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L'édification de la culture de débat intellectuel
Nous sommes la Vangarde* de la Paix et de la Libre Expression, apôtres de la Transformation sociale positive au Rwanda. En adhérant à ce Forum, nous nous engageons à rester polis et respectueux, et à user d'un langage courtois envers nos interlocuteurs. Les modérateurs se réservent le droit de supprimer les postings qui ne respectent pas les règles d'un débat civilisé. Merci de votre participation à la grande famille des intellectuels rwandais.
Un exemple qui démontre comment la culture du débat intellectuel est loin d'être acquise dans la société rwandaise. On manque de classe. On saute du coq à l’âne, on crée la diversion. On ne se respecte pas, on se dénigre et on finit par se détruire mutuellement. Le débat finit toujous en queue de poisson! On a affaire à une paresse intellectuelle décapante.
19 décembre, 2015 17:47
Isidore Mbonigaba
De façon plus urgente que jamais, le Rwanda a aujourd'hui besoin d'Espace Intellectuel que d'Espace Politique. Ce que l'on a baptisé Référendum est un symptôme d'angoisse indéniable au plus haut sommet de l'Etat. Seuls les intellectuels honnêtes peuvent faire face à cette situation en proposant des scénarios impartiaux de sortie du tunnel.
Nyambo Serge
Visitez plus souvent le Rwanda. Ça aide à remettre les idées et idéaux à jour. Ces jolis mots sont si plats que ça fait penser à l'épitre oublié d'un apôtre lambda aux Thessaloniciens. Signe d'une totale déconnexion avec la réalité Rwando-Rwandaise et le risque de tomber dans la platitude de l'intellect naïf. La vraie vie, c'est plus concret. Le Rwanda n'est pas un verbe facile à conjuguer. Surtout pas par Obama.
Ivan Cinzano
Mr Nyambo, vous fêtes vraiment de l'allégeance à cette dictature sans nom. Suivez ce reportage de ce journaliste au lieu faire croire que tout va bien.
http://www.dailymotion.com/.../x3inbhc_france-24-terror...
France 24: Terror is the reason why Rwandans could not vote for NO to…
DAILYMOTION.COM|PAR GREAT LAKES POST
Nyambo Serge
Êtes-vous capable de me donner un pays où TOUT va bien actuellement? Des coupures de presse aux opinions triées, je me rends compte que certains sommes obnubilés par les avis des occidentaux sur notre actualité. Ce qui serait trop facile. Quid des opinions rwandaises? Ou le fait de vivre en Occident serait une garantie d'être plus intello que les rwandais d'intérieur? Visitez le pays, et on en reparlera en V.O.
Francois Munyabagisha
Dear Serge, on connait la chanson "ngwino urore". C'est vieux comme la pseudo république Rwanda.
Intelligence ? Que comprends tu par intelligence? Le dictionnaire ne suffira pas pour te faire comprendre ce dont on parle, difficile de t'expliquer si tu n'es pas du domaine, ni soucieux d'apprendre. Je me trompe peut-être. Veux tu qu'on te compte les horizons?
Nyambo Serge
Et que me vaut ce ton paternaliste? Ça frôle le ridicule.
James Dukuze Siboyintore
Mais Mr Nyambo lit cet homme qui témoigne. Il a été maire sous ce régime. Il connaît les arcanes et l'idéologie mieux que vous. Lui, il est rescapé, il a connu tout et II dit la vérité. Vous, vous vous exprimez comme un courtisan.
LE RWANDA REDEVIENT-IL UNE « MONARCHIE » ? |
Nyambo Serge
Je suis rescapé aussi. J'ai tout connu et je n'ai travaillé pour ni courtisé personne. Ok? Vous commencez à me les casser sec avec vos copier-collers.
James Dukuze Siboyintore
A quoi bon d'apprécier ceux qui éliminent des innocents tel que Rwigara, Gasakure, Assiel Kabera, Cyiza, Karegeya, Sendashonga, ....... l'ancien pouvoir est responsable du génocide, celui de Kagame assassine et massacre. C'est normal?
James Dukuze Siboyintore Lire et comprendre ses copier-coller, bien comprendre au lieu de s'emporter.
Isidore Mbonigaba
Voilà Serge, pourquoi le concept d'Espace intellectuel doit être exploré dans le débat rwandais. On manque de classe. On saute de coq à l’âne, on crée la diversion. On ne se respecte pas, on se dénigre et on finit par se détruire mutuellement. On a affaire à une paresse intellectuelle décapante.
Jean Daniel Mbanda
J'aime beaucoup la paix et la justice comme vous et certainement comme beaucoup d'autres.C'est pourquoi je me sens toujours interpellé chaque fois que je me trouve en face de ce genre d'altercation car d'un côté ça sent le pédantisme et de l'autre ça pue l'unilateralisme outrageant qui de loin dépasse le fanatisme idéologique.
À ce niveau du débat donc je crois personnellement que ISMAÏL (ou Isidore c'est selon!) se fait un peu prétentieux quand il affirme de façon péremptoire que:"...le Rwanda a besoin plus que jamais d'espace intellectuel que d'espace politique...". Si j'affirme ceci c'est que selon moi il lui serait très difficile de nous expliquer ce qu'il entend par " espace intellectuel" d'abord et soutenir le superlatif qu'il a utilisé en comparant l'expression précitée et ce qu'il a appelé "espace politique" ensuite. S'il n'y arrivait pas je ne m'en offusquerais pas outre mesure mais je constaterais avec vous qu'il nous aura fait perdre du temps inutilement.
