ou centaines. Ce n'est pas l'ensemble de nous tous qui sommes imprégnés de cette médiocrité. Le rwandais sans enjeux de pouvoir n'est pas ethniste. Connaissez vous un seul cas dans notre histoire où les rwandais lambda se sont mis à conspirer contre leurs voisins au motif qu'ils sont d'une autre ethnie ? Jamais. Chaque fois qu' une "ethnie" a eu un problème avec une autre, c'était à la demande et sous la contrainte de celle qui a ou cherche l'accès au pouvoir. D'où je pense que si les discussions comme Celle-ci se generalisaient, les ethnistes seraient totalement ringardises et perdraient toute audience dans la population.

 

Ingoboka

Ami Philippe, Comment peut-on appeler en kinyarwanda, tribu, ethnie, clan, etc? Quelle différence en fais-Tu dans ton esprit?

Ambrose

Quand quelqu'un dit en kinyarwanda, "ubwoko bw'ababanda," il ne fait pas reference à une ethnie, mais à  un clan.

 

Philippe

L'ethnisme comme nous le connaissons depuis la colonisation c'est une identification des Rwandais extérieure à eux. Pourtant la classification ethnique si elle était la société était subdivisé en terroirs, en contrées, (on parle de villages ailleurs en Afrique), on aurait abouti à un ethnisme logique et réel. Mais ce n'est pas tard, le retour aux vieux temps est possible pour un nouveau départ. Parfois, j'estime même qu'à l'épique des réformes entreprises depuis 1952, et la révolte des années 50, le hutu dont on parlait (le paysan) il signifie autre chose aujourd'hui. Vous savez l'échec que la hutuisation de la masse des années 1993, parce que l'intellectuel était vraiment actif. Le politicien a introduit le Powerisme pour tromper, avant d'introduire les interahamwe. Ces derniers ont fait taire les intellectuels par la menace de mort. Nous ne pouvons donc pas prétendre au débat intellectuel si notre voix ne peut pas dépasser celle des armes.

 

Ingoboka

-Philippe, à ma connaissance il n'y a pas de trace des expressions " hutu, twa, tutsi" avant la réunification des territoires qui composent le Rwanda d'aujourd'hui. -les noms des clans, familles, tribues, ethnies ou autres, On les trouve chez tous les rwandais. -Comme on le sait, l'origine de ces noms tient au premier ancêtre fondateur de la lignée connu. Ainsi donc les babanda par exemple sont des descendant de banda ou mubanda ou kadanda ou rubanda...il en va de même des autres clans. -le fait de trouver un même nom de clan dans les trois "ethnies" signifie simplement que ceux qui partagent ce nom partagent le même ancêtre fondateur.... Voilà en gros.

 

Ismail Isidore Mbonigaba

A quand remonte l'apparition des termes Hutu -Tutsi- Twa?

 

Muyumbu

même si je n'ai pas lu tous les messages précédents, j'aimerai dire une chose concernant le problème ethnique dans nos patriotes. il ya quelqu'un ci-haut qui a parlé de l'identité! que nous les appellons ethnies ou non, les appellations hutu, tutsi et twa sont "l'un" des identifiants du peuple rwandais! le problème nait lorsqu'il s'agit du partage du patrimoine commun! pourquoi ne pas chercher l'identité commune alors, qui nous uniraient tous? Meme l'idée de la formule NDI UMUNYARWANDA etait bonne mais, son implémentation a revelé l'agenda qui était caché derière! que nous l'acceptons ou non, ces appellations tutsi, twa et hutu ne sont pas accidentelles! mes propres constatations, c'est que beaucoup de rwandais ont un grand problème d'accepter leur identité! etre hutu, twa ou tutsi n'empeche pas que nous soyons tous rwandais, africain ou habitant du monde! etre rwandais n'empeche pas que,à coté, il ya les burundais,ougandais ou congolais qui doivent etre respectés! ce que je suis ne devrait pas m'empecher de respecter l'autre, respecter ses droits inaliénables, de respecter ses valeurs comme j'ai aussi mes propres valeurs!

 

Ingoboka

Ambrose, j'ai commencé la discussion en indiquant que nous dissertons sur quelque chose qui n'existe pas : la notion d'ethnie n'a aucun sens dans notre contexte. Mais s'il fallait lui donner un contenue, il se rapprocherait dans notre contexte dans nos véritables amoko précisément. Remarquer que dans ubwoko/amoko il y a la racine : -ok qui signfie origine comme dans inkomoko. On peut effectivement tracer son Ububabanda mais cela n'est pas possible pour son ubuhutu ou ubututsi.

 

Philippe

Tribu, ethnie, clan c'est le commun de toutes les sociétés. Chaque société se structure en groupes de familles (tribu) et en groupes de tribu qui partagent le même terroirs (ethnie). La notion de clan est transversale car la formation suit une autre logique comparable aux associations religieuses, ou sportives, culturelles. Attention le mot ubwoko peut s'appliquer à tous ces termes en kinyarwanda car il signifie simplement les gens qui ont la même origine : isoko-inkomoko. Les mots hutu tutsi twa sont des noms communs de la langue, ils signifient un niveau de vie dans la société

 

Ingoboka

Isidore, cela apparaît avec la conquête de l'espace actuel par les nyiginya. C'est la première fois qu'apparaissent les ancêtres éponyme gatwa, gahutu et gatutsi, les fils de kanyarwanda. Comprendre évidemment que ceci est un mythe fondateur ou idéologique pour pouvoir gouverner le pays.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Et pourquoi on s'évertue à nous dire que Ubuhutu, Ubututsi est l'invention du génie blanc, Philippe?

 

Philippe

Par contre si le mot ubwoko peut s'appliquer à tous les trois termes français (classification horizontale) on ne le retrouve pas dans le champs sémantique de hutu-tutsi-twa, c'est à dire le contexte des catégories sociales (classification verticale)

Les blancs n'ont pas inventé les mots de la langue rwandaise, ils en ont détourné le sens

 

Ingoboka

Philippe, les gens n'ont aucune difficulté d'être ce qu' Ils sont...lorsque cela correspond à leur réalité historique. C'est comme si tu disais que les occidentaux refusent d'admettre leurs anciennes "identités" : clergé, tiers états, comte, vicomte, ouvrier, paysans, etc!

Invention du génie blanc, qui dit ça Isidore ?

 

Ismail Isidore Mbonigaba

Les régimes successifs à Kigali

 

Philippe

Je vais vous mettre en ligne des extraits de mon livre, où je traite du rôle de l'intellectuel et de l'ethnisme (analyse sociolinguistique) : je ne prétends pas voir fait une bonne analyse, mais votre lecture et vos commentaires peuvent aussi me permettre d'évoluer dans le débat. Titre: Rwanda Regard d'avenir, only forward looking, ed. L'Harmattan Paris 2015. 30€

 

Ingoboka

Exactement Philippe. Alors tu comprends que hutu, tutsi ou twa ce n'est pas une identité.

 

Ambrose

La question d'un ancetre commun est problematique pour les uns et les autres, parce que 1) elle denie les faits migratoires dans l'occupation du territoire tel que nous racontee par l'histoire; 2) reconnaitre cette vue du probleme serait aussi s'opposer a ceux, dans les annees 50, en tant que hauts conseillers du Mwami ont dit qu'ils n'avaient rien de commun avec ces hutus qui voulaient plus de droits.

 

Philippe

Je la rejette catégoriquement pour ce qui me concerne personnellement. Le jour où je verrai un journaliste ou un chercheur qui m'identifie comme hutu/tutsi rwandais, nous finirons au tribunal

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Philippe, je crois que nous avons affaire à des croyances populaires qui, veux ou veux pas, nous affectent. Tu portes une étiquette qui fait que tu sois là où tu es aujourd'hui. C'est une méchante réalité et, Hutu ou Tutsi, tu seras confronté à celui qui te considère comme tel.

 

Ingoboka

-Ambrose, il faut revoir cette histoire des migrations écrites sous un angle raciste et colonialiste. -il faut se rappeler que nous sommes dans une région berceau de l'humanité. -les humains nés dans cette région ne sont donc pas partis ailleurs pour revenir plus tard comme des étrangers. -tous les peuples de cette régions y ont toujours été et se sont déployés partout dans le monde à partir de notre région. -il n'y a donc pas eu de vagues de migrations venues d'ailleurs pour peupler notre espace.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Ambrose, finalement l'origine mythique ou juive d'un certain groupe rwandais va être confirmée?

 

Muyumbu

l'on ne peut jamais se détacher de ses origines!

 

Ingoboka

Isidore les choses n'ont jamais été ainsi clairement dit par les autorités. Et de toute manière c'est du langage politique qui vaut ce qu' il vaut. C'est à dire, Rien.

 

Philippe

L'étiquette n'a de sens que pour l'étiqueteuse

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Rwitete, je vous trouverai des références dans des journaux...

 

Philippe

Quand on lit la marque on pense qu'elle a l'âge de la terre.

 

Ingoboka

Comment ça Isidore ? Quelle origine juive ? Ceux qui s'en réclament sont des nègres arriérés et aliénés qui prouvent leur stupidité mais aussi leur trahison à l'Afrique. Pas plus que catholique, boudhiste ou hindou, Juif, n'est pas une origine (ubwoka) Mais une religion. Il faudra donc qu' Ils prouvent qu'Ils pratiquaient la religion juive mbere yo gushaka kubihomaho.

 

Ambrose

Ingoboka, berceau de l'humanite ou pas, s'il y a eu des expansions de territoire (ou royaumes), pourquoi ne faudrait-il pas aussi accepter qu'il y ait eu des migrations? Combien de gens fuient devant des invasions (notre exemple n'est pas tres loin dans le passe)? Pourquoi devons-nous toujours dire que les problemes qui pour nous sont quelque peu complexes sont la faute des blancs racistes et colonialistes?

 

Ingoboka

Ami Muyumbu, hutu, twa, tutsi, ce ne sont pas des origines. C'est ce qu' on se tue à dire. Ceux qui y croient c'est leur problème. Mais ces croyances disparaîtront avec le temps, quand le Rwanda sera plein d'astraunautes, informaticiens, médecins, inventeurs et chercheurs de toutes sortes. Quand la seule sources de revenus confortables ne sera plus l'accès à un poste ministériel.

 

Ingoboka

Ambrose...parce que les théories migratoires écrites à l'époque coloniales étaient des hypothèses et des préjugés fondées sur le fameux "out of africa". Depuis la science est passée par là. Je te recommande les lectures indiquées précédemment à Alice Akana. Interesse toi aux travaux récents sur l'histoire et l'archeologies.

 

Philippe

L'attachement aux théories des migrations ne doit pas déboucher à la xénophobies. Une fois que les citoyens partagent une même nationalité, les approches migratoires n'apportent rien au développement des peuples. La seule chose que les blancs ont fait de bien, c'est d'avoir arrêté les frontières entrés les états, ce qu'ils ont fait de mal, c'est de nous réidentifier alors que nous sommes ce que nous etions

 

Ingoboka

Merci Philippe pour la proposition des extraits de ton livres. Je les lirais avec plaisir.

 

Ingoboka

Désolé Philippe, Je ne suis pas de ton avis. Les blancs n'ont rien fait de bien. La colonisation et l'esclavage, l'aliénation mentale et la destruction de nos traditions, ce n'est pas un bien. Nous ne les avons attendu pour avoir des frontières. Intéresse toi à l'histoire africaine et du peuple Noirs. Beaucoup de pays, y compris le Rwanda avait des frontières. La colonisation, Bien au contraire, à revue ces frontières et en a tracé d'autres de manière totalement arbitraire.

 

Philippe

L'arrêt des frontières c'est bien comme principe, quand même.

 

Ismaïl Isidore Mbonigaba

Tu ne trouves pas le désastre causé par la délimitation du Rwanda par le Kivu et les Volcans?

 

Ingoboka

Mais nous n'avons pas attendu les colons pour avoir des frontières. Faut pas croire que nos ancêtres noires d'il y a à peine deux siècles étaient des à abrutis ami, Philippe!

Sincères remerciements à ceux et celles qui ont participé à ces échanges sur l'enjeu le plus important de la politique rwandaise 

Soyons Fiers  de Partagert les  pensées et les opinions!

Alice au Pays des Mille Collines

Par  Philibert Muzima

Ma dizaine à peine retrouvée que j'ai aussitôt replongé dans la lecture d’Alice aux Pays des merveilles ou ALICE’S Adventures in Wonderland et, sans perdre une seule minute je commence déjà De l’autre côté du miroir ou Through the Looking-Glass and what Alice Found There pour mes amis anglais. Il me fallait retrouver mon enfance pour lire ces chefs d’œuvre de Lewis Carroll parus successivement en 1865 (il y a plus de 150 ans déjà) et en 1871. J'ai eu la piqûre avec la lecture d'un article paru l'été dernier dans La Presse sous le titre: « Alice au Pays des Merveilles : 150 ans d’émerveillement » . J'y suis tombé en cherchant un cadeau intelligent pour ma fille à l'occasion de son anniversaire de dix ans. Quelque chose de plus intelligent que des bidules ''intelligents'' qu'elle ne cesse de me demander. Ainsi me suis-je précipité sur Amazon.ca. Comme le prix des deux livres-jeunesse ne totalisait pas 25$ et plus pour ainsi profiter de la gratuité du transport, j'ai jeté mon dévolu sur ....Le Saint Coran!

Ne pensez surtout pas que j'ai une moindre intention de me radicaliser. Je raffole les côtes levés et, à la sobriété, je préfère la modération Elle a bien meilleur goût non? Qui plus est, ma prochaine commande se résumera en un seul Livre (L majuscule), La Torah. A moins qu'un ami Juif ne m'en fasse cadeau parce que, croyais, moi, ça coûte la peau des fesses. Tout compte fait, ma petite bibliothèque sera ainsi garnie de livres saints de nos trois principales religions monothéistes. Si j'ai manqué à l'appel, vous ne devriez pas vous inquiéter. Pas tant que ça. Je faisais visiter le Pays des Mille Collines à la petite Alice. Vous ne me voyez toujours pas, pas de panique. Je ne suis pas ''rentré en moi-même'' page 20. C'est plutôt à ''cause que'' je suis encore '' De l'autre côté du Miroir''! 

Ça ne vous tente pas vous de vous évader de ce méchant futur qui nous attire et nous maintient dans ses filets sans mailles? Tant qu'à moi, j'ai cancellé mon bail!

Je veux bien garder mon cœur d’enfant! Ne suis-je pas toujours émerveillé comme la première fois lorsque je relis pour la nième fois Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry? Est-ce qu’une grande personne pourrait être aussi émerveillée que moi? Les grandes personnes sont décidément assez bizarres! Je me rappelle déjà, rien qu’à le répéter, mon professeur de français, feu Monsieur Jean Baptiste Komeza. C’était en 1985 à l’École des Sciences de Byimana. Alice au Pays des Mille Collines? L'histoire est aussi hilarant, aussi absurde avec son non-sens, ni tête ni queue! Honnêtement, si je devais renouer avec mon enfance pour m'émerveiller autant, j'ai quand même triché un tout petit peu puisque je ne pouvais pas m'empêcher de comparer le Pays des Merveilles au Pays aux Mille Collines, et ça, ça demande l’œil d'une grande personne! Les similitudes entre le Pays des Merveilles et le Pays des Mille Collines! Le Pays des Merveilles comprend un jardin magnifiques aux différentes couleurs et le Pays des Mille Collines, connu aussi comme Pays au Printemps Perpétuel, n’en manquent pas, de fleurs merveilleuses…même si, comme dans un pays comme dans un autre, des jardiniers doivent peindre en rouge les roses blanches! page 103. Je rigole par exemple en voyant la petite Alice s'étonner de ''l'idée de faire révérence pendant qu'on tombe dans le vide!'' page 16. ''Ils sont terribles, avec leur manie de couper la tête aux gens. Ce qui est vraiment extraordinaire, c'est qu'il y ait encore des survivants'' page 111. Je frissonne donc tout comme Alice au Pays des Merveilles de constater que mêmement au Pays des Mille Collines, il y ait ''une seule façon de résoudre toutes les difficultés: Qu'on lui coupe la tête!'' page 114. Beaucoup de similitudes aux parodies de justice au Pays des Mille Collines avec le procès auquel Alice est appelée à la barre des témoins: Tant pis que les éléments de preuve présentés n'ont aucun sens! ''S'ils n'ont aucun sens, cela nous évite beaucoup de mal, car nous n'avons pas besoin d'en chercher un…''p 161. Que la sentence tombe en l'absence d'un verdict de culpabilité n'a aucune importance. C'est décidé d'avance: ''- Que les jurés délibèrent et donnent leur verdict... - Non non!... la sentence d'abord, la délibération ensuite.'' pp 163-164. Le livre acheté comme cadeau d'anniversaire pour ma fille, c'est moi qui l'ai lu en premier. Comme quoi, tant au Pays des Merveilles comme au Pays des Mille Collines, '' byitirirwa umwana bigatera nyina akabondo!'' Et sur ce, je fais une incursion ou, si vous voulez, une excursion ''De l'autre côté du Miroir''. Je ne vous dis pas à la prochaine fois puisque '' la prochaine fois, c'est maintenant.'' page 12.

Lorsque Bill Gates nous traçait La route du futur (Robert Laffont, 1995), il ignorait certainement que quelqu’un pouvait l’emprunter en sens inverse. Vous n’allez pas me croire, mais je reviens du futur! Profitant de l’inadvertance généralisée du temps des fêtes, je me suis évadé du futur. J’ai pris la clé des champs pour aller aussi loin que mon enfance, fuyant mes quarante ans et plus qui me tenaient dans leurs geôles. Oui j’ai bel et bien pris la poudre d’escampette, regagné mon enfance.

Triste nouvelle, à peine un pied dans 2016 et ça recommence! Sacrés RFI,   (http://www.rfi.fr/afrique/20160101-rwanda-kagame-annonce-candidature-critiques-opposition ), Jeune Afrique, Le Soir, etc.

Sous un titre captivant, je lis que l'opposition réagit à une controversée perspective de succession de Kagame à Kagame. Je lis et je m'interroge. Quel est le problème ? Quelle est la solution ? D'emblée la peur de suivre des vents me brise les reins. On réagit, c'est correct. Mais agit-on? Peu importe. Qui réagit ? L'opposition ! Quelle opposition, à quoi, à quel régime ?

Manifestement il y a un gros mélange de genre et de problèmes qui explique pourquoi le ciel rwandais s'assombrit d'une année à l'autre. Quel est le problème ? 

 

Une candidature problématique ?

 

Un problème résolu n'est plus un problème, il change en formule. Il n'y a pas de problème insoluble. Ou alors il est mal formulé. Un problème identifié et intelligemment décortiqué, est plus que résolu. Qu'en est-il de cette pseudo-candidature ? Je dis bien «pseudo», car c'est de cela qu'il s'agit bien que le monde non diplomatique soit d'un avis différent.

Soyons sérieux, c'est une autre année qui nous devance. Quel est le problème rwandais? Est-ce «Kagame» ? Je ne pense pas. Plutôt dire d'ailleurs pas du tout. Et la preuve, déjà je vois des fenêtres de lecture se refermer avec fracas ! Et pourtant ce que je viens de dire ne change rien à la situation actuelle ou en perspective.

C'est quoi le problème ? 

 

La constitution et son instrumentalisation ?

 

Non plus. Car ce qui n'a pas de poids, qui n'est pas viral, ne posera jamais de problème. Le Rwanda n'a pas de constitution proprement dite. Il n'en a jamais fait grandir. Tous ses bébés constitutionnels sont nés gravement infectés et trop prématurés pour survivre à la première respiration. Au Rwanda, des régimes «régicides» se succèdent, jusqu'à date, chacun jouant une ou plusieurs partitions constitutionnelles distinctes. Cela prouve un manque notoire de maturité constitutionnaliste.Récemment, 12 ans plus tôt, le régime Fpr s'est fait confectionner un boubou pour la parade à la mode dans le monde. Un boubou fait de morceaux de bambous censés renforcer la confiance et la paix des Rwandais. Interdiction formelle d'allumer l'éclairage, ça s'appelle nier l'indéniable, secret du mensonge sacré. Ce boubou n'a pas valeur constitutionnelle. On le taille et retaille à volonté, à la hâte et sans retenu. Jamais il n'aura servi de fondation ni de balise à l'action gouvernementale, à l'exercice de la Justice, à l'éclosion des libertés civiles, à la culture du respect de la vie et des droits humains. Les faits parlent, les prisons sont des domiciles fixes pour des innocents et c'est normal! Des Rwandais sont assassinés et, sont «au bout de 6 jours»,  oubliés!

De la jungle fasciste à la prairie paisible

L'obscurité qui s'étend depuis 94 

 

Le vrai problème rwandais ne se limite pas au défi de la sortie de ce tunnel «fpérien».  L'obscurité qui couvre les tragédies de génocide pose aussi un gros problème, à l'effet notamment que des innocents continuent d'en payer le prix, que les plaies et les blessures sont sur-infectées, et que, il me semble, on fait semblant d'être guéri alors que l'intérieur sens le pus. «J'ai pardonné ... »! Faux. Disons la vérité, qui pardonne ses fossoyeurs ne peut pas laisser des innocents payer à leur place. J'entends des chants de pardon, mais aucun cri d'appel à la vérité et à l'humanité ! Faut que ça change.

Pire que cette obscurité des tragédies, il y a un problème aggravant de lumières noires, sombres. De faux problèmes meublent les tribunes et les parloirs. Nous proclamons obstinément la foi au changement de joueurs, au nom d'une illusion de valeur appelée «démocratie». Nous prêchons religieusement la magie de punition, promettant l'enfer aux impénitents. Qui sommes-nous, quels gâchis! 

 

La voie de sortie du tunnel, le pont «Kizito» 

 

Peu importe qui habitera le Village Urugwiro, peu importe son nom ou son âge, le problème qui nous concerne se trouve autre: éclairer l'avenue de la République, arrêter les génocides, libérer les innocents et les otages de la peur, sortir les fantômes des placards du palais (depuis la révolution de 1959, voire depuis le génocide de 1890 à Rucunshu) et guérir le pays de ses démons. Illuminatio et salus populi. Allumons des spots de la Vérité, la vérité positive et constructive. Pensons aux pansements des plaies avant de presser la croûte pour sortir le pus, intériorisons la beauté, la fierté et la valeur d'une véritable Réconciliation nationale, indulgente et intelligente.

Là se trouve l'unique voie de sortie vers un Rwanda plus grand, plus sécuritaire pour tous, plus vrai et plus ambitieux. Cette voie traversera un immense désert fertile en illusions et désillusions, seul le véhicule de dictature visionnaire saura la parcourir et se rendre au pont de la démocratie. C'est ma lecture prospective de notre actualité.  

D'autres sont détruits à petites doses de javellisant. L'ancien président Pasteur Bizimungu ne me contredira pas. Au Rwanda, une loi fondamentale spéciale, non publique et connue de quelques initiés du Fpr, réglemente la respiration de tout le monde. Les membres de l'Assemblée législative et les sénateurs sont obligés de sonder la température et la senteur des poumons du Fpr pour aseptiser les débats, déplorait l'ancien président Joseph Sebarenzi. Tout cela est propre au fascisme. On ne peut y échapper, et on se trompe en voulant y appliquer l’algorithme de la bonne gouvernance, ou la mathématique des nombres entiers du genre un adulte un vote.

