La cause hutu : Hallucinations politiques ou réalité?
Plus de 85% de la population selon des recensements, affublés d'ignobles clichés, qui sont ces Hutu en danger aujourd'hui? Comment se caractérise la misère hutu et surtout, qui doit sauver les Hutu? Bref aperçu de la politique ethnocentriste au Rwanda et tentative d'exploration de cette problématique aux facettes multiples.
Contexte socio anthropologique : esprit hégémonique
Dans le Rwanda ancien, on ne naît pas hutu, on ne naît pas tutsi, on le devient. Hutu ou Tutsi, l'individu obtient ou perd le statut par sa volonté ou par la force des circonstances, ce qui explique sa non congénitalité. En fait, les Hutu et les Tutsi n'existent pas en tant qu'entités ethniques, mais comme des groupes qui s'organisent autour d'intérêts précis. Et puis, on est Tutsi de son rang social, sous l'autorité d'un autre Tutsi qui se réserve à tout moment le droit de déchéance, en d'autres termes droit de vie et de mort. Quand on est rétrogradé on est automatiquement Hutu, tandis qu'un Hutu qui s'enrichit se hisse au rang des Tutsi puisqu'il a des Hutu à son service. Tutsi ou Hutu dans la logique précoloniale, on l'est pour son univers restreint, univers modelé sur les dimensions de dépendance ou de domination.
La notion hutu/tutsi prend une tout autre dimension avec l'ethnicisation des classes sociales par les colons européens qui considèrent les éleveurs de bovins "Watusi" comme une race supérieure, proche des Blancs. À cette époque une vache constitue la monnaie d'échange la plus valeureuse au pays. Les propriétaires et travailleurs terriens troquent la grande partie de leur production contre de la viande, du lait ou même de la peau de vache. Certaines personnes écouleront toute leur vie dans le servage juste pour gagner une vache. Plus on a de vaches, plus on a de serviteurs, plus on est puissant. Le système féodal suscite des ambitions belliqueuses visant à razzier les villages voisins et à étendre l'influence du seigneur qui nourrit ses sujets avec le butin. Les premiers auteurs qui écrivent sur le Rwanda le font à tâtons, dans une ignorance évidente de la langue et des coutumes des Rwandais. Admirateurs du système organisationnel érigé en une puissante monarchie au sommet de laquelle siège le roi ou le Mwami, impressionnés par la valeur et le culte vouées à la vache "Watusi", ces "devins historiens" consacrent les désormais "Batutsi" personnes nobles, plus intelligentes, redoutables guerriers et conquérants naturellement destinés à commander, tandis que les désormais Bahutu sont définis en termes réducteurs comme une race roturière et docile. Pour leur part, les Batwa se voient attribuer un statut dégradant, marginalisés et relégués au rang des bêtes.
Mise à part la référence économique, les Européens commettent une autre grave erreur d'identifier les "ethnies" hutu, tutsi et twa par des procédés irrationnels basés sur des trais physionomiques. La taille de l'individu, la forme du nez, les yeux et les dents. Ceci crée un précédent historique d'une telle ampleur qu'en 1959 la Révolution hutu se fait sur fond d'un amalgame de concepts et spécialement sur fond des complexes et frustrations qui envoient dos à dos des frères de sang. En effet, selon l'échantillonnage effectué par les colons, deux frères de tailles différentes se retrouvent automatiquement dans deux camps adverses.
Les anthropologues colons segmentent le peuple rwandais en situant l'origine des Tutsi dans la corne d'Afrique [Éthiopie] en tant que race hamitique, tandis que les Hutu sont suggérés "race" bantou. Ainsi, selon les colons européens, les Tutsi ont colonisé les autres "ethnies" de la Région des Grands Lacs africains.
