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L’INTELLECTUEL RWANDAIS ET L’IMPÉRATIF DU CHANGEMENT

Réquisitoire contre l’amateurisme et le radicalisme, le clientélisme et le quiétisme



La devise du Magazine "Rwanda – Géopolitique" est bien définie et c’est notre Crédo : "Notre conscience est la source de notre indépendance, notre liberté est le gage de notre objectivité". C’est dans ce cadre que notre Magazine se veut être l’expression et le miroir de l’intellectuel rwandais d’un nouveau type et d’une autre génération, en quête de changement de paradigme.


Si nous sommes farouchement attachés à notre indépendance, c’est parce qu’elle porte justement en son sein la conception du libre choix des valeurs référentielles et, partant, de la logique démocratique. Pour faire court, disons qu’après un constat de confrontations stériles voire dangereuses de " opposition versus pouvoir ", nous voulons, dans une démarche réparatrice, idéaliste et pragmatique, donner priorité à l’humanisme - base de la morale - avant le politique et l’économique. C’est ça, nous semble-t-il, qui est un enjeu sociétal fondamental au Rwanda et non la démocratie ou la gouvernance qui ne sont que des moyens de gestion de la chose publique, modulables en fonction de la dynamique du jeu politique.


Pour reprendre l’expression de Gilbert Taguem Fah, alors que l’opposition politique rwandaise projette effectivement l’image d’un malade frappé par un nanisme doublé d’une cécité technostructurelle, le régime en place, lui, parait se ligoter dans une attitude topique et fermée, défiante et défensive, complètement hystérique et amnésique, d’après nous.En effet, d’une part, quand on observe les formations politiques de l’opposition, il est aisé de remarquer les déficiences qui inhibent leur efficacité, entre autres, l’égocentrisme et les querelles de leadership, le défaut de vision politique et par conséquent de projets de société alternatifs, le déficit de corpus de valeurs et de normes organisationnelles, la carence des ressources, l’absence de cadre stratégique et tactique, l’insuffisance de cohésion, mais surtout le manque de flexibilité dans la démarche opérationnelle. De la part du gouvernement, on assiste à des errements injustifiés de freinage de la dynamique de l’implémentation d’une véritable démocratie, notamment, les tracasseries administratives excessives pour et dans la reconnaissance ou l’immatriculation de nouveaux partis politiques, les discours hostiles à la diversité politique et au partage des responsabilités du pouvoir, le noyautage de l’opposition ainsi que la concurrence déloyale sur le marché politique.


Pour nous, nous considérons que ce qui se joue réellement, c’est la lutte entre une vision d’une société juste, équitable, solidaire et tolérante où le pouvoir devrait être considéré comme un patrimoine public accessible à tout citoyen, à la différence de la conception d’une société où s’enracine la violence, la confiscation et la falsification de la vérité, l’arbitraire et l’inégalité, l’injustice et l’impunité, et où la connaissance, le savoir-faire et les ressources publiques sont privatisées et mises au service d’une minorité politique privilégiée auto-érigée en oligarchie. Comme piste de solution à la problématique rwandaise, il convient de définir avant tout un nouvel ordre sociopolitique d’arrière-garde en vue de créer la capacité citoyenne où désormais la philosophie démocratique pluraliste serait fondée en prenant en compte à la fois les préceptes du libéralisme politique et les concepts transactionnels des offres politiques de qualité et diversifiées, et ce dans un marché politique ouvert et transparent.


On peut bien comprendre que dans une société comme celle du Rwanda qui a récemment connu un génocide sans précédent dans l’histoire de l’Humanité, le régime politique qui en est ressorti après soit rigide voire autoritaire à court terme pour rétablir la sécurité et jeter les bases de la reconstruction nationale et du tissu social. Mais sur le long terme, tous les projets d’ordre politique et à caractère social qui engagent le destin de tout un peuple méritent l’utilisation de tout le potentiel humain et la concertation, particulièrement le concours de l’élite rwandaise, et la collaboration de politiciens professionnels (c-à-dire issus de partis solidement constitués) et de quasi-politiciens (c-à-dire ceux qui animent les organisations et les associations citoyennes). Dans cette logique, le dialogue, la concertation, la conciliation des idées et la recherche du compromis demeurent un impératif du changement, de définition du nouvel ordre politique et de la transformation sociale. Cependant, notre point de vue est également qu’en véritable démocratie, une minorité quelconque ne devrait pas confisquer les ressources publiques au détriment des aspirations et des attentes de la majorité des citoyens qui détiennent pourtant la légitimité du pouvoir public. Aussi, nous rejetons toute tendance à traiter certains citoyens au rabais ou les offusquer de quelque manière que ce soit, tout comme nous sommes contre le «suprémacisme» ou la logique d’un citoyen de seconde zone.


