Le FPR, comme tous les charognards
Hormis gémissements et scénarii effroyablement répugnants par lesquels le génocide rwandais est constamment illustré, cette horreur n'est pas que de l'affliction pour certaines gens qui, paradoxalement, en auront fait une source intarissable de profits et de pouvoirs. En effet, la légitimité du Front patriotique rwandais (FPR) au pouvoir depuis 1994 est strictement basée sur le fait que ce parti du général Paul Kagame s'est arrogé le crédit d'arrêter le génocide contre les Tutsi après avoir malicieusement dissuadé toute intervention de la communauté internationale.
Au milieu du mois d'avril 1994, les émissaires du FPR se sont rendus à New York [Nations Unies] pour justifier leur opposition au déploiement d'une force onusienne de secours. Par la lettre signée par Gérard Gahima et Claude Dusaidi le FPR demande explicitement au Conseil de Sécurité des Nations Unies de "ne pas autoriser le déploiement de la force proposée puisque l'intervention de l'ONU à ce stade n'est d'aucune utilité en ce qui concerne l'arrêt des massacres." À bien d'égards l'expression rwandaise d'une femme qui pleure d'un seul oeil [hypocrisie] s'applique sur ce FPR quant à ses émotions pro victimes tutsi.
Des témoignages jusqu'ici incontestés des anciens membres du FPR et officiers de son Armée patriotique rwandaise (APR) font état de la participation directe des rebelles dans les massacres qui ont ciblé autant les Tutsi que les Hutu. En effet le FPR avait infiltré la milice Interahamwe qui a commis le génocide. Aujourd'hui, 22 ans après l'holocauste rwandais, on apprend avec surprise que la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG) s'insurge contre l'emprisonnement des Tutsi condamnés pour le crime de génocide [contre les Tutsi]. On est surpris car le régime FPR attribue le crime de génocide exclusivement aux Hutu. On sait par ailleurs que sous le prétexte de réconciliation le FPR a soigneusement intégré les miliciens du MRND et leurs dirigeants qui étaient à sa solde pendant le génocide, au moment où la chasse aux sorcières fait des ravages parmi les anciens opposants au régime MRND qui n'épousent pas les manoeuvres du FPR.
Toutes considérations faites, le FPR se retrouvent sur le banc des accusés et perd toute légitimité dans la gestion du Rwanda en tant que nation en quête de réconciliation. Son maintient au pouvoir est jusqu'à l'heure actuelle assuré par la terreur exercée sur les citoyens, les assassinats et disparitions forcées ciblant tout rwandais critique. C'est également grâce au silence de la communauté internationale, cette dernière paralysée par le sentiment de culpabilité suite à son échec d'intervenir pendant le génocide, ce qui offre au général Kagame et son parti toutes les coudées franches.
Pour se racheter la communauté internationale a versé au régime FPR des milliards de dollars (en guise de soutien à la reconstruction), raison pour laquelle le parti de Paul Kagame s'est fait classer par The Financial Times en 2012 parmi les plus riches au monde. En effet, les coffres du FPR sont plus munis que les coffres du gouvernement rwandais tandis que les finances et investissements de la First family gravitent autour d'un milliard de dollars.
"Vive le génocide"
Les gains du génocide sont énormes. Les puissant du régime à tous les niveaux, du Village Urugwiro [palais présidentiel] au Nyumbakumi [l'entité la plus inférieure du système administratif], chacun essaie de tirer profit de sa position en tant que représentant du FPR. Au moment où dans les hautes sphères du pouvoir les vautours se partagent la manne venue de l'étranger (Aides et prêts), les cadres du FPR et les officiers de l'armée collectent des redevances des citoyens hutu en contrepartie d'une "protection" contre le licenciement au travail, la fermeture d'un commerce, la prison voire la disparition ou la mort à la simple dénonciation relative au génocide.
Le terme "Vive le génocide" est couramment [et précautionneusement] utilisé au Rwanda quand on fait allusion à des extorsions ou à des enrichissements "ex terrore" (issus de l'intimidation). Ce système "sangsue" se fait pourtant applaudir par les étrangers qui ignorent complètement la réalité rwandaise, grâce à la complicité et appuis des personnalités mondialement influentes comme Bill Clinton (ancien président américain lors du génocide rwandais), Tony Blair (ancien premier ministre britannique), Rick Warren (évangéliste américain de grand renom) pour ne citer que ceux-là.
Bien qu'ils méritent tous d'être qualifiés de charognards, il convient d'interpeller en premier lieu les charognards rwandais et leurs acolytes [lèche-culs] qui agissent en toute conscience et continuent d'exposer le pays à une autre catastrophe humanitaire potentielle. Car tout système tyrannique et inique ne peut que connaître une fin tragique. Et la tentative du général Kagame de s'agripper désespérément au pouvoir à la fin de son deuxième mandat [le dernier, selon la constitution de 2003] confirme ces appréhensions.
N'est-il pas enfin temps pour tous les hommes épris de paix et de réconciliation, évidemment avec l'aide la communauté internationale qui commence à sortir de son engourdissement, de chasser les charognards ou du moins les mettre hors d'état de nuire?
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