 

Des farces fascistes

 

Quel est le problème ? La démocratie est compromise ? Non plus. Le Rwanda est trop jeune, trop fragile pour ce sport d'élites. Un seul joueur armé occupe le terrain, et n'entend pas le louer, encore moins le céder. C'est une réalité difficile à accepter. Est-ce cela le problème ? en quelque sorte, le refus ou l'incapacité d'apprécier, je dis «apprécier», la réalité peut constituer un morceau du problème.  Quel est ce problème ?

Nous avons au Rwanda un régime «fasciste». On est trop loin d'une dictature. Un tel régime puise ses pouvoirs de sa foi en la primauté de l'arme meurtrière sur l'âme et la raison humaines. Ce régime n'est pas tombé du ciel, des causes historiques l'ont nourri et ses propres crimes l'ont pourri. «Des libérateurs sont devenus des tueurs, quelle honte», se plaignait hier le président Kagame. «J'aurai échoué, et je devrai alors partir, si en 2017 le pays n'a personne pour me succéder», martela Kagame. A-t-il échoué ? On n'est pas encore rendu là. Mais on le voit ce n'est pas la volonté de lui faire échec ou de le faire couler le test avant le test qui manquent. Lui-même le sait, et sait quoi répondre. «Nous vendrons trop cher notre licence d'existence», offrit-il l'année dernière. Oui au changement, dit-il, mais pour la continuité et la sécurité.

Comment alors changer de régime fasciste pour l'aventure «démocratique» et garantir la sécurité et l'existence des chevaliers fascistes ? Réfléchissons, un peu comme fit Me Evode Uwizeyimana, promoteur et champion du projet référendaire de 2015. Une solution logique qui saute aux yeux de quiconque sait les ouvrir, c'est le maintien des cavaliers en selle. Logique, simple, pas cher,  implacable! Alors, on danse, on reprend le boubou et on parade. Juste pour faire semblant. Car aucun texte n'a ouvert la porte de la présidence au Fpr, seulement les gros crayons à balles de plomb.

Pouvait-on dans ce contexte prêter un sens différent à l'exercice «référendaire» ? Un exercice faussé d'avance, décidé et organisé unilatéralement, sans aucun aménagement de règles de la victoire. On suppose, et on patauge. 98%! De combien ? de 61% de participation ! Soit un gros 60% ! Mais à quel seuil concéder la victoire à une option ? Une voix, 1%, 10% de majorité ? Black-out ! Allez-y comprendre. Mais ce qui compte pour bien des gens c'est la tenue d'une consultation «référendaire». On se récrée ou on se distrait. Quel autre sens que ça peut avoir ? Quel est le problème ?

Par  François Munyabagisha

Après 2017 Paul Kagame ne sera pas légitime : Le Roi est mort, Vive le Roi!

Par Ismaïl Mbonigaba

 

Dans son message du Nouvel An 2016, le président rwandais a enfin brisé  son silence,  rendant ainsi publique son ambition. Fini les mises en scène : Paul Kagame est candidat en 2017! Rebelle à la Constitution qu'il a fait écrire lui-même en 2003, celle qui limitait ses mandats à deux avec un puissant frein "en AUCUN CAS nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels", le pays devra donc composer avec ce parjure puisqu'il a solennellement prêté serment de protéger cette Loi fondamentale. Comment composer avec ce parjure ? Il faudra d'abord se rendre à l'évidence. A partir d'aujourd'hui, Paul Kagame doit être INVISIBLE dans le viseur de ce qui se nomme couramment OPPOSITION. Créativité exige, autrement 2034 sera la plus proche échéance.

 

Se rendre à l'évidence signifie que, toutes considérations faites, le président n'a jusqu'ici aucun autre choix. La constitution bidon, même si nous nous y référons faute de mieux, ne fait pas mention de l'enjeu le plus crucial de la société rwandaise, celui du pardon, et personne n'en ignore les conséquences. Si la pléthore de partis politiques d'opposition n'envisage que la pendaison du général Paul Kagame et que le Village Urugwiro reste l'endroit le plus sûr pour lui, pour quelle raison compromettrait-il sa sécurité ? Comment s'étonner que, dans de telles circonstances, l'homme qui a accédé au pouvoir grâce à un génocide et qui s'y est maintenu uniquement par une répression meurtrière, décide par toutes sortes de tricheries de régner ad vitam aeternam?

 

La communauté internationale, les Etats-Unis en tête suivi de l'Union Européenne, demandent au président rwandais de quitter le pouvoir en 2017. Ces puissances occidentales n'ignorent pas qu'elles ont contribué à l'endurcissement de celui qu'elles ont fallacieusement consacré champion du pardon et de la réconciliation.

Les Etats-Unis et l'Union Européenne ont naïvement cru "l'incroyable récit du miracle africain", certains allant même jusqu'à qualifier le général Paul Kagame d'un des leurs, "Our kind of guy" selon l'ex-président américain Bill Clinton. Se rendre à l'évidence, dans le cas de ces Occidentaux suppôts du président rwandais, signifie que ce dernier a besoin de leur intervention à effet amortisseur au moment où il doit entreprendre sa "descente sur terre".

 

Le dernier évidemment qui doit se rendre à l'évidence, c'est le général Paul Kagame. C'est lui qui occupe la position clé dans le processus menant soit à la gloire soit à l'infamie. Il est conscient de tous les crimes qui lui sont attribués ou à son armée et à son parti FPR. Le problème ethnique (Hutu, Tutsi et Twa), on a beau l'ignorer, il reste et constitue toujours l'épée de Damoclès. Paul Kagame sait pertinemment que les Rwandais lui chantent des louanges à contrecœur et que beaucoup de millions de dollars sont investis dans les firmes de Relations publiques pour fabriquer et propager une image fictive de lui. Il est le seul, avec le Maréchal Idi Amin, à croire que le peuple peut demander à un président de rester au pouvoir jusqu'à sa mort!     

 

Illusions mises à part, le général Kagame a besoin de prendre pleinement conscience que 2017 constitue pour lui un halte au-delà duquel il tombe dans l'illégitimité. Devant lui deux blocs se dressent, d'un côté les bailleurs de fonds du gouvernement rwandais qui se mordent déjà les doigts devant l'échec lamentable d'une tyrannie qu'il ont financée depuis deux décennies. Ces bailleurs de fonds, notamment les Etats-Unis et l'Union Européenne, vont évidemment envisager un autre protocole de financement en tenant compte des réalités réelles du pays. De l'autre côté le général Kagame fera face aux bloc d'intellectuels. Sous le régime du FPR ces derniers ont vécu l'horreur des assassinants ciblant les "réfractaires" réels ou supposés. Dans son livre, "Pourquoi nos Fossoyeurs Sont-ils vos Héros?" François

Le président Paul Kagame et son entourage persistent dans une logique qui défie l'intelligence

Munyabagisha parle d'un génocide intellectuel. La répression a été telle que ceux qui n'ont pas été tués ont renoncé à la réflexion et accepté de vivre dans l'humiliation la plus avilissante. Les rescapés de cette "destruction systématique de l'intelligentsia" sont nombreux en exil où la plupart, traumatisés, se résolvent tant bien que mal à la politique.

 

Beaucoup confondent intellectuel et politicien, et pourtant la nuance est de taille entre les deux notions. Le préoccupant questionnement reste de savoir pourquoi l'intellectuel comme valeur a toujours tendance à se soumettre au politique, d'où l'urgente nécessité de renverser cette tendance. Ainsi le réveil de la conscience intellectuelle sera la base même de la création d'un espace morale susceptible d'accommoder la pluralité idéologique dans la perspective d'un dialogue national. Le défi énorme étant, à l'heure actuelle, d'inculquer l'éthique à nos maîtres penseurs.

Ces derniers temps j'entends de plus en plus des voix qui font écho des vieilles folies ethnocentristes, des folies extrêmement destructrices comme l'histoire universelle nous le montre. Non seulement ces échos ne sont pas porteurs de lumière, mais pire ils sont de nature à éteindre la lueur de lumière. Qui dit éthnocentrisme dit dégradation humaine. Si par le passé nos semblables sont tombés dans ce tunnels, nous devons nous en sortir et dire clairement non aux analyses paresseuses et superficielles qui ne feraient que raviver de tels crétinismes syncrétiques alliant intellectualité, émotivité, volubilité et vanité.

Les ethnies ont existé et existent. Elles existeront peut-être encore longtemps. Mais ce n'est pas ce qui importe de savoir. Elles existent par ce que nous en faisons, par les tragédies dont nous les nourrissons ou leur attribuons. Un moindre mal, on enfile la lunette ethnique ! Pas intelligent du tout, Je dois dire même, c'est débile. Excusez moi ce langage emprunté de la rue. Disons que ça caresse la vésicule biliaire. Et ce n'est pas bon du tout. Ca peut favoriser la formation de cailloux dans le foie.

Bref les ethnies telles qu'on les fait vivre et revivre n'ont pas toujours existé. Elles n'existeront pas toujours non plus. Mon grand père était Umugesera, à sa mort il ignorait que je serais ethiqueté «hutu», ou «tutsi» peu importe. Je sais qu'il n'en restera rien de cela dans la tête de mes petits enfants. 

 


Avec l'écriture les ethnies sont apparues. Des paresseux ont flirté avec elles, et ont cru savoir mieux vivre avec elles, par elles. Réfléchissons: on peut nettement mieux vivre sans. D'autres peuples n'en sont pas encombrés, et se portent nettement mieux. Mettons de coté ces lunettes de la stupidité, de la cupidité, de l'égocentrisme. Quoi de mieux à la place ? 

Pensons aux façons de créer la richesse, et de la redistribuer. En sommes nous aptes, capables de penser et réaliser ? 
Pensons aux valeurs humanistes, de respect mutuel, de dignité universelle, d'indulgence et de saine intelligence. Pensons mais aussi intériorisons, incorporons-les dans nos modes de vie. Faisons-en des cadres pour discours et visions politiques.


Pensons aux couleurs d'un pays idéal de nos rêves. Une République par exemple. Que faut-il pour le construire, l'animer et l'aimer ? Avons-nous une République? Observons, et attelons-nous à la soigner. Car elle est malade, folle. Une république qui tue ses enfants, depuis qu'elle est née. Ne faisons pas de procès de sorciers, c'est de la république dont il est question, qui acheta des armes pour se crever les entrailles.

Vous parlez de la table du pouvoir, vos yeux sont entartés. Le partage du pouvoir est un cancer intellectuel. Il empêche les esprits de bien penser. Et sans pouvoir bien penser, on manque de lumière et on s'enlise dans des boues de la bêtise.

 

Ayant bien pensé, nous verrons clairement que peu importe qui exercera les pouvoirs, pour peu qu'ils sont définis et solidement délimités par un système intelligent de gouvernance.

 

C'est à la conceptualisation d'un tel système que les intellectuels et futures politiciens rwandais sont le plus appelés.

Guérir le cancer ethnique


«Illuminatio et salus populi» 


Chers humains, je m'en voudrais de rester de marbre face à ce fleuve d'eaux sombres qui depuis peu se creuse un lit dans la vallée du pays de valets imaginaires. Je m'en voudrais car je refuse d'être un être des ténèbres. Je me réclame de la lumière, la lumière éclairante pas l'autre assombrissante. Que la lumière divine soit avec nous, en nous et autour de nous.

Par François Munyabagisha

 

Rwanda/Révision constitutionnelle: Seul le recours à la force comme moyen d'alternance s'ouvre aux forces de changement?

   Me Innocent Twagiramungu

l'ambassade du Rwanda à l'ONU, le Prof. Charles KAMBANDA et autres. 

 

Une autre conséquence est qu'en cas de révision constitutionnelle de l'article 101 malgré la lettre et l'esprit de la Constitution, les Rwandais n'auront plus que le recours à la force contre le nouveau monarque président installé puisque l'alternance sera impossible sans sa bonne volonté (plus de contrainte constitutionnelle) vu le trucage des élections dont le régime a fait un sport national. Espérons que la voie de la raison va inspirer les autorités pour ne pas plonger le Rwanda dans un futur aussi incertain. Sinon, l'histoire retiendra leur responsabilité.

j'ai appelé en Kinyarwanda "kwiba ingoma"ou kugandagura itegekonshinga" lors des discussions avec monsieur Olivier NDUHUNGIREHE, numéro 2 de

Par Maître Innocent Twagiramungu

 

Art. 101 al.2 de la constitution:"En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels". Ceci signifie que dans sa vie, aucun Rwandais ne peut exercer plus de deux mandats, qu'ils soient successifs ou pas. Ce qui exclut le scénario Poutine-Medvedev au Rwanda pour quelqu'un qui a déjà fait deux mandats. 


Par ailleurs, il est clair que la lettre et l'esprit du constituant de 2003 était de favoriser l'alternance au pouvoir au Rwanda, de sorte qu'il devient impossible de changer cet alnéa 2 de l'article 101 sans nullité absolue de la Constitution elle-même, ce qui est carrément un "coup " fatal fait à la Constitution, ce que

Le  Rwanda prêt à suivre le mauvais exemple?

Par Faustin Kabanza, 

 Le 22/03/2015

« Quand on rase ton voisin,  savonne-toi le menton », dit un proverbe espagnol. La maladie ayant frappé certains pays africains ces derniers mois est maintenant aux portes du Rwanda. La contagion semble inévitable, à en croire les mouvements observés ici ou là au Rwanda. Il s’agit, non de la fièvre Ebola comme certains peuvent l’imaginer, mais bel et bien de la révision de la Constitution qui devient un véritable fléau de la politique africaine.

 

La monopolisation et la pérennisation du pouvoir deviennent des symboles de la démocratie à l’africaine! Notre continent qui n’est pas assez réputé en matière d’innovation économique ou technologique, se rattrape tout de même en innovation politique (rions un peu)! L’Afrique ne devrait-elle pas réclamer les droits d’auteur de « la révision constitutionnelle » en tant que technique de pérennisation du pouvoir par les présidents en fin de mandat ? 

 

Même si cette pratique a été tentée ailleurs notamment chez Bachar El-Assad, l’Afrique reste championne du monde de cette discipline. La liste des pays africains touchés ou qui risquent de l’être s’allongent du jour au lendemain. 

Certains présidents ont réussi ce passage en force de la révision constitutionnelle. On peut, à titre d’exemple, citer Ben Ali ancien président de la Tunisie, Eyadéma (père) du Togo,  Paul Biya (Cameroun), Omar Bongo (Gabon), Mamadou Tandja (Niger), Idriss Déby (Tchad), Yoweri Museveni (Ouganda), Abdelaziz Bouteflika (Algérie), etc. 

 

Pour d’autres, la tâche paraitra très compliquée. Malgré la tentative, ils se butent souvent à une opposition vivante et vigilante, comme on l’a vu tout récemment au  Burkina Faso. 

La RDC et même le Burundi pourront suivre l’exemple du Burkina, le peuple des pays respectifs disposant, malgré tout, d’un minimum de liberté d’expression. 

 

Et le Rwanda?

 

Et bien, le Rwanda entre à son tour en scène. Certaines hautes autorités rwandaises affichent progressivement la volonté de manipuler la constitution en faveur de l’actuel président. Il existe au Rwanda des laboratoires occultes (existants aussi dans d’autres pays), chargés de trouver des arguments et justifications pour motiver ce choix de vouloir réviser la constitution. 

 

Différentes personnalités politiques semblent montrer à la communauté internationale, médias interposés, que la décision finale appartiendra aux citoyens rwandais qui seraient appelés à s’exprimer au moyen du référendum. Or, la liberté d’expression est muselée, quasiment inexistante comme les organismes de défense des droits de l’homme ne cessent de le signaler. Quoi que légitime, ce référendum ne serait crédible en rien, sous-entendant que la population est déjà elle-même manipulée d’avance. 

La RFI note pour appuyer ce propos, que la campagne pour un troisième mandat au profit du président rwandais est renforcée, en l’absence de tout débat démocratique. 

 

« Alors que la question d’un troisième mandat présidentiel provoque une levée de boucliers au Burundi et au Congo, au Rwanda il n'y a pas de débat, mais une campagne qui ne dit pas son nom. ( …). Selon le maire de Kigali, les conseils de district affirment que leurs électeurs réclament une réforme de la Constitution ouvrant la voie à un nouveau mandat de Paul Kagame » (cf. RFI, http://m.rfi.fr/afrique/20150318-rwanda-renforcement-campagne-3e-mandat-kagame-constitution-/ ).

Le président Paul Kagame

En début de son mandat, le président rwandais avait pourtant juré, à Dieu ne déplaise, qu’il ne serait pas tenté de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir.  

 

Qu’il y ait  de bons arguments aujourd’hui, c’est possible et on en aura certainement toujours, mais de toute manière, le pays ne tient pas qu’à une seule personne. Il serait donc judicieux que le président Paul Kagame tienne sa parole.  Sinon, quels que soient les moyens utilisés pour réviser la Constitution, sans en être dupes, ce sera sans nul doute pour les intérêts égoïstes du pouvoir en place et non pour les intérêts du peuple rwandais.

 

Qu’il y ait  de bons arguments aujourd’hui, c’est possible et on en aura certainement toujours, mais de toute manière, le pays ne tient pas qu’à une seule personne. Il serait donc judicieux que le président Paul Kagame tienne sa parole.  Sinon, quels que soient les moyens utilisés pour réviser la Constitution, sans en être dupes, ce sera sans nul doute pour les intérêts égoïstes du pouvoir en place et non pour les intérêts du peuple rwandais.

Vers un changement  de politique au Rwanda?

Le président Kagame rencontre l’opposition française 

 

Lors de son passage à Paris, le président Kagame a rencontré le chef de file de l’opposition française, monsieur Nicolas Sarkozy. Cette rencontre est symbolique, à mon avis, car le président Kagame aurait pu (aussi) s’entretenir avec un haut responsable du parti au pouvoir (si ce dernier n’a pas refusé de lui accorder son audience).

 

De façon générale, un président qui rencontre un dirigeant de l’opposition d’un autre pays, à moins qu’il y ait d’autres intérêts personnels, est censé comprendre et soutenir, normalement, le principe d’ouverture et du pluralisme politique. 

Or, justement, c’est tout le paradoxe pour le cas du Rwanda. L’opposition rwandaise est très mal vue, considérée comme l’ennemi juré du pays.  Jusque là, en tout cas, aucune tentative de dialogue n’a été, à ma connaissance, entreprise entre le pouvoir en place et l’opposition, obligée de mener ses activités en dehors du pays. 

 

Si le président rwandais rencontre l’opposition d’un pays tiers, cela veut dire, par analogie, que l’opposition rwandaise est aussi susceptible d’être accueillie partout, sans que cela ne heurte le gouvernement  rwandais. En se montrant fasciné et attentif aux idées d’une opposition politique d’un pays étranger, pourquoi ne le serait-on pas pour l’opposition de son propre pays?  

 

Message du président Kagame à Gabiro

 

Après le passage éclair à Paris, le président rwandais était attendu à Gabiro pour ouvrir officiellement la 12ème « retraite » de hautes autorités du pays, militaires et civiles. Cette rencontre annuelle est un moment de recadrage en interne. Tout au long de cette session, le président Kagame s’est montré très remonté contre presque toutes les personnalités présentes,  reprochées d’incompétence ou d’abus de confiance.

 

 Le Président a particulièrement exhorté ou plutôt exigé à ces hauts décideurs d’être ouverts et sensibles aux critiques. Il a martelé ses propos en soulignant que pour mieux avancer, ces décideurs ont besoin, d’un moment à l’autre, de voix discordantes qui ne les encensent pas à tout prix,  mais qui remettent en question certaines choses pour éventuellement proposer autres choses. 

 

Ce message d’ouverture nettement clair, s’adressait-il aussi à l’exécutif qui, désormais, s’obligerait à son tour à s’ouvrir aux idées proposées par d’autres rwandais, dits de l’opposition ou de la société civile, n’appartenant pas au parti au pouvoir? Le pouvoir en place serait-il prêt à ouvrir plus d’espace pour la liberté d’expression, son point noir selon les organismes internationaux de défense des droits humains?

 

Bref, le lien ou la coïncidence entre ces deux événements politiques (la rencontre de Kagame avec le chef du grand parti d’opposition en France ainsi que ses propos à Gabiro), laisse croire que la situation politique au Rwanda va prendre de nouvelles dimensions. Reste à savoir si les paroles seront concrétisées par des actes. Après tout, pourquoi pas ?

Par Faustin Kabanza

09/03/2015

Affirmer qu’il y a des signes qui ne trompent pas, c’est peut-être une exagération, mais  tout geste politique doit, à l’heure actuelle, être pris au sérieux car il est souvent porteur de message important.  

 

On a récemment  assisté à deux  événements politiques dont l’analyse laisse penser, sans en être trop dupe, que l’exécutif rwandais serait en train de se questionner, de réfléchir sur une éventuelle ouverture plus large de l’espace politique. 

RWANDA/Kizito MIHIGO : Un procès à l'image du régime

Kizito Mihigo, C. Ntamuhanga, J.P. Dukuzumuremyi et Agnès Niyibizi

« Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra » a declaré Cassien Ntamuhanga journaliste d'Amazing Grace Radio le jour de la dernière audience. Et d’ajouter après sa condamnation : « C’est incroyable, c’est une honte, ce n’est pas la justice ».

 

C’est un procès historique et à l’image du pays. Pour plusieurs raisons, le procès du chanteur populaire Kizito Mihigo et ses 3 co-accusés restera dans les annales de l’Histoire. Les médias internationaux et les Organisations non gouvernementales des droits de l’homme ont suivi de près son déroulement. A travers les reportages, la réalité se lit entre les lignes. Connaissant Kizito, les Rwandais ont été surpris de la lourdeur de charges. Certains sont restés incrédules et ne l’ont pas caché. Il n’a pas fallu la qualification de juriste pour relever les irrégularités dans les procédures d’arrestation et de détention des premiers jours. 

 

Kizito a passé une semaine entre les mains des instances judiciaires dans un endroit inconnu de sa famille. De même la famille du journaliste Cassien Ntamuhanga a vécu un scénario similaire pendant quelques jours. Que s’est-il passé durant les jours de détention inconnue de leurs familles et du public ? Cassien Ntamuhanga a indiqué au tribunal qu’il avait subi des actes de torture pendant près d’une semaine. Pourquoi ? Pour extorquer ses aveux, avait-il précisé à la barre lors de l’audience de procédures du 14 juillet 2014.

 

Ce n’est pas le premier procès controversé au Rwanda depuis la prise du pouvoir par le Général Paul Kagame et son parti FPR (Front Patriotique Rwandais). Les Rwandais se rappellent du procès de l'ancien président Pasteur Bizimungu, celui de Monseigneur Augustin Misago, celui de Victoire Ingabire Umuhoza, Déo Mushayidi ou encore  Maître Bernard Ntaganda pour ne citer que ceux-là. Le procès de Kizito ne diffère guère de ces procès. Néanmoins la différence qui se dégage à l’œil nu se fonde sur sa personnalité elle-même. 

