top of page

À TRAVERS LES MÉANDRES DE L'EXERCICE DU DROIT D'INFORMER, VEPELEX FAIT SON CHEMIN

Par Victor Manege Gakoko

Edited Image 2014-7-26-10:11:48

Le 01 janvier 2015, le Magazine Rwanda-Géopolitique, le premier bébé de VEPELEX (Les Volontaires de la paix pour la libre expression), a soufflé sa première bougie. À cette occasion, les membres de VEPELEX en collaboration avec leurs confrères du CIRI (Le Club des intrellectuels rwandais intègres) ont animé une émission de revue annuelle en kinyarwanda (http://youtu.be/WIWgZzni6DE) qui a repris en partie les grands thèmes traités en 2014. Sans vouloir nous jeter des fleurs, humilité oblige, je laisse à nos lecteurs le soin de faire une appréciation comparative et une évaluation objective sur le travail de titan que nous faisons, celui de réveiller et d'éclairer la conscience citoyenne rwandaise.


Nous venons de franchir un petit pas malgré les tentatives d'intimidation et de chantage à peine voilées orchestrées par les ennemis de la liberté d'expression. Oui, nous sommes fiers d'avoir accompli un petit pas; mais une avancée significative dans l'éveil de la conscience quant à l'usage du langage positif et la communication axée sur le respect des opinions divergentes. Sur ce point, tel un courant d'eau qui se fraye progressivement et tranquillement son chemin, VEPELEX s'affiche désormais comme un média rwandais crédible de référence.


Tout en remerciant nos lecteurs et nos auditeurs pour leur soutien moral et leurs conseils pour l'amélioration de la qualité de notre travail, je voudrais revenir sur la mission spécifique du Magazine Rwanda-Géopolitique et des émissions audio connexes dans leur rôle de canal de communication positive. En effet, le Magazine Rwanda-Géopolitique et les émissions audio sont des moyens de communication indispensables pour réussir la mission de transformation sociale initiée par VEPELEX dans une société où le niveau de conscience politique est encore bas et où l'ignorance favorise la soumission involontaire sinon la servitude volontaire.


Dans un champ médiatique rwandais contrôlé par l'état et particulièrement obstrué par l'information axée sur la propagande politique et sur le marketing commercial, faire passer la réflexion intellectuelle sur les thèmes de société est une tâche quasi impossible sinon ardue. Cette tâche est d'autant difficile que la communication officielle se démarque par son style de provocation, de confrontation et de désinformation. Car au mépris de toute éthique politique et dans une logique absurde de démonstration de force, le mensonge d'État est devenu un style de gouvernance et un fond de commerce utilisé dans la politique intérieure et dans la diplomatie rwandaise.


Face à ce genre de communication socialement contre-productive, nous avons voulu opposer une communication citoyenne plus durable avec l'apport sollicité du monde intellectuel rwandais. Ainsi, à travers la publication des articles et la production des émissions audio, notre principal objectif est de prendre part aux débats d'intellectuels penseurs et bâtisseurs d'idées visant à concourir à la construction d’une opinion rwandaise post-tragédie plus éclairée, consensuelle et au-delà, à l’émergence d'un mouvement citoyen responsable aussi fort que crédible.


Notre humble contribution s’inscrit avant tout dans la réhabilitation des valeurs positives intrinsèques des Rwandais qui se résument sous un seul vocable, œuvre du génie rwandais : " UBUPFURA". Cette valeur si réhabilitée pourrait, sommes-nous convaincus, (re)devenir le cadre politique et socioculturel de résolution et de prévention de tout conflit. D'autre part, nous nous sommes assigné une mission citoyenne spécifique d'éducation des valeurs universelles relatives au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à la culture de la paix et à la tolérance. Ceci revient à réaffirmer l'impérative nécessité de faire de la République du Rwanda un véritable état de droit. Enfin, l'exercice de la liberté de pensée et d'expression, que nous prônons et qui sous-tend notre action, balise la démarche de recherche de vérité historique et sociopolitique sous la République. Devons-nous reconnaître que cette dernière piste d'approche intellectuelle demeure un thème plus vaste inépuisable en questionnements et en réponses aussi bien sur le fond que sur la forme?


Nous avons fait le constat que malgré le développement économique réalisé sous la République, celle-ci est toujours affectée par les turpitudes qui entravent la cohésion sociale et le développement social harmonieux. Il convient principalement de remarquer les crimes politiques et crimes d'état commis sous tous les régimes. Ce constat s'accompagne d'un autre fait que les Rwandais se sont détachés progressivement des valeurs républicaines génériques de liberté, d'égalité et de justice, laissant libre cours à l'instauration de la culture du mensonge, de l'impunité et de résolution des problèmes politiques par la force. Aujourd'hui, force aussi est de constater que la tradition politique rwandaise veut qu'un nouveau régime efface complètement les traces de l'ancien jusqu'à nier l'évidence des acquis accumulés au fil du temps. Nous assistons donc aux imposteurs qui rivalisent à réécrire et à falsifier notre histoire; pourtant laquelle histoire comporte des aspects tant sombres que luisants peu importe le régime et l'époque considérés.