Prenant l'avantage du favoritisme des autorités coloniales à leur endroit, les Tutsi radicaux se mettent à développer les thèses d'une origine juive et considèrent qu'ils ne peuvent pas partager la vie et le pouvoir avec les Hutu. Toutefois, anthropologues, linguistes et historiens n'ont pas pu démontrer, hors de tout doute raisonnable, l'évidence de cette origine juive ni de "colonisation tutsi" sur les Hutu. Dans la langue et la culture rwandaises ou burundaises, quels éléments peuvent être relevés comme étant l'apport des Tutsi et surtout ayant leurs racines dans le jargon hamitique? Considérant qu'une courte colonisation européenne a laissé des empreintes linguistiques indélébiles dans le Kinyarwanda, il serait dès lors inconcevable que la "colonisation séculaire hamite" n'ait pas mis sa signature linguistique dans la langue des colonisés. Pour boucler la boucle l'autorité coloniale délivre les pièces d'identité en se basant sur des théories fallacieuses et un échantillonnage erroné, ouvrant par là la voie à des conflits autant bêtes qu'interminables dont l'arrière trame sera purement hégémonique.
Contexte sociopolitique : Hutu versus Tutsi ?
Les régimes tutsi et hutu s'alternent au pouvoir au Rwanda sans aucune convention, sans aucune consultation populaire. En principe, les régimes réputés tutsi exercent une cruauté sur les Hutu tandis que, à leur tour, les régimes hutu font de même envers les Tutsi. Mais comment expliquer l'énigme d'un pouvoir ethnique et sa logique quand sous le règne hutu les Hutu meurent en nombre, et sous les règne tutsi les Tutsi meurent autant, victimes des régimes auxquels ils s'identifient? En effet, c'est un amalgame de conjonctures, de stratégies, d'opportunités, d'émotions, de foi aussi.
Le régime du FPR au pouvoir depuis 1994 a solennellement déclaré qu'il n'existe pas d'ethnies au Rwanda, le seul référentiel identitaire étant "Ubunyarwanda". Bien que le gouvernement du Rwanda attribue la création des mentalités hutu et tutsi au génie blanc, l'usage de ces notions semble inévitable et omniprésent jusque dans la constitution du pays. En effet, il est fait mention dans la constitution d'une catégorie de Rwandais composée de "rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi". Implicitement les Hutu sont coupables de ce crime comme cela se dégage de l'injonction du général Kagame à l'endroit de jeunes réunis en "Youth connekt dialogue 2013": les Hutu doivent demander pardon aux Tutsi.
Il se trouve, tout compte fait, que le conflit hutu/tutsi n'est pas une affaire de masses populaires mais bien une stratégie politique et opportuniste orchestrée par des cliques dénuées de tout caractère altruiste.
Sommaire du calvaire des Hutu dans le contexte actuel
Aujourd'hui la population du Rwanda est évaluée à près de douze millions d'âmes. Hutu, Tutsi et Twa comme composantes ethniques, cependant, il n'y a pas de statistiques à jour sur lesquelles on peut se baser pour avancer l'hypothèse de la supériorité numérique des Hutu au Rwanda. Voici ce qu'indique le dernier recensement ayant pris en compte les proportions ethniques:"Dans la population ayant la nationalité rwandaise, 6.466.285 (90,4%) sont des Hutu, 590.900 (8,2%) des Tutsi et 29.165 (0,4%) des Twa"[Confer le Recensement général de la population 1991][1]
Ce qui est de connaissance publique c'est que les personnes réputées Hutu ont été la cible des tous les guerroyeurs depuis la rébellion d'octobre 1990 au Rwanda jusqu'aujourd'hui. Le Front patriotique rwandais (FPR), mouvement réputé tutsi qui a envahi le Rwanda à partir de l'Ouganda a, pendant quatre ans, mis le Nord-Est à feu et à sang, envoyant près de la moitié de la population de Byumba, soit 350 000 personnes, dans un énorme camp de déplacés internes à Nyacyonga à la porte de la capitale Kigali. Ces quatre ans de guerre d'usure ont fait un nombre non déterminé de morts dans les zones occupées par les rebelles, mais les témoignages de certains anciens soldats de l'Armée patriotique rwandais (APR) font état de villages complètement rasés sur leur passage. En avril 1994, alors que le président de la République vient d'être assassiné dans un attentat aérien attribué à FPR, le camp de Nyacyonga est détruit par les obus lancés par les rebelles, au moment où les massacres s'étendent sur tout le pays.