 

Les témoignages de ceux qui le connaissent très bien le décrivent comme un homme exceptionnellement humble, pieux, apolitique, un homme de paix, de pardon et de réconciliation. Rescapé du génocide, Kizito a fait le pas vers les bourreaux de sa famille à Kibeho ancienne Préfecture de Gikongoro, ceux-ci ont demandé pardon, il n’a pas hésité une seconde à leur pardonner et se réconcilier avec eux. Ceux qui suivent la situation actuelle du pays, disent que Kizito a été exemplaire. Ensuite, il a fait le tour des prisons et des écoles pour prêcher la paix, la tolérance, la repentance, le pardon et la réconciliation. Après avoir analysé les activités et les œuvres de cet artiste,  un homme qui le connait depuis longtemps et préfère garder l’anonymat témoigne: « Kizito est un homme gentil qui ne veut de mal à personne. Il est fidèle à Dieu, qu'il considère comme son seul Maître».

 

Kizito avait dépassé les barrières ethniques. Ceux qui l’ont observé au Rwanda comme à l’étranger, parlent d’un homme qui ne feint pas mais qui vit ce qu’il prêche. Ils décrivent un homme qui aime avec pour ambition d’être utile aux autres, particulièrement dans cette période post-génocide où la société rwandaise a besoin de se reconstruire. C’est le but de son association « Kizito Mihigo for Peace » (KMP). Ses chansons délivrent le même message : l’amour du prochain, choisir le Bien, et vaincre le Mal. 

 

 

PAR JEAN-CLAUDE MULINDAHABI

3 MARS 2015

 

C’est aussi un grand compositeur de chansons religieuses. Dans ses concerts, il a toujours été acclamé et encensé même par les plus hautes personnalités. C’est un homme tellement populaire et  bien apprécié qu’il a pu susciter des jalousies de ceux qui ne voient plus loin que le bout de leur nez. Que ce soit pour Kizito, le journaliste Cassien Ntamuhanga ou pour l’ancien militaire Jean-Paul Dukuzumuremyi, le seul fait d’avoir eu un contact avec les membres de l’Opposition n'aurait-il pas suffi pour s’attirer les foudres même sans engagement? 

 

Quel crime a commis Kizito ? Un crime de lèse majesté est, d’après différents analystes, la chanson « igisobanuro cy’urupfu » (la signification de la mort) dans laquelle, il évoque les crimes dont est accusée l’armée patriotique rwandaise du Général Paul Kagame. Dans la même chanson, Kizito rappelle: "quelles que soient les causes de la mort, toutes les victimes sans distinction, méritent respect et mémoire". La commémoration est une dignité qui concerne tout être humain, et pour le cas du Rwanda, selon Kizito, que l’on soit Twa, Tutsi ou Hutu, on est tous humains avant d’être rwandais. Les initiateurs du programme « Ndi umunyarwanda » (Je suis Rwandais) n'ont pas apprécié sa position.

 

Pour toutes ces raisons, Maître Innocent Twagiramungu, avocat pénaliste au barreau de Bruxelles pense que le procès de Kizito et ses co-accusés est un procès carrément politique. Il rappelle que les médias indépendants comme l’AFP, BBC, RFI,  l’Express, France 24 et bien d’autres n’ont cessé d’évoquer cette chanson qui a été interdite sur les ondes des radios et télévisions publiques au Rwanda depuis son arrestation. En citant le Nouvel Observateur du 27/02/2017, il joute : « ce procès montre la fébrilité d'un régime qui, à l'approche d'une présidentielle à laquelle Paul Kagame est fortement soupçonné de vouloir se représenter, musèle de plus en plus toute voix dissonante». Enfin, Maître Twagiramungu souligne ces propos de Susan Thomson, professeur à l'université Colgate de New York et auteur de livres sur le Rwanda: "C'est un signe que le gouvernement est en ce moment sur la défensive. Je le lis comme un signe de faiblesse (...) parce qu'ils doivent éliminer les gens avec une assise potentielle dans le pays ».

 

Aveux et abandon d’avocats ! Quelle est la réalité derrière l’énigme ?

 

Au lendemain de ses aveux peu convaincants pour certains observateurs, en avril 2014 Ismaïl Mbonigaba a publié au magazine Rwanda-Géopolitique, un article intitulé : « L’énigme Kizito ». En effet, avec ses aveux, il était facile pour ses accusateurs de justifier les raisons de son arrestation,  mais aussi, il fallait être naïf pour prendre ce qu’on lui reprochait comme parole d’évangile. A-t-il avoué parce que coupable ? Pourquoi s’est-il passé de ses avocats ? C’est rare et déconseillé dans le monde moderne. Et seule une personne qui n’espère rien en justice peut se passer d’avocat. 

 

Agé de 34 ans, Kizito Mihigo a été condamné le 27/02/2015 à 10 ans de prison ferme,  après avoir été reconnu coupable de conspiration contre le gouvernement du président Paul Kagame, de « formation d'un groupe criminel » et « d'entente en vue de commettre un assassinat ». Faute de preuves, le juge n'a en revanche pas retenu l'accusation de complicité dans un acte terroriste. Le juge a expliqué n'avoir pas suivi le procureur, qui avait requis la perpétuité contre le chanteur, tenant compte du fait que Kizito avait plaidé coupable et demandé pardon. 

 

Jean Paul Dukuzumuremyi et Cassien Ntamuhanga ont respectivement écopé de 30 et 25 ans de réclusion. Agnès Niyibizi a été acquittée. Les quatre accusés étaient jugés depuis novembre 2014, huit mois après leur arrestation.

Une offensive contre les FDLR et les réfugiés rwandais en RDC... Mauvaise réponse au vrai problème

Corps du lac Rweru: la vérité, la justice et le respect des victimes

PAR Maitre Innocent Twagiramungu

17 février 2015

Le Burundi présente deux rescapés rwandais et affirme, après enquêtes du parquet,  que tous les corps provenaient du Rwanda

 

Le Gouvernement du Burundi est toujours préoccupé par la recherche de la vérité sur l’affaire des cadavres qui ont été découverts en date du 18 août 2014 à l’embouchure de la rivière Akagera et du lac Rweru. Les enquêtes menées par le Parquet Général de la République ont conclu que les corps retrouvés sur le lac Rweru aux mois d’août provenaient du Rwanda mais que faute de technologie appropriée, le ministère public a recommandé une expertise technique et scientifique étrangère.   

 

 Le Gouvernement du Burundi a, depuis le 16 décembre 2014, accepté l’offre d’une expertise et d’une assistance médico-légale qui lui a été proposée par les Gouvernements des Etats Unis d’Amérique, du Royaume des Pays-Bas et de la Confédération Helvétique aux fins d’enquête pour déterminer l’identité des victimes et l’établissement des causes de leur décès. Une demande a été par ailleurs adressée à l’Union Africaine afin d’accélérer la mise en œuvre de l’enquête en étroite collaboration avec un organisme international basé à Genève qui a été proposé par les Gouvernements des Etats Unis d’Amérique, du Royaume des Pays-Bas et de la Confédération Helvétique.  

 

Pour le Burundi, l’origine rwandaise des corps ne souffre d’aucun doute. A cet effet, en date du 8 décembre 2014, en présence d’un représentant des Etats Unis d’Amérique, d’un Représentant de la Coopération Suisse au Burundi, deux fugitifs rwandais ont été remis à la représentation du Haut Commissariat des Nations Unies au Burundi pour qu’il assure leur protection. 

 

 

Les deux Rwandais, à savoir Monsieur Zabulon HARERIMANA et Monsieur Jean Bosco MUGABO, ont déclaré être arrivés sur le territoire burundais en échappant aux exécutions sommaires au Rwanda. Le premier a été récupéré par une famille burundaise non loin de la rivière Ruhwa du côté de Cibitoke et le second a été retrouvé en très mauvais état du côté de Kayanza (a survécu à la mort du côté du lac Rweru). 

 

 Le Gouvernement du Burundi a accordé un droit d’asile temporaire aux deux fugitifs tout en insistant auprès du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés afin qu’il prenne toutes les mesures qui s’imposent pour ces cas spéciaux et pour protéger ces témoins qui pourraient se révéler d’une grande utilité lors des enquêtes avec l’expertise internationale toujours très attendue. 

 

 

Bruxelles, 17/02/2015

Maître Innocent TWAGIRAMUNGU, de source diplomatique anonyme pour raisons de sécurité

L’Afrique est-elle (encore) une terre d’hospitalité ?

18 janvier 2015 : Journée mondiale du migrant et du réfugié…

 Ces dernières semaines,  beaucoup de  médias africains et organisations internationales  des droits de l’homme dénoncent des arrestations arbitraires faites aux migrants installés en Angola, sous prétexte qu’ils sont irréguliers. 

 

La traque de beaucoup de ressortissants africains en Angola se fait dans les conditions extrêmement violentes, selon le rapport de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme).  Ces actes de violation des droits de l’homme sont commis sous le silence assourdissant des autorités et de l’Union Africaine.  

 

Selon neuf organisations des droits de l’homme, les forces de l’ordre  procèdent depuis des jours à des arrestations et détentions arbitraires, des traitements cruels et inhumains sur plusieurs ressortissants africains.  Ainsi, plus de 3000 africains et quelques chinois ont subi cette rafle de la police angolaise. Ces personnes sont mises en prison de Trinita, à 30 km de Luanda, sans aucune assistance.

 « Les uns sont détenus dans les conditions cruelles, inhumaines, humiliantes et dégradantes, d'autres sont entassés dans des cellules exiguës, sans eau ni nourriture.  Certaines femmes enceintes, dont deux originaires du Mali et de la Guinée, ont été contraintes d’accoucher dans la promiscuité de ces lieux. Des actes de torture et d’extorsion de fonds auraient également été rapportés » (Cf. Abdoulaye Bah, Guinée)

Le dossier des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda)   et  les réfugiés rwandais installés en RDC depuis 1994 fait couler, ces dernières semaines, beaucoup d’encre et de salive. 

Considérées par le Rwanda comme un groupe susceptible de déstabiliser sa sécurité intérieure, les FDLR ne sont composées, selon Kigali, que de soldats de l’ancien régime politique, accusé d’avoir perpétré le génocide.  Cependant, à moins que l’on ne veuille tomber dans la généralisation, nul besoin de rappeler qu’il y a maintenant environ 21 ans après le génocide et d’autres massacres. Les enfants qui sont nés au cours de cette période  sont devenus des adultes, certains ayant à leur tour  des enfants.

Nul besoin de rappeler, en outre, que la Cour Internationale mise en place par l’ONU a également traqué et jugé un certain nombre de personnalités qui étaient au pouvoir à l’époque, notamment les militaires  arrêtés en RDC.Certes, tous les présumés coupables n’ont pas été arrêtés mais on ne peut pas non plus se permettre de condamner à mort tous les réfugiés rwandais vivant au Congo. Aussi serait-il extrêmement moins prudent de rapatrier par force ces réfugiés tant que le problème rwandais n’est pas abordé dans son aspect politique, global et inclusif. C’est, de toute façon, la seule possibilité pour encourager le rapatriement d’autres réfugiés rwandais (anciens et nouveaux) éparpillés sur tous les continents.

PAR Faustin Kabanza

23 janvier 2015

Comme le résume Marie Bourreau, journaliste à la RFI (radio France internationale), « La tâche ne sera pas facile. Les combattants des FDLR vivant au milieu de leur famille, ils sont difficiles à distinguer de la population civile ». 

 

Selon les observateurs, l’ONU risque à nouveau, sous l’influence de quelques pays, de se mettre en porte-à-faux en soutenant une attaque controversée et qui pourra emporter les vies humaines sans distinction. 

Pour certains rwandais, il s’agit de la raison du plus fort (qui est toujours la meilleure) ! Ces rwandais et certains observateurs déplorent l’attitude de l’ONU qui s’est montrée incapable de réagir aux massacres, selon le rapport Mapping (http://www.rfi.fr/afrique/20100826-rapport-onu-fait-inventaire-10-ans-crime-rdc/), qui auraient été commis par les militaires rwandais contre les réfugiés rwandais installés en RDC après 1994. Ils estiment en fin de compte  que l’attaque contre ces réfugiés est une décision injuste et disproportionnée qui aura d’énormes conséquences, surtout dans la fracture du peuple rwandais, déjà fragilisé par son passé.

 

Sans se voiler la face,  toujours est-il que le Rwanda navigue dans le non-dit sur son passé tragique. Il est aussi enveloppé dans une mousseline d’autres problèmes sociopolitiques non moins sérieux (intolérances politiques, injustice, etc.), qui ne cessent de pousser les rwandais vers l’exil. 

Le bombardement contre les FDLR et les réfugiés rwandais installés au Congo contribuera-t-il à l’apaisement des tensions et à la réconciliation des rwandais ? On n’en est pas trop sûr!! Ce dont on est certain, ces bombardements  feront de nouvelles victimes.  Les Rwandais ainsi que la communauté internationale sont-ils prêts à remettre les compteurs à zéro pour compter les morts?

PAR Faustin Kabanza

18 janvier 2015

La Chine aurait vite réagi en faveur de ses ressortissants qui ont été rapidement mis en liberté. Les pays de l’Afrique noire n’ont pas suivi cet exemple de la Chine. Paradoxalement, certains dirigeants africains se réjouissent, semble-t-il, de ce traitement infligé à leurs compatriotes. C’est la honte pour le continent noir! Rappelons, en outre, qu’il se préparerait dans les prochains jours, une attaque armée (sous le feu vert de l’Union africaine) contre les réfugiés rwandais, installés en RDC depuis plusieurs années! 

Les africains semblent de plus en plus abandonner la valeur de l’hospitalité, qui était pourtant la leur, qui faisait partie de leur identité. L’Afrique noire ne savait-elle pas protéger les étrangers et les faibles? Ce proverbe nigérian le confirme : « L'hôte est un envoyé de Dieu, on doit l'accueillir avec beaucoup de respect ».

 

Il est temps que l’Afrique se réveille avant qu’il ne soit trop tard et retrouve ses valeurs, notamment d’hospitalité et de respects des étrangers. On ne doit pas se plier aux pressions de certains politiciens africains qui ne cherchent qu’à protéger leurs propres intérêts sans se soucier du sort de leurs compatriotes ou de leurs voisins. 

 

Si les africains ne portent pas secours à leurs voisins du continent, appelés communément « frères ou sœurs», pourront-ils désormais prétendre accueillir les étrangers venus de très loin? En tant qu’africains, nous pouvons faire nôtres ces deux proverbes respectivement français et juif : « Il ne faut pas se moquer de la peine du voisin car la vôtre arrive le lendemain matin », ou encore, «ton voisin fût-il un méchant homme, rends-lui service ».

 

 

Faustin KABANZAkabanzf@yahoo.fr

Petit à petit...

À travers les méandres de l'exercice du droit d'informer, VEPELEX fait son chemin

Par Victor Manege Gakoko

Le 01 janvier 2015, le Magazine Rwanda-Géopolitique, le premier bébé de VEPELEX (La Vangarde de la Paixet de la Libre Expression), a soufflé sa première bougie.

À cette occasion, les membres de VEPELEX en collaboration avec leurs confrères du CIRI (Le Club des intrellectuels rwandais intègres) ont animé une émission de revue annuelle en Kinyarwanda 

http://youtu.be/WIWgZzni6DE qui a repris en partie les grands thèmes traités en 2014.

Sans vouloir nous jeter des fleurs, humilité oblige, je laisse à nos lecteurs le soin de faire une appréciation 

comparative et une évaluation objective sur le travail de titan que nous faisons, celui de réveiller et d'éclairer la conscience citoyenne rwandaise.

Nous venons de franchir un petit pas malgré les tentatives d'intimidation et de chantage à peine voilées orchestrées par les ennemis de la liberté d'expression. Oui, nous sommes fiers d'avoir accompli un petit pas; mais une avancée significative dans l'éveil de la conscience quant à l'usage du langage positif et la communication axée sur le respect des opinions divergentes.

 Sur ce point, tel un courant d'eau qui se fraye progressivement et tranquillement son chemin, VEPELEX s'affiche désormais comme un média rwandais crédible de référence.

Tout en remerciant nos lecteurs et nos auditeurs pour leur soutien moral et leurs conseils pour l'amélioration de la qualité de notre travail, je voudrais revenir sur la mission spécifique du Magazine Rwanda-Géopolitique et des émissions audio connexes dans leur rôle de canal de communication positive. 

Tutsi, Hutu, Twa : une chance pour le Rwanda !

Ce titre affirmatif est une surprise pour certaines personnes, eu égard au passé lointain et récent du Rwanda. Sans occulter les effets de ce passé sur le présent, on ne doit pas s’interdire de mettre en valeur ce que les rwandais, ensemble, ont réalisé de positif pendant plusieurs siècles et pourraient désormais accomplir à condition de poser le respect mutuel comme préalable.

Le Rwanda actuel est la résultante d’un long processus parfois discontinu, auquel tous les rwandais ont participé. Aucun rwandais ne peut faire croire que la construction du Rwanda ne dépend que de lui ou d’une seule catégorie sociale.

Ce titre affirmatif est une surprise pour certaines personnes, eu égard au passé lointain et récent du Rwanda. Sans occulter les effets de ce passé sur le présent, on ne doit pas s’interdire de mettre en valeur ce que les rwandais, ensemble, ont réalisé de positif pendant plusieurs siècles et pourraient désormais accomplir à condition de poser le respect mutuel comme préalable.

Le Rwanda actuel est la résultante d’un long processus parfois discontinu, auquel tous les rwandais ont participé. Aucun rwandais ne peut faire croire que la construction du Rwanda ne dépend que de lui ou d’une seule catégorie sociale. 

Les twa, les tutsi et les hutu ont tous bâti ce pays et certains y ont perdu leur vie. 

 

Les politiques issues d’une ethnocratie souvent intolérante, savent bien manipuler les rwandais en leur faisant croire que le malheur du Rwanda vient de l’autre ethnie adverse (qui n’est pas au pouvoir : entre hutu et tutsi). Certains rwandais, pour leurs propres intérêts, adhèrent à ces manipulations en soutenant les politiques en déroute. 


Qui de nous peut ignorer que les rwandais, à leur village, savent se soutenir entre eux, dans les périodes de joie tout comme dans la souffrance  (entre hutu, tutsi et twa).

Par Faustin Kabanza

03 janvier 2015

En cas de maladie ou de décès, les rwandais savent s’organiser et porter secours à la personne éprouvée.  Un rwandais, quel que soit son ethnie, qui marie son fils ou sa fille, les voisins, toutes ethnies confondues, ne déploient-ils pas tous leurs efforts pour le bon déroulement des festivités ?

 

Les rwandais pris en otage par les politiques ?

 

On n’aurait pas aimé chaque fois pointer du doigt nos politiques qui ont du mal, jusque là en tout cas, à fédérer, à rassembler tous les fils et filles du Rwanda. Pour se maintenir au pouvoir, les politiques successives peaufinent leurs propres stratégies, basées sur le mensonge et la manipulation de l’opinion internationale. Il est temps de passer à autre chose, de proposer un véritable projet commun auquel participent tous les rwandais. De là, naitra un nouveau Rwanda, celui du futur dont tous nos enfants seront fiers.

 

Désormais, on exhorte tout le monde à adopter une attitude tolérante, celle qui considère la diversité des idées et des tendances comme une richesse incontournable. Le respect mutuel et le vivre ensemble entre twa, tutsi et hutu produira bien évidemment des résultats spectaculairement positifs. Le clivage entre ces groupes sociaux ou ethnies n’aboutira qu’au désastre, on en a l’expérience. Les rwandais n’ont plus qu’à faire leur choix!

 

En revanche, pour aboutir à une vraie tolérance entre les rwandais, on doit avant tout s’appuyer sur les principes de justice. Les propos de Bjarne Melkevik nous apportent un éclairage assez important. Il souligne que le premier acte de tolérance est de dénoncer l’injustice jadis subie. On ne peut pas faire abstraction de la réalité historique subie par les uns ou par les autres. On doit donc reconnaitre d’abord les injustices de jadis comme le préalable d’une rencontre d’égal à égal sans arrière pensée (cf. Tolérance, pluralisme et histoire).

 

Quand on aura posé cet acte de justice, tous les rwandais se rendront compte, encore davantage, que la diversité en l’occurrence la présence de trois composantes sociales (twa, tutsi et hutu) est une richesse, donc une chance pour l’avenir du Rwanda.

RWANDA : LE REGIME DU FPR ET PAUL KAGAME FACE A LA VERITE HISTORIQUE

 

                                  25/11/2014

                                  Par Jean-Claude Mulindahabi

 

Le manque de courage pour assumer l’histoire, pour faire la lumière sur le passé, le manque de sagesse pour s’engager dans un processus de recherche de solutions aux conflits fratricides, est une grande entrave à l’unité de la nation et la véritable réconciliation. Certains observateurs affirment qu’une commission inclusive de vérité et réconciliation serait  un passage fructueux et incontournable avant d'atteindre un mode de gouvernance appropriée. L’homme fort de Kigali y est-il favorable? 

 

Le régime actuel au Rwanda et particulièrement le FPR (Front Patriotique Rwandais), parti au pouvoir depuis juillet 1994, est face au défi historique auquel il ne pourrait échapper: LA VERITE SUR LE GENOCIDE, LES CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L’HUMANITE.  Etouffée, ignorée, négligée pendant longtemps, la vérité sur cette tragédie a été dite et écrite en partie, si elle n’était pas détournée, alors que les rwandais et les Grandes Puissances en savent tout de A à Z.

 

Depuis près d’un ¼ de siècle, les nouveaux «maîtres » au pays des mille collines, ont fait comprendre au monde entier que l’unité et la réconciliation faisaient partie des priorités ; or la vérité a été occultée, dissimulée ou tout au moins dite à moitié alors qu’elle est un fondement et un préalable à la réconciliation. Tourner le dos à la vérité ou vouloir écrire l’Histoire à sa guise, c’est un piège qu’on se tend soi-même sans s’en rendre compte, puisque la vérité finit toujours par éclater, et les conséquences d’un tel mensonge rattrapent inévitablement son auteur.  C’est ce qu’avait bien dit en ces termes, l’homme qui a préservé l’union des USA et aboli l’esclavagisme, Abraham Lincoln: «  On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». Le régime au pouvoir à Kigali a-t-il retenu le sens et la profondeur de ce message de l’ancien président américain ?

 

Depuis 20 ans, les instances judiciaires tant nationales qu’internationales poursuivent les auteurs du génocide commis contre les tutsi et c’est ce qu’il faut, puisqu’il convient de rendre justice. Cependant, jusqu’à ce jour, il y a une autre partie de l’Histoire du drame rwandais dont on ne parle pas ou peu au risque d’être injustement appelé « négationniste ou révisionniste », il s’agit de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur les hutu, des crimes impunis à l’heure actuelle. Ceux qui renient cette réalité connue de tous ne sont-ils pas des négationnistes au même titre que ceux renient le génocide des tutsi ? Les rwandais sont les premiers à savoir ce dont ils ont souffert, comment et qui leur a infligé l’innommable. Les Rwandais n’ont pas attendu qu’une chaîne de télévision occidentale diffuse un documentaire d’une heure pour comprendre le malheur subi pendant plusieurs années.

