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APRÈS TOUT, LES FAITS SONT TÊTUS

Par Ismaïl Mbonigaba

Dans un discours prononcé à l’occasion de la 20e commémoration du génocide des Tutsi, le président rwandais a glissé quatre mots français qui ont reçu une ovation au stade national Amahoro. « Les faits sont têtus », a lancé Paul Kagame qui s’adressait, selon toute vraisemblance, à la France.


Le dirigeant rwandais persiste et signe en affirmant que la puissance européenne qui fut alliée de premier plan du régime de Juvénal Habyarimana a trempé dans le génocide qui a suivi l’assassinat de l’ancien chef de l’État en avril 1994.


Outré par les accusations de M. Kagame, Paris a immédiatement annulé l’envoi d’une délégation aux cérémonies de commémoration, préférant se faire représenter par l’ambassadeur accrédité auprès du Rwanda. En réaction à cette bouderie, Kigali a retiré son invitation à l’ambassadeur qui par conséquent n’a pas pu représenter son pays aux cérémonies.


La France qui se défend des accusations de commettre le génocide au Rwanda dit qu’elle fut le seul pays à être intervenu pour sauver les Tutsi, dans une opération baptisée Turquoise, au moment où l’ONU venait de retirer ses soldats après l’assassinat de 11 casques bleus belges. Kigali considère plutôt que les soldats français étaient de connivence avec les génocidaires qui, au moment du déploiement français en juin 1994, avaient déjà accompli leur forfait et subissaient des défaites devant l’avancée déterminée des soldats du Front patriotique rwandais (FPR).


Selon le président rwandais, « c’est grâce à l’Opération turquoise que les génocidaires ont pu s’échapper vers l’ancien Zaïre. » D’importantes personnalités françaises incriminées par le Rwanda avancent, quant à elles, que le drame rwandais tient à l’attentat dont le président Habyarimana a été victime. Elles désignent l’ancien chef rebelle devenu président du Rwanda d’être commanditaire de cet attentat.


Des informations sur l’incident qui a fait basculer le pays dans une flambée de violence meurtrière sont contradictoires, d’un côté les rebelles du FPR sont pointés du doigts, de l’autre c’est l’entourage extrêmiste de M. Habyarimana qui a bon dos. Alors, les faits restent aussi à déterminer.

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