En passant je voudrais juste rappeler à Nyambo Serge que nul n'est besoin d'être au Rwanda pour tenter de récrire une nouvelle dynamique politique car KAGAME PAUL l'a fait et ça semble fonctionner, tout comme Keppler n'a pas eu besoin de faire une balade inter-galactique pour écrire les lois de l'attraction universelle.
Allez aujourd'hui c'est dimanche , profitez-en!
Isidore Mbonigaba
Merci Monsieur Mbanda, de me donner l'opportunité de clarifier ma pensée [au fait mes appréhensions] sur l'absence de l'Espace intellectuel dans le débat rwandais. Je dois tout d'abord préciser ici que l'allusion à ce concept est faite dans le contexte de la démocratie au Rwanda, d'où la liaison et comparaison entre Espace intellectuel et Espace politique. Partant du constat qui ne se limite pas à moi seul (cfr ce Twitter de #JudiRever "Rwandan elites have historically and consistently failed their people.") pour dire que "L'élite rwandaise a lamentablement laissé tomber le peuple", mon humble avis est qu'il faut explorer l'aspect intellectuel de l'engagement et de l'action politique dans notre pays. Est-ce que l'intellectualité est une notion qui a du sens dans le contexte politique? Pour débattre ceci,#RwandaGéopolitique a suggéré un forum social ouvert à tout le monde, il y a spécifiquement un sujet sur l'intellectuel rwandais et je vous inviterais (de nouveau) à y prendre part pour s'éclairer mutuellement la lanterne. http://www.vepelex.org/#!social-forum/c1tq2 En insistant sur la nécessité de créer l'espace intellectuel avant l'espace politique, je faisais justement allusion au raisonnement et débat intellectuels qui devraint être des préalables à l'aventure politique. Je passe l'antenne aux autres (mais je reste)!
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Jean Munyampeta
Isidore Mbonigaba, tu penses vraiment que l'espace intellectuel peut exister sans espace politique? J'ai l'impression que tu inverses les choses.
Philippe Mpayimana
Un bon débat. Intellectuels, nous le sommes nombreux. J'ai commencé à analyser la société rwandaise en 2011, pour voir si le rêve du futur était réalisable. J'ai émis des hypothèses et je n'ai pas jugé le Sommet du Rwanda comme responsable de la crise, mais la société elle-même en général. Aucun intellectuel ne me donne le crédit, parce que je ne m'oppose pas ouvertement à l'homme fort du Rwanda. Voilà comment faute de débat intellectuel pour débattre mon hypothèse, je suis emmené à passer à l'étape politique. Que voulez-vous, vous avez raison, mais il est temps de l'action. Et la politique si nous la faisions en même temps que le débat, c'est ça l'intelligence. Je serais intéressé si vous débattiez sur mon projet www.rsp2017.com
Jean Daniel Mbanda
Oui cher Isidore Mbonigaba, je comprends parfaitement tes appréhensions mais préfère te rappeler que ce nouveau concept que tu tentes d'introduire ne peut produire que davantage de confusions .Ce qui, en premier temps, aurait pour effet :le rejet du débat. Et je pense que ce n'est pas ce que nous recherchons. D'alleurs je ne sais pas si tu as remarqué que La sieure Judi Rever à qui tu nous réfère évite savament l'utilisation dudit concept même si elle le laisse deviner.
Le mot "élite" qu'elle utilise couvre aussi bien la classe politique que l'administration centrale et les universités.De plus on serait tenté de penser que tu souhaite que nous nous constituions en grenier d'idées tant pour les hommes politiques que pour les universités. Ce qui de prime à bord ne me paraît pas un exercice aisé. Et juste pour faire " fair" ,il me semble que sjur ce terrain là, KAGAME PAUL a une longueur d'avance sur les rwandais et le monde entier réunis car pour construire un "lobby" garni avec des cartes de visites comme celles de Bill Clinton, Bill Gates, Tony Blaire, Pasteur Rick Warren, Donald Kaberuka , Pasteur Antoine... etc, il faudrait d'abord en percer le secret ,ensuite se le.ver tôt et enfin se coucher vraiment tard, très tard.
Mais puisque on reste sur le terrain de la recherche des solutions appropriées aux problèmes de notre pays, penchons-nous-y et essayons de réinventer autrement:
1°) la politique
2°) l'éducation
3°) la justice
4°) l 'économie et
5°) la réconciliation
La politique autrement que comme un corollaire de la guerre.; l'éducation autrement que comme un substitut de la peur; la justice autrement que comme la règle du plus fort ; l'économie autrement que comme un pendant de la dette et la réconciliation autrement que comme une arnaque politique
En sommes-nous seulement capables ? Moi je m'interroge, sans plus!