 

Qu’est-ce que le peuple Rwandais a appris de neuf dans le documentaire « Rwanda’s untold story » ? Le seul fait nouveau est que, c’est La British Broadcasting Corporation (BBC) qui l’a dit. Le seul fait nouveau est qu’une chaîne de  télévision d’une Grande Puissance qu’est la Grande Bretagne, a appris au Monde entier ce que certains ignoraient ou ce qu’on leur avait raconté autrement. Faire la lumière sans état d’âme est un devoir. Cela demande de l’humilité et du courage exceptionnels. Seul, un homme visionnaire peut comprendre l’intérêt de ne jamais jouer la politique de l’autriche au sujet de l’Histoire de son pays.  Le FPR et le Général Major Paul Kagame gagneraient beaucoup à la mise en place d’une commission inclusive d’unité, de vérité et de réconciliation comme l’avait fait Nelson Mandela en Afrique du Sud.

 

La visée de cet organe ne serait pas d’incriminer ou sanctionner qui que soit mais l’objectif majeur serait d’établir la vérité et réhabiliter les droits de chacune et chacun. Ce serait une démarche porteuse de fruit à tout le monde. Si le peuple rwandais n’est pas rancunier ni revanchard,  les responsables ne devraient-ils pas comprendre qu’il est raisonnable de franchir cette étape de lumière et de  vérité ? ¼ de siècle n’aura pas suffi pour apprendre qu’il convient de léguer aux enfants un pays apaisé. Cela ne peut passer qu’à travers un travail de vérité et de tolérance. Les femmes et les hommes sages pensent qu’une telle commission de vérité et réconciliation est incontournable pour un avenir rassurant.

 

Le piège du mensonge

 

Le 14 octobre dernier, le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame dénonçait le mensonge en rappelant que c’est une mauvaise habitude, déplorable au sein de la classe politique rwandaise, et ce, depuis plusieurs années. L’actuel président ne savait pas si bien dire. En effet, sans se référer à une époque trop lointaine, ces 24 dernières années devraient interpeller chaque citoyen à commencer par les politiques. Ceux-ci doivent la vérité sur l’histoire du Rwanda à la jeunesse. Ils doivent au peuple et au Monde entier des explications sans détours sur ce qui s’est réellement passé. Le Général Major Paul Kagame est bien placé pour jouer un rôle déterminant dans ce processus. Cependant, il est question de savoir si les hauts responsables du Rwanda acceptent de regarder la réalité en face, et assumer l’Histoire telle qu’elle s’et déroulée jusqu’à présent.  L’Histoire racontée surtout aux jeunes rwandais spécialement dans les camps de sensibilisation, est-elle la bonne dans toute sa globalité? Il est normal que les auteurs des crimes soient traduits devant les instances judiciaires compétentes. Néanmoins, il est anormal et inacceptable qu’on diabolise ou emprisonne des innocents.

 

Par ailleurs, il est digne et respectueux de porter toujours en notre mémoire toutes les victimes du génocide des tutsi, mais en même temps, il n’est pas normal que les autorités actuelles du Rwanda se refusent de reconnaître toutes les victimes hutu massacrés parce que hutu puisqu’on ne peut pas expliquer pourquoi  (des hommes inoffensifs, des femmes, des enfants et des vieillards ont été sommairement massacrés au Rwanda voire même à l’extérieur du Pays (https://docs.google.com/file/d/0ByoyjL51bUhkRkNITkgxTGJtbkE/edit?usp=drive_web).

 

D’une part, la responsabilité de ceux qui ont commis le génocide contre les tutsi est  incontestable et doit être sanctionnée. D’autre part,  il y a d’autres crimes  graves, déjà inscrits dans l’Histoire que l’on veuille ou pas, puisque ce sont des faits indéniables. Pour le respect de la vie et servir de bonnes leçons à toutes les générations futures, ces crimes ne devraient pas non plus rester impunis. Il faut la vérité et la justice pour tout être humain. Comme l’a clarifié le « Mapping Report » après de minutieuses enquêtes, il s’agit des massacres, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis contre les hutus et d’autres ethnies particulièrement au Rwanda et en République Démocratique du Congo, lesquels crimes (d’après le « Mapping Report » de l’ONU) pourraient être qualifiés de génocide par un Tribunal compétent.  A ce jour, les témoignages, les enquêtes et les recherches crédibles sont multiples et mettent la lumière sur l’implication du camp de l’ancien régime et celui du Général Major Paul Kagame dans la tragédie rwandaise (http://www.ohchr.org/Documents/Countries/CD/DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR.pdf).

 

 Selon le proverbe rwandais,  il est impossible de cacher la fumée quand on incendie une maison (Ntawutwika inzu ngo ahishe umwotsi). Comme l’a déjà dit le président  Paul Kagame lui-même, les faits sont têtus.  Il est plus que temps que les autorités rwandaises au sommet de l’Etat aient le courage, l’humilité et la sagesse de surmonter ce défi qu’est la reconnaissance de la vérité historique. Des rwandais contribuent à ce travail de vérité. Les soldats de l’APR, entre autres, ou des membres du FPR,  eux-mêmes n’arrêtent pas de livrer des témoignages. Ils sont nombreux à s’exprimer, mais rappelons quelques exemples. Le Lieutenant Abdul Joshua RUZIBIZA, dans son livre, « Rwanda l’histoire secrète », éditions du Panama, octobre 2005, spécialement de la page 260 à la page 281, indique les différents endroits de tueries de civils innocents : « les massacres perpétrés par l’APR étaient toujours planifiés » précise-t-il. Et ces derniers jours, les témoignages, du Général Kayumba Nyamwasa, Théogène Rudasingwa, le Major Jean-Marie Micombero, le Major Robert Higiro et bien d’autres, sont plus qu’éloquents.

 

Tous les belligérants au conflit « rwando-rwandais » portent une grande responsabilité dans la tragédie. Le minimum de dignité et d’honnêteté serait de s’incliner devant le peuple et présenter les excuses. Les Rwandais sont capables de pardonner à ceux qui regrettent, et s’engagent à ne plus refaire les mêmes erreurs. Le vivre ensemble est une valeur absolue, la réconciliation et l’Etat de Droit sont possibles et chacun y a intérêt. Tout cela a pour préalable appelé « reconnaissance de la vérité historique », c’est la base même d’une nation, et pour le cas du Rwanda, c’est une nation à reconstruire. Un dialogue rassemblant toutes les sensibilités en vue d’un compromis pour la mise en place des institutions fortes et favorables à tous, s’avère indispensable.

 

Par Jean-Claude Mulindahabi

RWANDA/PRÉSIDENTIELLE 2017 : LE FPR DANS LA ZONE DE FORTES TURBULENCES

                                         23/11/2014

                                  Par Victor Manege Gakoko

 

 

Avec la diffusion du documentaire "Rwanda untold story", difficile que FPR se remette de cet uppercut que RNC lui assainit soigneusement avec un gant d'acier. Aujourd'hui, plus que jamais, FPR titubant - jouant tout pour le tout la défensive - anticipe maladroitement la contre-offensive. Plutôt que de prendre du temps pour se remettre sur les pieds, un deuxième uppercut de ce genre pourrait le terrasser complètement. Et tout porte à croire que RNC ne laissera pas son adversaire relever la tête avant qu'il ne l'assomme définitivement!

 

L'enjeu semble ne pas être de taille, mais en communication tout se joue sur la perception et la crédibilité. Et c'est le cas ici, un témoin qui refuse d'être complice et un acteur qui renie le témoin. Qui croire? Le jeu de la vérité contre le mensonge dans les affaires d'Etat, voilà ce qui préoccupe aujourd'hui les Rwandais et la Communauté Internationale. Quel est alors le véritable enjeu entre RNC et FPR dans ce jeu fort médiatisé de la vérité contre le mensonge? L'enjeu est purement géopolitique dans les perspectives de la présidentielle de 2017.

 

Alors que le FPR a manifestement fermé tous les issus possibles pour que l'opposition même mal préparée présente un compétiteur à la magistrature suprême, RNC a trouvé une stratégie imparable de faire rater le tripatouillage de la Constitution en vue. En ouvrant les hostilités médiatiques, RNC force FPR d'ouvrir d'abord ses placards pour qu'il montre au monde entier qu'il ne renferme pas de squelettes cachés. Pour FPR, ouvrir ses placards équivaudrait à ouvrir une boîte de Pandore, d'où le dilemme politique et stratégique.

 

Alors, barrer la route à Paul Kagame pour un troisième mandat, tel est l'objectif stratégique de "Rwanda untold story" pour contrecarrer le monopole politique et l'hégémonie du FPR et le forcer à partager le pouvoir. Acceptera-t-il?...

Car, si Paul Kagame ne succède pas à lui-même en 2017, il perdra l’immunité présidentielle qui le protège aujourd'hui d’éventuelles poursuites judiciaires et l’empêche même d’être entendu comme témoin dans plusieurs dossiers criminels de droit international, notamment dans le Top 10 :

 

(i) assassinat des présidents Habyarimana et Ntiryamira:

http://fr.m.wikipedia.org/…/Attentat_du_6_avril_1994_au_Rwa…

 

(ii) assassinat des évêques du Rwanda :

http://desk.rwandainfo.de/haine_eglise_1_114.html

 

(iii) massacre des religieux à Rwesero :

http://www.olny.nl/RWANDA/Lu_Pour_Vous/Giti_Genocide.html

 

(iv) massacre de Byumba :

http://www.musabyimana.net/…/les-massacres-de-by…/index.html

 

(v) massacre de Kibeho :

http://www.jambonews.net/…/20110422-rwanda-le-massacre-de-…/

 

(vi) assassinat des prêtres et humanitaires espagnols

http://perewenceslas.centerblog.net/m/3894131-0-L-ESPAGNE-P

 

(vii) assassinat des prêtres canadiens :

http://www.hirondellenews.com/…/12143-020408-rwandacanada-l…

 

(viii) meurtres à Giti :

http://m.afriquinfos.com/noticia.asp?id=258201

 

(ix) génocide dans les grands lacs :

http://www.lutecium.org/…/Congo-Mapping-Report-Final-Fr,188…

 

(x) déstabilisation de la RDC :

http://www.rfi.fr/…/20120704-rdc-rapport-onu-accuse-rwanda…/

 

Il faudrait que le FPR fasse profil bas, use de beaucoup d'intelligence, de stratégie et de compromis pour trouver la clé appropriée de sortir de ce merdier avec le minimum de dégâts directs dans son propre camp et de dommages collatéraux dans le camp de ses alliés politiques internes et externes.

 

 

Par Victor Manege Gakoko

 

 

 

 

Depuis la diffusion par BBC Two, le 1er octobre 2014, du film "Rwanda’s Untold Story", ce documentaire réalisé par la journaliste de renommée mondiale Jane Corbin continue de faire des remous dans le paysage politique rwandais. Vingt ans après, le mensonge d'État cède à la pression du temps et les squelettes commencent à sortir du placard. Aujourd'hui le devoir de mémoire se fraye le chemin tandis que les masques qui cachent la vérité sur le drame rwandais tombent les uns après les autres tel un effondrement d'un château de cartes.

 

Le drame rwandais a pris naissance durant la période de 1990 à 1994 pendant laquelle le pays normalement caractérisé par la paix et la tranquillité a connu ses premiers actes de terrorisme "type international". En attaquant le Rwanda avec l'appui de l'armée ougandaise, le Front Patriotique Rwandais (FPR) a semé partout dans le pays la terreur, la mort et le désarroi par l'élimination physique sans scrupule des civils dans les zones occupées ou infiltrées. Entre autres les attentats à la bombe et à la grenade dans les lieux publics et les transports en commun, y compris les assassinats politiques, perpétrés dans la ville de Kigali (et comptabilisés à tort sur le compte des forces gouvernementales) constituent des preuves irréfutables qui ont été réunies par les experts du TPIR, mais hélas classées sans suite...

 

Dans son émission, Jane Corbin ne fait que synthétiser les faits les plus marquants de la tragédie rwandaise. En effet, c'est un fait que de milliers de personnes de toutes conditions et de toutes catégories, pour la plupart appartenant à l'ethnie hutu, furent froidement assassinés par le FPR pendant les quatre ans que dura la guerre et même après. Les milieux rwandais de l'exil n'ont cessé de le dire et de l'écrire sur différentes plateformes médiatiques. Aujourd'hui, la communauté occidentale apprend de nouveau mais cette fois-ci d'une source digne de foi que certaines exécutions de masse ont été orchestrées dans les régions où même il n’y a pas eu de front militaire proprement dit. Et pourtant des témoins oculaires rwandais encore en vie relatent toujours ces exactions commises gratuitement par le FPR, comme par exemple dans les anciennes préfectures de Kibungo, Byumba, Kigali, Gitarama, Butare et dans les périphéries de la zone de l'"Opération Turquoise ".

 

Indépendamment des témoignages recueillis par la BBC, les rescapés Hutu se rappellent qu'après la prise du pouvoir par le FPR, la répression au quotidien fut implacable ponctuée par les exécutions de masse sauvages et les assassinats politiques systématiques. Ce furent souvent des enfants militaires du FPR aidés par des rescapés tutsi qui participèrent directement à la chasse aux sorcières ou aux massacres de vengeance aveugle ou qui, adhérant à la politique de délation prônée par les extrémistes de l'association " Ibuka" désignèrent d’un doigt accusateur les futures victimes Hutu.

Dans toute cette falsification de l'histoire rwandaise, une face des plus ternes apparaît alors à travers le temps, celle des familles, de ces milliers de veuves et d’orphelins Hutu que la terreur instaurée par les nouvelles autorités du FPR condamna à une mort civile et sociale plus lente mais plus dévastatrice. À cet égard, les descendants des victimes Hutu sont aujourd'hui indexés et marqués pour toujours, accusés du "pêché originel" du génocide que seules les milices paramilitaires connues sous le nom d"'Interahamwe" ont commis contre les Tutsi.

 

Mais somme toute, toutes ces révélations, déjà connues du public rwandais, parce que bien-sûr elles émanent cette fois-ci de la toute puissante BBC créent aujourd'hui la panique et la colère au sein du camp gouvernemental rwandais tout comme elles suscitent l'interrogation et la controverse au sein de l'opinion publique internationale. Par contre, dans un élan plutôt d'indignation et d'impuissance, elles irritent l'opposition politique et la société civile rwandaises qui voient que le TPIR ferme ses portes sans avoir instruit aucun des crimes dont est accusé le FPR, notamment l'élément déclencheur du génocide, à savoir, l'attentat contre l'avion du président Habyalimana. Retenons-le pour la suite des épisodes et le recoupement de l'information, le documentaire "Rwanda’s Untold Story - l’histoire du Rwanda jamais contée" n'est pas la première émission de dénonciation de la responsabilité du FPR dans le génocide des Tutsi du Rwanda de l'intérieur et dans d'autres crimes de droit international, longtemps niés par les politiciens, les historiens et les thuriféraires liés à l'actuel régime.

 

Pour les intellectuels rwandais intègres, ils sont d'avis que la BBC a le mérite, en tant que média de masse, de se faire écho de la recherche de la vérité en remettant au centre des débats la manière dont la mémoire et l'histoire se construisent, se déconstruisent ou se reconstruisent autour de drames historiques. Par ailleurs, ils saluent que la BBC met particulièrement en exergue les problématiques quant à l’élaboration des récits, la chronologie et l'interprétation des faits ainsi que leur adéquation à la vérité eu égard aux enjeux géopolitiques du moment ou/ou aux intérêts politiques projetés. De ce point de vue, le documentaire "Rwanda’s Untold Story" permet d’appréhender la nécessité de repenser la mémoire collective déformée et confuse, traumatique et distante [à cause du passage du temps et du poids et l'usure du silence], par rapport à l’histoire et au devoir de mémoire comme élément clé pour assurer sa transmission aux générations futures. Faut-il reconnaitre que dans un traumatisme collectif, les Rwandais ont suivi le parcours des "héros-fossoyeurs" comme repère qu'ils ont emprunté par instinct de survie mais accepté de force dans un pacte de silence institutionnalisé pour éviter que la mort se banalise davantage et frappe les futures générations innocentes.

 

Dans le cas de la tragédie rwandaise qui, apparemment comme certains milieux tendancieux le laissent croire, s'acheva avec la victoire militaire du FPR et la pseudo libération, la vérité se révèle toute autre car le drame rwandais se poursuit encore aujourd'hui déguisé sous les vocables "sécurité et stabilité". Outre les relectures intéressées du passé, la diffusion de mensonges à des fins de propagande – l’affirmation, entre autres, que « tous les hutus sont [potentiellement] des génocidaires », l’histoire déformée que les générations de l’après-génocide apprennent dans les familles et à l’école n'a d'objectif que de faire croire à l'opinion publique que tous les Hutu sont des sauvages criminels alors que les Tutsi sont des agneaux victimes. Ce cachet réducteur et erroné ne fait qu'accroître la haine ethnique et l'antagonisme hutu-tutsi car il n'est pas du tout conforme à la réalité; on rencontre autant de saints que de criminels dans ces deux ethnies indistinctement. Tandis que les rescapés Tutsi ont tous les droits, tous les honneurs et toute l'infrastructure nécessaire pour commémorer le génocide dans la dignité, les Hutu qualifiés de vaincus génocidaires se trouvent dans l’impossibilité de pleurer leurs morts. Cette discrimination idéologique et politique inflige aux rescapés Hutu un double châtiment et une souffrance difficile à quantifier tout en cultivant les rancœurs.

 

La mémoire du drame rwandais, en tant que processus de mémoire, demeure toujours un sujet délicat et tabou qui soulève bien des débats émotionnels, y compris celui de la pertinence de l'enseignement de l'histoire. Aujourd'hui cette transmission ne se fait au Rwanda qu’à travers des canaux officiels scellés sous forme de pacte du "silence institutionnel". C'est ainsi que les générations de l’après-génocide sont obligées de vanter la guerre dite de libération menée par le FPR tout en propageant l'idéologie victorieuse et glorieuse des " héros-fossoyeurs ". Cette glorification à outrance du régime autoritaire instauré par le FPR est par ailleurs relayée par certains livres et films documentaires produits sur commande sous l'aiguillage bien connu du marketing politique.

 

Dans tous les cas, comme dans tout événement dramatique, les écrits et émissions contradictoires qui sont produits par des Rwandais eux-mêmes ou par des étrangers sont d’une mémoire incomplète, fragmentée, accrue ici par la peur des représailles et la longue occultation du passé par le désir et la nécessité de rétablir la vérité. C’est sans doute cette conscience de la fragmentation des récits, de l’occultation de la tragédie rwandaise dans sa globalité, d’une mémoire interdite, forcée au silence et toujours en attente d’une réhabilitation internationale, qui constitue à tous égards le caractère le plus saillant du film documentaire de Jane Corbin : "Rwanda’s Untold Story".

 

Car, comme nous enseigne l’histoire, de tout temps la lutte pour le pouvoir est aussi la lutte pour le contrôle de la mémoire et donc de la communication, un contrôle à la fois idéologique et politique, un contrôle qui ne manque pas de provoquer de dégâts physiques et psychologiques. Quoique qu'on en dise, le problème hutu-tutsi reste entier accentué par la négation officielle de la tragédie rwandaise qui a frappé pourtant tous les Rwandais et non seulement les Tutsi. À cet égard, comme bon nombre d’activistes et de politiciens rwandais ainsi toutes les personnes intègres du monde entier le signalent, la bonne disposition à prendre se résume dans cette phrase-citation pleine de compassion et d'empathie de Mme Carla Del Ponte : "Le drame rwandais mérite une justice impartiale". C'est effectivement la seule formule "gagnant-gagnant" qui s'impose pour limiter les dégâts de la transposition de la tragédie rwandaise dans le temps et dans l'espace, et des conséquences de l'internationalisation du problème "hutu-tutsi".

 

 

© La Rédaction de "Rwanda-Géopolitique"

LA TRAGÉDIE RWANDAISE FACE À UNE MÉMOIRE SÉLECTIVE ET HÉGÉMONIQUE (2ème Partie - 2/2)
(L'empire du mensonge s'effondre tel un château de cartes)

 

13/11/2014

RWANDA: FEUILLETON DE SAGAS CRIMINELLES

10/11/2014

 

Par François-Xavier Nzabamwita

Les juges anti-terroristes français Marc Trévidic et Nathalie Poux rouvrent l'instruction dans l'affaire de l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyalimana et les événements qui s'en sont suivis dont le paroxysme se nomme génocide. La télévision britannique BBC TWO venait juste de publier un documentaire intitulé « Rwandas’ untold story » avec des témoignages accablants l’actuel président, le général major Paul Kagame. Entre-temps, les Organisations Non Gouvernementales dont Human Rights Watch, dénoncent des disparitions forcées et s’inquiètent de découvertes de cadavres flottants sur le lac Rweru. Les incendies dont les causes n’ont pas encore été élucidées, ont touché entre autres, les bâtiments de commerce et les prisons où l’on déplore des morts et des blessés. Ces ONG relèvent également des arrestations et emprisonnements dans de conditions illégales.

 

Ces derniers temps, il a été signalé qu’il y aurait des agents de renseignements détenus dans  des « safe houses ». C’est ainsi que par exemple Monsieur Philibert Muzima a récemment tiré la sonnette d’alarme pour son proche Olivier Maniliho détenu depuis plus de six mois, dans un lieu tenu secret, sans que sa famille ne sache pourquoi il a été arrêté et surtout s’inquiétant pour sa vie. Plusieurs personnes seraient dans la même situation. Rappelons en passant, qu’il y a un peu plus de trois mois Victor Manege Gakoko avait écrit une lettre au Premier Ministre rwandais pour demander que la lumière soit faite sur les arrestations d’un certain nombre de fonctionnaires de l’Etat (principalement des agents de services de renseignements), eux aussi détenus dans un lieu inconnu du public et de leurs familles, sans pouvoir comparaître devant une instance judiciaire compétente.    

 

Les autorités rwandaises disent que les citoyens se portent bien. Les détracteurs reprochent au régime de Kigali  de corrompre certains  médias étrangers  qui décrivent la situation au Rwanda comme un paradis, un lieu sûr pour investissements, un environnement bien protégé. Cependant, cela reste le Rwanda des médias, et selon les observateurs qui suivent la politique au Rwanda depuis longtemps, la vérité sur terrain prouve que malheureusement ce pays est plutôt une prison à ciel ouvert, où la population ne sait plus à quel saint se vouer avec des fossoyeurs armés de pelles et de fusils.

 

La question qui se pose est : « jusque quand ces mensonges pourront tenir, vus les sagas criminelles qui se déballent au jour le jour ?  Si un jour les victimes (rwandaises, congolaises et autres) de crimes commis par certains  responsables au sein du FPR, pouvaient témoigner, le Monde éprouverait du remord de s'être aveuglé devant les horreurs mises à jour par plusieurs sources comme par exemple le « Mapping report » de l’ONU. Avec raison ou tort, les détracteurs du régime de Kigali le charge de faire du génocide un fonds de commerce, et d’avoir lié les langues de plus de dix millions de la population et aveuglé la Communauté Internationale.