Après tout notre passé restera inévitablement notre passé quoi qu'on dise ou quoi qu'on fasse. Falsifier l'histoire pour se maintenir au pouvoir ou masquer une partie de son contenu pour apaiser sa conscience ou vraisemblablement se prémunir contre d'éventuelles poursuites pénales ne change rien et ne nous honore pas ; les faits étant têtus. Au contraire nous devrions assumer car la force de notre présent et de notre futur réside dans la nature même de notre passé, donc de notre histoire. Dans cette logique, nous devrions également nous réconcilier avec notre passé et nous inscrire dans la continuité, pure tradition républicaine. Il s’agit d’un constat bien évident dont les débats en cours ne devraient pas normalement se détourner.


Toute la problématique de la tragédie ou des tragédies rwandaise(s) débouche(nt) sur cette réalité bien tangible qui atteste de l’échec des régimes qui se sont succédé sous la République, quant à la conception, à l'exercice et à l'alternance du pouvoir; autrement dit dans l'assise d'une véritable démocratie après le départ du colonisateur belge. La République a donc besoin d'être pansée. Elle a trop saigné. Pour ce faire, il faut repenser l'esprit et le fonctionnement de ses institutions ainsi que le rôle des acteurs politiques à travers la tenue des États généraux qui s'avèrent une formule politique "gagnant-gagnant". Il va sans dire que les États généraux de la République constituent non seulement un remède curatif à la problématique sociopolitique rwandaise mais aussi une solution légale palliative à la crise institutionnelle prévisible par rapport à la présidentielle de 2017. Car la finalité des États généraux de la République serait l'adoption d'une nouvelle Constitution plus consensuelle et donc l'avènement de la Vème République; l'élection présidentielle ne pouvant intervenir qu'après.


Cependant, la restructuration de la République dans la recherche d'une solution durable ne peut réussir si et seulement si trois conditions sont réunies, à savoir : l'honnêteté intellectuelle, la conviction personnelle et la volonté politique. Si en principe, les deux conditions sont réunies ou en voie de l'être chez la plupart des Rwandais (acteurs politiques, économiques et sociaux), il reste la troisième qui incombe au gouvernement et qui bute malheureusement sur le refus implicite du Front patriotique rwandais (FPR), parti majoritaire au pouvoir.


C'est donc à ce dernier qu'à la demande et au nom de mes collègues de VEPELEX et de CIRI, j'adresse mes vœux de compréhension, d’apaisement et d'ouverture pour l'année 2015. Me faisant écho de la tranche des Rwandais qui acceptent de reconnaître et d'endosser la responsabilité historique collective, j'invite donc le FPR de nous aider à l'aider à sortir de l'isolement politique et de l'engrenage diplomatique, et ainsi freiner sa perte de crédibilité sur les scènes nationale et internationale. Pour ce faire, le FPR a une vérité à dire sur le drame rwandais, ses propres crimes politiques et d'état à reconnaître et une repentance officielle envers le Peuple Rwandais à faire. Mais aussi, le FPR en tant qu'acteur politique incontournable, à un message historique pour l'avenir à transmettre aux Rwandais : un message de compassion et d'empathie, un message de fraternité et de partage, un message de confiance et d'espoir, un message de liberté et d'égalité, un message de paix et de justice. Ce n'est qu'à ce prix que les Rwandais pourront véritablement se réconcilier et grâce à cette décision courageuse le Rwanda pourra enfin sortir de l'obscurité avec le concours de toutes les forces vives de la Nation.


En guise de conclusion, soulignons que 2014 fut, pour VEPELEX et CIRI, une année de cerner le contour de la problématique rwandaise et de faire des constats, 2015 sera l'occasion de poser un diagnostic détaillé et d'élaborer une macro-architecture de propositions et solutions concrètes.


À nos chers lecteurs et nos auditeurs, l'honneur me revient de vous annoncer la mise en circuit de notre nouveau produit médiatique : la Radio Internet "UBWUNGO" (http://www.ubwungo.net). La Radio UBWUNGO, dont la paternité revient à François Munyabagisha, est une initiative de DIAPASON et Véritas Rwanda en collaboration avec VEPELEX et CIRI. Elle est dédiée à la réconciliation des Rwandais dans le cadre de la transformation sociale et du changement véritablement et résolument républicain.


Et à tous mes compatriotes, je vous souhaite Bonne et Heureuse Année 2015.


Muragahorana UBUPFURA.


Victor Manege Gakoko Membre cofondateur du Magazine Rwanda-Géopolitique Coordinateur du Club des Intellectuels Rwandais Intègres (CIRI)


Pages Suivantes
Pages
 
  
Recent Posts
Recherche Par Tags
Pas encore de mots-clés.
bottom of page