Tutsi, Hutu, Twa : une chance pour le Rwanda !
Ce titre affirmatif est une surprise pour certaines personnes, eu égard au passé lointain et récent du Rwanda. Sans occulter les effets de ce passé sur le présent, on ne doit pas s’interdire de mettre en valeur ce que les rwandais, ensemble, ont réalisé de positif pendant plusieurs siècles et pourraient désormais accomplir à condition de poser le respect mutuel comme préalable.
Le Rwanda actuel est la résultante d’un long processus parfois discontinu, auquel tous les rwandais ont participé. Aucun rwandais ne peut faire croire que la construction du Rwanda ne dépend que de lui ou d’une seule catégorie sociale. Les twa, les tutsi et les hutu ont tous bâti ce pays et certains y ont perdu leur vie.
Les politiques issues d’une ethnocratie souvent intolérante, savent bien manipuler les rwandais en leur faisant croire que le malheur du Rwanda vient de l’autre ethnie adverse (qui n’est pas au pouvoir : entre hutu et tutsi). Certains rwandais, pour leurs propres intérêts, adhèrent à ces manipulations en soutenant les politiques en déroute.
Qui de nous peut ignorer que les rwandais, à leur village, savent se soutenir entre eux, dans les périodes de joie tout comme dans la souffrance (entre hutu, tutsi et twa). En cas de maladie ou de décès, les rwandais savent s’organiser et porter secours à la personne éprouvée. Un rwandais, quel que soit son ethnie, qui marie son fils ou sa fille, les voisins, toutes ethnies confondues, ne déploient-ils pas tous leurs efforts pour le bon déroulement des festivités.
Les rwandais pris en otage par les politiques ?
On n’aurait pas aimé chaque fois pointer du doigt nos politiques qui ont du mal, jusque là en tout cas, à fédérer, à rassembler tous les fils et filles du Rwanda. Pour se maintenir au pouvoir, les politiques successives peaufinent leurs propres stratégies, basées sur le mensonge et la manipulation de l’opinion internationale. Il est temps de passer à autre chose, de proposer un véritable projet commun auquel participent tous les rwandais. De là, naitra un nouveau Rwanda, celui du futur dont tous nos enfants seront fiers.
Désormais, on exhorte tout le monde à adopter une attitude tolérante, celle qui considère la diversité des idées et des tendances comme une richesse incontournable. Le respect mutuel et le vivre ensemble entre twa, tutsi et hutu produira bien évidemment des résultats spectaculairement positifs. Le clivage entre ces groupes sociaux ou ethnies n’aboutira qu’au désastre, on en a l’expérience. Les rwandais n’ont plus qu’à faire leur choix!
En revanche, pour aboutir à une vraie tolérance entre les rwandais, on doit avant tout s’appuyer sur les principes de justice. Les propos de Bjarne Melkevik nous apportent un éclairage assez important. Il souligne que le premier acte de tolérance est de dénoncer l’injustice jadis subie. On ne peut pas faire abstraction de la réalité historique subie par les uns ou par les autres. On doit donc reconnaitre d’abord les injustices de jadis comme le préalable d’une rencontre d’égal à égal sans arrière pensée (cf. Tolérance, pluralisme et histoire).
Quand on aura posé cet acte de justice, tous les rwandais se rendront compte, encore davantage, que la diversité en l’occurrence la présence de trois composantes sociales (twa, tutsi et hutu) est une richesse, donc une chance pour l’avenir du Rwanda.