Dans une logique génocidaire le carnage déclenché au lendemain de l'attentat soi-disant pour venger l'assassinat du président hutu Juvénal Habyarimana a particulièrement ciblé les individus réputés tutsi ou assimilés comme tel, prétendument pour défendre la République contre l'envahisseur, mais aussi cette folie meurtrière ostentatoire n'a pas épargné les Hutu "complices du FPR". Un grand nombre de ces derniers ont péché par le simple fait d'exercer leur droit politique d'adhérer à l'opposition au régime MRND.[2] Partout dans le pays, les Hutu détenteur de la carte du MDR, du PL ou du PSD ont dû traverser l'épreuve du "Hutu Power" pour survivre tout au long du génocide. Les autres, essentiellement des réfugiés rescapés de Byumba, se sont fait gratuitement zigouiller soit parce qu'un se trouvait seul dans un endroit où il était inconnu, soit parce qu'un autre n'avait pas sa pièce d'identité.
À la faveur du génocide des Tutsi et dans une logique similaire, mais usant de méthodes thanatologiques différentes, le FPR a conquis le pays. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, en marchant sur les corps, les assassins Inkotanyi ont repris la barre de la sale besogne laissée inachevée par les assassins Interahamwe. En 2000 un recensement effectué sur l'ensemble du territoire national par l'Association des étudiants rescapés du génocide (AERG) a fait état de 1 200 000 personnes inhumées dans les mémoriaux du génocide. Bien que rapidement étouffés par le régime FPR, ces résultats de recensement semblent authentiques et plausibles par rapport aux fantaisistes spéculations des Occidentaux. Apparemment convaincus qu'aucun Tutsi de l'intérieur n'était rescapé, les Occidentaux n'ont pas hésité d'avancer le chiffre de 800 000 tués dès le lendemain de l'assassinat du président Habyarimana.
Trucidés par Interahamwe, massacrés par Inkotanyi, tant à l'intérieur de leur Rwanda que dans leur exil [rassemblements de sécurité dans les zones tampon contrôlées par le FPR (statistiques inconnues), Camp de déplacés de Kibeho (8 000 selon les soldats et médecins australiens de la MINUAR), réfugiés dans les forêts du Zaïre (300 000 selon le "Mapping Report des Nations Unies de 2010 sur la RDC)], incinérés à l'essence [Buhambe, parc de l'Akagera et Nyungwe (statistiques inconnues)], victimes des infiltrations de 1997 à 1998 et de représailles dans le nord-ouest, ensevelis dans les grottes par centaines, cible de l'élimination systématique des intellectuels... les Hutu restent sciemment exclus du décompte macabre pour préserver la thèse du génocide exclusivement tutsi. Selon les chiffres du Ministère de la Justice du Rwanda 120 000 hutu suspectés d'avoir participé au génocide ont été placés en détention. La réalité est qu'un nombre beaucoup plus important de Hutu étaient arbitrairement entassés dans des prisons mouroir, officielles et privées, où nombreux sont morts étouffés ou affamés, d'autres de maladies ou de torture.
Pour boucler la boucle, depuis la prise du pouvoir par le FPR, les Hutu font l'objet d'intimidation tacite et d'une exclusion sociale, notamment sur le plan politique et économique. Cette exclusion est doublée d'une insupportable déshumanisation et le désir manifeste de cataloguer tous les Hutu comme étant génocidaires par hérédité. Comme si la culpabilisation collective de toute une génération de Hutu ne suffisait pas, le général président Paul Kagame a enfoncé le clou le 30 juin 2013 [Youth Connect Dialogue] en demandant aux jeunes Hutu nés après le génocide de demander pardon pour le crime de génocide commis en leur nom.