 

Des sagas criminelles au Rwanda, on n'en a pas encore raconté. Si un tribunal compétent jugeait les suspects du FPR, on apprendrait une toute autre vérité que le Monde n'a pas encore connue. Et les sagas criminelles au sein de ce parti au pouvoir depuis 20 ans sont loin d’être arrêtés. Parmi ceux qui s’expriment, on remarque des rwandais qui craignent que le pire ne soit à venir, car le mandat du président Paul Kagame prend fin en 2017, alors que l’homme fort envisagerait de briguer un troisième mandat. Si le peuple se lève pour dire non à la révision de la constitution, le général major pourrait ne pas entendre sa voix  et  réprimer  farouchement tous ceux qui s'y seront opposés. Cela peut  ne pas se passer comme au Burkina -Faso, mais dans un scenario où Paul Kagame lègue le pouvoir à son fils, à sa femme, ou à quelqu'un d'autre de son entrourage, les retombés seraient les mêmes : le peuple se tait et meurt en silence ou bien il se réveille et meurt debout.

 

Il faut connaître le FPR pour croire à la probabilité de ces scénarios. Anciens réfugiés, la plupart d’entre eux ont trop souffert pendant l'exil, certains n’ont pas retenu la leçon de l’Histoire pour conduire le pays vers un avenir de paix, de tolérance et d’acceptation de l’autre. Ils sont prêts à tout, même le suicide, au moment où ils pensent que cela leur permettraient de s’accrocher au pouvoir. Mais la souffrance et l’exil, c'est de l'histoire pour eux, car aujourd'hui ce sont des riches propriétaires de terres et d’immeubles, ils ont goûté à la bonne vie et ne sont pas prêts à céder ni partager ce qu’ils pensent être leur acquis et leur ressource : le pouvoir. Or le pouvoir ne devrait-il pas s’exercer au bénéfice du peuple tout entier ? Est-ce le cas à l’heure actuelle? Très peu y croient.

 

Réduits au silence les Rwandais, sont aussi fatigués de vivre et revivre des cycles de douleurs et désespoirs. On entend ceux qui osent dire ouvertement qu'ils sont prêts à sacrifier leurs vies. Le Chef de l’Etat a le pouvoir de conduire le pays vers le processus d’apaisement et démocratie. Mais, en a-t-il la volonté ? A voir comment les rwandais expriment leurs souffrances et leurs déceptions, on a raison d’avoir peur et de dire tout haut à l’autorité suprême que le climat est tendu et qu’on souhaite son intervention positive pour désamorcer des pourparlers inter-rwandais et inclusifs pour la vérité, la paix réelle et la réconciliation en toute sincèrité.

 

La vérité sur ce qui s’est réellement passé au Rwanda n’a pas encore été exprimée ni acceptée par les détenteurs du pouvoir. Ceux qui pensent que cela représente un danger ultime si rien ne change, ont-ils tort? D’aucuns se demandent si, cette situation de peur, de silence et de méfiance, ne défalque-t-elle le pays en une grenade dégoupillée ? Vous vous demandez peut-être quand elle pourrait exploser : 2017 ; ou avant, ce n’est pas moi  le prophète Magayane. Moi, je souhaiterais que cette grenade soit amortie, que les vies humaines soient épargnées et qu’un jour nouveau naisse pour tous les rwandais. Cela dépend de la volonté politique de celui qui est à la tête du pays.

 

Le Rwanda a connu une sombre période  politique entre 1990 et 1994. La répression contre le peuple assoiffé de démocratie et le multipartisme naissant a fait des dégâts matériels humains, que personne ne souhaiterait voir se reproduire. La tristement célèbre milice  Interahamwe et les Forces Armées Rwandaises, fidèles à un président qui se voyait gouverner à vie, ont tout fait pour protéger un gouvernement sanguinaire, les cadavres de cette époque les hanteront à vie. Cela devrait servir de leçon au FPR qui a tendance à reproduire le même schéma.

 

François-Xavier NZABAMWITA

 

 

                                            08/11/2014

                                    Par Faustin Kabanza

 

Dans son article « Frères et sœurs, les oubliés du deuil », Sarah GANDILLOT écrit qu’il existe souvent des enfants ou des adultes qui perdent leurs proches et qui n’ont pas par la suite l’opportunité de faire le deuil. Ces personnes souffrent énormément en silence. Ils souffrent davantage lorsque la mort injuste de leur proche n’a pas été réellement considérée par la famille, la société ou par l’entourage.

 

Ce constat s’applique au contexte rwandais d’après 1994, où il existe jusqu’à présent, certains rwandais qui ont perdu les leurs et pourtant qui n’arrivent pas à faire le deuil. Celui-ci est, rappelons-le, un processus nécessaire de délivrance (nommé résilience) suite à un événement tragique vécu notamment la mort d’un proche.

 

Comment faire le deuil ?

Faire son deuil, c'est avant tout accepter et vivre cette souffrance qui nous accable. Ne pas la renier mais la ressentir, sans la fuir pour avancer avec elle et doucement s'en émanciper. Il faut éviter de se muer dans un silence ou chercher à garder pour soi tant de douleur éprouvée. C'est pourquoi il est conseillé de s'entourer, d'autant plus si vous ressentez le besoin de parler.

 

Il est important de comprendre ou de chercher à comprendre ce qui s’est réellement passé, avoir une certaine clarté sur les circonstances de la mort de vos proches. Dans les contextes de massacres collectifs ou de génocide, la justice doit être équitable pour toutes les victimes, sans exception. Cela offre à chacun les conditions favorables à la réalisation du deuil et c’est un passage obligé pour une vraie réconciliation.

Aider toute personne éprouvée :

 

Empêcher à une personne éprouvée de s’exprimer, d’évoquer la mort de son proche, c’est un crime parmi tant d’autres. J’ai récemment entendu, entre autres, un témoignage émouvant d’un jeune rwandais qui a perdu ses parents il y a environ 20 ans. Il connait les bourreaux mais ne peut oser les dénoncer (auprès de qui ????).

 

Ce jeune homme qui s’est réfugié dans l’alcoolisme ne peut pas organiser une quelconque cérémonie publique en mémoire de ses parents, de peur d’être réprimé. Il est très confus dans ses idées car ne connaissant pas réellement les circonstances de la mort de ses parents. Il est voué au silence et à la douleur perpétuelle. Il en veut à juste titre à la terre entière car personne ne vient à son secours.

D’autres cas similaires existent au Rwanda mais personne ne veut en parler car ce sont des sujets très sensibles. Pourtant ce sont des bombes à retardement. Si nous voulons construire un pays où chacun aura le plaisir de vivre, on doit éviter de bâtir sur des souffrances non dites, sur des conflits non extériorisés.

 

Il est donc du devoir de chacun d’apporter son soutien à son voisin (ou à toute autre personne) qui n’a pas pu faire le deuil, pour ainsi l’aider à exprimer cette douleur, cette souffrance. A l’heure actuelle, il ne faut plus rester prisonnier des haines ethniques ou des revanches sans fin. Les efforts individuels finiront par entraîner les efforts collectifs.

Les oubliés et les privés du deuil

 

La normalisation du kinyarwanda récemment adoptée, suscite des questions pertinentes, cela a été relevé non sans raison par beaucoup de personnes s’intéressant à la langue rwandaise.
Certains mots lexicaux ou certaines transcriptions orthographiques existantes ont été supprimés ou modifiées sans aucune explication linguistique. Cela va ainsi entraîner une orthographie s’éloignant de la morphologie du kinyarwanda ou des formes courantes de la langue rwandaise
La normalisation linguistique est une étape importante en matière de politique linguistique (celle-ci renvoie à toute forme de décision prise par l’autorité politique pour orienter et réglementer l’usage d’une ou de plusieurs langues).
La normalisation consiste à établir les normes d’usage d’une langue sur un territoire, c’est-à-dire la rendre habituelle par l’adoption d’un usage plus ou moins standardisé. Le processus de normalisation renvoie donc à l’évaluation, au jugement ; à la sélection des formes linguistiques normatives. Ceci concerne le choix des formes à l’écrit (l’orthographe), la prononciation ainsi que leurs significations. (Cf. Standardisation et déstandardisation Estandarización y Desestandarización , publié par Jürgen Erfurt,Gabriele Budac)

Interrogations et confusions :

Quelques exemples parmi tant d’autres :

- Le mot « Injyana » courant dans la langue rwandaise a été remplacé par le mot « urujyano ». On ne sait pas pourquoi ce mot « injyana » a été écarté alors qu’il est bien intégré à la langue. L’utilisation de ce mot est fréquente comme on peut le constater dans les exemples suivants: injyana nyarwanda (rythme rwandais), ibyo uvuga nta njyana bifite (ce que tu dis n’est pas cohérent), etc.

D’où est donc sorti le mot « urujyano » qui semble être une déformation de la langue rwandaise? Pourquoi doit-on recourir à un néologisme alors qu’on a un mot courant et adapté à tous les contextes linguistiques ?

- Par ailleurs, beaucoup de changements orthographiques ont été opérés sans tenir compte de la construction de la langue. Faisant ainsi croire qu’on simplifie la langue, on la complique davantage en adoptant une orthographie confuse, décalée des unités linguistiques connues.
Des exemples :
- Une forte confusion dans les combinaisons consonantiques (ibihekane) : nts, ns, cy, njy, etc..
* Le mot « icyi » (été) sera désormais écrit « iki » indifféremment de « iki » (ceci). La prononciation changera-t-elle aussi ???

* Le mot « icyibo » (petit panier/corbeille) sera désormais écrit « ikibo ». Avec quelle prononciation ?? Sachons que le pluriel de « icyibo » est « ibyibo », d’où la justification de son ancienne orthographe au singulier « icyibo ».

* Le mot « intsinzi » (victoire) avec la nouvelle loi sera écrit « insinzi ». En réalité ce mot dérive du verbe « gutsinda : ku-tsind-a » (vaincre), d’où la justification de l’écriture « intsinzi » et non « insinzi » récemment adopté, qui dérive du verbe « gusinda : ku-sind-a » (s’enivrer).

*Le mot « amajyepfo » sera remplacé par « amagepfo », or ce mot « amajyepfo » dérive de deux mots : le verbo « kujya » et « epfo » (advebe de lieu). L’ancienne écriture est plus justifiée que la nouvelle car ce mot ne dérive pas du verbe « Kuga »qui n’existe pas par ailleurs.

Il existe encore d’autres changements préconisés par la nouvelle loi et qui posent aussi beaucoup d’interrogations (voir http://www.igihe.com/…/u-…/article/hasohowe-itegeko-ryangiza).

Sans pour autant affirmer que tout ce qui a été proposé doit être balayé du revers de la main, on constate tout de même qu’il y a beaucoup d’approximations dans l’analyse linguistique du kinyarwanda. On remarque aussi une sorte d’aventure dans ce travail de normalisation qui requiert une compétence en linguistique.

Bref, il faut éviter de changer pour changer. La normalisation linguistique s’impose lorsqu'il y a une vraie demande à laquelle on essaie de trouver des réponses réfléchies, après avoir consultés les chercheurs et d’autres personnes compétentes.

La langue rwandaise semble actuellement être à la croisée des chemins ou plutôt privée de vraies instances de protection et de promotion autre que le ministère des sports !!! Quoi qu’on en dise, le kinyarwanda restera une vraie richesse rwandaise qui n’est malheureusement pas exploitée à sa juste valeur.

 

Par Faustin KABANZA

04/11/2014

Par Faustin KABANZA

De la normalisation à l’anormalisation de la langue rwandaise
(Instructions ministérielles No 001/2014 du 08/10/2014)

Depuis la diffusion par BBC Two, le 1er octobre 2014, du film "Rwanda’s Untold Story - l'histoire du Rwanda jamais contée ", un documentaire réalisé par la journaliste britannique de renommée mondiale Jane Corbin, une remise en question du passé secoue le Rwanda concernant son drame de fin du XXème siècle, un sujet demeuré tabou après la prise du pouvoir par le FPR en 1994. Vingt ans après, les squelettes commencent à sortir du placard et aujourd'hui les masques tombent les uns après les autres comme un "effet domino". Sous la contrainte du poids du passé, le temps veut réparer ses erreurs en refusant la reconduction tacite de la complicité historique par la contrepartie de sa repentance compensatoire.

   30/10/2014

   Par la Rédaction

La Tragédie rwandaise face à une mémoire sélective et hégémonique

(1ère Partie - 1/2)

[La pesanteur du silence (re)lâche de plus en plus au passage du temps]

Bombe à retardement :

Les tabous entretenus autour du génocide rwandais menacent sérieusement l'avenir de la Nation

Par Victor Manege Gakoko

Je ne sais par où commencer étant donné l'actualité qui domine l'info et qui risque d'accaparer nos débats au détriment des réflexions en profondeur.

 

Sans passer par quatre chemins, il faut reconnaître que le génocide "rwandais" porte en lui des pages et zones sombres que personne ni même les historiens ne parviendront jamais à cerner et circonscrire dans la réalité historique. Chaque rwandais ayant vécu cette tragédie conserve une partie infime soit-elle de la vérité matérielle

- ce qu'il a vu, entendu ou fait -. Compiler toutes ces parties en une seule histoire - l'histoire du génocide rwandais - est quasiment impossible surtout qu'après 20 ans les mémoires perdent parfois leur fiabilité pour ne pas dire leur fidélité.

 

J'en reviens donc aux polémiques qui normalement devraient servir de piste pour faire comprendre aux uns comme aux autres que tant qu'on ne dépassionera pas les débats toutes les versions resteront tendancieuses. Ça c'est le premier point.

Acharnement contre la société civile rwandaise au pays et à l’étranger 

Monique Mujawamariya accusée par les médias pro-Kigali de fomenter le terrorisme

"C'est le monde à l'envers"

(Jean-Claude Mulindahabi)

Le monde! Le monde est parfois injuste, ingrat et irraisonnable. LE VOILA CONTRE L’ACTION HUMANITAIRE menée par Mme Monique MUJAWAMARIYA.

Le monde ? Non, c’est une façon de dire…, parce que j’ai vu combien sont nombreux, ceux qui trouvent qu’il est injuste et intolérable, la manière dont certains blogs ou certains médias, comme africanudo.wordpress.com , news of Rwanda ont traité la personnalité de Mme Monique MUJAWAMARIYA, ces derniers jours. Elle-même a déjà démenti catégoriquement le contenu de ces publications.

 

Souvent ce ne sont ni les pauvres ni les faibles qui sont jaloux. Le contexte du Rwanda actuel est un cas extrêmement à part. Ceux qui réussissent et progressent à travers leurs propres projets, aiguisent des appétits et jalousies pour certains. Ne pas être dans les méandres de celui qui se dit « plus fort, redoutable et redouté» et ne pas entretenir des relations qui lui sont profitables deviennent un "sacrilège". Sinon, pourquoi s’en prendre à quelqu’un qui met sa vie à l’œuvre humanitaire ? Pourquoi de tels dérapages jusqu’aux calomnies ? Les choses sont claires : Sa réussite, son esprit qui ne se soucie que « des faibles et pauvres » et sa neutralité ne sont pas tolérés par certains. C’EST LE MONDE A L’ENVERS !

 

Les attaques dont Madame Monique Mujawamariya fait l'objet actuellement de la part des médias proches du régime de Kigali d'une part et des fora de l'opposition d'autre part prouvent à suffisance que la SOCIÉTÉ CIVILE vit quotidiennement un cauchemar au Rwanda

Je connais des personnes morales qui, à plusieurs reprises ont sollicité auprès de Madame Monique Mujawamariya une collaboration. Chaque fois, la condition "sine qua non" pour qu'elle puisse accepter était: d'œuvrer de façon apolitique, sans quoi, elle ne pouvait pas s'engager. Je connais au moins une association qui attend une réponse parce que Mme Mujawamariya observe encore pour être sûre qu'il n'y a rien de politique.

Personnellement, j'ai découvert cette personnalité à travers son action humanitaire, ses projets, sa parole, sa modération, son sens de responsabilité, et sa particulière attention aux différentes sensibilités. Madame Monique Mujawamariya n’est pas du genre à heurter qui que ce soit. C’est une personnalité paisible, qui voudrait voir tout le monde en paix et vivre dignement. Bien que ce ne soit pas un crime de faire la politique, mais, elle a déjà prouvé depuis longtemps, qu’elle n’en avait pas l’ambition ni envie.

 

Les témoignages de ceux qui la connaissent bien, sont unanimes: c'est une personnalité entreprenante, courageuse, digne, bosseuse, actuellement apolitique et qui aiment les gens quelles que soient leurs origines. Lui faire endosser la moindre action à caractère politique me semble démesuré. Faire croire qu’elle serait mal intentionnée au point de s’impliquer dans les exactions me paraît désolant et surtout affligeant.

 

On peut espérer que ces écrits qui visaient à ternir sa réputation, son action à travers Mafubo entre autres, ne l'empêchent pas de poursuivre sans relâche son projet, qui n'est rien d'autre que, promouvoir la femme, particulièrement dans les pays en voie de développement, (voir sur sa page facebook, le démenti et sa véritable action via Mafubo). Bon courage Madame Monique Mujawamariya.

Rwanda : Le président a-t-il besoin de bons collaborateurs ou de courtisans ?

C’est une question de choix. Une chose est sûre, les deux fonctions ne sont absolument pas les mêmes en termes de missions, de formation et de compétence.

 

Un collaborateur est une personne qui travaille de concert avec une ou plusieurs autres pour une œuvre commune, par exemple dans le cadre d’une entreprise ou plus largement dans la direction du pays. Un collaborateur peut donc être un employé ou un associé régi par un cadre légal, ayant une mission officielle et les conditions de travails définies par la loi.

 

Un courtisan est, selon le dictionnaire La rousse, « Celui qui cherche à plaire par la flatterie, qui essaie de gagner la faveur de quelqu'un de puissant en faisant sa cour»

Un courtisan n’a donc d’autres missions que de plaire. Même s’il a été formé pour un métier officiel, cela n’a plus d’importance. La seule compétence qui compte chez lui, c’est la flatterie. Celle-ci passe par la culture du mensonge, de l’intrigue et de l’exaltation du maître. Un courtisan cherche toujours à montrer à son maître qu’il est à la fois son soumis et son protecteur, qu’il sait détecter tous les dangers et qu’il est capable d’anticiper.

 

Un courtisan est quelqu’un de très habile. Il sait créer des situations de terreur et des mécanismes d’en sortir en trompant la vigilance de son maître. Ce dernier ne se rend pas compte de la manipulation de son courtisan qui fait semblant de lui rester fidèle au risque de sa vie.

Par Faustin Kabanza

RWANDA : VEUT-ON ENCORE POUSSER L’HORREUR À SON PAROXYSME ?

Au départ, le Rwanda est un très beau pays avec un peuple digne, sympathique, et d’une hospitalité rare. Le seul et grand problème qui existe depuis longtemps, est d’avoir eu à la tête de l’Etat des leaders politiques mal inspirés, non visionnaires, qui n’ont pas réussi à pérenniser l’unité nationale, obnubilés par les intérêts égoïstes pouvant déboucher sur des conflits fratricides. Aujourd’hui, rien ne permet de dire que le régime actuel ait tiré de bonnes leçons de l’histoire récente. Le peuple rwandais vit dans la terreur, rongé par la douleur, obligé d’assister, avec impuissance et incompréhension, à la répression aveugle que ce régime a érigée en mode de gouvernement.

Par Jean-Claude Mulindahabi

Le climat est tellement tendu que même la famille FPR, parti au pouvoir, n’est pas épargnée. Les dissidents militaires et civils deviennent de plus en plus nombreux et ne le cachent plus même s’ils savent bien que ce désaccord leur attire les foudres du « calife» [... ]

 Rwanda : Candidat favori pour 2017 

Des interrogations, des suspenses insoutenables règnent depuis quelques semaines pour savoir qui sera le candidat ou les candidats aux élections présidentielles de 2017 au Rwanda.  Que les noms soient connus aujourd’hui ou demain ; cela va de soi. Le plus important, c’est le projet envisagé pour le futur du Rwanda. Sans être trop anticipatif, le projet favori sera sans nul doute celui qui s’articulera autour des défis majeurs actuels notamment la sécurité des rwandais, la justice sociale, l’ouverture et le respect des droits humains.

Par Faustin Kabanza

À l’approche d’une élection présidentielle, un vent de panique souffle au Rwanda. Des actes de violences se multiplient. Ces dernières années, il y a eu une intensification de ces violences si l’on en croit ce que rapportent les médias et les organisations de défense des droits humains. On a même l’impression que ces actes ont surgi trop tôt et qu’elles augurent une élection peut-être pas comme les autres !

 

De toute manière, il n’y a pas de raisons pour justifier les violences. Il n’y a pas de période où ces dernières devraient être acceptées et tolérées. Les rwandais ne doivent pas s’habituer aux cycles de violences, ils ont envie de retrouver la joie de vivre.

 

2017 : Pour une nouvelle orientation politique ?

 

Les organisations des droits de l’homme et les médias montrent de façon inexorable, si besoin était, que la sécurité au Rwanda reste désormais un sujet de préoccupation et, au demeurant, fort inquiétant.

Actuellement, pas un jour ne passe sans qu’on évoque dans les médias un nombre considérable de rwandais portés disparus, des cadavres qui flottent sur les eaux des lacs,  des incendies ravageant les bâtiments publics ou privés, les arrestations de personnalités publiques ou de simples citoyens, des assassinats ou tentatives d’assassinats, l’exil de rwandais vers les pays voisins ou lointains, etc.

 

Suite à cette actualité moins attractive, qui pourrait ne pas dire que la politique courageuse et démocratique est celle désormais qui se donnera les moyens pour trouver une solution à ces problèmes? Le comble, on n’en connait pas officiellement et explicitement, jusqu’à présent en tout cas, la cause ni les auteurs. Aucune enquête de grande envergure n’a été menée pour identifier et punir les responsables de ces actes.

 

En tout état de cause, nulle politique n’est  [...]

Vers une radicalisation des opprimés du Rwanda

Dans ce petit pays de l'Afrique du Centre-Est,  la peur, la faim, les maladies le chômage font le quotidien de la population depuis 20  ans.

 

 

Par Fançois-Xavier Nzabamwita

Les responsables sont sans doute les autorités du pays. Persécutés par une junte militaire, anciens rebelles de l'APR, les Rwandais souffrent. Mais comme dit un proverbe rwandais  'en trop longtemps poursuivant un homme, il finit par venir à bout de sa crainte'. C'est ce qui se dessine à l'horizon au Rwanda.

 

Depuis le début de cette année 2014 , les prisons rwandaises ont accuelli de plus en plus de prisonniers d'opinion, Kizito Mihigo, Niyomugabo, Frank Rusagara ...sont entre autres des Rwandais qui ont osé crier ras-le-bol.  Les corps qui flottent dans le Lac Rweru étaient aussi accusés du même crime : oser parler.

 

Mais la répression ne semble pas intimider ces citoyens qui ne voient pas d'issue à leur souffrance. Certains ont donc décidé de se martyriser. C'est ce que nous appelons ici radicalisation. Cette radicalisation se remarque plus dans le Nord du Rwanda que dans d'autres régions du pays , ce sont des gens originairement caractérisés par leur franc-parler, que Monseigneur Classe dans son livre d'Histoire qualifiait de 'rudes comme leur climat'.