Francois Munyabagisha
Espace intellectuel ou politique ? Quelle nuance, quelles différences ? La foi religieuse nous dit: la lumière est mon salut, c'est mon seigneur, le rempart de ma vie devant personne je tremblerai. La lumière, pas la politique qui peut somme toute peut être ténébreuse. Espace intellectuel, que comprendre dans l'univers terrestre? «Illuminatio et salus populi», c'est la devise de l'UNR. Qui dit université, dit source de lumières. Quelles lumières? Dans son discours inaugurant l'UNR en 1963, le fondateur George Henri L explique en termes simples ce qu'est l'université, la cité de hauts savoirs, dit-il. Et que comprendre par hauts savoirs ? Des savoirs non pas uniquement techniques mais aussi et surtout humanistes et cosmiques. Par l'usage des hauts savoirs, des penseurs ou intellectuels parviendront à transcender les problèmes humains élémentaires ou complexes et leur trouver des solutions souvent simples mais efficaces. Avons-nous parmi nos politiciens des joueurs d'un tel niveau ? Regardant leurs bilans, je n'aurai rien d'autre à redire. Et pourtant on se flattera d'avoir des universitaires de renom. Voici ce qu'un philosophe et mathématicien disait récemment à propos de la résurgence d'espaces obscures dignes du temps des Romains: «nous assistons impuissants à l'émergence d'une race de techniciens ignares, enfermés dans des construits intellectuels étroits et non évolutif, incapables de s'élever par la pensée ou par la volonté au dessus des des appareils et des mémoires qu'ils manipulent parfaitement qu'ils sont à des années lumières de pouvoir relever les défis plus élevés que la puissance nulle de leurs connaissances». Voilà pourquoi je suis du même avis qu'Ismaïl au sujet de l'espace intellectuel qui mettra la table pour l'espace politique bien éclairé, un espace exempt de peurs et de terreurs, d'erreurs et de distractions catastrophiques.
Francois Munyabagisha
«ce nouveau concept que tu tentes d'introduire ne peut produire que davantage de confusions .Ce qui, en premier temps, aurait pour effet :le rejet du débat. Et je pense que ce n'est pas ce que nous recherchons. D'alleurs je ne sais pas si tu as remarqué que La sieure Judi Rever à qui tu nous réfère évite savament l'utilisation dudit concept même si elle le laisse deviner.
Le mot "élite" qu'elle utilise couvre aussi bien la classe politique que l'administration centrale et les universités», Jean Daniel Mbanda. Il ne s'agit pas d'un nouveau concept, il s'agit d'une interpellation des intellectuels, des membres de l'élite pensante et qui assument la particularité de leurs savoirs. C'est une erreur grave d'avoir peur de l'intelligence pour se complaire avec ceux qui préfèrent flirter avec des cerveaux pleins de connaissances gelées, «injiji mu bize». Quelques intellectuels, pas tous les diplômés, relèveront le defi, et éclaireront la voie pour de bons politiciens. Autrement «sur ce terrain là, KAGAME PAUL a une longueur d'avance », dixit Mbanda. Car Kagame joue sur le terrain non éclairé, ténébreux, où la vérité étrangle les observateurs, le mensonge et la ruse font office d'intelligence, le fusils dicte et exécute la loi. Il faut changer de terrain, et la tâche interpelle les gens capables d'élever le niveau de la pensée, de «réinventer autrement: 1) ....», comme souligne Mbanda.
Jean Daniel Mbanda
Bonjour Francois Munyabagisha,
Ce qui m'a le plus intéressé dans tes deux interventions c'est plus la manière dont tu clôture ta dernière apparition. Pourquoi? Tout simplement parce que là au moins au n'est d'accord sur " le faire autrement". Mais ce qui m'afflige c'est la manière dont tu éludes savamment la dernière question , petite peut-être mais pas aussi anodine qu'elle le paraitrait.
Réinventer autrement, en sommes-nous seulement capables. C'est ça la question. Non François Munyabagisha! Ça ne serait pas trop te demander que te rappeler de me faire la courtoisie de relire attentivement mon message précédent.Tu pourrais ainsi m'eviter de me répéter. En lisant tes deux messages je constate que tu reviens constamment sur deux vocables: lumière et intelligence. Mon approche ici ne se veut pas sémantique mais tout simplement logique. Nous avons le devoir de bien expliquer les concepts que nous utilisons et en même temps justifier les liens qu!i existent(si ils existent réellement)
Concernant ce que vous
Francois Munyabagisha
Jean Daniel Mbanda je remarque que ma 1ere intervention est entree en meme temps que ton 2eme. donc les bons esprits se rencontrent. pouvons noud relever le defi ? oui. le train est en marche.
Jean Daniel Mbanda
Les liens qui existent entre lesdits concepts . Savons-nous que nous devrions éviter la confusion qui pourrait exister entre éclairage et lumière?Francois Munyabagisha ,sans être pédant, puis-je oser te rappeler qu'il existe des lumières "invisibles"? te rappeler encore que lumière peut aussi sigifier une distance? Puis-je oser te dire qu'il exite plusieurs intelligences, ( émotionnelle, cognitive et l'anglicisme qui signifie renseignent)? Dois-je aller plus loin pour te rappeler un modèle vieux de trois siècles et qui ne ferait pas recette à l'heure actuelle pour des raison que tu n'ignores pas François? Non chers amis en quelle qualité un groupe de personnes pourrait -il s'arroger le droit d'interpeller les intellectuels sur la faillite de l'élite?
Souvent je me surprends à être triste quand je constate tout ce qui peut nous distraire et nous empêcher de faire simplement ces deux petites choses qui font l'une le fondement de la République tandis que la deuxième fait justement le fondement de la Démocratie; j'ai nommé "l' impôt" et "le vote".
Jean Daniel Mbanda
Juste une question connexe àFrancois et à Isidore.
1°) Avez-vous participé au dernier référendum?
2°) Avez-vous des comptes bancaires au Rwanda dans lesquels vous transféret vos fonds d'épargne?
Pappy Jr Kayijuka
Hari abo bangiye gutora kandi ari abanyarwanda!!!!!http://www.therwandan.com/.../u-bufaransa-padiri-thomas.../
U Bufaransa: Padiri Thomas Nahimana yangiwe gutora! | Umunyarwanda
THERWANDAN.COM
Jean Daniel Mbanda
Nali nzi ko nakibajije François cyangwa Isidore.
