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L'ouragan des Grands Lacs africains : L'Occident tenu de se débarrasser de ses odieux alliés


L'échec de renverser le président Pierre Nkurunziza du Burundi n'est pas une bonne nouvelle pour les Etats-Unis en particulier et le bloc occidental en général. Les Nations Unies viennent de dénoncer le Rwanda comme étant organisateur ou commanditaire des actes de déstabilisation du Burundi et du plan de l'assassinat du président Nkurunziza. Ce dernier fait face à la contestation qui a occasionné des violences meurtrière suite à sa décision [avril 2015] de renouveler son mandat [août 2015]. Cette crise a fait des centaines de morts et forcé plusieurs dizaines de milliers à s'exiler dans les pays limitrophes. Une tentative de coup d'Etat militaire en mai 2015 aggrave la situation qui au départ consistait en "manifestations pacifiques" organisées par la société civile contre le troisième mandat du président Nkurunziza, le régime recourt à des mesures plus serrées et procède par des arrestations. Les putschistes se réfugient au Rwanda et en Ouganda, au moment où le général Paul Kagame du Rwanda, aux aguets, menace d'intervenir pour sauver les Tutsi du Burundi.


Le spectre du génocide est brandi jusqu'aux Nations Unies, lobbies et médias puissants de l'Europe activent leur plan B (la désinformation, avec la diffusion d'images atroces trafiquées), le président Nkurunziza est sommé de démissionner et d'abandonner ses ambitions électorales. Les Etats-Unis en tête, l'Occident exerce une pression sans précédent, mais Pierre Nkurunziza ne se laisse pas irriter. Sans recourir à la modification de la constitution, objet d'interprétations polémiques, le président est éligible pour un deuxième mandat ["élu au suffrage universel direct".] Immédiatement après les élections les fronts de libération sont créés au Rwanda et en Ouganda, les recrutements de combattants s'accélèrent dans le camp de réfugiés burundais de Mahama et les entraînements militaires se déroulent dans les forêts du Rwanda sous la supervision des officiers rwandais. Multiples infiltrations et attaques contre la résidence du chef de l'Etat à Bujumbura et même contre des camps militaires font plusieurs morts, tant civiles que militaires, les jeunes recrues se font ramasser comme des poissons échoués sur la plage... C'est la désolation mais Nkurunziza reste confiant car...


En effet BRICS s'interpose


Au Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Etats Unis et certains pays de l'Union Européenne exigent le départ de Pierre Nkurunziza et demandent à l'Union Africaine d'envoyer d'urgence une force de protection au Burundi. Le veto de la Russie et de la Chine fait obstacle au niveau du Club de cinq grandes puissances militaires, le Kremlin et Pékin insinuant que les Burundais devaient résoudre leur problème entre eux tandis que l'Afrique du Sud martelait le même message au niveau de l'Union africaine tout en offrant sa médiation. La Russie, la Chine et l'Afrique du Sud sont membres du bloc émergent [BRICS] qui comprend également le Brésil et l'Inde.


Forte de ses positions qui ont déstabilisé le bloc occidental dans la crise syrienne [après avoir mis à nu le bloc dans ses plans de création et entretien des groupes terroristes], la Russie n'a souffert aucune confrontation sur le Burundi. L'ONU a dépêché les enquêteurs qui ont constaté les activités subversives qui se tramaient dangereusement contre le Burundi à partir du Rwanda, réputé allié de Washington dans cette région des Grands Lacs africains. La diplomatie rwandaise fut très active dans la pétition pour l'envoi d'une mission africaine de protection au Burundi [MAPROBU], mais la 26è session de l'Union Africaine n'a pas jugé nécessaire cette mission sauf si le gouvernement de Pierre Nkurunziza donne son feu vert, ce qui est très improbable. Bujumbura s'estime prêt à dialoguer avec l'opposition, exclus les putschistes qui sont maintenant sous le coup du mandat d'arrêt. Si donc Pierre Nkurunziza commence à voir le bout du tunnel, c'est l'opposé pour le général Kagame qui continue d'accumuler les forfaits dans la région, lui qui auparavant s'est rendu coupable de fomenter et armer plusieurs rébellions contre Kinshasa entre 1996 et 2013 sous l'oeil complaisant de l'Occident. Le "Mapping Rapport de l'ONU sur la République démocratique du Congo (RDC) fait état des actes cruels commis par l'armée du Rwanda contre les populations de la RDC, y compris les réfugiés hutu, actes potentiellement "génocidaires".


Le général Kagame s'avère être un seigneur de guerre qui a pris le pouvoir au Rwanda en 1994 après l'attentat meurtrier contre l'avion de son prédécesseur Juvénal Habyarimana mort en compagnie de son homologue burundais Cyprien Ntaryamira. L'assassinat des deux présidents réputés hutu fut le déclencheur du génocide qui prit pour cible les Tutsi rwandais.


Kaguta, Kabila et Kagame dans l'oeil du cyclone


À l'approche des élections présidentielles prévues le 18 février 2016 en Ouganda, les sondages donnent le candidat de l'opposition largement gagnant. Cependant les Etats-Unis estiment que le probablement perdant Yoweri Museveni pourrait recourir à la violence pour s'accrocher au pouvoir qu'il monopolise depuis 1986. Allié de longue date des Etats-Unis, Yoweri Museveni est le parrain des généraux Kagame du Rwanda et Kabila de la RDC, les deux également tentés de ne pas respecter les limites de mandats. D'ailleurs le Rwanda vient de tripatouiller sa constitution uniquement pour offrir à Kagame la possibilité de rester au pouvoir jusqu'à 2034. Washington s'est dit "déçu" par cette démarche, sans plus.


La déception des Etats-Unis devrait être amère. À travers Kaguta, Kagame et Kabila (père) respectivement installés à Kampala, Kigali et Kinshasa, la plus grande puissance du monde ne cachait pas sa satisfaction dans ce "new breed of African leaders" (Nouveau type de dirigeants africains) qui devait commander selon les principes inspirés par Bill Clinton et Tony Blair entre autres grands Occidentaux. On attendra patiemment la fin des mandats pour voir le vrai visage des dirigeants désignés comme "visionnaires" dans les chancelleries occidentales mais qui subitement s'affichent comme des tyrans irremplaçables.


La nouvelle donne géopolitique mondiale et même régionale qui semble largement influencée par BRICS ne laissera pas les Etats-Unis indifférents face à l'ouragan démocratique qui risque de se déchaîner à la manière du Printemps arabe. Dans les Grands Lacs africains, cet ouragan va immanquablement balayer les régimes responsables de la déstabilisation des pays, du pillage et de la mort des millions d'innocents. Il se trouve que ces régimes terroristes ont longtemps résisté au vent de la démocratie grâce à la main protectrice de Washington notamment, l'assassinat et l'emprisonnement d'hommes politiques, journalistes et activistes des droits humains étant monnaie courante, tandis qu'un grand nombre d'autres sont forcés de végéter dans leur exil.


Avec l'entrée de la Russie dans les affaires, sans tambour ni trompette, Washington et ses alliés occidentaux pourraient se voir obligés de changer de stratégie en installant de nouvelles administrations issues des consensus. Ce sera le seul moyen de barrer la route aux prédateurs asiatiques qui menacent les intérêts et influence de l'Occident en Afrique.

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