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SILENCE, POUR ÉVITER LES ENNUIS?

Le silence n’augure jamais un bel avenir


« En tant que citoyen, j’applaudirai de bonnespropositions ; qu’elles viennent du régime enplace ou de l’Opposition. Jamais, jen’approuverai celles qui vont à l’encontre del’intérêt général de la nation d’où qu’elles viennent. »


J’ai entendu ces paroles, il y a deuxsemaines au cours des échanges et desdiscussions entre des personnes issues de lasociété civileL’effondrement du Mur de Berlin, comme certains lepensaient, à la fin des années 1980 allait modifiersensiblement des relations internationales qui étaientjusque-là bipolaires. La problématique de l'enracinementet de l'implantation de la démocratie était au coeur detoutes les réflexions sur l'avenir de nombreux paysclassés sous rubrique de pays du « tiers monde » ou « envoie de développement ».


Je me suis alors demandé si ce principe ne pouvaitpas animer chaque citoyen, puisqu’il s’agit d’un raisonnement debon sens. Qu’est-ce qui nous empêcherait de faire ce principe, lenôtre et de l’exprimer ouvertement?En démocratie on dit : « le Pouvoir du Peuple par le Peuplepour le Peuple ». Par ailleurs, il y en a qui disent que nousavons des dirigeants que nous méritons parce que,normalement, c’est nous qui les élisons. De ce fait, les citoyensn’ont-ils pas droit de « demander des comptes » ou de ne pas réélire ceux qui n’ont pas tenu leurs promesses ? Bien évidemment, quand les élections transparentes sont possibles.


S’il faut bien le faire, ce n’est ni par le silence ni parl’indifférence. Cependant, Il arrive aussi que certainespersonnes s’impatientent, se sentent fatigués et pire encore nevoient rien venir de positif. Désespérés, elles préfèrent fairesemblant d’avoir tourné la page, et faire semblant de ne plusêtre intéressés par la politique.Le devoir du citoyen ne nous oblige pas de nous positionnerquant aux destinés de notre pays ?


La politique ne concerne pas que les politiciens. Ce n’est pas pour rien que l’on ditégalement: «Si tu ne t’occupes pas de la politique, alors lapolitique s’occupera de toi ». Certains diront que souvent, pours’implanter et perdurer, les régimes qui ne tolèrent pas lescritiques, instaurent un climat de peur, de méfiance où les gensde bonne conscience gardent le silence et n’ouvrent la boucheque pour les encenser.


La peur impose le silence et pour yéchapper, il faut être courageux, puisqu’à l’absence de ladémocratie, les dirigeants digèrent mal le débat contradictoire.Monseigneur Desmond Tutu disait : « si tu es neutre ensituations d’injustices, tu as choisi le parti de l’oppresseur ».Que faisons-nous face aux cris de ceux qui souffrent ? Il y a desintellectuels brillants et de bonne foi, capable de donner des «pistes » par lesquelles il faudrait passer pour que les Rwandaispuissent espérer voir ceux qui sont à la tête du régime actuelserrer la main tendue de ses femmes et hommes dits de l’Opposition et voir ainsi les deux camps cheminerpacifiquement pour mettre fin définitivement au conflit fratricide?


Imaginez-vous qu’il puisse y avoir des sages charismatiques,capables de convaincre les adversaires politiques de prendre lechemin de conquérir le pouvoir sans violence ni force militairemais par les idées et le projet choisi par le peuple. Des hommeset des femmes qui apporteraient un souffle nouveau, où mêmesi changement de régime il y aurait, aucun citoyens ne seraitcontraint à fuir son pays pour sauver sa peau, mais vivrelibrement dans ses droits. C’est en brisant le silence que cerêve se transformera en réalité. Mais ne rien dire devant les injustices, nous risquons d’aller droit dans le mur.


Ni l’immobilisme ni le silence ni l’indifférence ni la passivité ni lefatalisme ne feront jamais partie de ce qui nous apporteront debonnes solutions et un avenir meilleur.


Jean-Claude Mulindahabi


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