Aliko nawe reka mbonereho mbabwire.
None se utagiyeyo ini wabimenya ute.
Njye Nagiyeyo, baranzi kandi.
Ibyo niboneye bimfasha gukomera mu kwemera kwanjye kwa politiki.
Erega kuba "citoyen" nabyo bikeneye ishuli .
Akenshi turibeshya bikatuvunira ubusa.
Jean Daniel Mbanda
Si il ya un de ces deux devoirs civiques que vous ne remplissez pas, alors les hommes politiques du RWANDA ne méritent pas de nous, les reproches qu'on leur fait souvent. Kuko byaba ali byabindi ngo: "kunegura biranoga aliko kugena bikaguma !
Jean Daniel Mbanda Salut les gars , aujourd'hui je suspends ma participation en vous disant merci pour votre initiative et pour votre contribution
Isidore Mbonigaba
Juste pour recentrer le débat, je voudrais d'emblée exprimer mon appréciation pour ces échanges hautement enrichissantes. Je me permettrai tout au long de ce débat relever quelques points qui méritent l’approfondissement afin de ne pas nous éloigner du sujet ou sombrer dans le simplisme. Le présent débat tourne autour du rôle qui revient aux intellectuels rwandais dans la démocratie, et ce rôle a été illustré par le concept d'Espace intellectuel vis-à-vis de l'Espace politique. Bien qu'au départ M. Mbanda ait semblé lire de la confusion dans l'introduction de ce concept (du fait que les politiciens sont en même temps des intellectuels), je me félicite de ce qu'il ait avancé du même coup l'idée qui justifie mieux l'utilité de création de l'Espace intellectuel. Monsieur Mbanda dit (je cite) " On serait tenté de penser que tu souhaites que nous nous constituions en grenier d'idées tant pour les hommes politiques que pour les universités. Ce qui de prime abord ne me parait pas un exercice aisé" (Fin de citation). Mais qui dirait mieux? C'est bel et bien de ce grenier d'idées qu'il s'agit, un Think Tank si vous voulez, une pléiade de libres penseurs, honnêtes et capables de trancher impartialement en cas de litige. Comme le dit si bien M. Mbanda, la tâche de créer ce corpus n'est pas aisée, et c'est là que l'intellectuel va faire ses preuves! J'aimerais savoir si cette description de l'Espace intellectuel a du sens pour mes interlocuteurs. Merci. NB. A des fins d'archivage, ce sera utile de poursuivre ce débat dans le Forum social de Rwanda-Géopolitique http://www.vepelex.org/#!social-forum/c1tq2
Francois Munyabagisha
"1°) Avez-vous participé au dernier référendum?
2°) Avez-vous des comptes bancaires au Rwanda"?, Jean Daniel Mbanda lorsque la maison brule on ne serait pas sage d'y faire son lit. Plutôt s'atteler à eteindre le feu. Remarquons qu'il ne s'agit pas de faire des reproches. Plutot de changer d'approche. Inventer la facon optimale de faire, changer sans detruire pour construire en préservant ce qui edt bon. Rmq: il est tard, je reviwndrai au besoin demain pour repondre aux autres questionnements
James Dukuze Siboyintore
Débat intéressant. De bonnes interventions de Mr Mbanda Jean Daniel et qui permet de creuser et mieux cerner la problématique. De bonnes clarifications d'Isidore Mbonigaba et des réponses claires de Francois Munyabagisha sur le vote. On vote? Dans quelles conditions? Quelle transparence? Quelle liberté? Quel climat? Comme le dit Munyabagisha, d'abord éteindre le feu.
Paix à tous les Rwandais.
Isidore Mbonigaba
"Espace intellectuel ou politique ? Quelle nuance, quelles différences?"[Francois Munyabagisha]
"Nous assistons impuissants à l'émergence d'une race de techniciens ignares, enfermés dans des construits intellectuels étroits et non évolutif"[Francois Munyabagisha]
"En quelle qualité un groupe de personnes pourrait -il s'arroger le droit d'interpeller les intellectuels sur la faillite de l'élite?" [Jean Daniel Mbanda]
"L'espace intellectuel peut-il exister sans espace politique?" [Jean Munyampeta] A des fins d'agencement et d'archivage des idées, le débat se poursuit dans le Forum Social de #RwandaGéopolitique http://www.vepelex.org/#!social-forum/c1tq2
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Nyambo Serge
Que c'est dur, dur, dur de ruminer sa propre faillite! La faillite intellectuelle des enfants de la négritude dont les palabres interminables en bon français sont tellement fumistes qu'ils sonnent comme un requiem pour la francophonie nègre. Et tant mieux pour l'Afrique. Réinventer l'Afrique, reconstruire la nation, comme redéfinir la rwandité, revient à abattre ces vieux concepts ineptes sortis tout droit des manuscrits de Montesquieu. Zawadi ni ujamaa, ushujaa mpaka ushindi.
Jean Daniel Mbanda
Pour revenir à nos moutons revoici la question en deux volets,à laquelle vous( Ismaïl et toi) ne voulez répondre :
a) Avez-vous participé au référendum du 17/12/2015?
b) Avez-vous un compte domicilié dans une banque du Rwanda , que vous approvisionnez avec une part de vos fonds d'epargne?
Jean Daniel Mbanda
Kuki iki kibazo mutinya kugisubiza? Pour moi et pour le Parti en gestation (ISIBO Y'AMAHORO) dont je suis le porte parole, c'est un préalable pour nous éviter de nous morfondre dans un pseudo-intellectualisme, stérile et aberrant.