Ainsi donc, qui peut sauver les Hutu?
Il suffit de poser une simple question aux activistes qui s'identifient comme Hutu : "Pourquoi y a-t-il une trentaine d'associations politiques rwandaises qui militent pour la cause hutu?" La justification offerte pour cette profusion de partis est, pour la plupart du temps, le manque de confiance des uns envers les autres. Ils sont tous Hutu mais certains s'estiment être plus hutu que les autres [Confer George Orwell, "All animals are equal but some animals are more equal than others"], donc plus habilités à militer pour les Hutu. Une moindre différence d'approche s'avère être une source de discorde et de conflits profonds, l'accusation la plus facile et la plus grave utilisée pour discréditer son adversaire étant "il roule pour Kagame et le FPR". Pour mémoire, une moindre dénonciation de collaboration avec le FPR a coûté vie à une multitude de personnes réputées hutu pendant la guerre civile du Rwanda [1990-1994]. Sans pour autant excuser la prostitution politique, mais le recours à la même accusation passe, en 2016, pour une démarche politiquement rétrograde.
Ni les urnes ni les armes ne peuvent délivrer les Hutu
Le génocide rwandais se trouve être une somme d'erreurs et d'aberrations commises par une multitude de personnalités, de nations et d'organisations, y compris l'ONU, mais dont l'imputabilité ne saurait que conventionnellement revenir aux Hutu. En effet ces derniers constituent le bouc émissaire idéal car une idéologie fossoyeuse contre les tutsi a vu le jour parmi cette majorité d'antan, était nourrie, fortement médiatisée et enfin mise en oeuvre avec brio. Abstraction faite des tactiques du FPR qui n'avait l'objectif et le souci que de s'emparer du pouvoir [témoignages d'A. Joshua Ruzibiza et Aloys Ruyenzi], mais aussi des enjeux géostratégiques impliquant les puissances occidentales, toutes les preuves d'exécution du génocide tutsi accablent le régime hutu.
Acculés à la défensive chaque fois qu'ils essayent de faire valoir leurs droits, spécialement politiques, les Hutu éprouvent une vive amertume envers le FPR mais se sentent complètement impuissants, adoptant ainsi des attitudes de survie qui à la fin suscitent des divisions et la méfiance entre eux, spécialement parmi les intellectuels. Il y a d'abord une catégorie des Hutu acquis à la politique du FPR, certains par opportunisme, et qui sont même parvenus à se hisser aux plus hauts postes du gouvernement. Une autre catégorie comprend les Hutu extrêmement avilis, soumis à des conditions de vie abominables, ceux que nous appelons communément des morts-vivants. La troisième catégorie comprend des frondeurs. Ce sont des Hutu critiques qui, individuellement ou en groupe, s'engagent dans des actions sensées réveiller la conscience citoyenne et, évidemment, faire valoir la dignité des Hutu.
Les activistes hutu n'ont pas une stratégie commune. Chacun est convaincu que son angle d'approche vis-à-vis de la problématique hutu est le meilleur et que l'entière horde à laquelle il s'identifie est d'office acquise à ses idées. Honni soit qui mal y pense! Et chaque chef de parti s'estimant président de la République en devenir, ils dépensent plus d'énergies à se chamailler entre eux qu'à se liguer contre le FPR. Certains politiciens hutu ont tendance à se persuader et à faire croire que le seul moyen de se dégager de la situation injuste est la reconquête du pouvoir. Mais la question qui tue reste "par quel moyen ?"