Ils se sont radicalisés et ont subi : accusés d'insoumission ou de rébellion proche des FDLR, des villages entiers se sont vidés, peut-être forcés à l'exil, mais on en a retrouvés pas mal dans des prisons , d'autres dans le Lac Rweru. Mais la détermination se lit sur toutes les lèvres : on a besoin de retrouver les pleins droits de l’homme et de citoyens.

 

En réponse, le FPR crée des milices: INKERAGUTABARA, LOCAL DEFENSE FORCES DASSO... N'est-ce pas ce que le président Habyarimana avait fait en créant les Interahamwe? Ce qui veut dire que la répression n'est pas une solution, la population rwandaise se radicalise au jour le jour, elle rumine de l'intérieur, ils communiquent par le silence, des visages aigris, bientôt la cocote peut éclater, de l'intérieur du FPR ou de façon général à l'intérieur du pays, tant pis pour les victimes collatérales, la liberté est à ce prix. Ceci est un constat amer : les Rwandais se radicalisent.

Rwanda : Violences étatiques ou médiatiques?

Par Faustin Kabanza

Dans les médias et les réseaux sociaux, l’actualité rwandaise est depuis quelques temps un mélange d’exploits économiques et une montée exubérante de la criminalité et une détérioration des droits humains. Un paradoxe qui peut en surprendre plus d’un, méritant ainsi qu’on s’y arrête et qu’on s’interroge.

 

Les sites d’informations, facebook, tweeter et d’autres canaux d’information se concurrencent, minute par minute, pour relayer les informations très accablantes. On apprend qu’un certain nombre de cadavres a été découvert ici ou là au Rwanda, qu’il y a de nouvelles arrestations arbitraires, ou encore qu’un nombre considérable de population a été porté disparu. Tout cela fait peur. Ce genre d’actualité plonge les Rwandais dans l’inquiétude et dans la stupéfaction. Ils se demandent sans doute dans quelles conditions leur sécurité est garantie.

Certains faits sont relatés avec une juste mesure, peut-on croire, d’autres présentées avec exagération. Au Rwanda comme ailleurs, tous les médias d’aujourd’hui veulent à tout prix répondre à la curiosité et au  voyeurisme toujours grandissant du monde moderne. Un fait divers suscite la sensation mobilisatrice que nulle autre information ne peut susciter. De là, les journalistes les plus aguerris se lancent nuit et jour à la chasse et à la traque d’une moindre information susceptible de provoquer un tollé politique ou un déchainement social. Tout acte, notamment réalisé dans la plus grande discrétion est, quoi qu’il arrive, dévoilé avant même d’être mené à terme.

 

Cependant, la situation du Rwanda est particulière. Chaque événement, tragique surtout, déstabilise et affecte profondément les Rwandais déjà fragilisés par leur histoire.

 Flash des causes génériques de la paranoïa de la république

Par Victor Manege Gakoko

I. L'absence d'un État de droit

 

En général, il n'y a jamais eu au Rwanda un véritable État de droit, ni sous la Monarchie ni sous la République : l’arbitraire reste toujours omniprésent et les classes ou les castes au pouvoir (avec leurs branches conservatrices) ont fait ou font tout pour monopoliser celui-ci, accroitre leur puissance et s'enrichir au détriment des masses populaires. Plus spécifiquement, la République n'a pu instaurer un véritable climat de confiance et de cohésion sociale, garanti par une législation précise respectée par l'État lui-même, indispensable pour la réussite de tout développement économique et social. Le constat est un échec au vu des tragédies connues et impulsées directement ou indirectement par les partis politiques sur un demi-siècle d'indépendance authentique mais de pseudo démocratie. En effet, l'obstacle politique et moral provient du fait que la toute-puissance d'un parti unique a prévalu sous une forme ou sous une autre.

D'autre part, le peuple n'a jamais détenu le pouvoir démocratique réellement et le système de planification n'a jamais été décentralisé en pratique. Tout le pouvoir et toutes les décisions (ont été) sont centralisés et restent sous la coupe des "apparatchiks - bureaucrates" du parti majoritaire au pouvoir érigé en parti-état dans les faits. Enfin la démocratie interne au sein de l'appareil du parti-état est hypothétique car là aussi une poignée d'idéologues contrôle d'une main de fer le pouvoir de décision.

 

Cette pratique à la "soviet" entraine à la longue un conflit inévitable entre les réformateurs progressistes et les conservateurs monopolistes. Cette première cause de la maladie de la République est donc de souche héréditaire monarchique, sans doute propre au Rwanda.

 

 Autopsie d’une révolution cannibale : généraux rwandais emprisonnés ou littéralement écartés

L’épisode le plus récent met en scène le général à la retraite Frank Rusagara. Trois spéculations ont été avancées pour expliquer cet emprisonnement :

1) Frank est un proche de David Himbara, un ancien collaborateur du président Paul Kagame devenu critique de ce dernier;

2) Frank a communiqué avec les renégats exilés Nyamwasa et Karegeya;

3) Frank est parmi les gens qui essayent de réconcilier les dirigeants du FPR avec les « patriarches » déchus qui sont en exil, contrairement à la volonté du président Kagame.

Personnellement, je trouve ces spéculations peu convaincantes. Et moi, je n'ai pas le moindre fondement à spéculer sur Frank à qui j’ai parlé pour la dernière fois en 2010, lorsque j'ai quitté le Rwanda. Si vous n'êtes pas d'accord avec le gouvernement du Rwanda, vous êtes transformé en un criminel. En raison de cette étrange culture politique, j'ai délibérément choisi de "porter ma croix" en coupant les liens à l'ensemble de ma famille, de peur qu'ils soient criminalisés par extension.

Par David Himbara

Quand un régime doit repenser son mode de vie et ses stratégies

Par Victor Manege Gakoko

Le caractère inattendu et démesuré des dernières arrestations au Rwanda ont provoqué une vraie secousse au sein de l'opinion nationale et internationale. Tout le monde se demande ce qui se passe réellement au Pays des mille collines après une longue période caractérisée par une propagation de rumeurs bien concoctées, de disparitions bien mystérieuses, d'incidents bien orchestrés, d'accidents bien planifiés et de désinformation bien nourrie.

Le sentiment que la République est malade est largement partagé. Qu'elle souffre de la paranoïa systémique ne relève que de l'évidence et que sa gravité entraîne des comportements et des attitudes trompeurs n'est plus un secret pour personne. Les individus d'une république paranoïaque peuvent comprendre la réalité, mais une république paranoïaque ne veut pas la comprendre.

Aujourd'hui, n'est-ce pas la meilleure description qu'on puisse faire des Rwandais et du Rwanda? De la paranoïa a découlé la paralysie de la pensée politique officielle, la crispation des pistes de solutions, la résignation et l'indignation. Car une république engluée entretient avec la réalité un rapport de plus en plus faux, et de plus en plus fou.

Elle ne part pas de ce qui existe visiblement et de ce qui est possible réellement, mais de ce qu'elle s'imagine être et ce qu'elle croit être la réalité.

Mais cela ne signifie pas que la réalité lui échappe, mais plutôt que l'opinion se met à suivre des dirigeants qui ont élaboré des formules de déni public ou de dopage collectif «toutes faites» qu'ils opposent aux faits désagréables.

La thérapie? Reconnaître d'abord par le régime/pouvoir en place cette plate réalité que doit affronter la République : sa culture mensongère, son manque de repère, la fragilité de son fondement et l'ignorance de ses valeurs. Ensuite, écarter définitivement le mythe de «je suis au pouvoir et je reste aux commandes de gré ou de force», au profit d'une solution simple : face à une crise structurelle, il faut s'ajuster au plus vite, avec des mesures souples, sans idéologie ni illusion, inspirées de celles qui font marcher les pays civilisés, eux qui s'adaptent à chaque époque. Enfin, rester à l'écoute de toutes les couches de la population, la classe politique, la société civile, le monde religieux ainsi que tous les autres groupes sociaux en les laissant exprimer librement leurs points de vue sur les questions du pays.

Intellectuels intègres au chevet d’une République malade

Par Victor Manege Gakoko

Il y a quelques jours j'écrivis sur Facebook que comme on fait ses "rois" on se courbe. La misère et l’ignorance d'un peuple, l'aliénation sociale et la servitude volontaire ne profitent trop souvent qu'aux "rois et leurs mousquetaires", mais ces derniers oublient que la loi de la nature finisse toujours par s'appliquer aussi à eux. Alors, méditons ces mots du poète et écrivain mexicain Carlos Fuentes qui s'appliquent parfaitement à notre République devenue "paranoïque" présentant les symptômes de la "décadence" : «nous ne sommes venus au monde que pour nous connaître. La terre ne nous est donnée que pour un temps. Vivons donc en paix, vivons ensemble». Aussi, l'intelligence a été de tout temps le moteur de la volonté des hommes, la conscience en constituant le phare de l'histoire des peuples alors que les valeurs socio-humaines intemporelles régissent normalement les valeurs matérielles temporelles dans la civilisation moderne terrienne.

 

Non, le temps n'effacera jamais les traces des crimes commis sous la République tout comme il ne pourra jamais tromper la mémoire tant individuelle que collective. Oui, tout au plus, le temps pourra oeuvrer pour le pardon, la tolérance et la réconciliation dans un sens de moralité, d'intégrité et de dignité humaine où ces valeurs positives doivent avoir préséance à la démagogie, à l'aspiration au pouvoir, à la puissance qu'il confère et à la raison d'Ètat. Le CIRI (Club des intellectuels et intellectuelles rwandais intègres) a donc la mission historique d'apporter un remède salutaire, si amer soit-il, à notre chère République "malade" en proposant une solution durable contre les insuffisances conceptuelles et structurelles de celle-ci : Changer de mentalité. Le réveil du peuple rwandais et l’adaptation à la nouvelle réalité sont impératifs afin d'enrichir notre culture pour construire une Nouvelle Nation exempte de discrimination, de visées hégémoniques et de mensonges d'État.

 

Cette mission demande une démarche citoyenne participative à travers une communication courtoise, responsable, vraie, objective et sincère pour que les choses soient présentées telles qu'elles sont et que règne désormais l'harmonie entre le "dire" et "le faire". Car il est vrai que la déformation commanditée de l'information ou le silence volontaire devant un crime ont leurs implications de responsabilité dans le crime commis et de validation de cette forfaiture. Aujourd'hui plus que jamais, la liberté d'expression et la confrontation des idées contradictoires constituent l'essence même de (re)dynamisation, de créativité et d'innovation dans un pays. Alors que construire l'avenir en s'enfermant dans la confusion historique s'avère le pire suicide à terme d'un État, d'un Peuple, d'une Nation.

J’encourage mes compatriotes à rejoindre le CIRI pour être au rendez-vous avec l'histoire et avoir la légitime fierté d'écrire le chapitre de l'Histoire positive de notre chère patrie : le Rwanda.

Rwanda: États Généraux de la République

APPEL À CONTRIBUTION

 

Le Rwanda qui renaît de ses cendres - Manifeste pour le changement du paradigme rwandais

 

Alors que nous constatons que le Rwanda et le peuple Rwandais sont aujourd’hui menacés par l’interprétation éronnée de son Histoire, la coexistence des idéologies radicales et opportunistes, la polarisation de la classe politique, les intellectuelles et les intellectuels rwandais intègres épris de conscience citoyenne, de liberté et de justice sociale ne peuvent en aucun cas cautionner le statu quo. 

Tout d'abord, avec le Patriotisme qui nous anime, nous condamnons sans réserve les différents crimes politiques et crimes d'État, quelles que soient leurs formes, commis dans notre Pays sous la République, et tout particulièrement le génocide perpétré contre les Tutsi, les massacres contre les Hutu et les Twa, les assassinats politiques lâches tel qu'ils se sont passés réellement avant, pendant et après 1994, et tel que reconnu implicitement ou en voie de l'être par la communauté internationale.

Aussi, nous nous indignons du silence tacite et complice de l'intelligentsia rwandaise, socialement dangereux et politiquement incorrect, face au regain d'un langage et d'un comportement acrimonieux officiel et politicien visant à dresser de nouveau les Rwandais et les Rwandaises entre eux et qui pourrait, à terme, compromettre la paix sociale retrouvée encore fragile ainsi que les acquis de la République et la réhabilitation de ses Institutions. 

À cet effet, nous souhaitons que les valeurs de la République soient situées désormais au centre d'un enjeu fondamental, celui de la cohésion de la Nouvelle Nation Rwandaise post-génocide et post-tragédie. Quelles que soient les différences voire les divergences, cet idéal doit canaliser les comportements républicains et rendre aujourd'hui le Rwanda, le Pays de tous les Rwandais et de toutes les Rwandaises, sans discrimination aucune. 

Toutefois, cette cohésion passe inévitablement par le consensus objectif et historique du respect et de la reconnaissance des fondateurs, des défenseurs et des continuateurs de la République, la transmission des valeurs républicaines génériques dont l'Amour de la Patrie, la Liberté et l'Égalité ainsi que les idéaux de Fraternité, de Justice, de Progrès et de Solidarité entre les Peuples.

Pour ce faire, les initiateurs du club des intellectuel(le)s rwandais intègres (CIRI) lancent un appel à contribution pour la rédaction d’un ouvrage collectif devant servir de guide du changement progressif et harmonieux de la mentalité rwandaise afin que les nouvelles générations en général et la classe politique en particulier, puissent s'imprégner de la culture de la paix, de la tolérance, du pluralisme politique, de la démocratie authentique, du respect des Valeurs et des Institutions de la République, plus particulièrement la Constitution - Loi Fondamentale, ainsi que de la complémentarité culturelle et du savoir vivre-ensemble social.

Après les discussions publiques de la proposition du Manifeste pour le changement du paradigme rwandais, le document-cadre final qui en résultera sera soumis à la considération du gouvernement rwandais pour qu'il organise les États généraux de la République en lieu et place du programme de rwandicité "Ndi Umuryarwanda - Je suis Rwandais" visiblement à caractère tendancieux et non consensuel. Force est de constater que l'opinion publique nationale a rejeté presque unanimement un tel programme qui comporte les germes qui alimentent la mémoire conflictuelle collective.


 

Les Initiateurs du Club des Intellectuel(le)s Rwandais Intègres (CIRI)

Rwanda : ultime rendez-vous avec l’histoire à l’horizon

Par Jean-Claude Mulindahabi

Le Rwanda et les Rwandais ont depuis plus d’un demi-siècle raté plusieurs rendez-vous avec l’Histoire. Les trois années à venir pourraient ouvrir une nouvelle ère. Une ère d’espoir et de quiétude pour chacune et chacun à condition de ne pas passer à côté de l’ultime nouveau rendez-vous. Il en va de la responsabilité de tous les citoyens, à commencer par les hommes politiques tant du régime en place que ceux de l’opposition. Les défis sont nombreux. Il va falloir faire preuve d’un patriotisme nourri d’actes concrets et faire montre de maturité politique, porteuse de valeurs et de fruits jusque-là inouïs. Une société civile forte s’avère indispensable si on vise un avenir plus juste, plus responsable et plus équitable.

 

Prendre au sérieux le problème des réfugiés

 

Vieux comme la République du Rwanda, le problème de réfugiés n’a jamais été traité en temps et en heure de manière réaliste. Toute tentative de règlement n’aura abouti à aucune solution valable, car le problème a toujours été abordé de façon simpliste, sans regarder en face sa gravité.

Le dernier exemple en date étant le message donné par les autorités actuelles : « rentrez, il n’y a plus de guerre, la paix règne au pays ». Si depuis l’abolition de la monarchie suivie par l’instauration de la république en 1961, certains Rwandais se sont vus obligés de prendre le chemin d’exil, et que jusqu’à maintenant, on compte de nouveaux réfugiés politiques chaque année, c’est  que les leaders politiques de toutes les époques au sommet de l’Etat ne pourraient prétendre avoir dirigé le pays avec succès.

L’échec est flagrant. Pour le moment, on joue la politique de la loi du plus fort.  Les conflits politiques ont dépassé les limites entre ceux qui ont pris le pouvoir par les armes et ceux qui l’ont perdu. Ces conflits ont atteint les compagnons d’armes d’hier. Le nombre de dissidents du FPR a sensiblement augmenté ces dernières années. Il ne serait pas raisonnable de minimiser la situation. Au lieu de reconstruire ou consolider l’unité de la nation dans la recherche de solutions appropriées aux conflits, le malheur est de voir les politiciens traiter leurs concitoyens d’ennemis. Il faut être trop zélé pour défendre un bilan d’un pouvoir qui a eu du mal à privilégier la base d’une nation, c’est-dire l’unité.

Le pluralisme politique rwandais : enjeu et danger

Par Faustin Kabanza

Le pluralisme politique a du mal à trouver ses repères au Rwanda. Pourtant, dans son histoire récente, il  a joué un rôle déterminant dans les changements politiques importants qui ont eu lieu dans ce pays.  N’est-ce pas un vrai paradoxe?

 

Pour mémoire, le pluralisme politique a pesé de tout son poids pour la destitution du roi et le passage du pouvoir aux mains des politiciens hutu dans les années 60. De même, ce pluralisme à travers une opposition virulente,  a joué un rôle majeur, depuis 1990, pour la fragilisation et le renversement du parti unique MRND  (majoritairement hutu) et ainsi permettre au FPR  (majoritairement tutsi) à s’installer au pouvoir.

Le pluralisme politique se pose donc en vrai catalyseur des changements radicaux qui s’opèrent au pays des mille collines. Il permet le passage du pouvoir d’un camp à l’autre, de  tutsi aux hutu ou de hutu aux tutsi. L’expérience aidant, on a l’impression que le pluralisme rwandais est un outil ponctuel, revanchard, délibérément choisi pour renverser un système, quelles que soient les conditions et installer un nouveau. A chaque fois, jusque là en tout cas, le pluralisme a abouti aux changements, il est vrai, mais avec des conséquences dramatiques inouïes : bain de sang, exil, humiliation, emprisonnement hors norme, etc.

 Caché derrière un discours sociétal mensonger, prétextant l’unité et le bien-être de tous les rwandais sans distinction, le pluralisme rwandais fait ainsi semblant de proposer des réponses aux problèmes des rwandais.

Nomination d'un PM issu du PSD: Prochainement le scénario russe au Rwanda ?

Analyse de Victor Manege Gakoko

Avec le départ de Pierre-Damien Habumuremyi, l'ancien PM trop zélé et trop maladroit, toutes les spéculations sur les vraies raisons de sa démission "forcée" sont permises. En tout cas je me réjouis, quant à moi,  de la décision salutaire du chef de l'État de vouloir redynamiser le gouvernement face à une situation politique de plus en plus dégradante.

En nommant Anastase Murekezi au poste de PM, un membre très influent et incontournable au sein du PSD, à mon avis le maître de l'Urugwiro vient de faire d'une pierre deux coups.  D'une part, conforter l'allié fidèle du FPR, le PSD, dans sa position de 2ème force politique en lui accordant deux hauts postes constitutionnels à savoir: la présidence du sénat et la primature.

D'autre part, dans la perceptive de la présidentielle 2017, le PSD pourrait être sollicité éventuellement pour jouer la carte maîtresse dans le scénario "Poutine-Medvedev" et ainsi permettre une alternance politiquement correcte. Mais dans tous les cas, la sollicitation du PSD maintenant est un signe fort, me semble-t-il, que le président Kagame donne à l'opinion nationale et internationale que le FPR - maître du jeu politique -, veut opérer une ouverture mais à sa façon en privilégiant la stabilité dans la continuité. Et cela se traduit par le renouvellement de l'équipe gouvernementale caractérisé par l'accent mis sur la politique intérieure que sur la politique extérieure.

Les Rwandais et leurs origines ethnisées

Si la communauté internationale ne cesse de s'interroger sur l'histoire (ancienne et récente) du Rwanda, il n'en demeure pas moins que les Rwandais eux-mêmes se questionnent sur leur propre histoire, sur leur propre identité. Peu d'écrits ont traité la question identitaire des Rwandais qui est pourtant une des causes de conflits récurrents de ce pays. S'appuyant sur des éléments précis, cet article apporte des pistes de réflexions sur les origines des Rwandais (hutu-tutsi-twa), sujets soumis à polémiques et dont on sait à quel niveau il alimente les crises rwando-rwandaises et même régionales…

Par Faustin Kabanza

Introduction

 

Le XXe siècle a été certainement le pire des siècles qu'a connus le Rwanda depuis son existence. On a vu une haine sans nom opposer deux camps nommés "ethnies" jusqu'à aboutir aux tragédies les plus sanglantes de l'histoire.Le XXe siècle correspond, en effet, à la colonisation des pays africains par les Occidentaux.

 

Rappelons pour le cas du Rwanda que celui-ci a été occupé d'abord par les Allemands (du début du XXe siècle à la première guerre mondiale) puis par les Belges jusqu'en 1962. Cette période d'une soixantaine d'années a beaucoup transformé le pays, par rapport aux modes de vie des Rwandais, aux mœurs et à la culture en général.

Si, au cours de cette période, le Rwanda a vu naître l'école, les hôpitaux, les routes, l'habillement moderne, la voiture, etc., il a aussi vu mourir sa religion traditionnelle, son organisation politique et sociétale, ses références symboliques, etc. Mon objectif n'est pas bien entendu, de comparer les pertes par rapport aux gains acquis grâce à la présence occidentale, mais de souligner la dégradation outrancière des relations qui existaient entre les Hutus et les Tutsis.

Personne ne peut oser dire que ces deux groupes sociaux n'existaient pas avant l'arrivée des Occidentaux et que les relations entre eux n'étaient pas déjà tendues. Néanmoins, tous les témoignages concordent en affirmant le rôle des colonisateurs dans l'attribution de critères naturels pour identifier ces deux groupes.

 

Culture de la tolérance au Rwanda : pour une pédagogie nationale

Par Faustin Kabanza

Le Rwanda a tout vu, le Rwanda a tout vécu.  Ce petit pays de quelque 26 000 km² n’a cessé depuis des siècles d’être la cible des drames sanglants répétés. Nul besoin de rappeler les derniers  massacres et génocide qui ont failli définitivement enterrer le Rwanda. Celui-ci n’est pourtant pas victime des attaques étrangères. Les rwandais s’entretuent.  

Les Rwandais se sont entretués depuis la naissance de ce pays, et aujourd’hui, ils semblent s’habituer à ce mode de vie, plutôt à ce mode de « non-vie ».  Désormais, il est pertinemment indispensable qu’on revienne à la raison, qu’on arrête ces cycles de violence, qu’on recrée une nouvelle mentalité avec un nouveau modèle de rwandais.

 

Fort étonnamment, tous les conflits meurtriers interethniques  ou entre classes sociales rwandaises (peut importe l’appellation) n’ont jamais appris aux rwandais (hutu et tutsi surtout) à mesurer les conséquences et chercher ainsi  à trouver des solutions autrement que par des armes.  

 

Au sein de la classe politique rwandaise, le dialogue est quelque chose d’inexistant pour peu que l’on puisse dire, plus encore  le dialogue est pris pour quelque chose de malveillant ou de nuisible. Or, dans une société rivale comme c’est le cas entre Hutu et Tutsi du Rwanda,  le dialogue et l’ouverture sont des vertus dont on ne peut pas se passer si on veut réellement construire un pays qui aspire aux projets durables.