Isidore Mbonigaba
Monsieur Jean Daniel Mbanda, on n'a pas voulu ne pas vous répondre, mais on a simplement voulu rester dans les limites du débat qui était en cours, qui concernait le concept de l'Espace intellectuel versus Espace politique. On n'a donc pas voulu verser dans des amalgames qui faussent le débat intellectuel.
Jean Daniel Mbanda Et même si on acceptait que ce fameux "espace intellectuel" de votre invention puisse exister, quelle serait la limite qui le separerait de cet autre que vous appelez "espace politique"?
Jean Daniel Mbanda
Ne fuyez pas, soyez sports(soyez fair!) et répondez à cette petite question svp.
Isidore Mbonigaba
On vous a donné l'espace où ce débat doit se poursuivre, pour ne pas mélanger les sujets... Rendez-vous au Forum http://www.vepelex.org/#!social-forum/c1tq2
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Jean Daniel Mbanda
Ubu se mutaniyehe nabo munenga? Vous voulez m'obligez à ne m'exprimer que sur les sites que vous choisirez pour moi. Et quand je dis que la toile à tout spolier on croit que je manque de modestie. Non franchement!
L’Histoire des Noirs versus l’Histoire de l’Afrique
Février s’en vient. Il vient avec tout un tapage publicitaire et une panoplie d’activités devenues traditionnelles ici, soi-disant qui rendent hommage aux personnes de race noire qui « se sont illustrées » dans différents domaines. Parmi tant de races qui peuplent les États-Unis, le Canada et le Québec, seuls les Noirs ont eu droit à ce privilège et à cet honneur de consécration qui dans le fonds frise la moquerie. Le flou règne autour de l’événement de février si bien que ce rituel devient agaçant aux yeux des africanistes qui, outrés par la Traite négrière transatlantique (TNT), réclament plutôt que les Noirs et le continent africain soient purement et simplement indemnisés.
Alors que j’étais suppléant en 2011, un élève de l’École secondaire Sieur-de-Coulonge n’a pas manqué de me poser une question franchement intrigante : « Monsieur, qu’est-ce que les Noirs ont inventé? » Bonne question. Il m’a fallu fouiner dans Internet pour trouver un site qui parle des inventions noires. 140, la liste étant non exhaustive selon le site africamaat.com qui a pour vocation de vulgariser l’histoire scientifique du continent africain et de valoriser les découvertes et inventions faites par les personnes d’ascendance africaine à travers le monde. Mais beaucoup de ces inventions noires, malgré leur contribution à l'histoire de la civilisation au cours des derniers siècles jusqu'à aujourd'hui, n’ont pas été reconnues, au moins comme éléments précurseurs de la science moderne.
Ismaïl Isidore Mbonigaba
La légende du Mois de l’histoire des Noirs commence aux États-Unis d’Amérique en 1926 apparemment pour honorer deux grands abolitionnistes de l’esclavage, Frederick Douglas et Abraham Lincoln, tous deux nés en février. L’instigateur de cet événement [à l’origine Semaine de l’Histoire des Noirs] est le Dr Carter G. Woodson. Ce dernier a eu une idée géniale d’analyser « scientifiquement » les contributions des Noirs à l’histoire universelle. [Cfr Origine du Mois de l’histoire des Noirs, Ministère de l’Immigration et des Communauté culturelles.] Le courant semble gagner l’ensemble de l’univers occidental, toutefois ce réveil s’avère trop cérémonieux pour être anodin. Aux yeux d’un africaniste, l’Occident a trouvé une drôle de façon de se soustraire à son devoir de réparation envers l’Afrique.
Un monde sans injustice ?
Pour sa 21e édition en février 2012, le Mois de l'histoire des Noirs était célébré sous le thème « Imaginez un nouveau monde ». Selon le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec, ce thème servait aussi l'occasion de lancer une invitation aux Québécois et Québécoises, celle « d'imaginer ensemble un monde sans barrière et sans injustice où tous travailleront à sa réalisation. » Mais qu’est-ce qui est fait au concret pour que l’objectif exprimé dans ce thème ne reste pas un vœux pieux?
On ne peut pas prétendre parler de l’histoire des Noirs et ignorer leurs origines. L’histoire des Noirs, c’est leur quotidien de toujours et le quotidien des leurs qui sont restés sur le continent noir. Le Mois de l’histoire des Noirs, c’est idéalement le temps de réflexion profonde en vue de faire face à la douloureuse réalité d’un crime contre l’humanité qu’est la Traite négrière et toutes ses conséquences [...]
Les véritables enjeux de l’histoire des Noirs, qui devraient primer dans la programmation de février, c’est sûrement leur dignité, la discrimination et le racisme dont ils font l’objet au rythme quotidien dans les sociétés occidentales, c’est aussi le martyr que subit leur mère-continent, l’Afrique, suite à l’exploitation sauvage de ses ressources naturelles par les multinationales occidentales. Il faut lire Alain Dénault dans Noir Canada pour comprendre comment « un système politique et financier honteux a gangrené le monde occidentale qui de fait légitime et soutient le pillage des ressources du continent africain ». Des millions de personnes sont massacrées annuellement dans des guerres par procuration en vue de l’accès à de riches gisements d’or, de diamant, de pétrole, d’uranium ou de Coltan pour ne citer que ceux-là. Les rescapés de ces guerres ou d’autres catastrophes endémiques aux pays des Noirs sont entassés dans des camps de réfugiés d’où les pays occidentaux font la sélection de candidats à la réinstallation. Ceci s’appelle « immigration humanitaire », une douce terminologie masquant les véritables raisons qui sont celles de faire face au déclin démographique et de renforcer la main d’œuvre en Occident.