Tant et aussi longtemps que le radicalisme de tout genre dominera la sphère politique, le Rwanda ne pourra jamais connaitre une stabilité durable et ce, quels que soient l’alternance politique ou les discours de bonnes intentions. Lorsque l’homme politique rwandais passe à coté de l’intégrité, renvoie toute morale au rancart pour chercher la puissance et s’ériger en prépotence, alors toutes les injustices, déviances et exactions deviennent possibles et sans limites pour dévier vers une «démocratie prébendière».Face aux radicalismes qui se nourrissent de la domination sur la majorité silencieuse, il faut édifier un véritable contrepoids démocratique à la fois offensif, défensif et dissuasif. Mais cela ne peut se faire que dans une culture de " l’intellectuellement correct" et du "politiquement correct", et dans un système ouvert, équitable et compétitif. Mais aussi cette action doit se concevoir collective où chacun doit se sentir responsable des autres, demeurer critique, et refuser l’inertie, l'indifférence et l’insouciance. Il faut absolument qu’à terme on puisse réduire les minorités radicalisées à leurs simples expressions.Mais hélas, les dominations des castes ne constituent pas uniquement le propre des Rwandais et au Rwanda!


En effet, c’est quelque chose de profondément ancrée dans les démocraties et les pouvoirs en Afrique qui s’apparente à "la sauvagerie politique". C’est ce principe consacré à la domination des idéologies exclusivistes qui fragilise la culture et la coutume du « vivre-ensemble », la solidarité et la tolérance. Ceux qui croient que la diversité culturelle, ethnique, sociale, religieuse ou politique constitue des critères objectifs pour définir des échelles et catégories de discrimination et d’exclusion, ne sont rien d’autre que des prédateurs. Et dans les régimes africains, cette barbarie des propagandes idéologiques et de la courtisanerie qui reposent sur la primauté de la pensée unique, constitue aussi la "comorbidité" puisque elle conduit fatalement à la démocrature.


Tout comme l’avait fait en son temps le communisme stalinien, l’intellectuel soviétique était considéré comme un simple moyen de production, de recherche ou de compétition pour la guerre froide, aujourd’hui les régimes politiques africains traitent les intellectuels locaux comme de simples intermédiaires et tremplins électoraux pour transformer et aliéner la société afin de mieux l’exploiter en son nom.


À présent, l’enjeu de l’engagement des vrais intellectuels dans la démocratisation est de redorer le blason souillé par des intellectuels automates fabriqués et entretenus par des dictatures africaines.Certes, nous sommes bien conscients que le comportement quotidien de la majorité d’intellectuels rwandais n’a rien de radicalité. Cependant, depuis l’avènement de la République, le principe de diversité et de complémentarité politique a été ignoré pratiquement par tous les politiciens pour ériger des systèmes des castes dominants basés en général sur l’idéologie, l’ethnisme ou le régionalisme. Par ailleurs, nous constatons et déplorons la manière dont une fraction d’intellectuels rwandais a toujours su servir et exploiter les opportunités de ces systèmes et les règles de jeu de ceux-là dans l’indifférence totale des préoccupations sociales. Notre pays doit donc impérativement sortir de ce cercle vicieux caractérisé encore par des injustices et des inégalités en adoptant une approche plus nuancée et pragmatique, plus ouverte et plus soucieuse des résultats concrets.


Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est la constitution d’une communauté de jeunes intellectuels rwandais affranchis, à l’écart d’une pléthore de partis politiques immatures et sans vision, devenus uniquement des excitants sociaux. En quelque sorte, pour aller dans le sens de Charles Péguy, un «parti intellectuel», qui ne dispose pas d’une organisation, mais de la force des idées, porteur des valeurs universelles et défenseur des droits humains.Ces intellectuels devraient donc être capables de véhiculer dans le champ politique les préoccupations de la collectivité sans se soucier des incidences partisanes. Ils doivent être capables de dire non à ceux qui veulent régler les problèmes politiques à la Kalachnikov.Les masses populaires n’ont rien à voir avec les visées et les intérêts des politiciens, pourquoi devraient-elles être exposées aux risques et périls et fin des fins devenir des boucliers humains en cas de guerre pour la conquête du pouvoir?


On ne peut pas prétendre défendre les intérêts d’un peuple si on ne respecte pas la vie humaine et si on n’est pas capable de garantir cette vie dans le laps de temps qu’on passe sur terre. Au Rwanda, le débat politique reste encore truffé de prises de positions obtus et de préjugés quasi-indestructibles, surtout quand il s’agit de donner un sens à l’interprétation de l’histoire ou de certains événements de l’histoire.Il convient de rappeler que l’éducation, la formation et l’instruction ne servent pas uniquement à produire des diplômés et à pondre des cadres à la chaîne pour répondre à un besoin économique. Ça sert aussi à ouvrir les esprits sur le monde, à rendre les gens capables d’analyser, d’évaluer et de critiquer, de comprendre le pouvoir comme n’ayant rien de dogmatique, de savoir et (dé)montrer que les idéologies sont construites, bref, à permettre l’émancipation de l’intellectuel pour qu’il puisse se dégager des emprises politiciennes et partisanes, se valoriser et s’accomplir.C’est nettement plus utile à notre société rwandaise que de continuer à s’embrigader dans une logique linéaire, prétentieuse et bipolaire du genre « Je suis pour le pouvoir vs Je suis contre le régime ».


À travers cet article, nous ne voulons pas non plus laisser (sous)entendre que tout le milieu intellectuel rwandais est corrompu ou dépourvu de vitalité, de clairvoyance ou de créativité. Bien au contraire, nous saluons un bon nombre de publications d’auteurs rwandais qui donnent l’occasion de discuter sur certains enjeux de notre société.Et si nous avons tendance à souligner la faillite de l’intellectuel rwandais, ce n’est pas non plus sur le plan professionnel, loin de là. C’est pour évoquer plutôt l’absence de cet intellectuel engagé mais non-affilié qui devrait avoir une influence politique réelle, continue et reconnue au niveau médiatique.


On reconnaîtra les vrais intellectuels rwandais au fait qu’ils suivront la voie de leur conscience quels qu’en soient les risques. C’est grâce à ces qualités qu’ils seront reconnus par la société rwandaise comme étant des modèles et deviendront, grâce à leur force rayonnante, les animateurs, les serviteurs et les défenseurs du peuple, en lieu et place de la plupart des politiciens obnubilés par les rouages du pouvoir, et qui ne tiennent jamais compte des conséquences sociales consécutives à leurs actes irresponsables.Ce qui, par contre, nous a frappés d’étonnement, ce sont ces intellectuels qui ne font que l’observation tendancieuse ou la critique radicale, et ceux qui prétendent rester neutres ou prennent leurs distances soi-disant pour ne pas s’inscrire dans des rapports de forces politiques. Spécialement à ceux qui s’identifient à la deuxième catégorie et qui adoptent facilement à l’égard de la politique une attitude approbatrice, ils courent le risque d’être sous l’emprise d’une certaine tyrannie des idées.


En se soustrayant délibérément aux rapports de force, en évitant les controverses ou en prenant soin de ne pas se mouiller, on se dérobe en fait à nos responsabilités. Il faut croire que la limite qui sépare la prudence de la couardise est une frontière très mince. Les vrais intellectuels rwandais ne devraient donc pas être des spectateurs apathiques et laisser aux politiciens amateurs irresponsables, spéculateurs ou opportunistes le soin de dominer le champ politique et la scène médiatique.La fatalité qui frappe la jeune République du Rwanda est une preuve éloquente de la faillite de l’intelligentsia rwandaise. En revanche, les vrais intellectuels rwandais d’aujourd’hui ont leurs propres combats spécifiques à mener dans la véritable démocratisation de la République.


