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SUR LE BANC DES ACCUSÉS

L’élite intellectuelle africaine complice des crimes d’État


Nous sommes catégoriques : Tant que l’élite intellectuelle africaine continue de renoncer à ses responsabilités à l’égard de la cause du peuple, elle oeuvre sciemment à fragiliser les institutions des États et, par conséquent, à ruiner les Nations. Et, jamais les Institutions fortes ne verront le jour ! Toute excuse sera nulle et non avenue, car nos intellectuels pèchent aussi bien par action que par omission. La faillite des processus démocratiques en Afrique est beaucoup moins imputable au pirate qui prend le pouvoir par la force et/ou par la ruse qu’à ces fameux savants qui foisonnent dans sa cour. Ces grosses têtes rivalisent de zèle et d’ingéniosité pour asseoir confortablement le règne autoritaire suivant le modus operandi classique : manipulation du peuple, intoxication de l’opinion internationale, tripatouillage de la constitution, chasse aux sorcières et terrorisme d’État.


Peut-il y avoir des aventures criminelles que nos régimes africains peuvent entreprendre sans d’abord en confier l’étude du projet à leurs idéologues ? Ces derniers sont les véritables architectes des systèmes corrompus, concepteurs des politiques qui leur permettent de s’agripper au pouvoir en profitant allégrement les ressources et les avantages que leur procure le régime en place.Mais, pourquoi l’assassinat reste-t-il une réalité inhérente au pouvoir en Afrique ? D’abord, parce que l’Afrique n’a plus de repères moraux et elle se déshumanise de plus en plus. Dans les coeurs, l’argent s’est vite substitué à la vertu. Ensuite, les Institutions sont devenues des appareils de production à la solde d’une oligarchie. Par conséquent, cela consacre l’impunité et donc encourage la criminalité au sommet de l’État et dans les sphères proches du pouvoir.


Aujourd’hui, il y a dysfonctionnement intentionnel dans l’appareil d’État, car peu de leaders africains se préoccupent vraiment d’asseoir un véritable État de droit et de consolider la séparation des trois pouvoirs - exécutif, législatif et judiciaire - pourtant piliers de la démocratie.Sur le continent africain, les chefs d’État, généralement considérés comme les garants de la Constitution, sont parmi les premiers à ne pas la respecter. Pourtant, dans la Loi fondamentale, figurent clairement des clauses faisant en particulier du chef de l’État le «chef suprême» de la magistrature ; au nom de laquelle fonction, certains chefs d’État se croient au-dessus des lois, de la moralité publique, des droits et valeurs humains, et même de la vérité. Or, un chef d’État qui abuse de ses prérogatives, dans les discours et dans les faits, incite sa "cour" à se croire elle aussi au-dessus de la loi, et donc autorisée à commettre toutes sortes d’abus et de délits.


Par ailleurs, dans plusieurs pays en Afrique, comme la justice est confisquée par le régime en place, rares sont les magistrats qui osent encore appliquer l’éthique et la déontologie. Les magistrats ayant peur de s’assumer, rares sont aussi les dossiers d’assassinats politiques qui aboutissent.Il est étonnant de voir combien d’intellectuels africains, une fois tombés en disgrâce, foutent le camp et prennent le chemin de l’exil après avoir foutu le bordel dans l’appareil d’État ! Longtemps thuriféraires des pouvoirs en place et dont certains sont au centre d’affaires troubles et compromettantes, ces intellectuels prébendiers ne savent quoi faire quand arrive le temps de justifier leur imposture.


Les voilà en exil, métamorphosés en opposants politiques pour masquer leurs crimes envers la société. Les voila dénoncer les pratiques d’un État d’exception issu d’un régime qu’ils ont eux-mêmes créé et fortifié. Sommes-nous vraiment dupes et assez caves pour ne pas comprendre leur opportunisme, leur incivisme, leur trahison et leur lâcheté? Sommes-nous si obscurs pour suivre ces champions de la politique du ventre dans leurs nouvelles aventures perfides?Si l’opinion publique sait bien faire preuve de patience, les analystes politiques sont d’avis que jamais elle ne sera aveugle, encore moins sourde, muette et éternellement insensible, surtout face au passé très récent.


De plus en plus, les peuples deviennent conscients de la réalité, et surtout de leurs droits. C’est pourquoi, ils ont aussi de moins en moins peur des intimidations, des chantages, des provocations et des agressions.Heureusement que dans les démocraties occidentales qui nous servent de modèles il n’y a pas l’omnipuissance du chef de l’Exécutif. Car, des normes et des textes encadrent strictement ses prérogatives institutionnelles qui le soumettent au respect des lois et textes juridiques en vigueur. L’Afrique, elle, a du mal à cloner le modèle original de la démocratie occidentale, elle se contente de dupliquer juste sa forme pour mieux profiter des imperfections inhérentes à tout système inventé par l’humain.


La démocratie ne fonctionnera jamais tant que le Législatif et le Judiciaire demeureront sous contrôle de l’Exécutif, que l’armée sera à la solde des détenteurs du pouvoir, et que la presse et les opposants politiques accusés abusivement de terrorisme seront traqués et assassinés en toute impunité au mépris du droit. Il est plus que temps que les intellectuels africains se ressaisissent, se dégagent de la concupiscence pour se battre par tous les moyens légaux possibles en vue de faire jouir leurs peuples de la culture démocratique, de la bonne gouvernance et de la fin de l’impunité.


Ainsi le terrorisme d’État ponctué par les assassinats politiques cessera d’être utilisé comme une arme de la concurrence déloyale à laquelle recourt l’autoritarisme pour obstruer la compétition politique requise en démocratie.


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