On s'en fiche de l’Afrique!
Ne pas se soucier des problèmes qui font vivre le cauchemar aux Noirs tout en les éblouissant avec des récits de « contribution » à la société occidentale par les anciens esclaves, cela relève du sarcasme. Tels des naufragés, ces pauvres âmes qui tremblent de peur à la moindre allusion au retour en Afrique sont absolument acculés à l’acte de gratitude envers le pays hôte qui pour la plupart du temps finit par les naturaliser citoyens. Tant pis pour les congénères de l’autre côté de l’océan? Le Mois de l’histoire de Noirs aura sans doute pour effet de détourner le cœur des « réfugiés » de leur mère-patrie tout en jouant sur leur sensibilité à la flatterie. Ils n’ont pas de choix, ils s’y prêtent volontiers. Oui, on adore les Noirs quand ils font les clowns, c’est plus naturel, et on les abhorre quand ils veulent déterminer leur propre destin.
Février, le mois qui vient illusionner les Noirs et les tranquilliser dans leur sort d’éternels assistés. Qu’on me le dise seulement, à quand le Mois de l’histoire des Chinois ou des Arabes?
Ismaïl Mbonigaba
Journaliste africain au Québec
Auteur de l’article « Les damnés de l’histoire canadienne »
Références :
-http://etudesafricaines.revues.org/4524
-http://www.africamaat.com/Liste-d-inventions-realisees-par?artsuite=3
-DÉNAULT, Alain, et al., 2008, Noir Canada, Montréal, Les éditions Écosociété, 348 p
Tel que paru dans La Voix du Sud, février 2013
Publié dans Le Soleil le 25 décembre 2011 à 07h45 | Mis à jour le 25 décembre 2011 à 07h45
Les damnés de l'histoire... canadienne
Ismaïl Isidore Mbonigaba
Aucune explication ne saurait être plausible pour justifier l'existence des réserves humaines, encore moins dans une société ultramoderne qu'est le Canada considéré pendant longtemps comme champion en matière des droits de la personne.
[La Presse Canadienne]
Difficile de se forger une petite idée d'un Attawapiskat dans une civilisation ultramoderne. Les conditions de vie sur cette réserve sont plutôt caractéristiques des camps de réfugiés de la Somalie africaine, sinon d'un de ces villages récemment pulvérisés par l'aviation canadienne en Libye.
Et pourtant, Attawapiskat, c'est bel et bien près de chez nous au nord de l'Ontario. Un endroit au Canada, probablement pas le seul, où les gens sont privés d'eau courante, de toilettes, voire de couvertures en plein hiver. Un coin où la crise de logement est criante et où la promiscuité est apparemment perçue comme une norme par le gouvernement du Canada. Bref, un peuple prédestiné à l'alcool, aux drogues, à la violence et à la misère.
Attawapiskat, c'est le prototype de nombreuses faces de «l'Industrie autochtone» dévoilée par Frances Widdowson et Albert Howard qui n'ont pas ménagé leur humanisme pour inviter le monde à s'indigner devant la cruauté humaine. Les auteurs de Disrobing the Aboriginal Industry: The Deception behind Indigenious Cultural Preservation (traduction libre: La mise à nu de l'Industrie autochtone: le mensonge derrière la défense de culture aborigène) ne passent pas par quatre chemins pour démontrer que le sort des autochtones a été scellé dès le début de la colonisation européenne sur le sol nord-américain.
Par Industrie autochtone, on comprend l'ensemble des politiques mises en place et des projets montés soi-disant pour préserver le patrimoine culturel des peuples autochtones. La réalité est que, sur la foi des auteurs cités précédemment, le maintien des conditions de vie «traditionnelle» sur les réserves autochtones contribue à l'isolement et par conséquent à l'aliénation tous azimuts des «Premières nations», mais surtout à l'enrichissement des imposteurs. Parmi ces derniers, on compte des chercheurs, des avocats, des anthropologues et autres consultants non-autochtones, ainsi que des leaders autochtones leurrés par la promesse d'intangibilité de leur identité. Au comble de l'hypocrisie, Ottawa considère Attawapiskat comme une entité souveraine et offre de prendre la Première nation sous tutelle.
Réserve humaine au XXIe siècle: une abomination
En élargissant les horizons, l'image d'une réserve devient pathétique et affreuse, tant elle reflète des conditions de vies inhumaines ou celles des animaux vivant en captivité. Dans plusieurs pays où la déforestation menace l'écosystème, des réserves naturelles sont aménagées en vue d'abriter et de protéger des espèces en voie de disparition, tel le gorille de montagnes.
On souhaiterait que le gouvernement du Canada indique le contraire, pourtant l'évidence est sans appel. La mise en réserve des autochtones est une déshumanisation pure et simple, digne d'une idéologie raciste de l'époque médiévale tel que démontré par les auteurs Widdowson et Howard. Je les cite en traduction libre: «Et puisque l'actuelle conscience sociale était inconnue des colons européens, les peuples autochtones furent entassés dans des réserves et, à certaines occasions, étaient exterminés quand leurs activités de subsistance faisaient obstacle au développement.»