Toutefois, tout en acceptant la responsabilité de s’engager dans des confrontations d’idées, nous croyons qu’il est plus constructif d’éviter un climat délétère qui ne ferait que renforcer la méfiance, l’hostilité et la provocation. Aussi, pensons-nous, qu’un cadre de dialogue entre le pouvoir et l’opposition est aujourd’hui nécessaire en vue d’une ouverture politique dans un esprit de partage du pouvoir. Il suffit juste de remplir une condition : la volonté politique de créer un pont en brisant la boucle "méfiance - peur", fruit de la suspicion, des préjugés et des stéréotypes. Autrement, ce cadre est possible à concevoir. Assurément, ce cadre est facile à construire. Alors il ne faut plus attendre car la véritable démocratie libère la parole, appelle le débat d’idées, permet de construire et d’affermir la conscience de la citoyenneté. Cela requiert l’apport de vrais intellectuels pour penser et servir la démocratie afin d’en déployer toute l’efficience dans le sens de l’émancipation du peuple rwandais. Et dans un engagement démocratique, les intellectuels rwandais seront alors appelés à réhabiliter et à matérialiser l’indépendance de l’intelligence, de la pensée et vis-à-vis des politiques.


Le Magazine "Rwanda – Géopolitique" vise donc à faire la promotion non partisane de l’ouverture démocratique, du dialogue, concertation et de la recherche du compromis. Il appelle l’intellectuel rwandais d’un nouveau type de se tenir au courant de l’actualité politique pour découvrir la complexité des enjeux et les difficultés concrètes vécues par les acteurs politiques. Cela aide à saisir les différentes situations politiques, incite à plus de discernement, à vite détecter la manipulation et la propagande, à se méfier des conclusions hâtives, des critiques trop radicales et parfois la condamnation facile et expéditive. Il ne faut pas non plus perdre de vue qu’en politique le contexte prime sur le fond et sur la forme et, que l’action politique est une action dynamique qui comporte des dispositions (re)négociables et (ré)ajustables au fur et à mesure que le temps passe.


Nous devons accepter l’autocritique et poser la question à notre conscience, explorer et chercher la réponse dans notre propre histoire pour nous repositionner non pas en termes de se servir mais de servir, et ce pour mieux répondre aux besoins émanant en premier lieu de la collectivité plutôt qu’aux demandes du politique. Contrairement à la position prise par l’actuel intellectuel rwandais (qu’il soit étiqueté ou qu’il s’étique lui-même hutu, tutsi ou twa et quelle que soit sa mouvance politique supposée ou non), la critique positive et constructive doit désormais se concevoir comme un code à la fois éthique, juridique et social.C’est pourquoi, en tant qu’intellectuels et hommes libres, nous nous devons de renoncer à la fatalité, rénover et innover, toujours en portant fièrement l’étendard de la souveraineté de notre peuple, en restant son porte-voix et son bouclier, car les degrés de conscience populaire et de conscience politique sont à un niveau non encore suffisamment élevé pour appréhender les méandres et la fourberie des politiciens.


Au delà des politiciens, nous devons viser à unir ce qui se sépare, à rassembler ce qui se fragmente, à inspirer confiance et à donner l’espoir. Ce faisant, nous restons avec une conviction que si l’intellectuel opportuniste continue à remplacer l’intellectuel citoyen, alors les valeurs universelles n’auront pas (jamais) d’agora dans le processus de démocratisation du Rwanda.Amorçons le virage de la modernité dans la conception d’un changement socioculturel qui prendrait en compte le générique de notre Histoire, les acquis positifs des régimes qui se sont succédé, les actes fondamentaux de la République, et le setting post-génocide. Car la société rwandaise doit devenir un espace sans aucune discrimination, où personne n’envie personne, où chacun se trouve mieux à sa place et réalise ses profondes aspirations. Et cela signifie aussi que personne ne doit souffrir de nul complexe de son physique, de sa situation sociale, de sa confession religieuse ou de son affiliation politique. Autant, la conviction et le courage devront s’afficher comme des qualités qui permettront de combattre efficacement amateurisme, radicalisme, clientélisme et quiétisme d’une part, et dominations, privations et persécutions d’autre part.Il s’agit pour l’élite rwandaise, spécialement, d’initier une culture aux valeurs sociales et humaines revivifiées permettant de consolider la réconciliation nationale et la cohésion sociale, d’indiquer la voie du salut et d’enseigner la vérité, de mettre en exergue ce qui unit les Rwandais et les Rwandaises et, pour que le Rwanda Pluriel « Notre Patrie » ne soit plus une arène des conflits ethniques, des rivalités aveugles et des hostilités pernicieuses. Elle doit aider à contrer les spéculateurs et les imposteurs, et elle doit conscientiser le peuple rwandais sur le retour à la quiétude intérieure laissant s’épanouir les émotions, les intuitions et la créativité associées à sa culture.


