Intellectuels dans le coma, politiciens à l'aveuglette
- Ismaïl Isidore Mbonigaba
- 28 mars 2016
- 3 min de lecture
Le scepticisme est palpable parmi les citoyens à l'égard d'une quelconque solution à l'imbroglio rwandais de la part des intellectuels. C'est d'ailleurs fréquent qu'on entend les gens se demander à juste titre si réellement il existe des intellectuels au Rwanda. Il convient de rassurer le monde, démontrer que nous avons toujours des intellectuels, mais que ces derniers ont sombré dans l'hibernation suite aux réflexes thanatologiques et obscurantistes de nos gouvernements vis-à-vis de la gens intellectuelle. La peur et la perte d'estime de soi ont conduit nombreux intellectuels à se renier eux-mêmes, d'autres à vendre leur âme au diable, s'abandonnant à l'aveuglette dans la politique en guise de pis-aller. Pour faire leurs preuves, les voilà qui se surpassent dans le jeu clientéliste, sombrant la plupart du temps dans une crise d'hystérie pro ou anti-régime. Il suffit de faire le tour des réseaux sociaux pour observer ce beau monde et se rendre compte à quel point la politique virtuelle fait des ravages chez nos intellectuels qui manquent même le courage de s'identifier. C'est-à-dire qu'ils ont la difficulté de s'assumer. C'est grave, en effet, l'Internet devient l'opium des intellectuels capitulards. Mais il ne faut pas perdre l'espoir. L'heure est désormais au réveil généralisé de la nation rwandaise, dans le sens de renouer avec nos vraies valeurs d'Ubupfura, et à la défaite définitive de l'intellohypnie, ce sommeil morbide des intellectuels.
Notre patrie n'a pas besoin nécessairement des intellectuels, il a besoin des héros des pionniers, intellectuels ou pas.
Kanuma Christophe, trouvez-nous donc un seul exemple d'une seule nation digne de ce nom qui n'a pas d'intellectuels qui lui ont doté des fondements culturels, scientifiques, idéologiques forts...
Cela nous amène par ailleurs à comprendre ce qu'une nation : une nation n'est pas un territoire, une nation est un peuple. Une nation ne l'est quand elle est libre, indépendante et souveraine en toute chose. Ce qui fait la liberté, l'indépendance et la souveraineté d'une nation c'est d'abord le triomphe de ces idées, desquelles sortent toute sorte d'initiatives et de créations qui s'imposent au reste du monde.
Ailleurs nous avons dit qu'un intellectuel est un producteurs d'idées. Toutes les merveilles du monde à commencer par les outils et ces moyens de communication que nous utilisons sortent des idées. Comment donc vous pouvez oser dire que notre nation n'a pas besoin d'intellectuels?
Si je vous comprends bien, Si vous aviez l'opportunité de présider aux destinées du Rwanda, l'intelligence ne serait pas votre priorité mais l'héroïsme! Mais comment fabrique t-On des héros, à partir de quelles matières premières ?
Pour revenir à votre notion de nation, Je suis désolé de vous dire qu' en Afrique actuelle, il n'y a aucune nation au sens stricte du terme, puisque tous les pays africains sont sous tutelle des puissances impérialistes qui mettent et démettent les dirigeants selon leurs intérêts politiques, économiques ou géostratégiques.
Toutes les nations fortes qui dictent leurs lois au reste du monde, les héros qu'ils célèbrent le plus et considèrent comme les fondateurs de leurs nations sont d'abord des intellectuels : des hommes et des femmes de cultures, des écrivains, des scientifiques, etc.
On ne connaît pas les inventeurs des armes nucléaires américaines, françaises et autres mais nous connaissons leurs romanciers, essayistes, philosophes, etc.
Ingoboka Rwitete, crois-tu que ces généraux,majors,colonels,docteur,prof...tous,qui fuient ne sont pas intellectuels?
Les généraux qui produisent et publient des idées (traités, théories, essais, etc...) Dans leurs domaines notamment, sont des intellectuels. Les docteurs qui ne produisent rien ne sont pas des intellectuels. Il ne suffit pas d'être diplômé ou d'occuper les hautes fonctions pour être un intellectuel. Quelqu'un qui n'est pas diplômé mais produisent des idées est un intellectuel.
@Kanuma Christophe, je crois que l'intellectuel n'a pas besoin de jouer les héros ni s'offrir en sacrifice pour prouver sa grandeur. Il a seulement besoin, comme vous l'insinuez dans votre posting précédent, du courage. Pas comme un va-t-en-guerre, mais comme un génie qui imagine des solutions universelles. Quant à celui qui pense délivrer une partie des Rwandais pour en assujettir une autre, il ne mérite le qualificatif ni de héros ni d'intellectuel, il est plutôt un fossoyeur (je me réfère au livre de monsieur Francois Munyabagisha "Pourquoi Nos Fossoyeurs Sont-ils Vos Héros?") Au lieu de se focaliser sur les effets (Kwica Gitera) , l'intellectuel va s'attaquer à la racine [aux causes] d'un problème (Kwica ikibimutera). Voilà le vrai héroïsme.
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