Aucune explication ne saurait être plausible pour justifier l'existence des réserves humaines, encore moins dans une société ultramoderne qu'est le Canada considéré pendant longtemps comme champion en matière des droits de la personne. Il est évident que les honteuses réalités d'Attawapiskat et autres réserves, non moins assimilables au génocide, ont minutieusement été occultées dans la tentative de dorer la face sombre de la médaille coloniale. Quand on parle du parfait Canada, le Canada de diversité, il faut bien comprendre aussi ce dualisme sacré des civilisés et des sauvages évoluant à des rythmes diamétralement opposés. Voici comment le portail d'Air Transat, infos pour voyageurs, décrit le Nord de l'Ontario, qui comprends évidemment des villages autochtones: «Au nord de l'Ontario s'étend un espace démesuré, encore indompté, où triomphent la forêt, les lacs et les rivières. Les routes qui sillonnent ce gigantesque territoire traversent quelques jolis hameaux...»
Peuples déshumanisés
Attawapiskat, c'est sans nul doute le fruit d'une colonisation réussie. Les autochtones du Canada ont quelque chose en commun avec les Africains et autres peuples qui ont subi la colonisation. On trouve chez eux une sorte de timidité à assumer leur humanité, parce qu'ils ont été carrément déshumanisés.
On assume son humanité en usant de sa liberté de raisonnement et d'action dans une oeuvre propice à l'épanouissement individuel et collectif. Or, l'esprit colonial va à l'encontre de cette doctrine. Les peuples colonisés ont été envahis, marginalisés voire détruits. La colonisation les a laissés infantilisés sinon dégradés, à telle enseigne qu'ils se retrouvent dans l'incapacité de se prendre pleinement en charge, l'élite pensante étant continuellement anéantie par les congénères qui n'échappent pas à la manipulation de l'ex-colon.
Oui, les colonisés, on les adore quand ils font les guignols, car c'est «naturel». On les veut éternels assistés et on les abhorre quand ils veulent s'autogérer. Ici tout comme en Afrique, les colonisés sont des damnés à qui les portes de justice ne veulent s'ouvrir, car l'histoire n'est simplement pas de leur côté.
Ismail Mbonigaba
Ecole de journalisme, Université Laval
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Reportages sur l’Afrique : La honte
Les Occidentaux devraient-ils faire confiance à leurs média?
Par Ismaïl Isidore Mbonigaba
Je crains que les concepteurs du Mois de l’histoire des Noirs ne se soient, en quelque sorte, basés sur de fausses prémisses. Ou simplement choisi la mauvaise appellation de cet événement. Car l’histoire des Noirs, ça va bien loin, au-delà de leur contribution à l’histoire du Canada ou du Québec, au-delà des flatteries.
L’histoire des Noirs, celle qui devrait occuper la grande place au mois de février, sinon toute l’année, c’est leur quotidien ignoré. La discrimination, le racisme, le dénigrement. C’est également le quotidien de leur mère-continent, l’Afrique, ainsi que mille peines endurées par cette dernière présentement et dans le passé.
Dans cette situation embarrassante pour les démocraties, les médias occidentaux montrent leur véritable couleur d’organes de propagande au détriment de l’Afrique. Rien ne saurait mieux illustrer cette corruption que le scénario de l’attaque dirigée contre la Libye en 2012 par les Occidentaux et l’assassinat du président Mouamar Kadhafi sous prétexte de protéger les civils suite à une rébellion créée et soutenue par l’Occident.
La France, le Canada, les États-Unis et la Grande Bretagne n’auront ménagé aucune énergie, tant militaire que diplomatique, pour tuer un dictateur qui dérangeait. Mais quelques dessous de cette agression occidentale déguisée en action humanitaire, n’ont pas tardé à se révéler au grand jour. En moins d’une année plus tard, on apprend que Nicolas Sarkozy avait reçu 400 millions d’Euros du dictateur libyen pour sa campagne présidentielle de 2007 et que la compagnie pétrolière canadienne Petrocanada était en mauvaise posture sur le sol libyen.
Pour tout comprendre sur la trame de piraterie occidentale en Afrique, il faut lire Noir Canada (2009) d’Alain Dénault sur le pillage, la corruption et la criminalité en Afrique. L’auteur s’est attiré des ennuis et depuis 2011, la vente de ce livre est interdite au Canada suite à deux procédures judiciaires de la part des multinationales Barrick Gold et Banro, ravageurs notoires du continent noir dénoncés dans l’ouvrage.
Il faut également écouter le député belge Laurent Louis quand ce dernier dénonce l’actuelle intervention au Mali. Tout esprit bien pensant ne manquera de se demander pourquoi cinq millions de Congolais ont péri et continuent de périr sous l’œil aveugle des amis Occidentaux de notre Afrique, et surtout le pourquoi de l’indifférence et du silence des “très professionnels” journalistes de ce monde civilisé. Les occidentaux devraient-ils réellement se fier à leurs médias quant il s’agit des histoires sur l’Afrique ?
Ismaïl Mbonigaba
Références :
-Ziad Tekieddine dénonce la corruption de Nicolas Sarkozy
http://www.youtube.com/watch?v=QhINKOYR2A8
-DÉNAULT, Alain, et al., 2008, Noir Canada, Montréal, Les éditions Écosociété, 348 p
Tel que paru dans La Voix du Sud, février 2013
Causerie tenue au Conseil de la MRC de Bellechasse à l'Occasion du Mois de l'Histoire des Noirs
Février 2013
Publié dans le Soleil le 20 janvier 2012 à 09h40 | Mis à jour le 20 janvier 2012 à 09h40
Point de vue
Mugesera : ce que le Canada ignore sciemment
Par Ismaïl Isidore Mbonigaba
Ça fait sourire avec scepticisme d'entendre qu'Ottawa a reçu des garanties de la part du gouvernement rwandais, comme quoi «Léon Mugesera aura droit au jugement juste et équitable» une fois déporté vers son pays. N'y aurait-il pas anguille sous roche?