Dans une compréhension plus globale de diversité et de complémentarité, et dans un élan de mettre en aval les valeurs intrinsèques qui nous unissent, le programme «Ndi Umunyarwanda – Je suis Rwandais» pourrait servir d’amorçage et de catalyseur pour le changement de paradigme rwandais et pour initier une nouvelle philosophie post génocide du « vivre ensemble ». Car, c’est un fait, la société rwandaise d’aujourd’hui incarne une multitude de micro-cultures et de mentalités. Ainsi un dénominateur commun est indispensable pour réussir leur cohabitation. Pour ce faire, il faudrait que l’intellectuel rwandais, sans complexe aucun, s’approprie le programme «Ndi Umunyarwanda » pour mieux en décrypter l’idée unificatrice et constructive qui est derrière. Toutefois, il faudra le remodeler, l’enrichir et, au mieux, en devenir l’animateur au lieu de laisser ce programme aux mains des metteurs en scènes extrémistes et/ou prébendiers.Tout en émettant une opinion, il nous semble que les auteurs du programme «Ndi Umunyarwanda » se soient inspirés, sans doute de bonne foi, de la pensée américaine qui met plus l’individu en valeur et donc l’utilisation de « Je », alors que la philosophie rwandaise du « vivre » repose beaucoup plus sur la valeur de la communauté et donc la préférence de « Nous ». La différence est de taille.


La mauvaise compréhension et la récupération par les radicaux, à des fins politiciennes, proviendrait de la mauvaise communication et, probablement, d’un faux départ issu de la non prise en compte de l’environnement psychologique collectif post génocide. Or, pour réussir la reconstruction du tissu social, tous les acteurs politiques et sociaux doivent se mettre en triple modes informationnels, d’abord de recherche de la vérité, ensuite de justice réparatrice et enfin de prévention des conflits.De toute façon, dans toute nation, communiquer publiquement pour la paix est avant tout un acte politique et une action de volonté politique qui vise à faire de chaque citoyen et de chaque espace territorial un rempart pour la sécurité individuelle et collective. Et, la meilleure façon de consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits sociaux, c’est l’éducation publique au respect de la différence.Nous pensons que pour désamorcer les tensions ethniques qui perdurent au Rwanda, il faut introduire de façon responsable, consensuelle et progressive un nouveau moule de transformation philosophique et comportementale dans lequel les médias de masse sont appelés à jouer un rôle prépondérant.


Il est évident qu’après les médias de la haine, les Rwandais ont maintenant besoin d’une communication honnête, neutre, circonspecte et suffisamment empathique pour rapprocher les différentes tendances.Un projet tel que « Agenda setting post génocide pour les mass-médias au Rwanda » s’avère donc nécessaire comme une composante complémentaire à être insérée dans le programme «Ndi Umunyarwanda – Je suis Rwandais» ou pour un libre rectificatif "psycho-médiatico-politique" «Turi Abanyarwanda – Nous sommes Rwandais». Ce projet serait un instrument équitable au service de la société dans la diffusion du nouvel ordre sociopolitique, de l’éducation à la culture de la paix et, de la compréhension de la richesse de la diversité.


Tel est, à notre humble avis, le rôle que devrait jouer l’intellectuel rwandais à travers une communication adéquate dans la transformation sociale pour la construction d’une nouvelle société équitable, solidaire et tolérante des Rwandais et des Rwandaises.


«Puisque les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. Les médias peuvent en ce domaine sensibiliser l’opinion publique, promouvoir les droits de l’homme et contribuer efficacement à la compréhension internationale» (UNESCO).


Par Victor Manege Gakoko

Analyste indépendant-Canada


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