 

La monarchie rwandaise n’a pas su, à l’époque, harmoniser les relations entre toutes les catégories sociales. Elle a été déchue dans le bain de sang, remplacée par la république qui, à son tour, est tombée dans le même piège.

Les trois pouvoirs qui se sont succédé après la monarchie ont, à des degrés différents, sombré à outrance dans les massacres, la revanche, la haine, l’exclusion, la diabolisation subjective, etc.

 

Il s’ensuit,  dès lors, des mouvements des populations qui fuient les régimes en question pour trouver  refuge ailleurs. Les Rwandais « n’ont jamais fui la paix » de leur pays comme certaines politiques rwandaises le prétendent, camouflant leur responsabilité, dans le but de convaincre les pays hôtes à rapatrier les réfugiés. Ces derniers sont vus par les politiques dirigeantes rwandaises comme une éventuelle menace, car échappant à toute surveillance. Le Rwandais de l’intérieur étant muselé, le réfugié reste le seul capable de prendre la parole et dénoncer les travers du régime en place.

 

En tout état de cause, il n’est pas normal que le citoyen soit totalement  privé de tout espace d’expression, étant relégué à l’arrière plan, condamné à subir sans aucune possibilité de protestation ni de revendication. Il serait, à tous égards, inconcevable qu’une seule catégorie de gens, quelle que soit son appartenance ethnique, régionale ou sa puissance militaire, s’arroge le droit de décision au détriment du reste de la population rwandaise. À quel moment les Rwandais comprendront-t-ils que le partage du Rwanda est une nécessité juste et incontournable ? 

Quelle éducation civique donner à l'enfant rwandais ?

Par François-Xavier Nzabamwita

L'amer constat que l'on établit en observant le Rwanda est  que ce pays va très mal : des cerveaux ruinés par des haines ethniques et politiques, des générations de perdus, de fatalistes, de pervers narcissiques…  Une révolution est plus que nécessaire.

 

Avant de se questionner sur l’éducation à donner à nos enfants, il faut plutôt se demander quel genre d’éducateurs nous sommes pour dispenser cette matière. Mais puisque nos enfants ont besoin d'une orientation, d'une identité, du patriotisme, d'une éducation civique et disciplinaire, nous sommes tout de même appelés à assumer, malgré-nous, notre rôle de parents et d'éducateurs. Une jeune femme de 26 ans, Christelle Manege,  dans son article intitulé 'Nos aînés doivent faire la paix avec le passé' paru récemment dans Rwanda –Géopolitique, nous interpelle au nom de la génération d'après le génocide, un jugement amer mais objectif.

Il est vrai qu'il est difficile de faire la paix avec notre passé, vu notre histoire qui nous a tant blessés, mais notre rôle d'éducateur nous exige des sacrifices, des concessions, des défis. Promettons à notre jeunesse que nous allons le faire et nous trouverons ensuite les moyens d'y arriver. La première démarche est de vaincre les maux qui rongent notre esprit, qui nous poussent à détruire, à s'autodétruire, à exclure, à narguer, mais surtout à se résigner. Nous ne sommes pas encore vaincus, mettons-nous y donc.

 

L'éducation civique que j'ai reçue à l'école primaire me disait d'aimer mon pays, le Rwanda.  Heureusement ce pays existe encore et restera jusqu'à la fin des temps. J'ai appris son histoire, sa politique et sa géopolitique, le savoir-vivre à la rwandaise, les emblèmes et totems qui définissent mon identité (hymne, drapeau), je connaissais d'où je venais et cherchais mon chemin pour l'avenir.

Par Faustin Kabanza

Giti, la seule commune à l’écart du génocide des Tutsi au Rwanda!

« Dans la commune Giti, la majorité des victimes sont des hutus [morts en guise de représailles par le nouveau régime] » écrit Stephane Smith dans Libération du 27 février 1996. Ce journaliste aurait même pu écrire  simplement qu’aucun tutsi n’a été tué dans cette commune, en 1994, à cause de son appartenance ethnique.

 

Stephane Smith décrit la commune : « S'étirant le long d'une petite piste en latérite, à flanc de collines, la commune de Giti ressemble à beaucoup d'autres: des maisons dispersées au milieu des bananeraies, des champs de maïs en pente, des choux et des pommes de terre cultivés dans la vallée d'une rivière et, sur un sommet, la mairie, l'église et le dispensaire.

Pourtant, Giti est une exception. Ici, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kigali, le génocide n'a pas eu lieu. Alors que, partout ailleurs, les Tutsis se firent massacrer dans les jours suivant l'attentat meurtrier contre l'avion de l'ex-président Habyarimana, le 6 avril 1994, l'ancien maire de Giti, Edouard Sebushunga, parvint à maintenir l'ordre dans sa commune de 45.271 âmes. Même s'il y eut quelques morts et s'il fallut que les gendarmes du village ouvrent le feu sur des miliciens venant des collines alentour pour provoquer l'hécatombe »

Intellectuels rwandais interpellés

Mes chers compatriotes,


Si je me suis permis d'évaluer le bilan des 20 ans passés et brosser les défis à venir, c'est aussi une simulation que je voulais faire pour amorcer les débats de fond respectueux qui manquent tant chez les intellectuels et intellectuelles rwandais citoyens. Ce que je n'ai pas dit parce ce que je m'attendais plutôt à une telle question c'est que le développement social des Rwandais s'opère à deux vitesses c'est-à-dire de façon asymétrique. Je crois que ce constat donne matière à réflexion.

Dans un autre cas, nous sommes indignés de constater que la polarisation de la classe politique rwandaise a provoqué l'inhibition de l'action intellectuelle citoyenne ne favorisant ni l'initiative ni l'innovation. Les intellectuels rwandais sont à perte de vitesse et ne sont devenus que de simples spectateurs stériles alors qu'ils devraient au contraire s'inscrire dans la lignée du génie citoyen des grands penseurs de Nyakibanda et défenseurs des valeurs républicaines dont les majeures sont : LIBERTÉ ET ÉGALITÉ.

Par Victor Manege Gakoko

Êtes-vous vraiment responsables?

C'est avec ma foi et ma mémoire que je voudrais livrer mon témoignage sur la période d'avant génocide aux jeunes de ma génération.

À cette époque, j'étais une petite fille qui n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait. Les journées paraissaient comme toutes les autres. Quelques semaines avant le génocide, nous fréquentions l'école comme prévu.


À l'école nous étions tous pareils. Il n'y avait aucune différenciation entre Hutu et Tutsi. Entre nous, nous nous amusions comme des petits fous sans haine, sans jalousie, sans méchanceté, juste du pur bonheur. J'avais six ans et j'étais en deuxième année du primaire. Je me souviens que l'année suivante, je devais commencer à étudier à l'École belge, car j'avais sauté une classe et j'avais de bonnes notes pour être reclassée. Mais malheureusement, je n'ai jamais eu cette chance de mettre mes pieds dans cet établissement. La guerre nous a surpris.

Nos ainés doivent faire la paix avec le passé

Pour l'amour des futures générations ...

Par Christelle Manege

Depuis quelques jours, les autorités rwandaises parlent de graves soupçons d’atteinte à la sureté de l’Etat, d’où un nombre grandissant d’arrestations de personnes qui seraient impliquées. Les organisations internationales de droits de l’homme, comme HRW (Human Rights Watch), s’inquiètent de cette situation et ajoutent qu’il y aurait des disparitions.

 

Selon HRW certaines personnes détenues auraient été soupçonnées d’avoir des liens avec les FDLR, la rébellion considérée comme ayant parmi ses rangs des génocidaires et perçue comme une menace par Kigali.  Celui-ci  pointe également du doigt le RNC (Rwanda National Congress), une autre formation d’opposition en exil composée principalement des dissidents du FPR (Front Patriotique Rwandais), parti au pouvoir depuis 20 ans.

Par Jean-Claude Mulindahabi

Par ailleurs, un journal canadien, The Globe and Mail, publie une enquête selon laquelle, les opposants rwandais seraient visés pour être assassinés. Le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, a démenti catégoriquement toutes ces allégations. Que faut-il faire pour prévenir l’aggravation de l’atmosphère qui n’est plus sereine ? Ni les armes ni l’indifférence ne seraient une bonne option. Seule, la voie pacifique éviterait à ce beau pays de sombrer une fois de plus dans l’effusion de sang. Etre responsable quand on est leader politique, c’est faire de bons choix pour son pays, c’est aussi faire la paix. Tout le monde a intérêt à emprunter cette voie.

La musique rwandaise : miroir de tout un peuple

La musique rwandaise n’est pas une musique comme une autre. Elle est capable du pire et du meilleur, peut-on penser ! Cette musique dont on parle peu, a été pourtant active, depuis très longtemps, dans la vie sociopolitique du pays.

 

La musique rwandaise n’a pas été épargnée, en revanche, par le génocide et les massacres des années 94, elle a payé un très lourd tribut !  Les grandes personnalités musicales, tutsi et hutu tuées en ces périodes noires, restent gravées dans la mémoire des Rwandais. Pourra-t-on oublier le chanteur Cyprien Rugamba avec son groupe « Amasimbi n’amakombe » ? Les chanteurs/guitaristes Rodrigue Karemera,  André Sebanani, Loti Bizimana et d’autres encore s’effaceront-ils de la mémoire des Rwandais?

Ces périodes tragiques ont latéralement détruit tous les groupes musicaux appelés à l’époque « Orchestres ».  Ces derniers sillonnaient le pays pour donner des concerts à des populations, même situées dans les contrées les plus difficilement accessibles. C’était, à l’époque, une vraie rencontre entre la musique et le peuple. Là aussi, les grands noms restent des monuments de l’histoire musicale du Rwanda. Les orchestres Impala, abamararungu, Nyampinga, Les citadins, et beaucoup d’autres  n’ont pas pu relever la tête après ces drames.

 

En parallèle avec cette musique plutôt moderne, la  musique rwandaise est aussi riche de la chanson traditionnelle. Cette dernière s’accompagne des instruments fabriqués par les

Par Faustin Kabanza

Rwandais (ingoma : tambours, iningiri : sorte de violon monocorde, Umuduri : arc musical, inanga : cithare sur cuvette, etc.)

 

Pour plus d’information sur les instruments traditionnels, lire Les instruments de musique du Rwanda: étude ethnomusicologique,  par Jos Gansemans).

 

La musique rwandaise, espace d’expression libre ?

 

Liberté de presse, gage de liberté du peuple

Par Jean-Claude Mulindahabi

Sous l'égide des Nations Unies, tous les ans le 3 mai est une jour née mondiale de la Liberté de presse. C’est une grande oppor- tunité de regarder dans le rétroviseur pour se rendre compte de ce qui a été réalisé et ce qui n’a pas été accompli. Mais, c’est le moment de s’engager à faire face aux défis ou envisager des perspectives à la hauteur des enjeux en vue d’un avenir meilleur. Où en est le Rwanda ?

 

Deux décennies après le génocide des Tutsi, après des crimes

de guerre, des crimes contre l’humanité mais aussi après une

guerre fratricide qui a duré quatre ans, comme dans d’autres domaines, la presse rwandaise se reconstruit peu à peu. Le Rwanda compte plus de 40 journaux et magazines, 32 stations de radio, 2 stations de télévision et de nombreux sites web d’actualité. Au niveau du chiffre, le progrès est incontestable.

La question est surtout de savoir si cette augmentation de mé dias va de pair avec la liberté d’expression, liberté de pensée, d’action pour les journalistes, et pour ceux qui souhaitents’exprimer dans les médias. Afin d’éviter les ennuis, certains journalistes ne s’imposeraient-ils pas l’autocensure ? Certains journalistes ne donneraient-ils pas l’image de reproduire d’un côté les idées du régime actuel et de l’autre côles idées de l’opposition ? Les journalistes se mettent-ils vraiment au-dessus de la mêlée en tant que « quatrième pouvoir » et voix du peuple ?Parmi les mauvais souvenirs d’avant et pendant le génocide des Tutsi, il y a le dérapage de certains médias, comme la RTLM (la Radio-Télévision Libre des Mille Collines) et Kangura qui ont été nommés « médias de la haine » et qui, (aux yeux du TPIR, le Tribunal Pénal International pour le Rwanda) ont largement contribué à l'horreur, en la stimulant d'une manière insensée et sadique.

Mgr André Sibomana, ancien directeur de Kinyamateka, héros de liberté de la presse

L'énigme Kizito

Unanimement louangé comme apôtre de la paix et de la réconciliation, lui-même s’estimant chouchou de la famille présidentielle, c’était la veille de la composition d’une chanson qui aura brusquement réveillé tous les soupçons sur l’artiste Kizito Mihigo [ménotté, photo ci-contre], aujourd’hui au centre d’un procès pour complot visant l’assassinat du président Kagame.

 

Nombreux sont ceux qui se disent sceptiques quant à la confession du musicien Kizito qui, sans broncher, a plaidé coupable ce lundi 21 avril 2014 lors de sa comparution initiale au tribunal de Kacyiru où lui et ses trois co-accusés font face à plusieurs chefs d’accusation dont terrorisme, atteinte à la sécurité de l’État, association de malfaiteurs et complot contre le Chef de l'état.

Par Ismaïl Mbonigaba

Rwanda : Le doute et le déni

Par Jean-Claude Mulindahabi

Quand on n’est pas sûr de quelque chose, quand on a du mal à croire en quelqu’un, quand on est dans l’incompréhension ou quand on a peur, on doute. L’homme a ses qualités, ses valeurs mais aussi des vices et des faiblesses.

 

Ignorer ou renier une évidence que l’on perçoit soi-même dans son for intérieur et que les autres reconnaissent même sans le dire, c’est un déni et une faiblesse humaine qui ne fait pas grandir sa personne. Les arrestations de ces derniers jours, nous renvoient une image qui n’a pas été évoquée ou peu.

Le climat qui règne depuis plusieurs mois, voire même plusieurs années entre l’opposition rwandaise en exil et le régime en place ne peut que faire douter le peuple. Le refus de faire une lecture sincère de certaines pages de l'histoire du pays est un déni monumental quand on prétend construire un avenir meilleur et un avenir du  "never again".

 

La construction des « merveilles » impressionnant l’œil, ne suffiront pas sans avoir guéri les esprits. L’heure de retour à la raison n’a-t-elle donc pas sonné depuis longtemps, sans qu’on y prête suffisamment attention?

« J'ai toujours dit que je respecterai la Constitution » - Kagame

Jeune Afrique : Votre mandat s'achèvera en 2017 et la Constitution vous interdit de vous représenter. Vous situez-vous dans cette perspective ?

 

Paul Kagame : J'ai toujours dit que je respecterai la Constitution. Mais j'ajoute qu'une Constitution n'est rien d'autre que l'expression de la volonté du peuple à un moment et dans un contexte donné. Partout dans le monde, dans les vieilles démocraties comme dans les plus récentes, les lois fondamentales bougent, s'adaptent et s'amendent sans cesse dans l'intérêt des populations concernées. En sera-t-il de même au Rwanda ? C'est vraisemblable, je ne connais pas un seul pays où la Constitution soit immuable.

À propos de la limitation des mandats présidentiels, par exemple ? Sur ce point, sur un autre, je l'ignore. Ce n'est pas de moi qu'il s'agit et je ne suis pas le rédacteur de la Constitution.

 

Pourquoi cette obsession autour de ma personne ?

 

Ce que vous devez retenir est simple : je respecte et je respecterai la Constitution. Le reste ne me concerne pas. Comment expliquez-vous que pas un seul Rwandais ne pense que vous allez quitter le pouvoir en 2017 ? S'ils pensent cela, est-ce parce qu'ils estiment que je veux m'accrocher au pouvoir, ou est-ce l'expression d'un souhait de leur part ?

Aujourd’hui plus que jamais, les maladies rénales sont un enjeu majeur de santé publique mondiale. Mais il n’existe actuellement que peu d’efforts de sensibilisation sur ce fléau. En effet, l’importance des pathologies rénales semble sous-estimée car la dégradation de la fonction rénale est généralement progressive et silencieuse. Alors que les traitements sont peu nombreux, l’évolution lente de la maladie débouchant en phase terminale nécessite le recours à la dialyse (technique médicale permettant de supplanter les reins en cas d'insuffisance rénale très avancée) ou la greffe du rein.

En 2013, la huitième édition de la Journée Mondiale du Rein qui avait comme thème central: "Stop aux agressions rénales" a été encore plus fertile en évènements de vulgarisation médicale que les précédentes. À travers le monde, cette journée a attiré l'attention du public sur les maladies rénales consécutives à une agression infectieuse, toxique, ou médicamenteuse.

 

D'innombrables organismes en partenariat avec les pouvoirs publics ont réalisé plus de 600 événements dans 112 pays différents et sur les 6 continents.

Par Victor Manege Gakoko

Toutes les cartes en main, quid next?

Par Jean-Claude Mulindahabi

Il n’est pas rare que les Occidentaux s’insurgent contre lui. Le lendemain, ce sont les mêmes qui reviennent vers lui et débloquent l’aide sans qu’il ait nécessairement répondu à leurs exigences. L’opposition rwandaise dénonce sa politique qu’elle juge répressive et antidémocratique, mais elle ne pèse pas contre lui. Le président Paul Kagame reste imperturbable. Seuls, certains de ses choix politiques et stratégiques pourraient marquer un tournant quant à l’avenir du « Pays des mille collines ».

 

Le grand public le découvre dès les premiers jours de la guerre de 1990. Puis, lors des négociations d’Arusha, ce chef de guerre impose ses vues sans y être physiquement présent. C’est encore lui qui porte le flambeau du FPR à sa victoire militaire de 1994. Enfin en 2000, il devient président de la République en même temps que disparaît le poste de vice-présidence.

Le président Paul Kagame

Pendant près de deux décennies, ses principaux alliés et grandes puissances mondiales le considéreront comme l’homme providentiel d’un pays qui a tant souffert. Même en prenant leurs distances à son égard, ces derniers temps, ils ne sont pas catégoriques, faute d’alternative crédible. D’aucuns se demandent jusqu’où le président Paul Kagame pourrait aller.

 

Il est sûr de lui-même ; ses discours font comprendre qu’il a toujours raison dans les décisions qu’il prend. Qu’est-ce qu’il n’a pas encore fait? Ce n’est pas par hasard si on l’appelle « l’homme fort ». A l’intérieur du pays, sa parole est respectée à la lettre. Ses affidés règnent en apprentis dictateurs sur le peuple. Il a la force militaire incontestable puisqu’il dispose d’une armée, ainsi que des services de police et de renseignement bien équipés. La présence de l’armée et de la police rwandaises dans les opérations de maintien de la paix ou de secours à l’étranger est plus que remarquable : au Soudan, en République Centrafricaine, au Mali, en Haïti. Le Rwanda a marqué des points à ce sujet.

"Les faits sont têtus"-Kagame

Dans un discours prononcé à l’occasion de la 20e commémoration du génocide des Tutsi, le président rwandais a glissé quatre mots français qui ont reçu une ovation au stade national Amahoro.

 

« Les faits sont têtus », a lancé Paul Kagame qui s’adressait, selon toute vraisemblance, à la France. Le dirigeant rwandais persiste et signe en affirmant que la puissance européenne qui fut alliée de premier plan du régime de Juvénal Habyarimana a trempé dans le

génocide qui a suivi l’assassinat de l'ancien chef de l'État en avril 1994.

Outré par les accusations de M. Kagame, Paris a immédiatement annulé l’envoi d’une délégation aux cérémonies de commémoration, préférant se faire représenter par l’ambassadeur accrédité auprès du Rwanda.

 

En réaction à cette bouderie, Kigali a retiré son invitation à l’ambassadeur (photo) qui par conséquent n’a pas pu représenter son pays aux cérémonies.

Par Ismaïl Mbonigaba

Ambassadeur Michel Flesch

Génocide des Tutsi du Rwanda

1994-2014

Vingt ans après l'hécatombe, le mois d'avril arrive, avec son lot de récits, son lot d'humeurs et d'émotions. Soyons forts pour nous aider les uns les autres, en tant que citoyens conscients et responsables, à sortir de ce cauchemar plus forts et plus déterminés à dire non à toute évangile divisionniste. [I.M.]

Mémoire multiple pour le Rwanda

Par Jean-Claude Mulindahabi

RWANDA, 20 ans après. Ce beau pays mérite, un jour, avoir une seule, unique, vraie et authentique HISTOIRE.

 

Il suffira de mettre de côté les intérêts des uns et des autres. Comment peut-on laisser un héritage rempli de mensonges aux générations futures? Celles-ci finiront par découvrir elles-mêmes la réalité tôt ou tard.

 

De deux versions, une seule est fondée, pas les deux à la fois. Comme d'autres rwandais, je me questionne. Parmi les écrivains, historiens et d'autres qui connaissent ou prétendent connaître, qui sont au moins de bonne foi à travers leurs versions des faits?

Commémoration du génocide des Tutsi : Le ping-pong de chantage énerve la France

Relations tendues: Le président rwandais et son homologue français (Photo Figaro)

Paris n’a pas envoyé sa délégation à Kigali à l’occasion de la 20e commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda. La décision d’annuler le voyage de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a été prise à la dernière minute suite à une entrevue accordée par Paul Kagame à Jeune Afriqueau cours de laquelle le président rwandais accuse de nouveau la France d’avoir trempé dans le génocide.

 

C’est l'ambassadeur de France au Rwanda qui devait représenter son pays aux cérémonies, mais son invitation a été retirée aussitôt que Paris s'est désisté.

Les accusations de M. Kagame ont choqué l’ancien ministre sous Mittérand, Alain Juppé, qui a demandé au président François Hollande de défendre l’honneur de la France. Il a dit que les accusations du président rwandais ne sont pas favorables au rapprochement. De leur côté, les jeunes du Parti socialiste demandent à ce que toute la lumière soit faite sur les tensions entre les deux pays engagés dans un ping-pong de chantages depuis 20 ans.

 

Au cours d’un colloque tenu dans le Sénat français le 1 avril 2014, près d’une dizaine de conférenciers ont défilé sur le podium pour essentiellement mettre en cause le président Kagame dans plusieurs mauvais coups, y compris l’attentat contre l’avion de son prédécesseur Juvénal Habyarimana.

 

Que dire de cet incident diplomatique?

 

 Qui n'aimerait pas voir les rapports humains toujours fraternels, cordiaux et paisibles? Malheureusement, l'histoire du Rwanda contient aussi cette page tragique et indigne de l'homme.

 

Par Jean-Claude Mulindahabi

et Ismaïl Mbonigaba

 Il faut enterrer la hache de guerre, de vengeance et de haine comme l'avaient fait le président français Valéry Giscard d'Estaing et le chancelier allemand Helmut Schmidt (les relations étaient difficiles après la 2ème guerre mondiale et la Shoah "génocide des Juifs"). Chacun de ces deux personnalités a fait un pas, l'un vers l'autre. Ils ont mis fin au fameux mythe des "ennemis héréditaires".

 

L'écoute de l'autre, une bonne vision pour un meilleur avenir, éviter de léguer aux générations futures des conflits non résolus et dont elles ne sont pas responsables; voilà tout ce que l'on attend de nos hommes politiques.