Sans trop paraphraser Marc Antoine de Shakespeare, je viens «enterrer» Mugesera et non faire l'apologie de son discours. Il a su, pendant une bonne vingtaine d'années, jongler avec la justice canadienne, faisant succéder sursis au sursis, mais fin des fins la justice finit toujours par frapper. D'ailleurs, qui dit que le fait d'être hors de la cellule signifie la liberté pour un criminel?
Léon Mugesera, qui a épuisé tous les recours dans les tribunaux du Canada, vient d'obtenir in extremis un autre sursis pour s'en remettre aux conventions internationales. En effet, le Comité contre la torture des Nations Unies a enjoint à Ottawa de suspendre la déportation, le temps d'analyser le dossier du présumé génocidaire. Cela pourrait-il également permettre au Canada de lire attentivement entre les lignes des garanties reçues les inconnus susceptibles de compromettre son leadeurship en matière des droits humains? Là est la question.
La première garantie sur laquelle le Canada fonde son désir ardent d'envoyer Léon Mugesera dans son pays, c'est l'abolition de la peine de mort par le Rwanda en 2007. La deuxième, c'est que les prisonniers sont bien traités et qu'ils ont droit à un avocat. Une autre garantie, c'est que les pays d'Europe et même les instances onusiennes ont récemment décidé d'envoyer les accusés subir leur procès au Rwanda.
Se fier aux seules promesses du gouvernement de Paul Kagame, c'est comme si le Canada décidait de se tirer une balle dans le pied. Le Rwanda n'est pas un État de droit et ce n'est pas les preuves qui manquent. Sa constitution proscrit la peine de mort, d'accord, mais les assassinats politiques et les disparitions des individus sont monnaie courante. C'est pire que des condamnations formelles dans des procès parodiques. Encore récemment, au mois de décembre 2011, le journaliste Charles Ingabire a été assassiné par les agents secrets du gouvernement rwandais alors qu'il vivait en exil à Kampala. Questionné sur cet acte, le président Kagame a cyniquement rétorqué que le journaliste critique était juste un imposteur et un escroc.
En mai 2011, la police britannique a révélé la tentative du gouvernement du Rwanda d'assassiner des opposants à Londres. Le gouvernement sud-africain a aussi rappelé son ambassadeur à Kigali après plusieurs tentatives d'assassiner le général Kayumba Nyamwasa qui vit en exil dans le pays de Mandela.
À l'intérieur du pays, la liste des assassinats et des disparitions donne froid dans le dos. En juillet 2010, alors que s'approchaient les élections présidentielles, le corps décapité de l'opposant André Kaggwa Rwisereka, vice-président du parti «The Rwandan Green Party» était retrouvé gisant dans le sang dans un marais. Le parti de M. Rwisereka a beau demander des enquêtes, rien n'y fait. Peu avant l'assassinat de M. Rwisereka, le journaliste d'investigation Jean-Léonard Mugambage s'est aussi fait descendre le 24 juin 2010 devant le portail de sa résidence à Kigali. Suffisant pour la zipper aux audacieux revendicateurs des libertés.
Il s'agit là des morts brutales qui souvent sont une suite fâcheuse de la colère du président Kagame. Aucune enquête n'a été diligentée sur la disparition en 2003 du colonel Cyiza Augustin et du député Léonard Hitimana, malgré les pressions des organisations de défense des droits humains et celles de l'Union interparlementaire. L'usage du poison «à la soviétique» est aussi courant au Rwanda pour se débarrasser tranquillement des indésirables.
D'où vient alors la naïveté du Canada de croire en la garantie de bon traitement des prisonniers rwandais dans un pays où les prisons connues sont pleines à craquer, tandis que d'autres sont secrètes ou privées? La prison centrale de Kigali, dénommée «1930» héberge «cinq fois plus de détenus que ne le permet sa capacité» (reportage d'Irin News, en 2006). La prison «Chez Gacinya», du nom du patron de la «Special police» dans le secteur Gikondo de Kigali, est célèbre pour les tortures qui y sont pratiquées. Suite à sa triste réputation de tortionnaire, le colonel Gacinya Rugumya était refoulé par les États-Unis en 2006 alors qu'il était nommé attaché militaire à Washington.
Parlant des procès, il faut assister aux séances «gacaca» (ou tribunaux populaires) et en observer les résultats pour se rendre compte combien la justice rwandaise est juste un système de vendetta. Il faut suivre le procès de l'opposante Victoire Ingabire Umuhoza, depuis son arrestation en octobre 2010 jusqu'aujourd'hui, pour constater le genre de torture morale que les prisonniers de Kagame subissent au quotidien. Il faut, pour convaincre les juristes occidentaux, donner l'exemple de l'Américain Peter Erlinder. Ce puissant juriste de renommée internationale s'est hasardé à défendre Mme Victoire Ingabire et s'est retrouvé derrière les barreaux en mai 2010, pendant deux mois, bien avant l'incarcération de sa cliente!
Passer outres ces quelques cas parmi des centaines d'autres à l'actif du général Kagame depuis sa prise de pouvoir au Rwanda en 1994, ignorer l'absence de la presse indépendante et l'exil forcé des dizaines de journalistes et de défenseurs des droits humains, c'est ce à quoi l'on peut s'attendre le moins de la part du Canada. Si le pays de Harper tient toujours à son leadeurship en matière des droits et libertés.
Ismaïl Mbonigaba
École de journalisme, Université Laval