Comptant erronément sur le "majoritarisme" profondément encré dans la pensée politique rwandaise et évidemment sur le mécontentement général des Hutu, la plupart de politiciens hutu ne se donnent pas la peine d'analyser le contexte démocratique et son évolution depuis l'accession du Rwanda à l'indépendance. Les politiciens hutu manquent lamentablement de créativité dans leur tentative désespérée de recouvrer l'autorité. De son côté le FPR n'est pas du tout prêt à prendre des risques. Allergique à une moindre évocation de la misère des Hutu, le parti du général Paul Kagame est prompt à accuser tout opposant de divisionnisme et de révisionnisme, suivi par l'emprisonnement et dans le pire des cas l'assassinat. Pour un politicien consciencieux, les élections de 2000, 2003 et 2010 auraient suffi pour changer les paradigmes.
À défaut des urnes, la victoire par les armes s'offre comme alternative de choix car, sans coup férir étant donné que la bataille se joue online, le FPR et le général Kagame tombent sans cesse. Excuser mon ironie, mais il faut quand même reconnaître que l'Internet est devenu l'opium des politiciens oisifs! Ils sont peu nombreux à se rendre compte que cet outil contribue à leur affaiblissement sinon à l'autodestruction. L'usage des faux noms, par exemple, démontre à suffisance que nos politiciens ne sont pas capables d'assumer leurs idées et leurs responsabilités. Qu'à cela ne tienne, combien de militants se font prendre dans le filet du DMI (service rwandais du renseignement) et finissent dans le Lac Rweru? Les bataillons virtuels qui combattent Kagame et son FPR se sont naturellement substitués aux fragiles FDLR qui, en effet, depuis dix huit ans [1998] n'ont mené aucune incursion dans le pays. Par contre, au moment où elles servent d'épouvantail agité par l'opposition en panne et à court d'imagination, les FDLR ont toujours été pour Kagame et le régime de Kigali un prétexte fallacieux de se débarrasser efficacement de hutu ambitieux et un outil précieux pour la déstabilisation des pays limitrophes.
Délivrance morale d'abord
Au lieu de rechercher des raccourcis, la plupart du temps grotesques, de reconquête du pouvoir, les génies hutu devraient se concentrer sur l'édification d'un laboratoire d'idées [think tank] sensé élaborer les principes et les outils adaptés pour la transformation sociale. Les politiciens hutu d'aujourd'hui, parmi lesquels se trouvent d'ailleurs un bon nombre d'acteurs de l'époque obscure de notre histoire, ont la lourde tâche de gommer l'épouvantable tache qui apparaît sur la face de tout Hutu, et qui risque d'être indélébile pendant des générations. Le mal est fait, beaucoup d'erreurs aussi. C'est humain de se tromper une fois, mais ça devient "diabolique" de persister dans l'erreur. Ici l'erreur signifie que l'on campe sur des routines stériles tout en constatant l'échec. Comment les Hutu assument-ils le passif qui pèse sur eux malgré eux? Qu'est-ce qui conduit les Hutu critiques, dès qu'il y a divergence avec leurs congénères, à s'abandonner dans les bras du FPR? La raison n'est autre que le manque flagrant de référence crédible au sein de leur "fratrie politique".
Si le FPR a raté plusieurs tournants, ou disons des rendez-vous avec l'histoire, il serait aberrant de la part des Hutu de jouer les girouettes qui réagissent seulement en fonction des tactiques du génie Kagame. Ce dernier semble n'avoir rien à perdre dans les déboires du régime, il a plutôt tout à gagner dans les incohérences des Hutu. Car, en l'absence des urnes et des armes, seul la lumière sera le recours pour toutes les âmes perdues dans le labyrinthe infernal qui remonte à 1990.
(À suivre)
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[1] Observatoire démographique et statistique de l'espace francophone, ODSEF, Université Laval, Canada
[2] Mouvement révolutionnaire national pour le développement, parti créé par le général président Juvénal Habyarimana