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QU’ATTENDRE DE LA VISITE AU RWANDA DU RAPPORTEUR SPÉCIAL MAINA KIAI ?

Encore un rapport pour remplir les tiroirs des Nations Unies?



Le rapporteur spécial des Nations Unies vient d’effectuer une visite au Rwanda, du 20 au 27 janvier 2014. Monsieur Maina Kiai était mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, en tant qu’expert indépendant, en vue d’évaluer et promouvoir l’exercice des droits à la liberté de réunion pacifique et d’association.Faut-il rappeler que les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association sont des composantes essentielles de la démocratie. Dans ce sens, l’ONU a demandé aux États de respecter et protéger pleinement le droit de se réunir pacifiquement et le droit de s’associer librement dont jouissent tous les individus.Au terme de sa visite, le diplomate kenyan Maina Kiai n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le non respect des droits individuels et collectifs ainsi que la persécution de l’opposition au Rwanda.


Malgré les déclarations officielles, le constat de M. Kiai illustre bien l’existence des contradictions entre les lois rwandaises, les chartes internationales et leur mise en application.Aujourd’hui, il y a lieu de se poser la question, en effet, de savoir pourquoi le Rwanda vote les lois et ratifie les conventions s’il ne peut pas les respecter.En invitant le témoin de la communauté internationale pour valider que le Rwanda est un État de droit, le gouvernement pensait-il dribbler cet expert entendu que de tels agissements de dissimulation sont monnaie courante? Les adulateurs du régime appelés « Intore » s’évertuent à vanter pareillement ses mérites dans tous les domaines sur fond de mensonge. En effet, force est de constater que devant la culture du mensonge caractéristique des Rwandais, les Occidentaux sont pour la plupart des temps confondus et souvent se font l’écho des propagandes rwandaises.


Il n’est pas donc étonnant que cette culture de mensonge favorise la dictature et pousse la population à accepter la servitude, à obéir aveuglement à l’autorité jusqu’à commettre des actes sauvages et irréfléchis comme le génocide de 1994.Selon les observations concordantes, c’est malheureusement du caractère introverti des Rwandais que les autorités profitent pour leur enseigner la primauté des besoins d’«estime» qui se classe normalement au quatrième niveau, au détriment des besoins «physiologiques» qui sont les premiers sur la pyramide de Maslow. Selon le slogan des Intore, un homme digne ne se plaint jamais, mais il cherche des solutions. (« Intore ntiganya, ahubwo ishaka ibisubizo ») et autant de slogans qui mêlent les Occidentaux.Il va également de soi que la résignation des Rwandais découle de la logique d’éducation dogmatique de la religion occidentale.Comme la religion empêche les fidèles de réfléchir d’une manière indépendante et approfondie, le parti majoritaire au pouvoir (le FPR) passe sa propagande à travers des prédications religieuses.


De plus les plateformes formelles et informelles telles que «Umuganda» «Itorero», «Umushyikirano», «Akagoroba k’ababyeyi», une multitude de radios présentées comme des espaces politiques et d’expression «Made in Rwanda».Le FPR influence même la nomination des prédicateurs et ses agents se joignent aux disciples pour aider à mieux inculquer les principes du parti et en recruter les membres. Ces derniers doivent prêter le serment de loyauté par lequel ils jurent par leur sang qui ont été baptisés dans une cérémonie de ne jamais être en contradiction avec le FPR, tel un chrétien qui jure de ne jamais pécher.Dans le secteur privé, ces espions du FPR effectuent des contacts à l’ombre avec les policiers, les magistrats, les auditeurs du fisc et les médecins pour recueillir du renseignement, arranger un procès, remporter un marché ou effectuer des transactions entre eux… Et les institutions de surveillance d’équité comme «Transparency» n’y voient que du feu !


En plus des contradictions signalées par M. Maina, dans l’administration de toute organisation au Rwanda, si le responsable (civil ou militaire en civil) est soupçonné de ne pas suivre fidèlement la ligne du FPR , il lui est accolé un adjoint ou un analogue occulte qui peut cette fois-ci être un officier en uniforme. Si l’ensemble des membres d’une organisation quelconque sont soupçonnés d’être réfractaires, l’organisation est dissoute soit temporairement ou définitivement.Il découle alors de ce qui précède que l’expert de l’ONU, avant de présenter son rapport, a besoin de consulter un rapport d’experts sur le Rwanda pour mieux cerner le problème rwandais.


Aussi depuis la nuit des temps, la prudence appelle-t-elle les Rwandais à se taire ou à mentir devant une situation quelconque, et en cas de force majeure, s’exprimer à travers des métaphores, de peur de blesser l’autorité : pour eux le roi et la radio ne se trompent jamais («Irivuze umwami» ou «Radio yabivuze»)!




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