 

Tirer la couverture sur soi-même, est-ce un acte de bravoure pour un chef d’État? La démonstration de forces, les accusations mutuelles qui ne conduisent pas à une solution définitive, c'est un spectacle qui n'est peut-être pas du bon goût aux citoyens de deux nations. En tous cas l’heure n’est pas à l’apaisement.

Colloque de Paris :

La vérité qu'on avait pas encore dite

Par Jean-Claude Mulindahabi

Intitulé « le drame rwandais, la vérité des acteurs », le colloque organisé par le club « Démocraties » a rassemblé le 1er avril à Paris plusieurs personnalités dont Johan Swinnen l’ancien ambassadeur de Belgique au Rwanda de 1990 à 1994, le colonel Luc Marchal l’adjoint au commandement de la MINUAR, le général Jean-Claude Lafourcade, commandant de l’opération « Turquoise », Carla Del Ponte, l'ancienne procureure du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), trois anciens membres du FPR (Front Patriotique Rwandais) et anciens hauts cadres mais devenus opposants farouches à l’actuel régime, et tous membres de RNC (Rwanda National Congress).

Il s’agit pour ces trois derniers du Dr Théogène Rudasingwa, successivement ancien secrétaire général de Front patriotique rwandais (FPR), ambassadeur du Rwanda à Washington et conseiller du Président Paul Kagame, le Dr Gérard Gahima ancien procureur général du Rwanda et le major Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au Ministère de la défense et qui, auparavant, avait travaillé dans les services de renseignement et faisait partie des soldats de l’APR (Armée Patriotique Rwandais), qui furent cantonnés dans les locaux du Parlement rwandais (CND), peu avant le génocide.

Crimes de guerre et crimes contre l’humanité :

Aucune requête d’inhumer les victimes en dignité

Par Ismaïl Mbonigaba

Le Représentant permanent adjoint du Rwanda à l’ONU a déclaré dans une interview exclusive avec Rwanda-Géopolitique que le gouvernement rwandais n’a reçu aucune requête quant à l’inhumation en toute dignité des victimes de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Rwanda et en République démocratique du Congo.

 

Monsieur Olivier Nduhungirehe [À droite sur la photo] réagissait aux propos tenus par le professeur et juriste belge Filip Reyntjens, l’un des conférenciers du colloque tenu au Sénat Français en début d’avril sur « le drame rwandais ». À cette occasion M. Reyntjens [À gauche sur la photo] a indiqué que le «négationnisme» et le «révisionnisme» peuvent s’appliquer sur ceux qui nient le génocide des Tutsi aussi bien que sur ceux qui tentent de nier ou contester les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à l’encontre des Hutu.

Monsieur Nduhungirehe a qualifié d’amalgame ces propos tenus selon lui par les négationnistes et les révisionnistes du génocide des Tutsi.

 

Le diplomate rwandais reconnaît que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ont bel et bien eu lieu, mais qu’on ne peut pas les prendre en compte au même titre que le crime de génocide. « Parallèlement au génocide des Juifs il y a eu des crimes commis pas des résistants, a-t-il expliqué, mais il n’y a pas de mémorial pour ces crimes. »

Juriste lui-même, M. Nduhungirehe a ajouté que cela n’a rien à faire de comparer le négationnisme vis-à-vis du génocide avec le négationnisme vis-à-vis des autres crimes puisqu’il n’y a pas commune mesure entre les deux.

 

Interrogé sur l’absence de la mémoire pour les victimes des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui reste source de polémique et de mécontentement dans les milieux politiques rwandais, M. Nduhungirehe a répondu que jusqu’ici seules les victimes du génocide bénéficient de mémoriaux et de période de commémoration car « le génocide est un crime exceptionnel. »

 

Parlant des victimes de crimes de guerre ou crimes contre l'humanité, il a dit que les familles ont droit d’inhumer leurs proches et de les commémorer à tout moment que bon leur semble...

La santé mentale est un enjeu réel chez les Rwandais

Par Ismaïl Mbonigaba

Après avoir publié un récit émouvant sur le Génocide des Tutsi du Rwanda, Moses Mutabaruka [Photo] se sent mis à nu. Ça lui a pris 20 ans pour livrer ce témoignage qu’il a gardé malgré lui, toutes les tentatives d’effacer de sa mémoire les images cauchemardesques de cette tragédie s’étant avérées vaines.

 

En conclusion à cette longue tirade de tristes souvenirs, Moses soulève une problématique qu’on n’évoque que très rarement dans la société rwandaise : La santé mentale. « Je tiens à mentionner qu’aujourd'hui, lance-t-il, en tant que communauté, nous sommes un peu trop silencieux sur les questions de santé mentale.

En effet, il apparait que nous nous sommes silencieusement mis d’accord sur le fait que la santé mentale n’existe pas, et que si ce problème existait bel et bien il ne nous concernerait point! »

 

Une certaine mentalité communautaire veut que seuls les Blancs souffrent de ce genre de choses. « Et d’ailleurs, avec une caisse bière, sinon plusieurs séances de leçon biblique, on s’en sort bien, de ces problèmes personnels. » Moses maintient que la majorité de Rwandais sont des malades qui s’ignorent et qui continuent de se leurrer en se fiant à des solutions miraculeuses quand ils ne sombrent pas dans l’alcoolisme.

Pour lire l'intégralité du témoignage de Moses Mutabaruka en anglais, suivez le lien suivant:

Le Récit des Rendez-vous Manqués

Le destin du Rwanda vient d’être placé entre les mains d’un trio intellectuel. Les sénateurs Tito Rutaremara, Antoine Mugesera et Dr Joseph Karemera ont reçu, le 8 février 2013, à l’occasion d’un congrès extraordinaire du Front patriotique rwandais (FPR), la mission d’« élaborer une transition » à l’avance des élections de 2017. [Cfr TheEastafrican.co.ke] Trois concepts sous-tendent la mission : le président Paul Kagame demande à ce triumvirat de déboucher sur une formule qui doit « assurer le changement, lacontinuité et la stabilité » après 2017. L’initiative devrait en principe allumer une flamme d’espoir dans le tunnel où reste coincé le Rwanda depuis plusieurs décennies. Allons-nous vers la rédaction d’une charte rwandaise des droits et des libertés? Le Rêve rwandais est-il en train de se concrétiser, ou cette mission donnera-t-elle lieu à un autre rendez-vous manqué avec la démocratie? La balle est dans le camp de tout individu qui aspire au titre d’« homme d’État rwandais ».

Par Ismaïl Mbonigaba

Formule de transition

Aux commandes depuis la prise de Kigali par le FPR en juillet 1994, le président Paul Kagame gouverne le pays d’une main de fer, en détenteur d’un pouvoir sans bornes et sans partage. C’est dans la foulée d’un génocide ayant pour cible les Tutsi que les rebelles tutsis eux-mêmes, pour la plupart réfugiés depuis 30 ans, ont pu ressentir le bonheur amer de renouer avec leur mère-patrie après quatre ans de guerre civile. Complètement ravagé, le pays était jonché de cadavres. Les Tutsi ont pris le pouvoir, pendant que les Hutu prenaient le chemin d’exil. Ça fait 19 ans maintenant.

La suggestion du président Kagame d’élaborer une formule de transition fera sans doute l’objet des interprétations inconciliables au sein de la classe politique rwandaise. On parlait déjà de transition en 1993 quand les Accords d’Arusha étaient signés entre le régime d’alors et les rebelles du PFR. Le Gouvernement de transition à base élargie (GTBE) n’a pas pu se mettre en place suite à l’assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 et la reprise des combats dont le FPR est sorti victorieux. En l’absence de sont rival MRND (Mouvement révolutionnaire national pour le développement) de Juvénal Habyarimana,  le FPR a accaparé tout le pouvoir, intégré les Hutu sensés fantoches et proscrit toute forme de critique ou de débat contradictoire. L’État s’est mis en branle sous un semblant de compromis ou d'approbation générale, la désolation étant telle qu’aucune objection n’était raisonnablement prévisible. Sauf miracle du Ciel, nul n’aurait attendu d’un groupe qui venait de prendre le pouvoir dans un bain de sang des offres démocratiques en faveur d’un autre présumé coupable de génocide.

Seul le FPR, de par le bon sens présumé de ses leaders, était susceptible d’opérer un miracle d’ouvrir l’espace de débat pluriel. Le parti de Kagame [alors Vice-Président et ministre de la Défense] a raté une belle occasion quand les premières voix se sont fait entendre.  Des milliers de lettres étaient écrites et des rapports envoyés au bureau de Paul Kagame pour dénoncer les exactions et actes de vengeance qui n’en finissaient pas, et au lieu de les écouter, le régime a choisi de prendre des mesures impitoyables de rétorsion contre les victimes. Le journaliste Édouard Mutsinzi du Messager-Intumwa  aura été le premier éditorialiste à décrier publiquement l’attitude criminelle des soldats et autres cadres du FPR qui se livraient allègrement aux meurtres, au pillage et au viol à la manière des génocidaires du régime hutu. La réaction du FPR ne s’est pas fait attendre. Tabassé au début de 1995 à l’aide d’une houe usée assénée sur la tête, M. Mutsinzi perdit un œil et devint par la suite un débile mental. Les agresseurs de M. Mutsinzi sont des soldats tutsis qui toléraient mal une moindre critique les comparant aux assassins hutu que le FPR venait de chasser du pouvoir.

Indignés par le caractère meurtrier des « libérateurs » et incapables de supporter les crimes dont leurs congénères faisaient l’objet, y compris les assassinats ciblés des intellectuels, la torture et l’emprisonnement arbitraire, les Hutu du gouvernement ont donné leur démission. Monsieur Faustin Twagiramungu était Premier ministre. Il a publiquement désapprouvé la torture sur les ondes de la radio nationale, provocant l’ire du Vice-Président Kagame qui ne pouvait pas accepter que « son armée » soit mise en cause. Monsieur Seth Sendashonga, ministre hutu de l’Intérieur issu du FPR, a produit d’innombrables rapports faisant état de plusieurs dizaines de milliers de civils tués dans tout le pays. Aucune suite n’était réservée à ces rapports. Les Hutu du « gouvernement Twagiramungu » ainsi que d’autres officiels ayant démissionné, le FPR n’a nullement saisi ce cri du cœur. Ivre de sa gloire militaire, le maître du « Nouveau Rwanda » qui n’était pas impressionné par l’audace de Faustin Twagiramungu a simplement dit « bon débarras ». Ce fut le premier tournant ratémarquant la première étape de la désintégration de l’État.  

Si lors de la démission du gouvernement Twagiramungu en 1995 l’élite intellectuelle du FPR n’y a pas pigé grand chose, l’on serait tenté de qualifier d’erreur ce manque d’égard envers les Hutu modérés. Ces derniers ont consenti d’immenses sacrifices à braver le radicalisme anti-tutsi qui n’épargnait pas les « complices du FPR ou les traitres hutu ». Le Rêve d’un Rwanda uni et réconcilié que seule la tendance modérantiste pouvait incarner s’est ainsi vite évanoui avec cette démission. Il a cédé la place à une théorie pernicieuse qui occulte les ethnies au Rwanda, mettant plutôt en relief deux catégories de citoyens: les victimes du génocide (sous-entendues tutsis) et lesmeurtriers (sous-entendus hutu). 

Si certains intellectuels du FPR ont par le passé commis l’erreur de confondre tous les Hutu aux meurtriers, l’initiative du Président Kagame de désigner une équipe de « préparation de la transition » devrait leur permettre de rectifier le tir. Car « persister dansl’erreur est l’œuvre du diable. » Les propos tenus à la Radio Rwanda par l’un des sénateurs désignés selon lesquels « tous les Hutu sont des génocidaires » pourraient compromettre sa nouvelle mission s’il ne se rétracte pas publiquement. Les politiciens devraient donc avoir le courage de faire face à leur passé, si honteux soit-il, et l’assumer sereinement en se réconciliant avec leur conscience.

Une occasion en or est de nouveau offerte aux sénateurs Tito Rutaremara, Antoine Mugesera et Dr. Joseph Karemera de concevoir un moule idéologique convenable pour tous les Rwandais, les Hutu, les Tutsi et les Twa, où qu’ils soient. Ce triumvirat, parallèlement au Président Kagame, se retrouve dans une situation à choix binaire : entre le bien et le mal. La tâche qui leur a été confiée est supra-citoyenne dont le succès ouvre large la porte du panthéon, tandis que l’échec donne droit au mépris. Il n’y a pas de demi-mesure : soit on est héros soit on est lâche aux yeux du peuple et de l’histoire, témoins et juges de nos actes politiques.

Pour conclure sur la formule de transition, nos compatriotes appelés à la manière des apôtres de Jésus parmi une foule ont du pain sur la planche. D’emblée ils auront la difficulté de convaincre qu’ils représentent les intérêts du peuple rwandais entier de par leur statut de « patriarches » ou d’idéologues du FPR. L’énoncé de la commande qu’ils ont reçue du Président Paul Kagame fait mention dechangement, continuité et stabilité. L’interprétation de ces trois concepts est inévitablement sujette à de multiples controverses, non seulement à l’échelle nationale, mais aussi au sein du cercle restreint de la direction du FPR. L’époque du consensus absolu est révolue. Celle du suivisme des membres de l’élite est également révolue. Je ne doute pas que tout le monde veut du changement, y compris celui qui a surpris le monde en assignant aux trois honorables la tâche de préparer la transition. Et, qui dit changement exclut le statu quo. Le peuple rwandais a soif du changement, tant de l’équipe sur le terrain que des règles du jeu. 

L’élite intellectuelle du FPR représentée par le trio Mugesera-Karemera-Rutaremara ne restera pas indifférente à ce scénario qui, inéluctablement, donnera lieu à la détermination des fils dignes de la Nation. Si changer l’équipe « qui gagne » n’est pas leur affaire, ils savent pertinemment que les règles du jeu établies en 1994, appliquées en 2000, en 2003 et en 2010 sont complètement caduques. Voire, elles sont aliénantes. Il n’est toutefois jamais trop tard pour changer car la transition suggérée par le Président Kagame constitue une circonstance idéale de réparer tous les dégâts antérieurs. Notre Rwanda n’est pas voué au chaos, mon petit doigt optimiste me le dit. Notre élite peut, hélas, se vouer au diable en persistant dans l’erreur.

De l'attentat et le génocide

« Quel que soit l’auteur de la destruction du falcon, cela ne pouvait se réaliser sans l’appui et l’accord de l’une ou des puissances qui dirigent ce monde. Accuser ex-Far ou APR ne sert à rien, car on ne peut pas remonter jusqu’à ces puissances protectrices. SECRET D’ÉTAT OBLIGE. Par ailleurs, cet attentat est une diversion pour cacher la honte de la communauté internationale qui a laissé faire le génocide des Tutsi et le massacres des hutu intègres et patriotes. Enfin, la série continue, des témoins qui accusent et se rétractent dans un imbroglio des règlements de compte entre anciens responsables politiques ou militaires. Et pour arrondir leur fin du mois. » [SK]

De la solidarité et l'empathie

« Je suis de ceux qui croient que la douleur est plus supportable/surmontable quand elle est partagée, avec une sincère empathie. Ainsi nous sera-t-il plus facile de revivre ensemble les bons moments à venir! » [Pierre-Claver Nkinamubanzi]

Éditorial

En quête de l'Espace Gitera

Aho kwica Gitera nimwice ikibimutera (Sublatta Causa Tollitur Effectus)

 

La société rwandaise peine à se remettre des séquelles du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. Vingt ans après cette tragédie sans nom, les Hutu et les Tutsi continuent d’être hantés par les fantômes des leurs disparus, certains dans des circonstances qui ne font pas encore l’unanimité.

 

Dans leur subconscient collectif, les deux entités restent coincées dans un profond traumatisme donnant lieu à une logique de haine absconse, à la peur vague et au sentiment de vengeance contre un inconnu. On a pratiquement affaire à des émotions aveugles, des extrémismes et des attitudes dangereuses et socialement inacceptables. La menace reste élevée.

 

Le gouvernement est conscient de cette situation. Les mesures ont été établies, essentiellement dans l’esprit de limiter les dérapages ou les dégâts, mais en empiétant lourdement sur les droits du citoyen. Paranoïaque à la suite du rôle néfaste des médias dans le passé, le gouvernement du Rwanda n’a pas su investir dans la pédagogie mass-communicationnelle avec approche de débat contradictoire pour la recherche d'un compromis.

 

Par rapport aux mass-médias, l’accent a  plutôt été  mis sur les procédures sévères d’étouffement de la grogne et de pénalisation de la critique, mettant la libre expression à rude épreuve, créant ainsi un climat de méfiance tacite. Loin d’être un signe positif de consensus, le silence qui règne à l’intérieur du Rwanda et le tabou absolu créé autour de certains sujets constituent plutôt une véritable bombe à retardement. Ceci est justifié par le mécontentement manifeste au sein de la diaspora rwandaise et le langage austère utilisé dans les fora de discussion sur internet ainsi que dans les médias sociaux.

 

Cependant, à l'image du très regreté Mgr André Sibomana, nous gardons espoir pour le Rwanda. Les Volontaires de la Paix pour la Libre Expression [VEPELEX] sont à l’avant garde de la création de "l’Espace Gitera" ou notre Trafalgar Square, physique ou virtuel, où tout individu jouira du droit de s’exprimer sans le moindre risque d’être lynché.

 

Nous voulons désormais constituer un Parlement alternatif qui rendra à tout un chacun son droit à l'opinion. Nous sommes une organisation qui se donne pour mission d'initier les actions et les projets en vue de désamorcer les tensions sociales au Rwanda et dans les Grands Lacs africains, dans le but ultime d'établir solidement la Liberté d'expression dans cette région qui a connu l'un des pires génocides du siècle dernier.

 

Ismaïl Mbonigaba

Rédacteur en chef

Notre action s’inscrit dans un contexte bien défini « post-génocide »

Par Victor Manege Gakoko

Au préalable, nous-mêmes en tant qu’acteurs volontaires du changement, nous devons commencer à déconstruire nos propres modèles mentaux, être plus enclins au dialogue responsable qu’à la discussion stérile et la polémique, promouvoir la souplesse du groupe en mettant un frein à la rigidité égocentrique, amplifier la perméabilité à l’argumentation différenciée et différentielle, et au final, accepter le compromis comme état une solution en soi [...]

Prêts à participer à la présidentielle de 2017, mais à une condition…

Par Ismaïl Mbonigaba

« Nous devons faire partie de la Commission nationale électorale », a dit Dr. Frank Habineza (Photo ci-contre) dans une interview avec Rwanda-Géopolitique. Le président du Parti rwandais pour la Démocratie et l’Environnement (DGPR) a dit que cette formation politique est prête à prendre part aux élections de niveau local et à la législative de 2016 ainsi qu’à la présidentielle de 2017. Il a cependant précisé que certains préalables seront conditionnels à cette participation. D'abord, le parti doit avoir ses commissaires au sein de la Commission nationale électorale à tous les niveaux, nationale, provincial voire au niveau de district.

 

Dr. Frank Habineza pointe en outre du doigt les vices de la loi électorale qui favorise le Front patriotique rwandais (FPR), parti dominant au pouvoir. « Cette loi doit changer », observe M. Habineza qui s’insurge contre l’interdiction de présenter une candidature avec les couleurs d’un parti aux élections de niveau local, alors que les élus locaux sont vite récupérés par le FPR à partir du niveau de district. Le président de DGPR a dit que les maires de districts jouent aussi le rôle de représentants du FPR au niveau de leurs districts.

De la Culpabilité collective...

Jusqu’à quand dirons-nous que le génocide est beaucoup plus un crime d’État qu’un crime d’individus ? Il me semble que le gouvernement du Rwanda n’y pige rien. L’actuel scénario qui consiste en la culpabilisation collective des Hutu est une grave erreur de la part du gouvernement. Le génocide rwandais d’avril-juillet 1994 n’est pas un crime de Hutu contre les Tutsi. C’est un crime commis par des groupes hétérogènes, Hutu comme Tutsi et Twa faisant partie, contre les Tutsi! Jetons un coup d’oeil sur le liste des miliciens Interahamwe qui ont joué un rôle-clé dans le génocide et dites-moi si cette organisation criminelle était exclusivement hutu.

 

À commencer par le président des Interahamwe au niveau national: Le Tout-Puissant Robert Kajuga, était lui-même TUTSI! Et Robert n’était pas le seul Tutsi. Et pourquoi les Hutu seuls devraient porter la responsabilité du crime soi-disant “commis en leur nom” par des éléments hutu, tutsi et twa confondus ? Soyons rationnels.

Par Ismaïl Mbonigaba

Puisque les mécanismes juridiques, tant nationaux qu’internationaux, avaient quand-même jusqu’ici pu bricoler une solution en établissant des culpabilités individuelles, en en occultant d’autres pour faire un semblant de paix sociale, il ne restait qu’à l’État d’assumer ses responsabilités pour cimenter cette base fragile dès le départ.

 

L’État rwandais doit demander pardon aux Tutsi comme composante du peuple rwandais ayant subi des persécutions de la part des miliciens communément appelés Interahamwe, ensuite aux Hutu comme composante du peuple rwandais ayant été la cible des miliciens communément appelés Inkotanyi (puisque, référence faite au “Mapping Repport des Nations Unies sur la RDC”, l’affaire ne s’arrête pas sur avril-juillet 1994), en reconnaissant que ces miliciens agissaient au nom des institutions. Et ces institutions n’étaient pas, je le répète, exclusives à aucune ethnie.

 

 

Cette voix claironnante de Juvénal Habyarimana résonne toujours...

Réconciliation: François demande aux évêques de "prendre l'initiative"

Par Eugène Shimamungu

On n’a pas encore tout dit du Président Habyarimana, une personnalité politique clivante selon que l’on est du Nord ou du Sud du Rwanda, selon que l’on est Hutu ou Tutsi, avec des raisons fondées ou non fondées, mais ce que l’on retiendra de lui, c’est qu’il avait un discours clair en ce qui concerne les ethnies et qu’il n’y aurait pas de développement sans la paix ethnique.

 

Dans son discours du 15 octobre 1973 à Gitarama, voici ce qu’il disait (traduit du kinyarwanda):

Article de SlateAfrique

Le pape François a exhorté jeudi les évêques rwandais à savoir prendre "l'initiative" pour oeuvrer à la réconciliation nationale 20 ans après le génocide, en "renforçant les relations de confiance avec l'Etat" et en soutenant les familles blessées.

 

François recevait pour la première fois neuf évêques rwandais venus à Rome dans le cadre d'une visite de travail "ad limina".

 

Ci-contre : Le Pape François

Importants Fichiers de Référence

Génocide rwandais : Le peuple crie justice !

Mémorandum adressé au Conseil de Sécurité des Nations Unies

Twenty years on from the Rwandan genocide, evidence that challenges the accepted story of one of the most horrifying events of the late 20th century.

Alors que la bien-pensance s’acharne sur le journalisme alternatif, citoyen et engagé, que des listes de « dangereux sites complotistes » 

Rwanda Untold Story part 2

Révélation de Mensonges et Trahisons au sommet de l'Etat: "During the past 15 years, the Republic of Rwanda has been significantly transformed under the leadership of Paul Kagame." 

Confession du Major Dr Théogène Rudasingwa

FORDHAM INTERNATIONAL LAW JOURNAL

La Constitution rwandaise telle que révisée en 2015

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