Le FPR versus la France : une histoire de collusion et de complot impérialiste
Une entente hautement secrète lie le Front patriotique rwandais, parti du général président Paul Kagame, et les puissances occidentales qui ont aidé les rebelles tutsi à prendre le pouvoir à Kigali en 1994. Mais le FPR a sans doute signé sans comprendre les règles du jeu!
Il suffit de se poser des questions simples relativement aux mascarades et diversions interminables auxquelles le FPR nous a habitués, en parfaite concordance avec les mises en scène de Paris. Les diversions tiennent les militants rwandais de la démocratie en haleine depuis qu’un dossier judiciaire instruit par la justice française a incriminé le général Kagame et ses acolytes en tant qu’auteurs de l’attentat terroriste du 6 avril 1994 qui a coûté la vie aux présidents rwandais et burundais. Mais pourquoi diable l’acte terroriste de cette ampleur, en plus déclencheur d’un génocide et d’autres crimes exécrables contre l’humanité, n’a jamais fait objet d’une enquête internationale? L’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour le Rwanda[TPIR], institué par le Conseil de sécurité, aura écrit avant d’être limogée sans ménagement : « S’il s’avérait que c’est le FPR qui a abattu l’avion présidentiel, il faudrait réécrire l’histoire du génocide Rwandais. » Madame Carla del Ponte qui n’est pas une apprentie dans son métier avait évidemment réuni tous les éléments de preuve, mais les États-Unis ont exigé sa démission dans le dossier rwandais. Et on se demande pourquoi la France a coopéré avec les États-Unis dans cette scandaleuse manigance visant certainement à rassurer le général Kagame, le protégé des Anglo-Saxons.
Criquets sur la poêle?
Le limogeage de mme del Ponte démontre à suffisance que la justice, encore moins la vérité sur le drame rwandais, n’est pas le souci des puissances occidentales. La France ne peut pas inquiéter le général Kagame aussi longtemps que ce dernier se trouve dans les bonnes grâces de Washington. Après tout, les deux puissances alliées dans toutes les opérations de perturbation du monde ne sauraient se disputer sur la question rwandaise. Elles doivent tout de même s’assurer que leur conflit d’influence soit incarné par les Rwandais eux-mêmes, les uns derrière la France les autres derrière les États-Unis. Fini l’époque du monopole d’exploitation des richesses dans le monde soumis, maintenant les impérialistes se partagent équitablement le gâteau [comme en Irak ou en Libye] ou s’accordent sur des délais de rotation comme cela semble être le cas pour la République démocratique du Congo [RDC]. Ces délais de rotation qui en principe varient entre deux et trois décennies impliquent de violents bouleversements qui souvent laissent les pays soumis entièrement détruits et extrêmement divisés [chicane de criquets sur la poêle ardente], le nouveau seigneur de guerre tâchant plus de plaire à son parrain occidental en vue de longévité que de réconcilier son peuple. Le temps de piller, détourner et cacher ses trésors dans des banques étrangères, en attendant une fin tragique.
Enquêtes de Bruguière ou l’Épée de Damoclès
La France donc n’a pas voulu en finir avec le FPR pendant ces 22 ans passés, non pour l’amour du tyran de Kigali, mais plutôt pour honorer la sacrée entente entre prédateurs. Le général Kagame n’y a rien pigé, semble-t-il, du moins au début. Fort du soutien des États-Unis, il s’est senti invincible et a multiplié des bavures non seulement à l'égard deson propre peuple mais aussi envers ses voisins. Jusqu’à ce que l’Ambassadeur Samantha Power lui a publiquement signifié la fin de la récréation, que 2017 est l’année de dégagement en douceur. Et Paris de renchérir, à temps opportun, rouvre le tiroir [du juge Bruguière] que Nicolas Sarkozy avait stratégiquement cadenassé en 2010, manifestement pour entamer la phase d’enquêtes visant les criminels du FPR. Fort probable, Arusha pourrait se pencher sur l’attentat du 6 avril 1994. À la grande jubilation des déshérités du régime Kagame qui pour la plupart n’hésiteraient pas à se prêter au même jeu impérialiste. Trop tard donc et vaine tentative pour l’autocrate de Kigali qui menace d’inculper les citoyens français accusés de prendre une part active dans le génocide des Tutsi.
L’ONU, un paravent pour gangstérisme international
Les forces obscures grouillent au sein de l’Organisation des Nations Unies, notamment les puissances militaires très soucieuses d’étendre leurs zones d’influence et de déprédation. Le sous-sol extrêmement riche du Zaïre est plus que convoité à la fin des années 80 spécialement suite à la demande grandissante du Coltan, ce minerai auquel tient le boom technologique ayant rapport à l’électronique (laptop, téléphone portable), à l’aérospatiale voire à la défense. Sans surprise les États-Unis se trouvent être le premier consommateur de coltan. La surprise sera plutôt le premier exportateur mondial de ce minerai [du Zaïre, devenu la République démocratique du Congo] qui n’est nul autre que le Rwanda du général Kagame! Ce dernier est l’allié principal des États-Unis dans la Région des Grands Lacs africains. Surarmé et directement assisté par les mercenaires américains, le général Kagame a envahi le Zaïre sous l’œil spectateur des Nations Unies. Il a chassé le Maréchal Mobutu et installé à Kinshasa un pouvoir qui lui est docile. Pour faciliter le pillage de la RDC, l’autocrate rwandais a créé un chaos à travers une multitude de rebellions qu’il recycle à volonté. Ironie du sort, ces groupes armés comprennent les Forces démocratiques de libération du Rwanda, les fameuses FDLR accusées par Kigali d’avoir commis le génocide au Rwanda, mais leur maintien délibéré sur le sol congolais n’est que stratégie et manœuvre dilatoire pour éterniser le pillage sous les maudits auspices de l’ONU. Depuis l’invasion du Zaïre par le Rwanda en 1996, on dénombre plus de cinq millions de morts selon les organisations de défense des droits humains, hécatombe que des enquêteurs de l’ONU ont qualifiée de génocide en 2010. Le « Mapping Report» produit à cet effet sur la RDC a été classé sans suite sans doute pour ne pas inquiéter [temporairement] les charognards de Kigali et de Washington.